Le suivi de carrière des enseignants-chercheurs, c’est une histoire qui n’en finit plus. On se souvient qu’en 2009, il avait été instaurée une évaluation quadriennale des EC : « Chaque enseignant-chercheur établit, au moins tous les quatre ans, et à chaque fois qu’il est candidat à une promotion, un rapport mentionnant l’ensemble de ses activités et leurs évolutions éventuelles » (extrait du décret de 2009, article 6, lire ici). Ce décret a été modifié à la marge en 2014, pour porter la fréquence de ce rapport d’activité à 5 ans et reformaté en « suivi de carrière. Le rapport en question passe d’abord par l’établissement (composantes, conseil académique) puis est transmis au CNU (conseil national des universités). Le décret dit que « ce rapport sert de base à l’évaluation de l’enseignant-chercheur par la section dont il relève ».
A quoi sert réellement cette évaluation ? On trouve quelques explications dans le Bulletin officiel n° 20 du 14 mai 2015 : « Le suivi de carrière est confié au Conseil national des universités (CNU) et consiste en un examen individualisé et périodique de la situation professionnelle de l’enseignant-chercheur permettant son accompagnement durant l’ensemble de sa carrière par la formulation de recommandations. L’objectif est de faciliter la réalisation des projets professionnels des enseignants-chercheurs dans le cadre des politiques de recherche et de formation mises en oeuvre par les établissements d’enseignement supérieur ». Après examen du dossier individuel, le CNU fait alors des « recommandations » sur « les évolutions professionnelles envisageables ou attendues ; les stratégies pouvant ou devant être développées en matière de recherche ou de formation ; l’amélioration de la qualité de la candidature de l’enseignant-chercheur à diverses promotions » (source ici).
Cette évaluation des EC ou suivi de carrière a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis 2009. Les critiques les plus récurrentes sont une atteinte aux libertés académiques, un outil donné aux établissements pour la mise en place de la modulation de service, un potentiel de dérives managériales, que ça ne sert à rien étant donné que les EC sont régulièrement évalués au travers leurs travaux de recherche, de mise en concurrence des individus, etc …
Le CNU (pourtant agence d’évaluation et de notation des EC ; lire ici) est lui-même assez hostile à ce suivi de carrière : « Le 9 décembre 2015, la CP-CNU a voté un moratoire sur la mise en place du suivi de carrière des enseignants-chercheurs prévu par le décret du 2 septembre 2014. À la suite de cette décision, les membres de 38 des 52 sections du CNU ont exprimé un avis défavorable à la généralisation de ce suivi de carrière pour cette année ». Donc on apprend qu’une grande partie des sections ne feront pas ce suivi de carrière cette année. Je ne sais pas si ma section CNU est dans la liste des frondeuses, mais j’espère que oui, ça me fera un dossier de moins à faire !
Pour ma part il ne me semble pas anormal qu’il y ait un suivi de carrière de l’employeur. Le CNRS fait cela avec ses agents et il me semble que c’est bien accepté. Si ce suivi est certainement superflu pour un grand nombre d’EC, il permettrait peut-être de pister des problèmes et de trouver des solutions à certaines situations délicates (qui ne connait pas d’EC « à la dérive » ?). Par contre je trouve que les finalités de ce suivi de carrière ne sont pas très claires. Peut-être que la raison est qu’on est là sur un suivi individuel et que les finalités ou solutions aux éventuels problèmes doivent être trouvées à ce niveau individuel, dans l’établissement dans lequel évolue l’EC en question.
282 commentaires
Comments feed for this article
20 mars 2016 à 18:33
Marianne
Ca me parait évident qu’ensuite le truc sera directement utilisé pour la modulation des services…Après effectivement l’évaluation existe pour les chercheurs CNRS sans que cela soulève une bronca. Mais cela n’a aucune incidence…
20 mars 2016 à 18:34
Marianne
Après la question clé est bien sûr que fait-on de ces évaluations et que e passe t-il pour un EC mal évalué?
Une fois qu’on aura répondu de manière claire à ces questions on pourra mettre en oeuvre ou pas le truc
20 mars 2016 à 18:49
FUBAR
Ha tiens je ne savais pas (merci Rachel!) qu’avant d’être envoyé au CNU ce dossier passerait par le Cac de l’université… Franchement on se demande bien pourquoi. Le Cac va donc lire tous ces dossiers? Ben alors dans ce cas pourquoi confier cette tâche au CNU? Pourquoi ne pas envoyer au CNU les cas « problématiques »? En fait le Cac ne lira rien, il n’a pas le temps de lire 1500 dossiers, il se farcit déjà les demandes de financement par exemple (à peu près le même genre de dossier) + les CRCT et les délégations. Donc cette étape, pourquoi? Une garantie contre les dérives du CNU, qui est lui même pensé comme une garantie contre les dérives locales? Ceinture ET bretelles.
20 mars 2016 à 18:50
Rachel
@Marianne, bien entendu on peut voir dans ce « suivi de carrière » des intentions managériales comme par exemple moduler les services à la hausse des EC non publiants (mais rappelons qu’elle ne peut se faire qu’avec l’accord de l’intéressé). Mais on peut aussi voir dans ce suivi des intentions bienveillantes, comme par exemple identifier des difficultés, ce qui peut favoriser de leur trouver des solutions.
Je suis d’accord que ce n’est pas clair de savoir ce qu’on doit faire pour un EC mal évalué. Mais est-ce à un décret de le dire ? j’ai du mal à penser qu’un décret permettra de répondre aux diversités des situations. Ou bien est-ce aux établissements de trouver des solutions ?
20 mars 2016 à 18:52
Marianne
Et vous FUBAR, votre section rebelle ou pas rebelle? Nous en 26 les gens ne semblent pas se rebeller…..
20 mars 2016 à 18:53
Marianne
@Rachel » bien entendu on peut voir dans ce « suivi de carrière » des intentions managériales comme par exemple moduler les services à la hausse des EC non publiants (mais rappelons qu’elle ne peut se faire qu’avec l’accord de l’intéressé). Mais on peut aussi voir dans ce suivi des intentions bienveillantes, comme par exemple identifier des difficultés, ce qui peut favoriser de leur trouver des solutions. »
C’est comme la langue d’Esope ce machin. Ca peut se transformer en la pire ou la meilleure des choses, suivant la manière intelligente ou pas dont les labos/établissements vont se l’approprier
20 mars 2016 à 18:54
Marianne
Et les 25, pas rebelles non plus….
20 mars 2016 à 18:59
FUBAR
Sauf si… comme le dis Marianne, le but est uniquement de moduler les services. Dans ce cas on peut se dire que quel que soit l’avis du CNU une université pourra vous rajouter des heures (parce que ça m’étonnerait que le but, en période de budget serré, soit d’en enlever). Dans ce cas on comprend que le Cac en profite pour fourrer son sale nez dans les dossiers.
20 mars 2016 à 19:00
Marianne
Qui a dit que les mous n’étaient pas des rebelles?
http://saesfrance.org/category/cnu/
OK pour l’HDR en 2848 pages mais le suivi de carrière la faut pas abuser!!!
20 mars 2016 à 19:02
Marianne
@FUBAR ben pour le moment la stratégie de l’ESR, ca consiste à sabrrer ds tout ce qui bouge, donc la modulation de service ça parait bien ds l’air du temps
20 mars 2016 à 19:02
Rachel
@Fubar, bien entendu le CAC ne lira pas les dossiers. Il faut savoir aussi qu’avant d’arriver au CAC, il y aura aussi un passage dans les composantes. Ca fait donc beaucoup d’étapes. Mais ces passages sont fait pour vérifier que l’EC en question ne dit pas n’importe quoi dans son dossier (car bien entendu une instance nationale sera dans l’incapacité d’évaluer l’implication dans les instances locales, par exemple). Bref oui, c’est un système où tout le monde surveille tout le monde.
@Marianne, elle est où la liste des sections rebelles ?
@Marianne, oui on peut tout envisager, le pire comme le meilleur. Mais pourquoi penser que les universitaires vont choisir systématiquement la pire solution ?
@Fubar, des gens à qui on rajoute des heures, j’en connais un sacré paquet (sous la forme d’heures complémentaires).
20 mars 2016 à 19:04
FUBAR
@Marianne, la 11e section est à la pointe de rébellion.
20 mars 2016 à 19:05
Marianne
Ce serait marrant de savoir quelle sont les sections rebelles et pas rebelles. Est ce qu’a ce niveau il y a aussi une dichotomie mous/semi-mous/durs?
20 mars 2016 à 19:07
Marianne
@FUBAR Je n’en n’attendais pas moins des anglicistes!!! Aux chiottes l’évaluation. On supprime l’évaluation et la sélection des étudiants, alors faut pas nous faire chier….Y’a pas de raison qu’on soit plus séectionnés/notés que nos propres étudiants tout de même….
20 mars 2016 à 19:09
Marianne
On leur donne leur M2, on nous donne nos 192h pour nous laisser écrire nos 56 bouquins qui nous permettrons (hopefully) de postuler à 92 ans à Bigoudis sur Tignasse avec 454 autres candidats venus de toute la France
Non mais!!
20 mars 2016 à 19:10
Marianne
« @Marianne, elle est où la liste des sections rebelles ? »
Je sais pas. Moi je suis allée sur le site des CNU 25 et 26
J’ai rien vu. J’en ai déduit que c’était pas des rebelles
20 mars 2016 à 19:15
Marianne
Ah si on est tous des rebelles….Dans mes bras FUBAR, on dégainera la hache ensemble
http://www.snesup.fr/Votre-metier?aid=7476&ptid=10&cid=3693
20 mars 2016 à 19:16
Marianne
Les physiciens par contre c’est pas de rebelles . Je vois pas les 28, 61, 63….
20 mars 2016 à 19:17
Marianne
Et les 01 à 05 (les juristes, économistes…) ben c’est pas des rebelles non plus
20 mars 2016 à 19:17
FUBAR
@rachel: point très intéressant. Donc ça passe par les composantes… alors comme on est dans l’ESR ça donne Chef de département => Conseil d’UFR => Cac (on saute l’étape CA puisqu’à ce stade il n’y a pas décision à prendre) => CNU. On y croit vachement. Pour vous donner un exemple on a statué en conseil d’UFR sur les demandes de CRCT. Dossier dématérialisé envoyé via Galaxie, auquel on a donc pas accès. On statue donc « à l’aveuglette » avec des infos du genre « ha ben oui il me semble que machin avait déjà obtenu un CRCT il y a 6 ans » ou « je crois savoir qu’il a été responsable de la L1″… donc sur rien de tangible, parce que les directeurs de département ne sont pas forcément là pour confirmer. Le directeur de département, par exemple, se contente de signer la demande de CRCT sans voir le dossier, donc n’a aucun moyen de savoir si le mec est mytho ou pas. Bref, tout ça pour dire que toutes ces étapes ça ne sert à rien, mais que ça permet juste de pouvoir éventuellement faire chier arbitrairement sans que les gens s’en aperçoivent (j’en ai fait l’expérience).
20 mars 2016 à 19:19
Marianne
Et les 29 c’est des jaunes!!!
« La section 29 propose d’expérimenter dès 2016, en tant que nouvelle
section pilote, cette procédure de suivi de carrière des enseignants chercheurs, sous condition de pouvoir le faire dans le cadre des conclusionsdonnées par les précédentes sections pilotes du CNU »
Pareil les économistes c’est des collabos : 05 sectin pilotes
Ma bonne dame y a plus de jeunesse
20 mars 2016 à 19:20
FUBAR
@Rachel: les heures complémentaires on peut les refuser. Je les refuse moi-même énergiquement et si on me forçait je ne les ferais pas.
20 mars 2016 à 19:22
Marianne
Autres jaunes les 74..Sais pas ce qu’ils font ces gars la…
20 mars 2016 à 19:23
FUBAR
@Marianne: mais parfaitement! Nous serions donc les seuls à être sélectionnés dans cette foutue université??? Aux armes!
20 mars 2016 à 19:24
Marianne
@FUBAR Dans mes bras. Moi si on essaie de me refiler des heures comp, je dégaine la hache en joint venture…On ne peut pas forcer qqu’un à faire des heures sup et à un moment il faut savoir dire que non c’est non…
20 mars 2016 à 19:27
Marianne
@FUBAR Ben clairement. Si on tire les étudiants au sort, on pourrait faire pareil pour nos promos. Pouf, t’as du bol tu passe PR EX. Ca évite les 2848 pages et c’est plus juste, y’ a pas à dire
Et pour l’admission en L1 ca choque carrément personne. Donc je vois pas pourquoi ca choquerait pour attribuer une PEDR ou un CRCT
20 mars 2016 à 19:28
Marianne
J’ai déjà proposé ca pour les ANRs, sans succès hélas et je suis étonné de ce traitement inique par rapport à nos propres étudiants…
20 mars 2016 à 19:41
Marianne
Je propose le texte de pétition suivi (légère adaptation de celui ci http://unef.fr/2015/07/15/sosinscription-selection-illegale-et-reduction-des-capacites-daccueil-lunef-tire-la-sonnette-dalarme/)
« Le nombre de doctorants qui souhaite avoir un poste dans l’enseignement supérieur est en progression ces dernières années. Pour la rentrée 2015, les candidature à l’université ont augmenté de 6,5%. Cette tendance est une opportunité pour rattraper le retard de la France en terme de recherche. Elle permet également de relancer l’ascenseur social en permettant à un plus grand nombre de jeunes d’accéder à un emploi fixe qui les protège du chômage sur le marché du travail.
Pourtant, la politique d’austérité qui frappe les universités ne permet pas au service public de remplir son objectif de démocratisation. Avec un budget en stagnation et un prélèvement de 100 millions d’euros sur leurs fonds de roulement, les établissements cherchent au contraire à diminuer le nombre de leurs postes.
Les universités sont également de plus en plus nombreuses à mettre en place une sélection illégale dans certaines disciplines : une démarche élitiste qui empêche des doctorants d’accéder à un emploi. Le droit à l’emploi, qui devrait être garanti par le code de l’éducation, est donc remis en cause dans les faits. Notre collectif a recensé plusieurs milliers de doctorants qui n’ont pas pu avoir le poste de leur choix. Ces doctorants, souvent des catégories populaires, ont été refusé à cause d’une sélection illégale ou de capacité d’accueil trop restrictives. Alors que la rentrée universitaire approche, ils sont contraints d’abandonner leur projet de recherche ou de s’orienter par défaut vers Pôle Emploi, au risque d’alimenter l’échec massif à l’issue du doctorat.
Le gouvernement doit assumer ses responsabilités. Dans l’urgence, les établissements doivent intervenir pour que ces doctorants sans poste trouvent une place dans le laboratoire de leur choix à la rentrée prochaine. Il est également temps de faire évoluer la loi et d’en finir avec les pratiques illégales de sélection. Enfin, un investissement financier fléché est indispensable pour accueillir les futurs doctorants en leur garantissant un emploi qui leur permet de bouffer »
20 mars 2016 à 19:43
Gueux
@Rachel: « Mais on peut aussi voir dans ce suivi des intentions bienveillantes, comme par exemple identifier des difficultés, ce qui peut favoriser de leur trouver des solutions. »
Vu qu’on nous demande de materner les étudiants, pourquoi ne pas materner aussi les EC. A quel age devient on adulte dans ce pays ? Au moment du départ à la retraite ?
20 mars 2016 à 19:46
FUBAR
@Marianne: faut être logique. Si on dit que l’université doit être ouverte à tous et qu’il suffit d’entrer en L1 pour valider son doctorat, je ne vois pas pourquoi on me demanderait de sauter dans des cerceaux en feu placés de plus en plus haut. Donc au feu le CNU, au feu le Cac!
20 mars 2016 à 19:49
Marianne
Et rebellons nous à l’international aussi.Je comprends pas comment je peux me faire jeter mes article dans Annals of Stat. sous prétexte que c’est la crème de la crème
Publier un peu des articles de merde (les miens de préférence) ca introduirait un peu de démocratie dans toute cette affaire…
20 mars 2016 à 19:49
Marianne
@FUBAR Ben ca me parait l’évidence même…Dans mes bras!
20 mars 2016 à 20:24
jako
@Rachel : Vous aurez remarqué que le ministère, pas foutu, bordel de Dieu, de signer depuis des années les décrets autorisant la sélection en M (on ne parle même pas de la sélection en L…), s’empresse en revanche d’instaurer la surveillance et la mise au pas systématiques des EC, de même qu’avec le projet de réforme des études doctorales il met sous tutelle le directeur de Thèse. Putain mais c’est quand qu’ils vont finir par nous lâcher les baskets !!?? Et puis sérieux : vous croyez vraiment que les quelques brebis galeuses qui, comme dans toute institution, sévissent dans l’ESR vont prendre peur et qu’elles vont risquer quoi que ce soit ? Mais les planqués, les mafieux ou les glandeurs d’hier, ma chère, continueront demain d’être des mafieux, des planqués et des glandeurs…
« moduler les services à la hausse des EC non publiants (mais rappelons qu’elle ne peut se faire qu’avec l’accord de l’intéressé) » : c’est comme le travail le dimanche quoi. On demande bien sûr l’accord de l’intéressé auquel on laisse bien sûr le choix…
@ Marianne : « Y’a pas de raison qu’on soit plus sélectionnés/notés que nos propres étudiants tout de même…. » : dans mes bras !!!!
@ Gueux : après avoir institué les profs référents pour les pov petits étudiants perdus dans notre monde sans pitié, pensez quand même pas que le ministère, avec la clairvoyance et la sagesse qui le caractérisent, allait en rester là ?!! Il faut à présent prendre par la main les EC et les accompagner les… Des profs référents pour les profs…. Ou des gendarmes, comme le dit Galderisi, auxquels bien sûr on attribuera des primes pour services rendus de flicage / maternage… On aura tout vu…
20 mars 2016 à 20:33
FUBAR
@Gueux @Jako: dans mes bras! S’il s’agit de me materner, je pense que j’irais beaucoup mieux si on m’apportait un café à ma pause et aussi pendant les réunions qui durent 4h. J’aimerais aussi qu’on me fasse des cadeaux pour mon anniv. Si on me refuse un financement, je demande la mise en place d’une cellule d’aide psychologique. Je fourmille d’idées!
20 mars 2016 à 20:36
FUBAR
@Marianne: on peut faire le même pour justifier notre passage au grade de PR classe ex. non?
20 mars 2016 à 20:51
mixlamalice
Perso, je suis pas contre, mais si ça existe depuis 2009, je n’en ai jamais vu la couleur.
20 mars 2016 à 20:52
Marianne
@FUBAR
Bien évidemment, le principe se décline à l’infini. La pétition UNEF, c’est un concept qui s’adapte à une multitude de cas particuliers!
Et je plussoie. Moi aussi j’aimerais avoir des cadeaux pour mon anniversaire…et je trouve que le café à la pause c’est un peu juste. Moi perso, j’aimerais bien des petits gateau comme des loukoums par exemple. Enfin, faut pas être fermé. Faut qu’on soit clean dans nos revendications et qu’on accepte de s’adapter au contexte local
20 mars 2016 à 20:55
Marianne
@mixlamalice
Ben en fait c’est par zone géographique. En 2015-2016 c’est les gars des labos AERES B qui sont évalués. Du coup même si votre section est une section pilote faut attendre votre tour, non mais!
20 mars 2016 à 21:11
Rachel
Je vous trouve quand même sacrément de mauvaise foi. Vous prenez un malin plaisir à évaluer vos étudiants à longueur d’année, à peer-reviewer des articles ou à expertiser des projets de recherche. Et là comme ça touche votre cas individuel vous hurlez à la mort ? On a quelque chose à se reprocher ?
Ceci dit, c’est vrai que tout ça est un peu lourd. Moi je verrai bien les choses à deux niveaux : le niveau 1 serait un dossier très simplifié, qui ne demanderait pas plus d’une heure à remplir (tous les cinq ans), disons un maximum de deux pages, dans lesquelles on ferait (1) les lots clefs de l’activité de recherche (2) la liste des travaux de ces cinq ans (3) notre service d’enseignement (4) nos responsabilités collectives. Si ensuite il y a des trous dans le dossier, alors il y aurait un deuxième passage pour examen plus approfondi (donc juste pour certains dossiers).
20 mars 2016 à 21:20
Marianne
Why not? Par contre j’aimerais bien qu’à l’avance on m’explique un peu ce qu’on a en faire de cette évaluation. Si c’est comme pour les CNRS, je suis OK. Si par contre si c’est pour nous classer en A (20% meilleurs),B (50% meilleurs),C (50% les plus taches) que les a ont des décharges de services et que les C récurent les chiottes ben la pas d’accord
20 mars 2016 à 21:21
Marianne
Pour moi le point essentiel est là. Y aura t-il implicitement ou non des quotas de bons, moyens et nullos?
20 mars 2016 à 21:22
henri IV
il est évident que cette daube est là pour imposer de la modulation de service… à la hausse. Ceci écrit, je peux vous garantir que si s’était honnête, bon nombre d’EC devrait se voir une modulation de service… à la baisse! tellement on fait des trucs qui n’ont rien à voir, et tellement on arrive encore à faire avancer une université sans carburant, en faisant de la recherche et des cours.
Perso je m’octroie 64h éqTD minimum de décharge illico.
J’espère que ma section cnu n’a pas muté canari…
20 mars 2016 à 21:26
Marianne
Ben je pense aussi. Ce qui passe pas c’est qu’on sent venir le truc à la flan où de facto il y aura un certain quotas de nullos (faible au début mais qui peut être ajusté aux besoins) et que ces gars la se verront servir une large rasade d’heures sup gratuites à faire ou des responsabilités foireuses à n’en plus finir
Si le gouvernement était plus clair sur les objectifs ben ca aiderait à fare passer le smilblic
20 mars 2016 à 21:27
Marianne
Pas de souci les 23 sont des rebelles pur jus….comme tous les littéraires
20 mars 2016 à 21:29
FUBAR
Pour mettre la main sur les quelques gusses qui ne branlent rien et que tout le monde connait, on va une fois de plus faire suer ceux qui font le boulot et ont un dossier long comme le bras. C’est regrettable. On a qu’à exiger que tout le monde mette un cv à jour en ligne quelque part. Si le but c’est de filer plus d’heures à un collègue, c’est pas la peine de mettre 20 personnes et dix niveaux de signature dans la boucle.
Et aussi: est-ce qu’on prévoit une pondération en fonction de certains critères du genre « lieu de résidence éloigné du lieu de travail », « enfants en bas âge », « quel financement recherche a été mis à disposition (et utilisé) sur la période »?
20 mars 2016 à 21:33
Gueux
@Rachel: La question ce n’est pas d’être évalué, mais le comment et le pourquoi de la chose.
S’il y a des trous dans le dossier, on fait un deuxième tour et… puis quoi ?
Si l’EC est jugé « pas au niveau », on fait quoi ?
Et les membres du CDS qui l’a recruté, on gèle leurs indices pour 15 ans pour leur apprendre à faire leur boulot correctement ?
20 mars 2016 à 21:37
Marianne
Bah moi je coche la case « Lieu de résidence éloigné du lieu de travail ». Mais on sait jamais. Ils vont peut être mettre des règles comme pour les mutations et je vais être obligée de me domicilier à Marseille pour dire que je suis éloignée de plus de 400km. 2h15 de transport c’est sans doute pas suffisamment loin…Je rentre chez moi le soir, je couche pas sous les ponts (j’avais un collègue qui habitait sur Paris et enseignait à ****, ben il dormait dans sa voiture, un vrai quoi)
Et par ailleurs enfants en bas âge je coche aussi. Mais pareil : quelle idée de faire des moutards….C’est pourtant écrit sur le site de la section 23
« Tu voueras tes WE à la recherche et sacrifieras ta vie de famille pour faire avancer la science »
Et si pas de financement, be pas bon. Ca veut dire qu’on est sans doute un gros nullos. Quel intéret ca peu avoir quelqu’un qui rapporte pas de thue ma bonen dame…
20 mars 2016 à 21:42
Gueux
@Marianne: « Lieu de résidence éloigné du lieu de travail ».
Vous avez obligation de résidence proche de votre lieu de travail. C’est dans vos statuts.
20 mars 2016 à 21:44
Marianne
Ben oui je sais. Du coup c’est pas un truc à mettre dans mon dossier
20 mars 2016 à 21:45
Marianne
Mais d’un côté à moins de 250km je suis pas considérée comme loin pour les mutation alors que pour l’obligation de résidence c’est 30km
Moi je dis ils abusent….
20 mars 2016 à 21:59
henri IV
@Mariane, ouf! je respire! On la trouve où la liste des jaunes et des non jaunes?
A propos de l’obligation de résidence, on ouvre un fil là dessus? Histoire de voir si on est autant d’accord que sur le suivi de carrière?
20 mars 2016 à 22:09
Rachel
@Fubar, le dossier peut être tout simplement le CV à jour (tout le monde a son CV à jour ? oui ? non ?). Ou alors faire un copié collé dans quelques cases à remplir, c’est compliqué ?
@Gueux, le comment et le pourquoi sont expliqués (on peut ne pas être d’accord, j’en conviens). Pour moi la difficulté réside surtout dans les moyens d’actions possibles des établissements dans les cas où des problèmes sont détectés. Etant donné la grande diversité des métiers dans les universités, je pense qu’il y a des solutions possibles (autres que « punitives »). Pour ma part, je ne pense pas que nous soyons tous des hommes/femmes-orchestre. Et si on fait une fausse note avec l’un des instruments, je crois que c’est mieux d’en essayer un autre (ou alors en réduire le nombre).
21 mars 2016 à 06:43
Marianne
@henri iv « A propos de l’obligation de résidence, on ouvre un fil là dessus? Histoire de voir si on est autant d’accord que sur le suivi de carrière? »
Ben pourquoi pas. A mon avis, à part les gens qui galèrent les autres sont dans leur très grande majorité pour faire respecter l’obligation de résidence
Mais que fait-on si on a conjoint et enfants dans une autre ville?
Réponse A : tu quittes ton mec et tes enfants car la recherche c’est bien plus important (cf section 23)
Réponse B : tu quittes ton mec et tes enfants car ta fac, elle a besoin de toi (notamment il y a pleiiiiin de tâches administratives, des filières à gérer tant bien que mal, des heures sup à combler…)
Réponse C : Tu as une double vie. Tu peux aller voir ton mec et tes gosses le WE mais pour les raisons précitées la semaine est à ta chère université et à ton cher labo
Réponse D : Tu as épousé Crésus. Du coup tu vas en hélicoptère au boulot et tu mets une demi-heure porte à porte pour faire 300km
Réponse E : Ben tu fais du train parce que même si un mec c’est chiant (je parle même pas des petits, qui en bonne version miniature des grands sont chiants aussi), on s’attache à ces petites bêtes là…
J’ai choisi la réponse E.
21 mars 2016 à 06:46
Marianne
Mais le problème de l’obligation de résidence pose aussi le problème du rapprochement de conjoint. Et moi je vois une solution raisonnnable : encourager/fluidifier les échanges de postes. Mais le SNESUP par exemple est contre car il dit que du point de vue du droit c’est illégal
Donc si les syndicats nous tirent une balle dans le pied, on n’est pas rendu…
21 mars 2016 à 07:05
Marianne
Pour préciser le point de vue du SNESUP : l’EC n’est pas propriétaire de son poste. Il n’a donc pas le droit de l’échanger
C’est peut être vrai mais ca m’arrange moyen…
J’ai une autre solution. On fusionne toutes les facs ce qui autorise tout un chacun à enseigner où il veut
Et en plus on monterait au classement de Shanghai. C’est donc tout benef…
21 mars 2016 à 07:16
Marianne
Ce que le SNESUP, c’est que le ministère crée un volant de poste (5% de la masse salariale) dédié à l’échange. Bien sur une fois que ces postes seront pourvus (vraisemblablement en une année). Il faudra en recréer d’autres pour l’année suivante. Cette solution simple et économique a bien sûr de grandes chances d’être adoptée….puisqu’elle coûte chaque année 5% de la masse salariale. Et cela ne dit rien du cas ou il y a trop de demandes pour les besoins
21 mars 2016 à 07:42
Gueux
@Marianne:
Réponse F : Tu démissionnes.
21 mars 2016 à 08:02
jako
@ Marianne : en effet vu la quantité de couples qui bossent dans l’ESR, a) soit on trouve à caser sa femme dans la même fac, mais les mêmes qui gueulent pour qu’on fasse acte de présence et qu’on accepte toutes les tâches de merde ne manqueront pas de crier au népotisme ; b) soit on demande à sa femme de renoncer à son boulot pour, une fois redevenue femme au foyer, faire le ménage, s’occuper des marmots et préparer la cuisine en attendant que le pater familias rentre à la maison. Ben c’est vrai quoi ! Non mais quelle idée de laisser les femmes bosser ! :)…
Bon je sens que Marianne et Fubar préparent la hâche…
21 mars 2016 à 08:44
mixlamalice
@tous: pour les gueux qui demandent la PEDR sans l’obtenir, c’est un peu l’équivalent du suivi de carrière tel que préconisé par Rachel. D’une année sur l’autre, le dossier met 2h max à être amendé et il contient à peu près tout ce qui fait de vous un EC dynamique digne de l’excellence (ou non). Et si tout le monde remplissait ce dossier (au lieu des vénaux seuls)?
21 mars 2016 à 08:47
mixlamalice
pour répondre à @Gueux (hier 21h33): le CNRS fait ça. Pour 90% des gens c’est quasi-automatique, pour les 10% restants, « à problème », il y a des procédures RH plus ou moins lourdes pour suivre le personnel et essayer de comprendre le problème, puis soyons fous, de le régler.
En pratique je ne sais pas si c’est efficace ou pas, mais sur le principe, je ne vois pas tellement comment on peut être contre…
21 mars 2016 à 09:15
Marianne
@Gueux : »@Marianne:
Réponse F : Tu démissionnes. »
Merci pour cette réponse à haut caractère réconfortant…FUBAAAAAAR, la hache s’il vous plait!
@mixlamalice « pour répondre à @Gueux (hier 21h33): le CNRS fait ça. Pour 90% des gens c’est quasi-automatique, pour les 10% restants, « à problème », il y a des procédures RH plus ou moins lourdes pour suivre le personnel et essayer de comprendre le problème, puis soyons fous, de le régler.
En pratique je ne sais pas si c’est efficace ou pas, mais sur le principe, je ne vois pas tellement comment on peut être contre… »
Si c’est ca le suivi de carrière pourquoi pas. C’est ce que je disais : si c’est pour faire comem les CNRS OK
21 mars 2016 à 09:16
Marianne
@jako « soit on trouve à caser sa femme dans la même fac »
Ben chez nous il y a un poste hautement moustachu prévu pour la femme de *****
En partie on comprend, en partie ben pour les autres c’est pas super super juste
21 mars 2016 à 09:29
Damien
@mixlamalice
« En pratique je ne sais pas si c’est efficace ou pas, »
C’est pourtant le point crucial. On a un dispositif pour 12000 (sauf erreur) chercheurs statutaires, qui ont une seule mission (en gros), avec un employeur national, et on ne sait même pas si c’est « efficace », mais on veut faire un machin équivalent à l’échelle nationale pour 60000 enseignants-chercheurs, avec plusieurs missions, plusieurs employeurs locaux (et des couches « hiérarchiques » successives dont on ne sait pas trop ce qu’elles recouvrent). Même sans être parano, on peut se demander à quoi pourrait bien servir le machin (et tout autant, comment il pourrait servir à ça)…
21 mars 2016 à 09:35
Marianne
@Gueux « @Marianne:
Réponse F : Tu démissionnes. » Ceci dit c’est effectivement une solution envisageable. De ce que j’ai compris il est possible de passer de MCF à prof de prépa. Un collègue exactement dans la même situation que la mienne, séparé de sa femme pendant trois ans et sans perspective de poste dan son patelin a contacté l’IG. Il a été immédiatement affecté dans sa ville avec régularisation au bour d’un an
Bon il a eu du bol car à *** il y avait un poste qui se libérait
Je ne dis pas que cela m’enthousiasmerait car j’aime la recherche, mais effectivement c’est une vraie question à se poser
21 mars 2016 à 09:39
Marianne
Bon voila Rachel vous pouvez entamer le fil sur l’obligation de résidence et les mutations
Ca va saigner!
21 mars 2016 à 09:41
FUBAR
@Damien: dans mes bras! Oui, absolument, il faudrait peut-être se poser la question de l’efficacité. Et surtout je n’ai jamais, à aucun moment, lu ou entendu parler de la nature du dispositif mis en place pour aider les bras cassés. Ça me donne à penser que ce dispositif n’existe pas. Et d’ailleurs, pour les évaluations EARES tout le monde rempli une fifiche avec ses publis, ses colloques, etc… Je n’ai pas connaissance de la moindre espèce de mesure d’aide à l’égard de ceux qui pour de bonnes ou de mauvaises raisons n’en font plus.
@Marianne: Réponse G: tu montes une affaire de camion à pizza après avoir obtenu une formation de pizzaïolo et de chef d’entreprise dans le cadre de la formation continue (ou de la reconversion thématique).
21 mars 2016 à 09:45
Marianne
@mixlamalice
« @tous: pour les gueux qui demandent la PEDR sans l’obtenir, c’est un peu l’équivalent du suivi de carrière tel que préconisé par Rachel. D’une année sur l’autre, le dossier met 2h max à être amendé et il contient à peu près tout ce qui fait de vous un EC dynamique digne de l’excellence (ou non). Et si tout le monde remplissait ce dossier (au lieu des vénaux seuls)? »
Ben justement le problème de la PEDR c’est qu’il y a des quotas. Ca revient à créer comme ca existe pour les certifiés/agrégés une sorte d’avancement au grand choix/petit choix/ancienneté sachant que l’ancienneté c’est de bouffer des heures au maximum et le grand choix d’avoir de la thune et de faire de la recherche
Et ce qui me parait extrêmement vicieux pour la PEDR c’est que c’est pas comme la hors classe où le nombre de postes indexés sur le nombre de MCF, mais que le nombre de primes est indexée sur le nombre de demande. C’est très différent. Ca veut dire que si tu veux être A tu dois inciter des gens qui vont être classés C à postuler
Il y a d’ailleurs certains labos où on pousse des gens avec des dossiers qui sont de futurs C à candidater sans doute uniquement pour cette raison et bien sûr sans leur expliquer qu’ils vont se faire plomber
21 mars 2016 à 09:46
Marianne
Donc la question c’est quotas ou pas. une fois qu’on a répondu à cette qustion, on a répondu à tout
@FUBAR Merci! je savais bien que vous n’alliez pas me laisser tomber….
21 mars 2016 à 09:49
FUBAR
@Marianne: je n’abandonne jamais les soldats derrière la ligne de front.
21 mars 2016 à 09:51
FUBAR
@Marianne: je pense que le fonctionnement de la PEDR est riche d’enseignement pour la façon dont pourrait effectivement se dérouler cette évaluation. 50% de tocards décelés et qui vont devoir marner, 30% de gens vaguement normaux à qui on foutra la paix, et 20% de cadors (je dis ça mais on peut mettre 40% de normaux et 10% de cadors) à qui on apportera des cafés à la pause.
21 mars 2016 à 10:08
MCF27-51
@Marianne: « Il y a d’ailleurs certains labos où on pousse des gens avec des dossiers qui sont de futurs C à candidater sans doute uniquement pour cette raison et bien sûr sans leur expliquer qu’ils vont se faire plomber »
Ou alors en leur promettant une commission au black (10-20% ?) sur la PEDR de « l’excellent » ?
21 mars 2016 à 10:14
Marianne
Non on leur promet rien. On leur raconte que c’est pas si dur et qu’ils ont de bonnes chances d’être B. Ou alors que c’est un bon exercice qui leur servira pour se poser et faire le point. Ou alors que tout le monde le fait
21 mars 2016 à 10:17
Marianne
Pour moi cette histoire de suivi de carrière c’est pour obliger les « mauvais » à candidater, puisqu’ils ne semblent pas se bousculer au portillon pour qu’on leur dise qu’ils sont des quiches et qu’ils feraient mieux de faire toutes les tâches ingrates pour laisser les excellents, eux, travailler vraiment
21 mars 2016 à 10:21
Marianne
J’ai même entendu une fois un gars qui disait que le rôle des membres CNU c’est d’aller raconter du flan aux gens pour les pousser à candidater à la PEDR
Bien sûr ce n’est sans doute pas l’avis de la majorité des membres de la CNU….Mais bon, puisque la CNU proteste sur le suivi de carrière il me semble qu’elle aurait du protester la dessus aussi et demander que le nombre de primes soit par ex le même que celui de poste HC. Ou alors calculé sur le même principe (% du nombre de gens du corps correspondant)
21 mars 2016 à 10:44
PR23
@Marianne : c’est LE CNU (conseil national..)
21 mars 2016 à 11:46
mixlamalice
@tous: le problème, c’est qu’on peut toujours voir le diable derrière toute tentative de réforme. Donc en gros, la situation actuelle est à chier mais on ne peut jamais rien changer parce que potentiellement c’est pire.
@Damien: je ne suis pas au CNRS, d’où ma prudence. Des collègues qui y sont me disent que ça marche plutôt bien, après ce ne sont que des témoignages.
Si on trouve que le CNU c’est caca (et on peut), ben on peut aussi envisager ça à l’échelle de chaque Université.
Mais je suis quand même perturbé par le nb de collègues qui rejettent à priori toute politique de RH à l’Université…
21 mars 2016 à 12:15
Marianne
« Mais je suis quand même perturbé par le nb de collègues qui rejettent à priori toute politique de RH à l’Université… »
Je ne rejette pas. Je dis juste que les intentions du bazar sont pas claire. Et effectivement au CNRS l’évaluation ca marche bien
21 mars 2016 à 12:15
MCF27-51
@mixlamalice: « Mais je suis quand même perturbé par le nb de collègues qui rejettent à priori toute politique de RH à l’Université… »
Tentative d’interprétation basée sur un passé de gauchiste (en paroles plus qu’en actes disons): Il y a beaucoup de méfiance déjà parce qu’il s’agit de termes issues du privé et que le privé c’est axiomatiquement mal. Certes, « Ressources Humaines », « Management » etc il faut avouer que ça écorche l’oreille et que ça n’augure pas que de bonnes choses. Mais, il y a aussi une bonne part d’ignorance. Quand on fait un minimum d’effort, on peut y trouver aussi de bonnes choses, ne serait ce que parce que le chercheur se retrouve aussi souvent dans la position d’un patron, c’est à dire du côté non-gauchiste de la vie et qu’il faut bien résoudre cette contradiction interne…
Hypothèse: les gens qui présentent tous ces concepts RH en formation et autre sont peut-être nuls et/ou incarnent physiquement les ressources humaines tels que le voient les gauchistes (personnages sinistres et tristes, doublés de duplicité)
Proposition: faire des formations en mode néo-hippie dans la nature (sur AMI c’est cool y a les calanques) avec dress code bariolé… plus sérieusement, y a des efforts à faire sur la sensibilisation.
21 mars 2016 à 12:21
Marianne
Effectivement RH je n’ai entendu qu’une seule fois en parler intelligemment. Sinon j’ai en tête les conneries IUFM ou les cours pipo en école d’ingé
21 mars 2016 à 14:07
MCF27-51
Mais quand même, si on revient à la base le terme « ressources humaines » est quand même un repoussoir terrible. Quand on y pense, on s’imagine une ferme industrielle avec des employés serrés dans des boîtes…
Il ne faut pas négliger le poids des mots.
21 mars 2016 à 14:14
Marianne
Et le mot « moyens humains » ca fait pas peur comme terme?
Ca vous dit d’être un moyen? Un peu comme une machine à outils qui produirait des articles….
21 mars 2016 à 14:49
MCF27-51
Tout autant flippant !
21 mars 2016 à 14:51
Damien
@mixlamalice
« Si on trouve que le CNU c’est caca (et on peut), ben on peut aussi envisager ça à l’échelle de chaque Université. »
On peut. Voire à l’échelle des UFR (parce qu’à l’échelle de mon université, hum) mais on va se faire accuser de favoriser le clientélisme locale.
La situation actuelle est peut-être « à chier », mais je ne vois pas de « changement » dans cette « évaluation », plutôt un emplâtre sur une jambe de bois.
Rachel dit qu’on « prend un malin plaisir à évaluer [nos] étudiants à longueur d’année » (personnellement je n’y trouve pas vraiment de plaisir, encore moins « malin », mais bref), mais au moins les étudiants ont une idée raisonnable de pourquoi, comment, et avec quels enjeux (et quelle légitimité (!), du moins je l’espère) on les évalue. Toutes choses qui sont manquantes ici, en grande partie parce que le statut de l’EC (dans l’esprit sinon la lettre) est complètement bancal. Qualification nationale, recrutement local, évaluation nationale, organisation locale, promotions nationales et locales, sans oublier les sacro-saintes « libertés académiques » (et j’oublie la dualité « départements d’enseignement » – « laboratoires », avec une unité de recherche qui peut être carrément trans-établissements)… Les relectures successives des potentiels dossiers d’évaluation (département, UFR, universités, CNU, tiens, il manque la direction du labo, mais c’est vrai que pour ce dernier c’était plutôt les évaluation du machin-chouette-ERES) montrent bien le caractère courtelinesque de la chose.
Bref, tant qu’on aura pas clarifié la situation, je comprends très bien qu’il y a une opposition à ce genre de procédure, et ça n’a pas forcément à voir avec un « gauchisme anti-RH » : je doute que beaucoup d’entreprises fonctionnent (ou en tout cas fonctionnent bien) avec une organisation aussi aberrantes.
Malheureusement, je suis très pessimiste sur la possibilité de clarification, puisque la situation est le fruit d’un compromis (encore qu’on devrait plutôt parler de ligne de front) entre les tenants d’un statut national et ceux d’une gestion locale, et que rien ne semble pouvoir faire changer les positions.
Après, je ne suis pas forcément en accord avec FUBAR sur les résultats de cette évaluation (50-40-10), je crois plutôt que si elle se tenait, on aurait (au moins au début) 10-40-40-10 : 10 % qui vont se faire em…der (pour l’exemple), 40 % qui auront un avertissement accompagné de conseils du rapporteur CNU soit sans intérêt (yakafokon) soit pratiquement inapplicables dans le contexte local et/ou personnel de l’EC, 40 % qui n’auront rien et 10 % qui auront des couronnes… Mettre 50 % au plus bas, ça risquerait de braquer trop de monde à la fois…
21 mars 2016 à 15:47
mixlamalice
Donc, si je prends un certain nombre d’exemples récents dans ce blog:
– supprimer la HDR ça ne résout rien, la qualif non plus
– faire un suivi de carrière des EC ça ne résout rien
– faire évaluer les enseignements par les étudiants, ça ne résout rien
– les comités de suivi de thèse, ça ne résout rien
– limiter la durée des thèses ça ne résout rien
(et encore quand je dis ça ne résout rien c’est dans le meilleur des cas, parce que en fait ça sera probablement pire et détruira la spécificité de l’enseignement supérieur français)
Tout va bien en fait? Sinon qu’est-ce qu’on peut faire de raisonnable qui résoudrait quelque chose? (supprimer les prépas/GE ou demander 10 milliards d’€ et 1000 postes de plus par an pendant 10 ans n’étant probablement pas ce que j’appelle une proposition raisonnable)
21 mars 2016 à 16:14
Damien
@mixlamalice
« – supprimer la HDR ça ne résout rien, la qualif non plus
– faire évaluer les enseignements par les étudiants, ça ne résout rien
– les comités de suivi de thèse, ça ne résout rien
– limiter la durée des thèses ça ne résout rien »
Je ne sais pas pour « résoudre », mais pour moi ces 4 mesures seraient des pas dans la bonne direction. La première mesure (qui sont plutôt deux mesures, mais bref) ne demande rien de plus, on pourrait supprimer directement. Les points 2 et 3, il faudrait peut-être discuter des modalités. Le point 4, je dois avouer que je ne suis pas au courant (en sciences la question semble plutôt mineure).
Notez qu’une évaluation des EC pourrait aussi être un pas dans la bonne direction, si on le fait correctement. Mais évaluer sans savoir pourquoi on évalue, bof.
21 mars 2016 à 16:48
mixlamalice
« sans savoir pourquoi »: l’idée je pense, est de voir un peu ce qui peut être fait pour les 25% (chiffres de l’AERES me semble-t-il) d’EC non-publiants. Sur ces 25% (ça permettrait déjà d’avoir le chiffre plus précis, c’est pas une info inutile), quel pourcentage est non publiant pcq charge admin lourde (God bless them), quel pourcentage pcq décrochage ponctuel (thématique pas adaptés, soucis perso, charge d’enseignement trop lourde que sais-je) qu’on peut rattraper par des moyens divers et variés (changement d’équipe, de labo, encadrement pédagogique plus fort etc) et quel pourcentage est en décrochage irrémédiable. Pour ces derniers, voir ce qui peut être fait (et oui, la modulation de service dans ce cas n’est pas forcément une mauvaise idée s’ils ont de bonnes évaluations en enseignement). Si leurs cours se passent mal, qu’ils refusent toute tâche admin et qu’ils ne publient rien, bon, j’en sais rien, est-ce qu’envisager des sanctions me range comme un dangereux maniaque?
Un dossier de 5 pages similaire à celui rempli pour la PEDR (qui est en gros un CV détaillé), tous les 2 ans par exemple, ne semble pas une surcharge administrative monstrueuse (quand je vois les collègues qui assistent pour la 8ème fois à la formation « utilisation du stylo dédié au tableau électronique », hein).
Bref, un suivi RH (ouh la la) a minima pour essayer de comprendre et chiffrer qui fait quoi ou qui ne fait pas quoi et pourquoi. J’ai du mal à voir le diable là-dedans.
(Quant au point 4: la durée moyenne des thèses de LSHS est de 5.5 ans pour ceux qui soutiennent, sachant qu’il y a 40% de taux d’abandon. Les doctorants LSHS représentent 1/3 des inscrits. A noter qu’1/3 d’entre eux n’a aucune source de financement connue aussi. Mais il paraît que « limiter la durée des thèses à 3 ans + 2 réinscriptions max, c’est aller vers un doctorat vite fait mal fait »)
21 mars 2016 à 17:20
Damien
@mixlamalice
« l’idée je pense, est de voir un peu ce qui peut être fait pour les 25% (chiffres de l’AERES me semble-t-il) d’EC non-publiants. »
Mais pourquoi faire passer cela par le CNU ? On s’attend à ce qu’ils donnent des conseils d’expert sur comment « revenir » en recherche auxquels les ECs locaux n’auraient pas pensé ? L’objectivité et la pertinence de leur avis ne saurait être remis en cause contrairement aux universitaires locaux ? Ou il s’agit pour l’université de se « blinder » au cas où l’EC contesterait d’éventuelles sanctions ?
« Bref, un suivi RH (ouh la la) a minima pour essayer de comprendre et chiffrer qui fait quoi ou qui ne fait pas quoi et pourquoi. »
Je connais mal les entreprises privées, j’avoue, mais j’ose espérer que la plupart, quand elles cherchent à « comprendre et chiffrer qui fait quoi et qui ne fait pas quoi et pourquoi », ne demandent pas à chaque salarié de rédiger un « CV détaillé », à envoyer à un « conseil des sages » distants qui se chargera d’évaluer tout cela (sous la forme de « rapporteurs » qui regarderont les dossiers indépendamment les uns des autres).
21 mars 2016 à 17:32
mixlamalice
Q1: est-ce que j’ai dit que, sous une forme optimake, ça devait être fait par le CNU? Le fait que ce soit le CNU qui fasse les classements pour la PEDR, ça vous semble logique? Moi non, de même que je ne comprends pas pourquoi être syndiqué est quasiment un prérequis à être au CNU et en quoi ça rend compétent pour évaluer les collègues. On peut laisser le CNU de côté, pour l’instant.
Q2: Non, elle font des entretiens individualisés sur le niveau de remplissage des objectifs, le travail d’équipe etc, avec le n+1, puis éventuellement avec le n+2, le respo RH et d’autres*. Et la, en cas de pbs c’est un peu plus tendu que d’avoir quelqu’un qui vous appelle pour voir comment on peut arranger ça.
Quand j’ai lu le rapport AERES sur un établissement qui comptait en son sein 50% de non-publiants, perso je trouvais ça utile comme info (aussi parce que ça aurait peut-être du servir un peu à l’établissement à remettre en cause sa politique de gestion des EC). Mais bon, paraît que c’était trop stigmatisant alors on a arrêté.
21 mars 2016 à 17:44
Damien
@mixlamalice
Il faut comprendre que je ne suis pas, sur le principe, contre une forme d’évaluation du travail des EC, qui pourrait même (soyons fou !) avoir de l’influence sur son service. Mais, en dehors même du flou complet qui règle sur les objectifs de cette dernière, je suis très opposé à ce que cela passe sous le format dossier à la CNU -> retour de la CNU. Donc pour moi, non, on ne peut pas « laisser le CNU de côté », parce que c’est au coeur du débat.
(remarquez, dans son discours le CNU ne semble pas opposé à un « suivi de carrière » des EC, du moment qu’il ne concerne que lui et l’EC et que l’établissement ne soit pas du tout concerné (c’est d’ailleurs l’argument donné par certaines sections qui « expérimentent » le suivi : elles le font pour éviter que les établissements le fassent…))
« Et la, en cas de pbs c’est un peu plus tendu que d’avoir quelqu’un qui vous appelle pour voir comment on peut arranger ça. »
Peut-être, mais au moins on sait à qui on parle et pourquoi on lui parle.
21 mars 2016 à 18:54
Rachel
@Marianne, pour ma part je ne pense pas que le dossier doit être comme pour le CNRS. Un dossier CNRS c’est assez lourd. Je verrai plutôt un dossier assez allégé. Par exemple, je ne crois pas utile de décrire ses activités de recherche car personne ne lira.
@Tous, comment juger de l’efficacité d’un système si on ne l’a pas testé. On peut bien entendu dire que ça ne marchera pas, mais on peut aussi imaginer que s’intéresser aux cas des collègues en difficultés permet éventuellement de les aider. C’est un peu curieux d’imaginer que les EC n’ont pas besoin de GRH.
@Damien, je pense que ça passe par le CNU pour que cette « évaluation » ne soit pas faite en local (c’est toujours tellement mal fait en local, copinage et autres magouilles – alors qu’au CNU c’est fait par des pro, des gens spécialistes de l’évaluation et de la notation). Mais au départ ce n’était pas l’idée de V. Pécresse. Elle a cédé sous la pression du mouvement noniste.
21 mars 2016 à 19:08
Marianne
« Par exemple, je ne crois pas utile de décrire ses activités de recherche car personne ne lira »
Euh ben ca fait pas partie du boulot la recherche??J’ai pas bon?
21 mars 2016 à 19:17
Rachel
@Marianne, ben oui ça fait partie du boulot mais ici je pense qu’il serait suffisant de montrer qu’il y a une activité de recherche, comme par exemple mettre une liste de travaux. S’il y a des publications, je ne vois pas trop l’intérêt de développer la rubrique « activité de recherche ». A mon sens, quelques lignes doivent suffire. Il faudrait plus ?
21 mars 2016 à 19:22
Marianne
Ben au moins un site web et pointer sur les papiers pour qu’on puisse les télécharger. Non?
21 mars 2016 à 19:30
Rachel
@Marianne, pour quoi faire ? Pour que les évaluateurs lisent les papiers et en fassent une évaluation ?
21 mars 2016 à 19:32
Marianne
Ben ouais…..Logique non? Ca me semble logique que les gens se fasent uen idée du niveau du travail de recherche
21 mars 2016 à 19:34
Marianne
Et petite question si on juge pas la recherche et que l’enseignement c’est impossible à évaluer, on juge quoi?
21 mars 2016 à 19:34
Marianne
Il sert à quoi le suivi de carrière si on juge rien?
21 mars 2016 à 19:52
Rachel
@Marianne, lire les publications des autres, ça demande un gros travail. A priori, pour les évaluer, il faut les comprendre (comprendre la démarche, la méthodologie, le positionnement de l’étude dans le contexte, l’impact des résultats, etc …). Moi ce que je pense c’est que les gens du CNU ne lisent pas les publications quand ils distribuent les PEDR, promotions ou autre CRCT. Alors pourquoi le feront-ils pour le suivi de carrière ?
21 mars 2016 à 20:02
FUBAR
@Rachel: je repose ma question, puisque tous les EC remplissent tous les 5 ans une fiche avec leur recherche pour l’AERES, pourquoi le refaire (avec un calendrier qui, j’imagine ne correspondra jamais)? Si une université veut savoir qui glande, il me semble que c’est depuis quelques années assez facile.
@Mix Contrairement à ce que tu penses avec un soupçon de mauvaise foi, je ne refuse pas que mon travail soit ausculté et soupesé (et je fais même remplir des questionnaires anonymes de « satisfaction » à mes étudiants) puisqu’il l’est, et souvent… je m’interroge juste sur l’objectif de cette énième auscultation, sur la complexité de son mode opératoire et surtout je déplore que rien ne soit dit sur les mesures qui seront mises en place pour récupérer les brebis galeuses. Critiquer c’est pas refuser le principe. C’est juste dire que c’est, comme d’habitude, hyper mal foutu, avec 24 niveaux là où un suffirait (niveau local) avec une instance « neutre » en cas de contestation (le CNU)… non?
21 mars 2016 à 20:04
Marianne
@FUBAR » (avec un calendrier qui, j’imagine ne correspondra jamais)? »
Faut quand même noter que c’est censé correspondre au calendrier HCERES. Donc on peut pomper sa fiche et la recycler…
21 mars 2016 à 20:26
Rachel
@Fubar, je ne crois pas que c’est l’AERES qui demandait cette fiche individuelle. L’AERES n’a jamais été une agence d’évaluation des EC (ça c’est le rôle du CNU). Si vous avez rempli une fiche, c’est sur l’initiative de votre établissement. Oui, je pense que cette fiche pouvait faire office de docuement de suivi de carrière.
21 mars 2016 à 20:30
Rachel
Disons qu’à l’époque (fort lointaine maintenant) l’AERES avait comme critère d’évaluation la proportion de publiants/non publiants dans l’établissement et dans les labos. Et pour avoir ce chiffre, il fallait faire le recensement, d’où la fiche. Mais l’AERES ne faisait pas l’évaluation des individus.
21 mars 2016 à 20:30
FUBAR
@Rachel: l’AERES n’a jamais évalué les individus mais les labos, je suis d’accord. Mais pour évaluer les labos il fallait bien qu’on lui dise ce que les membres pondaient. Elle ne demandait pas la fiche du membre, juste le résultat à l’échelle du labo, mais ça revient au même: à un moment où un autre, du fait de ce qu’exigeait l’AERES, il fallait bien dire ce à quoi on avait occupé son temps, individuellement. Bref, vous pinaillez ma chère. Le fait est qu’on pond ce truc tous les 4 ou 5 ans, qu’on a qu’à le mettre sur un serveur interne et basta.
21 mars 2016 à 21:00
Rachel
@Fubar, la différence est de taille quand même. Jamais dans un rapport AERES vous allez voir apparaitre votre nom. Ensuite que lecteur avisé puisse reconnaitre les activités des individus, je suis d’accord. Chez les durs, comme on travaille très souvent en équipe (on n’est pas tous des asociaux comme chez les mous), c’est plus difficile de savoir le « qui fait quoi » vu de l’extérieur. Vraiment je ne pense pas qu’un rapport AERES puisse servir de base au suivi de carrière des EC (sans parler des EC égarés qui n’ont plus d’affectation labo).
21 mars 2016 à 21:47
mixlamalice
Je pense que chez nous, c’est la direction du labo qui s’est chargé de ce travail (en tout cas, je n’ai jamais rien eu à remplir d’individuel).
21 mars 2016 à 22:07
Rachel
Chez nous, c’était une collecte réalisée par le labo, puis les fiches étaient transmises à l’établissement (pas à l’AERES). Il y avait aussi une fiche bibliométrique individuelle qui était l’œuvre du CNRS (là encore, rien à voir avec l’AERES). Mais tout ça c’était lors de la première vague AERES. Pour les vagues suivantes, je n’ai rien vu de tout ça (aucune fiche individuelle demandée, pas d’indicateurs bibliométriques non plus).
J’en avais fait un billet il y a quelques années :
21 mars 2016 à 23:30
FUBAR
@Rachel: j’ai jamais dis qu’on pouvait utiliser le rapport de l’aeres, j’ai dit que c’était ballot de pas utiliser les même fiches individuelles que celles réclamées pour pondre le dossier. Mais si vous me dites que chez vous on ne rend pas de fiche individuelle, alors là je m’incline. mais chez nous on a toujours demandé des fiches. J’attends de voir comment se passe la prochaine vague.
22 mars 2016 à 07:13
Marianne
Bah moi j’ai toujours rempli des petites fiches pour l’AERES/HCERES. Et mon nom ainsi que celui de tous mes collègues est écrit dans le rapport. Bon je ne suis qu’un humble EC donc j’ai droit à trois lignes, m’enfin mes publis sont citées et mon nom aussi (300 pages le rapport quand même parce que notre labo c’est pas un labo de branleurs)
Et on a été évalué y a pas longtemps
22 mars 2016 à 07:14
Marianne
Donc le gars qui veut savoir ce que je fais, ben il en fait pas un roman du rapport mais il peut dire, Marianne elle bosse la dessus, elle colalbore avec **** et elle a écrit ces papiers la durant la période
22 mars 2016 à 07:24
Marianne
Et c’est pareil essentiellement pour tous les labos de maths que je connais
22 mars 2016 à 08:15
palamède de guermantes
Les fiches individuelles et signées, c’est aussi terminé chez nous. Il y a un système d’archive ouverte qui collecte les publications au fur et à mesure. Ensuite la direction du labo rassemble et les insère dans le rapport. On signe juste le rapport général.
22 mars 2016 à 08:44
Sébastien
En synthèse des 111 commentaires précédents :
1. Le suivi de carrière des EC vise, explicitement, à aider les déviants/boulets/malchanceux/égarés (rayer la mention inutile) à devenir des excellents et, implicitement, à identifier lesdits déviants/boulets/ malchanceux/égarés (rayer la mention inutile) afin de leur coller des heures de cours en plus non rémunérées.
2. Le problème c’est qu’on sait déjà très bien qui sont ces déviants/boulets/ malchanceux/égarés, surtout en local, donc ce suivi de carrière ne sert à rien, juste à légitimer, par une évaluation sensément objective, d’imposer de la modulation de services.
3. La vraie question est donc : que fait-on des déviants/boulets/ malchanceux/égarés ? Ou, plus précisément, que fait-on des 25% à 40% de non-publiants, dont une grande partie (disons 80%) s’investit dans des tâches administratives et dont une petite partie (disons 20%) ne fout rien de rien. Aujourd’hui, les 80% sont promus régulièrement, généralement en local. Et, pour les 20%, concrètement, on les empêche d’avoir la HC des MCF si on veut être méchants. Et sinon rien.
Donc tout ça pour dire que, comme mes petits camarades (si je comprends bien), je ne suis pas contre sanctionner les vrais glandeurs (en fait je suis à fond pour les virer de l’enseignement supérieur), mais ils sont peu nombreux, et faire remplir des fiches à tous les autres, ça sert à quoi ?
Sauf si on prend des « sanctions » (à définir) contre les non-publiants au lieu de les promouvoir parce qu’ils « s’investissent en local ». Mais cela personne ne le fera jamais.
22 mars 2016 à 09:30
bstnchvlr
On peut aussi se rappeler que la publication n’est pas le seul indicateur pour dire qu’un EC est actif ou pas en recherche…
On peut avoir une activité non négligeable en recherche en collaboration avec les entreprises, c’est du moins le cas très souvent dans les sciences pour l’ingénieur. Et sans que cela donne lieu à des publications.
Ce type d’activités de recherche est à mon avis au moins aussi important que la publication du point de vue de la reconnaissance/visiblité, car elle permet de faire mieux connaître l’université/ le labo auprès des acteurs socio-économiques.
L’inconvénient est qu’il est difficile d’évaluer facilement/à distance ces activités, puisqu’on ne peut pas les réduire à un chiffre (comme la publication). Le montant des contrats par exemple n’est pas nécessairement un bon indicateur. Par exemple, on peut imaginer qu’on développe/initie une activité de recherche avec une PME, activité forcément modeste au départ. Dans ce cas, on ne pourra pas afficher des millions en montant de contrats. Et pourtant…
Aussi, l’investissement des uns et des autres dans le collectif ne peut pas être évaluer depuis le CNU. J’en connais certains qui ajouterons volontiers des lignes à leur CV qui sur le terrain correspondent à du vent.
Bref: l’évaluation, oui! mais l’échelle locale ne peut pas être mise de côté dans le processus au risque de voir les critères d’évaluation se réduire aux seuls indicateurs (trop) faciles à analyser et donc au risque de mal évaluer et au final de ne pas faire le job!
22 mars 2016 à 09:30
Damien
@Rachel
« alors qu’au CNU c’est fait par des pro, des gens spécialistes de l’évaluation et de la notation »
Je suppose que c’est de l’ironie, mais oui, c’est pour moi un peu le coeur de la question. Loin de moi l’idée de mettre en cause individuellement les membres du CNU de ma section, mais collectivement je ne vois pas leur légitimité à évaluer et noter leurs pairs. L’élection est faite par liste, je n’ai pas vue que les professions de foi détaillent les CVs des candidats ou leurs domaines de recherche ou leurs compétences en enseignement. Elus représentants des ECs, ils peuvent être légitimes pour parler des problèmes de l’université, mais pour l’évaluation individuelle, et tout autant sinon plus pour « donner des conseils », je ne vois pas quelle devrait être leur expertise et surtout leur légitimité.
On pourrait reprocher la même chose aux organismes locaux (en plus du copinage, mais bon, je doute que ça soit mieux nationalement), mais eux ont l’avantage d’être (au moins en théorie) « sur le terrain », directement concernés par la vie et l’avenir de l’université. A la limite, je ne serai pas contre l’idée d’avoir le CNU comme instance d’appel, comme le propose FUBAR. Mais comme première instance, non.
« Elle a cédé sous la pression du mouvement noniste. »
Ben oui, la situation est directement une ligne de front entre tenants du local et du national. Ce qui fait un système hybride, bancal, qui ne satisfait personne.
22 mars 2016 à 10:46
mixlamalice
@Damien: d’accord avec vous sur votre analyse du CNU…
22 mars 2016 à 11:22
PR23
Une section du CNU comprend des élus, des nommés et parfois des invités (qui ne votent pas)
Ce sont des listes – syndicales et associatives – qui se présentent sur les sièges soumis à élection au CNU. « Qualité de la science » par exemple est purement associative et pluridisciplinaire.
Ensuite, il y a des membres nommés par la DGESIP qui complètent la section (un tiers je crois) en fonction des résultats des élections, avec comme objectif de rééquilibrer par sous-discipline, région, type d’établissement. Il y a aussi des nommés par les EPST (CNRS, INSERM etc.).
Les rapporteurs travaillent par binôme- un plutôt expert et l’autre plutôt généraliste -.
C’est un outil beaucoup plus complexe que les descriptions hâtives et sommaires qu’on a généralement.
J’ai beaucoup plus confiance dans mon instance nationale qu’au niveau local. Avec le niveau national, les lobbies et copinages (qui existent et partout, lobby ENS, lobby parisien, lobby gay, politique, confessionnel) tendent plutôt à s’annuler à cause de la nécessité d’arriver à des accords et évaluations qui tiennent la route.
Il y a aussi des possibilités de recours devant ces évaluations. Elles tendent d’ailleurs à se multiplier.
22 mars 2016 à 14:22
Damien
@PR23
Le fait que l’outil soit « complexe » ou non, ou qu’il y aurait des recours (« devant ces évaluations », ça veut dire quoi) n’a pas une importance fondamentale si il n’y a pas la légitimité. De même le fait que les listes soient associatives ou syndicales ou je-ne-sais-quoi, ou qu’il y ait des « recours » (le « suivi de carrière » n’est pas en place et pas précisé, il ne fait aucune sanction, mais il y a déjà des recours possibles ? tiens donc !).
Vous avez plus confiance dans les instances nationales ? Tant mieux pour vous. Moi pas, ni dans leur objectivité (quand bien même les lobbies s’ « annulent », ce dont je doute fort, qu’il s’accordent, c’est autre chose), ni dans leur expertise (je n’ai pas l’impression que tous les élus CNU soient de grands publiants…). Et quand bien même, un autocrate, même le meilleur du monde, reste un autocrate.
22 mars 2016 à 14:24
Damien
Désolé pour la répétition sur les « recours »… ça m’apprendra à ne pas me relire assez. Mais on peut dire pareil sur l’existence des membres nommés pour « rééquilibrer » les sous-disciplines ou les régions… Ça reste de la cuisine.
22 mars 2016 à 14:46
Damien
Remarquez, je veux bien, dans la liste des membres de ma section CNU, savoir quels sont ceux qui ont été élus, nommés par la DGESIP (et sur quels critères) et aussi par les EPST. Je ne trouve cela nulle part, pourtant ce serait un louable effort de transparence.
22 mars 2016 à 18:52
PR23
Il est de plus en plus question de réforme. L’IGAENR vient de remettre un rapport avec des préconisations fortes au ministre:
« Revoir la procédure de qualification par le CNU , mettre aux standards internationaux les pratiques de recrutement, étudier l’hypothèse d’une fusion des corps d’enseignants-chercheurs et de chercheurs, revoir les obligations de service, revenir à une procédure d’évaluation individuelle des enseignants-chercheurs, généraliser les dispositifs de formation des nouveaux maîtres de conférences : telles sont les principales préconisations de l’ IGAENR émises dans un rapport sur le recrutement, le déroulement de carrière et la formation des enseignants-chercheurs, rendu public le 21 mars 2016.
« Les réformes n’apparaissent pas complètement abouties, et les impératifs d’un système mondialisé de plus en plus concurrentiel appellent de nouvelles évolutions pour permettre à davantage d’établissements français de s’inscrire plus largement dans le paysage universitaire international. »
dépêche AEF
22 mars 2016 à 19:32
FUBAR
@PR23: hahahaha! The plot thickens. Merdalors, rien sur la suppression de l’HDR, sauf que mettre au standards internationaux les procédures de recrutement, je pense qu’on pourrait penser à inclure la disparition de l’HDR.
Enfin je note « revoir les obligations de services », juste à côté de « revenir (revenir?) à une procédure d’évaluation individuelle des EC »… Heu… c’était quand la dernière fois?
@Damien: sur le site du CNU, il y a effectivement la liste des membres, mais rien sur la façon dont ils ont atterri là, or cette information n’est pas anodine. Mais en fonction des listes candidates, il y a au moins moyen de savoir qui a été nommé.
22 mars 2016 à 19:39
Marianne
Ben je crois que de toute façon le mystère est entier
De ce que j’ai entendu, même les gens nommés ne savent pas comemnt ils ont atteri là et sur quels critères
22 mars 2016 à 19:42
Marianne
Et de ce que je comprends aux nommés on leur dit qu’ils ont nommés et c’est tout. Impossible pour eux de savoir si c’est le ministère, le CNRS, le fait d’être un homme, une femme, un extraterrestre ou un probabiliste qui les fat atterir dans le schmilblick….
22 mars 2016 à 19:44
Marianne
Il y a même une époque (quatre ou cinq années de cela) où on ne leur demandait même pas leur avis. Ils étaient nommés. Point à la ligne
Maintenant parait-il on leur demande leur avis. Un gros progrès!
22 mars 2016 à 19:52
Marianne
@PR23
« revoir les obligations de service, revenir à une procédure d’évaluation individuelle des enseignants-chercheurs ».
Ben effectivement il suffit juste d’inverser
« revenir à une procédure d’évaluation individuelle des enseignants-chercheurs, revoir les obligations de service, » et on a furieusement l’impression que le suivi de carrière va directos nous mener à nous gaver d’heures sup gratos….
22 mars 2016 à 19:54
Marianne
sauf si bien sûr la phase « étudier l’hypothèse d’une fusion des corps d’enseignants-chercheurs et de chercheurs » veut dire qu’on va tous se retrouver à faire un boulot de CNRS…Mais sur ce coup là je sais pas pourquoi mais je doute..un doute léger mais néanmoins persistant…
22 mars 2016 à 19:59
Marianne
Et ben la page 8 du rapport c’est du pur jus
« D’une part, il convient de procéder à une analyse des référentiels mis en place dans les
établissements, leur utilisation posant aujourd’hui de nombreux problèmes.
D’autre part, il apparaît nécessaire de réexaminer le dispositif de modulation des obligations de
service existant pour le rendre plus efficace. Le dispositif a eu un effet très positif en amenant de
nombreux établissements à créer des systèmes de décharge d’heures d’enseignement au bénéfice
des nouveaux maîtres de conférences qui peuvent ainsi se consacrer davantage à la recherche à une
période de leur carrière particulièrement productive. Inversement, il ne fonctionne pas de manière
équilibrée, les modulations à la baisse de l’horaire d’enseignement n’étant pas compensées par des
modulations à la hausse prévues par la réglementation mais seulement sous réserve de l’accord des
intéressés.
Plusieurs scénarios d’évolution sont envisageables, de plus ou moins grande ampleur à
réglementation inchangée ou en modifiant les dispositions statutaires en matière d’obligations de
services pour apporter au système les assouplissements supplémentaires nécessaires. Ces scénarios
devraient faire l’objet d’expérimentations.
Le second sujet est celui de l’évaluation des enseignants-chercheurs.
La suppression du dispositif d’évaluation introduit dans le statut des enseignants-chercheurs en 2009
mais non mis en œuvre, et son remplacement par un suivi de carrière, n’est pas satisfaisant.
La procédure d’évaluation dans le cadre d’un suivi de carrière dont l’intérêt ne paraît pas contestable
doit maintenant sortir de la phase d’expérimentation au sein d’un petit nombre de sections du CNU,
dans laquelle elle est encore cantonnée, pour être généralisée à toutes les sections. Mais il convient
par ailleurs de revenir à la procédure de 2009 pour instaurer un second niveau d’évaluation plus
approfondi et ayant un effet sur la carrière des enseignants-chercheurs dans l’esprit des évaluations
que connaissent les autres fonctionnaires »
Cliquer pour accéder à 2015-073_Enseignants-chercheurs_554164.pdf
22 mars 2016 à 20:06
Marianne
Et je conseille les pages 96 à 98 pour ceux qui auraient des doutes…Les préconisations à la fin valent aussi leur pesant de cacahuètes
22 mars 2016 à 20:40
PR23
Je comprends ces pages 96-98 comme celles d’un itinéraire conduisant certains de nos collègues vers un service de 288 h etd…tout cela en renforçant le pouvoir du président et du CA restreint.
Idem, sur le renforcement de la gouvernance dans le recrutement des enseignants-chercheurs.
Tout ça est trop gros pour pouvoir passer…
22 mars 2016 à 20:43
Marianne
Ben tout non mais une partie oui….
22 mars 2016 à 21:48
FUBAR
J’adore le double effet kisscool: une évaluation gentillette de suivi de carrière, suivie d’une autre évaluation en mode Terminator. Pour ceux d’entre nous qui trouvaient que franchement c’était pas si time-consuming…
@PR23: Plus c’est gros plus ça passe (comme disait l’actrice à l’archevêque). On voit mal comment, à budgets en baisse ou au mieux stables on peut faire face à la hausse des effectifs. Les sections en tension vont morfler et pour les autres il ne faudra pas attendre longtemps pour que la gestion des ressources humaines se fasse effectivement dans ce sens. recruter un ATER? Bah pourquoi? Marcel n’a pas publié un seul article depuis trois ans, il va bien nous faire ¼ (½) de service en plus! Chauffe Marcel!
22 mars 2016 à 21:57
Rachel
C’est intéressant cette idée de double évaluation. Ca marcherait comment et c’est où dans le rapport ? (c’est le rapport qu’on peut lire en cliquant sur le lien donné par Marianne ?). Bref je n’ai pas lu mais une double évaluation, c’est ce que je préconise, ou du moins une évaluation en deux étapes (1) un dossier ultralight de deux pages max pour tout le monde (2) un dossier plus complet pour les personnes dont les dossiers ultralight seraient considérés comme un peu « léger » (les autres en seraient dispensés).
@Sébastien bien entendu qu’on sait déjà en local qui sont les égarés. Mais le suivi de carrière permet de mettre les choses noir sur blanc, je trouve que c’est plus clair que les bruits de couloir. Si ensuite on admet qu’il y a 30 % de non publiants et que parmi eux, il y a 20 % qui ne font rien, on tombe sur un chiffre de 5 % de population « à problème », et c’est en gros le même chiffre qu’ailleurs « des gens à problème ». Pour moi, dire « circulez y’a rien à voir à l’université », c’est un peu l’équivalent de fermer les yeux sur pas mal de dérives de notre société. Un peu de rigueur et de déontologie, je crois que c’est quand même un minimum que devrait fournir la collectivité des universitaires.
@Fubar, et il fait quoi Marcel depuis 3 ans ?
22 mars 2016 à 22:13
FUBAR
@Rachel: ben pour Marcel on sait pas trop… y en a qui disent qu’il fait des tâches administratives et d’autres qui disent qu’il va à la pêche. Je pense. Non. Je ne pense pas, je sais, que des glandus patentés il y en a aussi dans les entreprises et que, contrairement à ce qu’on croit, les virer est parfois très difficile. Alors qu’il y ait 5% de feignasse invétérées à l’université, si vous me dites que c’est grosso modo le même chiffre que partout ailleurs: est-ce que ça vaut la peine de rajouter une couche de paperasse à ceux qui triment? Très franchement je n’en suis pas si sûre. Mais peut-être que Marcel, la recherche en fait il n’a jamais aimé ça, et qu’il ne verrait aucun inconvénient, au fond, à faire plus d’heures de cours, mais que c’est juste qu’on lui a jamais proposé. Mais si un jour il veut s’y remettre, comment faire marche arrière? A partir de combien d’années non productive on estime qu’il y a désaffection durable?
22 mars 2016 à 22:23
Damien
@Rachel
« et il fait quoi Marcel depuis 3 ans ? »
Elu au CNU ? ;-)
22 mars 2016 à 22:29
Rachel
@Fubar, je connais un cas d’un collègue qui, quelques années après son recrutement, n’a pas pu (ou su) développer son activité de recherche. Bref assez rapidement il n’a plus fait de recherche. Ca le rendait très mal à l’aise. Il a voulu alors « changer de corps », je veux dire par là qu’il aurait voulu devenir Prag. Mais on lui a dit que ce n’était pas possible car il n’avait pas l’agrégation. On lui a dit aussi qu’il était bien couillon de chercher à devenir Prag étant donné que le métier de Prag il pouvait le faire, avec en plus 200 heures complémentaires par an (soit 8000 euros/an, bien plus qu’une PEDR).
@Damien, nul doute que moi, quand j’en aurais marre de la recherche, je me syndique et copine avec les représentants au CNU. Sans blaguer, dans ma section il y a des collègues non publiants et franchement ça me fait un peu drôle que ces gens là jugent mon travail de recherche. Et pas étonnée non plus que certains membres du CNU soient des farouches opposants au suivi de carrière.
22 mars 2016 à 22:32
mixlamalice
Alors bon, en fait, le nb d’étudiants augmente mais le ratio nb d’étudiants sur nb d’EC n’a jamais été aussi bas qu’au milieu des années 2000. Aujourd’hui il est encore largement plus faible que ce qu’il y avait dans les années 80. Je croyais que c’était l’âge d’or.
Je ne sais pas comment concrètement ils font dans les pays intelligents, mais des aller-retours entre une carrière « administrative » (department head) et une carrière « chercheur », c’est de mon expérience (limitée) assez courant, au moins dans une certaine mesure, chez nos amis ricains.
22 mars 2016 à 22:41
Gueux
@Rachel : « Il a voulu alors « changer de corps », je veux dire par là qu’il aurait voulu devenir Prag. »
Il aurait aussi pu aller enseigner dans le privé ou faire un autre metier.
22 mars 2016 à 22:43
FUBAR
@Mix: oui c’est courant à l’étranger, mais tu peux quand bien imaginer que c’est pas comme ça que ça va se passer chez nous et qu’une fois que tu auras changé de case il sera (quasi?) impossible de revenir en arrière. Tu oublies aussi tout ce qui avec et qui facilite (sabbatique? pognon? moins d’heures de cours?)
22 mars 2016 à 23:08
Rachel
@Gueux, oui il aurait pu. Mais il aime enseigner et comme il réussit avec succès le concours des MCF, il n’a pas du tout envie de démissionner de la fonction publique. La question est surtout : « comment je peux faire évoluer ma carrière dans mon environnement ? » : les solutions sont quasi inexistantes statutairement.
@Fubar, @Mix, et pourquoi ça ne peut pas marcher chez nous ?
23 mars 2016 à 01:29
nico@REI
@Rachel@fubar@Mix, les dispenses d’enseignement pour le president, et les VP c’est pas de ca dont on parle?
23 mars 2016 à 01:31
nico@REI
@Rachel, j’ai un collègue comme le votre. Il attend que les 288 H passent, et dit qu’il sera content quand cela arrivera.
23 mars 2016 à 06:54
Marianne
Oui j’en connais moi aussi des gens comme ça qui aimeraient bien passer de MCF à Prag parce qu’ils ne font plus/n’arrivent plus à faire de la recherche et qu’ils voudraient être en adéquation avec ce qu’ils font
Aprè par contre je ne pense pas qu’un fois qu’on a décroché il soit possible de revenir…Je en connais qu’une seule personne qui a fait ça via une deleg. Mais à mon avis c’est très très dur…
23 mars 2016 à 06:55
Marianne
Et à mon avis c’est pas qu’une question d’heures pour faire de la recherche il faut aussi être dans un environnement où on peut capter des idées. Si on a décroché et qu’on bosse avec personne c’est quasi impossible de revenir car on n’est plus en contact avec de nouvelles idées
23 mars 2016 à 07:23
Gueux
@Marianne : « Si on a décroché et qu’on bosse avec personne c’est quasi impossible de revenir car on n’est plus en contact avec de nouvelles idées »
De nos jours, il est possible d’avoir une connection internet à la maison. Il n’est pas obligatoire d’être en contact pour avoir des idées, même s’il est vrai que ça aide, surtout pour faire des maths, discipline hautement individualiste.
23 mars 2016 à 07:26
Gueux
@Nico : Qu’est ce qui empêche votre collègue (non-cherchant et non-administrant) de faire 384h payées 192h et de refiler 192h aux collègues qui font de la recherche ? Comme cela il soulage sa conscience et met en pratique ses bonnes intentions affichées.
23 mars 2016 à 07:31
Gueux
Par « payées 192h » je veux dire en fait non payées puisqu’incluses dans le demi-service dû.
23 mars 2016 à 07:35
Marianne
« De nos jours, il est possible d’avoir une connection internet à la maison. Il n’est pas obligatoire d’être en contact pour avoir des idées, même s’il est vrai que ça aide, surtout pour faire des maths, discipline hautement individualiste. »
Oui bien sûr en théorie oui. En pratique oui aussi (voir Perelman). Mais je pense que pour le gars lambda (pas le chercheur ultra brillant qui peut tout faire tout seul dans sa taiga) ca aide de se trouver dans un environenment où on voit et où on discute avec des gens
Et majoritairement les gens qui ont décroché depuis on va dire cinq/six ans ne sont pas des perelman…
Ca motive aussi….
23 mars 2016 à 07:36
Gueux
Il y a dans mon département une paire de CR-CNRS non-publiants (et non-cherchants) mais qui aiment enseigner. Ils font un service complet (environ 192h) par an non payées, of course le CNRS les paie déjà à rien faire. Ces heures sont redistribuées en internes comme « décharges ». Je ne sais pas si c’est légal, mais ça me semble moral.
23 mars 2016 à 07:41
Gueux
@Marianne: Pas besoin d’être Perelman. Si on recrutait des gens un peu plus matures et autonomes (donc pas comme ça se fait généralement en math), ces cas décrochage seraient beaucoup moins nombreux.
23 mars 2016 à 09:08
PR23
Au CNRS, il y a quelques années, a été recruté un jeune et brillant thésard qui avait fait une thèse remarquée sur les incendies en milieu rural. Devenu CR2, quelques années après,il se rend compte que ce n’est pas vraiment la recherche distanciée de son objet qui l’intéresse mais travailler directement avec son objet (l’incendie).
La DRH du CNRS a réussi à convertir son emploi de CR2 en Ingénieur de recherche. Il a été mis à disposition d’un SDIS (pompiers) dans un département rural. Aujourd’hui il en est un des cadres, apprécié de l’élu qui le dirige et du personnel.
Comme quoi, quand on veut se réorienter on peut…ce ne fut pas facile car c’est le sens inverse qui est plus fréquent et il a fallu convaincre les commissions. Mais il faut explorer ces possibilités et passer à l’acte.
Je ne parle pas non plus d’un collègue MCF qui a pu devenir prof en classe prépa. Et qui publie et qui continue à publier. Mais il préférait travailler avec les élèves de prépa et aussi les rémunérations qui vont avec
Mobilités et flexibilités sont déjà possibles.
Donc…Est-ce utile de renforcer la bureaucratie scientifique et d’alourdir encore plus notre travail
23 mars 2016 à 09:51
FUBAR
@Rachel: ça ne marchera pas chez nous comme ça marche aux US parce qu’on choisit toujours la pire façon de faire les choses.
23 mars 2016 à 10:13
Marianne
« Je ne parle pas non plus d’un collègue MCF qui a pu devenir prof en classe prépa »
Oui je connais deux exemples de collègues qui sont devenus prof de prépa
23 mars 2016 à 10:18
Marianne
@Gueux « Si on recrutait des gens un peu plus matures et autonomes (donc pas comme ça se fait généralement en math), ces cas décrochage seraient beaucoup moins nombreux. »
Pour être mature il faut du temps. Donc ca veut dire qu’on recruterait après trois ou quatre années de post docs et qu’il faudarit aussi que les gens ne passent pas d’un post doc à l’autre mais aient par exemple trois ans pour se poser. Je connais un collègue qui a fait ca. Il est parti après sa thèse trois ans à l’EPFL. Ensuite il a pris un poste en France. Et effectivement le gars a eu le temps de développer quelque chose. Mais pour cela il faut :
1) avoir des contrats long et pas enchainer les post ocs d’un an où à peine on arrive il faut changer de sujet puis préparer son « tour de France » si mois après (ce qui bouffe un temps fou)
2) attendre pour avoir une famille. Si on finit sa thèse à 27/28 ans, ca veut dire qu’on a pas d’enfants avant 31/32 ans…Si ca marche!
23 mars 2016 à 10:25
Marianne
@Gueux « l y a dans mon département une paire de CR-CNRS non-publiants (et non-cherchants) mais qui aiment enseigner. Ils font un service complet (environ 192h) par an non payées, of course le CNRS les paie déjà à rien faire. »
Ben d’un côté ils ont beau être évalués par le CNRS ca les traumatise pas les gars….Du coup, le côté utile de l’évaluation est pas convaincant!
23 mars 2016 à 11:19
jako
@ Mix: « la situation actuelle est à chier mais on ne peut jamais rien changer parce que potentiellement c’est pire ». Le problème est qu’en France nos politiques sont très forts pour mettre sur pied des « réformes » sans se demander si elles sont applicables, si elles ont été mises en place ailleurs et quelles résultats elles ont donné. A titre d’exemple la grande et merveilleuse idée du « Renouveau Pédagogique » canadien s’avère être assez calamiteuse quant à ses résultats: culte des « compétences », l’élève au centre, l’interdisciplinarité, internet, etc. etc. Or c’est exactement le genre de truc qu’impose NVB. Donc évidemment que tout ne va pas bien. Mais on voit pas trop l’intérêt de mettre en place des usines à gaz merdiques dont en plus l’expérience étrangère montre à quoi elles peuvent aboutir
P.S1. Sur les RH: quand on parle du CNRS il faut savoir de qui on parle: les CR1 et les DR, c’est une chose. Les ITA c’en est une autre et on a pu signaler des cas où c’était en gros: ou tu cires les pompes et tu bosses pour moi et là t’auras la paix, ou je te zigouille ton évaluation. Pas besoin d’être gauchiste pour constater que les RH se mettent plus difficilement à dos un Prof DU qu’un ITA
P.S2. Je connais au moins un IE dont le dossier mériterait facilement qu’il passe dans le corps des DR. Mais paraît qu’au CNRS un ITA ça reste ITA et le passage dans le corps des chercheurs faut même pas y penser… Et après on parle de rigidité des personnes et des mentalités…
23 mars 2016 à 14:21
Marianne
p105 « À l’université d’Angers, le suivi de carrière fait l’objet d’une politique volontariste de plus grande
ampleur, concrétisée par la création d’une vice-présidence spécifiquement dédiée à la mission
d’accompagnement. Le vice-président délégué aux enseignants-chercheurs et aux enseignants reçoit
tous les nouveaux MCF, mais il développe également des projets spécifiques d’une part,
d’accompagnement des « décrocheurs » non publiants, et d’autre part, de repérage des talents
auxquels pourraient être confiées des missions de management »
Détection de talent! Génial c’est comme à la télé…Nouvelle Star de ton Université : toi aussi tu peux le faire On est repéré : pas dans la rue comme un vulgaire quidam, mais toi qui enseigne tout seul comme une buse dans ton coin, sache que ton président préféré t’observe et que peut être il te confiera la mission d’emmerder les autres si tu emmerdes suffisamment bien tes étudiants
Il y a même un mec payé pour ça….
FUBAR!!J’abandonne le camion de pizza! Ca y est je demande ma mutation à Angers
23 mars 2016 à 14:34
FUBAR
@Marianne: quelle opportuniste vous faites! On peut toujours mettre un camion devant la fac d’Anger si y a que ça. Je ne sais pas si vous citez in extenso (pas le temps de lire autrement que par petits bouts ce rapport), mais je suis frappée par le fait que le génie ainsi détecté (au moyen d’un instrument de détection qui n’est pas précisé, si?) soit illico envoyé faire du « management ». Est-il question de doubler le financement recherche du génie? Que faire alors des génies du management? On les envoie faire de la recherche? Je suis perplexe.
23 mars 2016 à 14:38
Marianne
Si si je cite in extenso…Une mine d’or ce truc. Après pas de précision sur le procédé de détection. Il y a un VP détection euh un VP RH ou un truc du genre chargé de la détection et le mec ne livre ses secrets que de bouche de druide à oreille de druide
Et pas question de doubler quoi que ce soit. Le génie va manager les autres c’est tout. Le génie recherche n’est pas mentionné. Soit ils ont pas , soit ils s’en foutent…Mystère!
23 mars 2016 à 14:49
Marianne
Et par ailleurs je me demande comment ils motivent les gens pour faire du management
Moi si on me repérait et qu’on me disait d’aller faire du management, je dégaine la hache mais direct!
23 mars 2016 à 15:27
FUBAR
@Marianne: tout pareil. Bon je vais lire ça ce soir… c’est aussi palpitant que la deuxième saison de Fargo (où j’ai appris qu’en plus la hache il fallait prévoir un hachoir… You live and learn).
23 mars 2016 à 15:35
Marianne
Oui il y a des pépites à chaque page..Ca se déguste bouchée après bouchée
Je vous le recommande!
23 mars 2016 à 16:44
un-angevin non décrocheur
@Marianne, sans insister lourdement, ce qui est écrit et que vous citez, n’existe pas vraiment comme ça, c’est plutôt le rêve du VP ou de l’IG qui l’a interrogé…C’est bien plus prosaïque et banal : faire connaissance et proposer des activités.
Sinon, il y a déjà des camions devant la fac des lettres, pas de pizza, mais des spécialités arméniennes, russes et orientales (les si célèbres kebab). Mais pas de pizza. Voilà une niche à prendre !
23 mars 2016 à 16:55
Marianne
« @Marianne, sans insister lourdement, ce qui est écrit et que vous citez, n’existe pas vraiment comme ça, c’est plutôt le rêve du VP ou de l’IG qui l’a interrogé »
Je m’en doute et j’espère pour vous! Mais ces rapports c’est tellement bourré de conneries que ca fait toujours rigoler….
23 mars 2016 à 16:55
Marianne
Enfin, on s’amuse comme on peut…
23 mars 2016 à 18:43
Dan - visseur primate
Pour être honnête, je ne suis pas arrivé à tout lire, mais la teneur générale est assez bien résumée par Mixlamalice : rien ne va et il ne faut rien changer. Le plus amusant, c’est que, au CAC, ce sont pour une bonne part des universitaires du sérail, et sans doute au CNU aussi. Et ces gens , très nombreux au total, sont donc, du fait d’avoir été élus ou choisis pour ces instances, devenus des petits chefs incompétents et inutiles.
Histoire de remuer le couteau dans la fac, je vous raconte ce que nous vivons, plutôt bien, en entreprise : deux entretiens par an avec le n+1. Premier entretien : on parle résultats, indicateurs, gros sous si les résultats sont conformes aux objectifs.
Deuxième entretien, en Mai – Juin : on parle objectifs de production, de coopération avec l’équipe, de contribution au progrès de la boutique. On parle aussi de formation (pas obligatoirement des stages, mais des lectures, des visites, des rencontres,des projets …), et d’évolution : quel genre de projets, comment développer la polyvalence, l’aptitude à l’encadrement… Enfin, on parle d’ambiance de travail, de motivation, de reconnaissance . Dans les échanges, préparés, chacun prend 50 % du temps pour écouter l’autre.
Ce qui est vraiment bizarre, c’est que les gens apprécient, même s’il n’y a pas d’augmentation, de changement de statut, d’échelle, de grade. Faire le point avec son responsable deux fois par an, en dehors du cadre strict du projet en cours, cela ne leur parait pas débile.
Mais, comme dirait Jako, nous ne sommes que des primates visseurs.
23 mars 2016 à 20:12
Marianne
@Dan
Vous oubliez un détail : nous sommes depuis les fusions dans des super-structures gigantesques qui n’a rien à voir avec une entreprise à taille humaine
Du coup dans ce système on n’est pas jugé par un N+1 qui nous connait mais par un CaC assez loin de nosu et où notre discipline peut ne pas être représentée. L’évaluation dans ce type de sytème est pour moi quelque chose qui n’a aucun sens
J’ai nettement plus confiance en le CNU ne serait ce que parce que chaque communauté scientifique est suffisament petite pour qu’on se connaisse tous
23 mars 2016 à 20:15
Marianne
Si on veut faire fonctionner une structure cela ne se fait pas dans des facs de 70000 étudiants ou un dossier n’est qu’un bout de papier
Cela aurait plus de sens au niveau des UFRs mais les UFRs n’ont aucun poids puisque le président doit être un hyper-président qui décide et signe tout
Un exemple : pour faire signer une convention de stage et avoir toutes les signatures ca m’a pris un mois…Pour un stage de M1….
23 mars 2016 à 23:48
Dan - visseur EBM
OK pour condamner une fois de plus les absurdes superstructures, dont nombre de thèses de sociologie des organisations ont démontré la vacuité et l’inefficacité. Mais alors, pourquoi condamner si souvent l’autonomie ? dans mon entreprise, de plus de 150 000 salariés, il n’y a pas de structure de plus de 500 personnes, et chaque structure est dirigée par un boss responsable. Ce n’est pas complètement comparable, mais je n’ai jamais vu un message demandant une évaluation par le n+1 . Mais je ne connais pas toutes les demandes .
Un excellent bouquin « faits et foutaises du management » que j’utilise pour donner des cours de management en GE. Où l’on apprend la naissance de l’EBM Evidence based medicine – une découverte française de 1836 par le Docteur Pierre-Charles Louis.
« Faits et foutaises du management » de Pfeffer et Sutton – Vuibert -2007
24 mars 2016 à 08:16
PR23
En fait, visseur, ces COMUE sont en principe des structures fédérales composées d’établissements dotés de compétences. Sauf que:
– la culture française repose sur une passion centralisatrice démesurée héritée de dix siècles d’histoire.
– et que les recherches d’économies à tout prix favorisent également une logique passionnelle de centralisation via le prétexte de la « mutualisation ».
Le chantier décentralisateur est à peine ouvert car il est dans la tête… la diversité fait peur
24 mars 2016 à 09:04
mixlamalice
@Dan: un problème dans l’ESR est la définition du n+1. Pour les BIATSS on peut assez facilement trouver un lien hiérarchique (encore qu’on a assez peu de moyens de pression envers ceux qui ne veulent pas s’y soumettre), mais pour les enseignants-chercheurs, qui est le n+1? Le chef d’équipe, le chef de labo? Généralement c’est un collègue et ces postes sont souvent plus « honorifiques » qu’autre chose. Idem pour le directeur de l’UFR ou de département. Et en fait idem jusqu’en haut de l’échelle… Il y a plein de structures mais elles ne sont pas vraiment hiérarchiques.
24 mars 2016 à 09:06
mixlamalice
(hiérarchiques au sens du privé). Bref, si j’aime pas mon chef d’équipe ou de labo et qu’il veut m’imposer un truc, je peux toujours lui dire non. Il peut ensuite me faire des crasses qui vont m’embêter au quotidien ou dans mes évolutions de carrière, mais pas beaucoup plus.
24 mars 2016 à 09:23
Sébastien
@Marianne
« Du coup dans ce système on n’est pas jugé par un N+1 qui nous connait mais par un CaC assez loin de nous et où notre discipline peut ne pas être représentée » et « Cela aurait plus de sens au niveau des UFRs mais les UFRs n’ont aucun poids puisque le président doit être un hyper-président qui décide et signe tout »
De mon expérience, les UFR ont un poids certain dans l’évaluation en local. Et plus l’UFR est petite, plus votre n+1 devient de facto le doyen d’UFR (ou directeur d’IUT). En personne. Par exemple, je viens d’avoir un retour du CAC pour le passage HC des MCF (procédure d’avancement de grade). Le CAC a entériné sans y changer une virgule le texte proposé par mon « n+1 ». Et cela s’est fait de la même manière pour les autres EC : ni le président, ni les membres du CAC n’ont modifié quoi que ce soit à ce qui avait été rédigé par le « n+1 ».
24 mars 2016 à 09:35
Sébastien
@PR23 et Marianne (et toux ceux qui ont « nettement plus confiance en le CNU que dans le local »)
Suite à la procédure de qualification PU (46.1) qui vient de se dérouler, je révise ce jugement : le CNU n’est pas mieux que le local, et sans doute pire.
Pas entièrement de leur fait d’ailleurs, c’est plus que la procédure d’évaluation est inique.
Quand je regarde qui est qualifié et qui ne l’est pas, on décèle (au-moins)deux types de problèmes :
– L’inévitable « copinage » (que l’on reproche aussi au local…) : mieux vaut être dans le bon syndicat, proche des méthodos mainstream et des personnes haut-placées, élu (ou, mieux, nommé) au CNU, etc.
– L’impossibilité d’évaluer à partir d’un CV de 2 pages et d’un « rédactionnel » de 4 pages : cela conduit à qualifier des sangsues (qui ne méritent pas leurs publis, ce qui n’apparait pas dans un dossier), des malfaisants (personnalités dangereuses, ce qui n’apparait pas dans un dossier) et, surtout, des stratèges (qui cochent les bonnes lignes, directeur de labo, chef de département, etc., et qui sont catastrophiques lorsqu’ils sont aux commandes, ce qui n’apparait pas dans un dossier).
Le tout au détriment de ceux qui font bien leur boulot mais qui veulent rester indépendants (ce qui a l’air d’être le mal absolu dans l’institution universitaire…). Frustration, quand tu nous tiens…
24 mars 2016 à 09:46
Sébastien
D’ailleurs ça pourrait être un bon sujet à développer ici : comment gérer la frustration de tous les EC qui ne progressent pas dans leur carrière (pour ceux qui essaient) ? Et comment se fait-il qu’il n’y en ait pas davantage qui démissionnent de leur tâche administrative, qui refusent d’encadrer des stagiaires et qui abandonnent toute recherche (ou la signe « chercheur indépendant » plutôt que du nom de leur labo et de leur université) ?
Car rappelons que je peux, statutairement, toucher mon salaire en faisant 192h équivalent TD et, grosso modo, rien d’autre.
24 mars 2016 à 10:03
FBLR
@mixlamalice
[… description du N+1 en ESR …]
Ce n’est pas forcément si éloigné de ce que l’on peut vivre dans le privé aussi…
(double hiérarchie, fonctionnelle/opérationnelle vs managériale, pas nécessairement un fort impact, etc.)
Dans le privé on te dirait « celui qui t’évalue ». Et cette personne n’est même pas forcément celle qui te gratifie, que ce soit via une prime annuelle ou une promotion.
24 mars 2016 à 10:04
bstnchvlr
@Sebastien: « cela conduit à qualifier des sangsues (qui ne méritent pas leurs publis, ce qui n’apparait pas dans un dossier), des malfaisants (personnalités dangereuses, ce qui n’apparait pas dans un dossier) et, surtout, des stratèges (qui cochent les bonnes lignes, directeur de labo, chef de département, etc., et qui sont catastrophiques lorsqu’ils sont aux commandes, ce qui n’apparait pas dans un dossier) »
Teeeellement vrai!!!
J’ai plein d’exemples autour de moi. Le(s) PR EX qui n’a jamais fait que la jouer perso, qui n’a jamais fait pour le collectif, qui aspire toutes les bourses de thèses, qui mange à tous les rateliers tout en disant par ailleurs qu’il ne faut pas le faire :))
Bref, c’est aussi une raison de décrochage ou de perte de motivation/foi, pour certains, spectateurs atterrés de cette mascarade!
24 mars 2016 à 10:29
FBLR
@Sébastien
Ce que vous décrivez c’est le privilège des gens qui n’ont pas besoin de matériel.
Imaginez en sciences de l’ingénieur: vous achèteriez tout votre matos et le mettriez dans votre garage ?
On en revient encore à la distinction entre matières théoriques où l’esprit humain et les réseaux (pour pouvoir être publié quand on est « normal ») prédominent et matières expérimentales où sans accès au labo, vous êtes mort.
24 mars 2016 à 10:36
PR02
@mixlamalice: Plus encore, pour les EC, il n’y a en droit aucun pouvoir hiérarchique pour tout ce qui concerne les activités d’enseignement et de recherche. C’est un principe posé par la jurisprudence du conseil constitutionnel.
24 mars 2016 à 11:27
Damien
@FBLR
« Ce que vous décrivez c’est le privilège des gens qui n’ont pas besoin de matériel. »
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par « ce que vous décrivez »? Les copinages/qualifications grotesques au niveau du CNU, ou l’idée qu’on puisse être un « chercheur indépendant » ? Parce que très franchement, ces choses me semblent indépendantes de la question du matériel ou pas (OK, peut-être pas pour le matériel unique à 10 M€). L’ « indépendance », ce n’est pas forcément être tout seul dans son coin avec son écran, c’est pouvoir monter des collaborations, demander des financements, signer des papiers, etc… sans devoir tout le temps en référer au chef d’équipe.
@Marianne
« J’ai nettement plus confiance en le CNU ne serait ce que parce que chaque communauté scientifique est suffisament petite pour qu’on se connaisse tous »
Tant mieux pour vous si vous connaissez chaque membre de votre section (sauf erreur, il y en 1700, c’est assez impressionnant), moi, désolé, vraiment pas…
C’est d’ailleurs intéressant de comparer la représentativité des EC par section (et ça interroge sur les « rééquilibrage par sous-discipline » dont parle PR23) : dans la section 34 par exemple (cas extrême, il faut avouer, puisque l’ensemble des EC tiendraient dans un petit amphi), il y a 24 PR (titulaires + suppléants) élus/nommés dans la section, soit 1 PR sur 3 à l’échelle nationale (le taux est un peu plus faible pour les MC, environ 1 sur 5…). Pas difficile d’imaginer que tout le monde se connaît et que la section se soit portée volontaire pour le « suivi de carrière ».
Dans la section 27 (cas extrême de l’autre côté, les MC seuls rempliraient la salle principale de Bastille), on a un membre de section (titulaires + suppléants là encore) pour 50 MC. C’est sûr que la perception est différente, de même probablement que la notion de « sous-discipline ».
24 mars 2016 à 11:46
FBLR
@Damien
Je faisais simplement référence au passage:
» (ou la signe « chercheur indépendant » plutôt que du nom de leur labo et de leur université) ? »
J’imagine que quelqu’un qui ferait ça serait en délicatesse avec le reste du labo dans un labo d’optronique ou de procédés laser par exemple :-p
(sous-entendu, un endroit où obtenir le matos a représenté une énorme charge de travail/administrative)
24 mars 2016 à 18:45
Rachel
@Sébastien, je ne savais pas qu’on pouvait « statutairement, toucher son salaire en faisant 192h équivalent TD et, grosso modo, rien d’autre ». Très naïvement je pensais que le métier d’EC c’était 50 % enseignement et 50 % recherche, c’est du moins ce que j’avais interprété des textes officiels sur les statuts. Je ne savais pas que la recherche était optionnelle, peut-être que j’ai mal lu.
24 mars 2016 à 19:40
Marianne
@damien
Je connais tous la majorite des gens de ma sous discipline et ce sont eux qui me jugent
Du coup dans chaque sous discipline tout le monde se connait. Donc oui assez confiance. Mes rapporteurs potentiels, du moins ceux sur qui il est raisonnable que je tombe ont une idee assez claire de ce que je fais….
24 mars 2016 à 19:45
Marianne
Sur les PR de la CNU j’en connais raisonnablement une dizaine…pareil en MCF
Du coup, je ne peux pas etre victime de la decision d’une seule personne
Sur un truc je peux me faire lourder, mais apres plusieurs avis negatifs concordants…
25 mars 2016 à 08:28
Sébastien
@Rachel, ne faites pas la vierge effarouchée, vous savez très bien que c’est ce qu’il se passe dans la réalité (une partie des EC ne faisant pas de recherche) et que les conséquences sont, aujourd’hui, nulles.
Donc, de facto, sinon de juris, tout EC en France qui fait 192h éq. TD touche son salaire, et sa prime de recherche en bonus.
Par ailleurs, j’évoquais la possibilité de se désimpliquer totalement (plus de recherche et plus de tâches administratives) comme conséquence de pratiques douteuses du CNU et/ou du local en termes d’avancement ou de promotion. Je m’étonne qu’il n’y ait pas davantage d’EC qui jouent sur cette possibilité étant donné que les conséquences négatives pour eux sont, aujourd’hui, nulles en termes de salaire… Il me semble que c’est à peu près la seule menace crédible sur laquelle on peut jouer (sans risque si on est déjà MCF HC, à un risque faible ensuite) pour faire savoir sa défiance vis-à-vis du système actuel. Et, coordonné, ce serait nettement plus efficace que des manifs…
Et si vous ne trouvez pas cela très moral, sachez que je ne trouve pas les pratiques du CNU très morales non plus. Oculum pro oculo, dentem pro dente.
25 mars 2016 à 08:52
mixlamalice
Ben dans ma section on est 900. Après un petit tour sur le site du CNU, bilan rapide:
Dans les membres j’ai déjà discuté avec 5 personnes et de nom j’en connais peut-être une demi-douzaine d’autres (sur 70 au total).
Je pense qu’aucun membre ne sait « précisément » ce que je fais. Je dirais que 2 ou 3 connaissent (ont déjà vu présenté) partiellement mes travaux. Et je pense qu’il y a une personne qui en termes de recherche fait dans une certaine mesure des choses proches de mes thématiques (sachant que c’est un PU senior dont je soupçonne qu’il est désormais vraiment très loin de la science même si son nom apparaît encore sur les papiers).
Bref, je suis pas forcément convaincu par l’idée « il y a toujours des rapporteurs qui connaissent bien ton travail »
25 mars 2016 à 09:08
Sébastien
Dans ma section on est 2000. Et il y des tas de sous-disciplines qui n’ont rien à voir. Au CNU, les deux rapporteurs pour un dossier sont, pour le premier, hors sous-discipline, et pour le second dans la sous-discipline. Mais dans ma sous-discipline il y a des quantitativiste/des qualitativistes, des spécialistes des champs X, Y ou Z. Bref, il n’y a strictement aucune chance pour qu’un rapporteur puisse évaluer mes travaux en « connaissant bien mon travail ».
25 mars 2016 à 10:59
Damien
@Rachel
« Très naïvement je pensais que le métier d’EC c’était 50 % enseignement et 50 % recherche, c’est du moins ce que j’avais interprété des textes officiels sur les statuts. Je ne savais pas que la recherche était optionnelle, peut-être que j’ai mal lu. »
Remarquez que plus haut, Gueux trouvait « moral » qu’un CR CNRS touche son salaire (avec une progression plus rapide qu’un MC, d’ailleurs, mais bref) en ne faisant que de l’enseignement (non payé) et aucune recherche, c’est-à-dire en faisant ce qu’on reproche justement aux MC non publiant de faire. Je suppose qu’en y réfléchissant lui-même, il se rend compte de l’absurdité du jugement…
@marianne et les autres
Dans ma section je « connais » (ie j’ai déjà discuté avec, parfois il y a bien longtemps) un PR titulaire et un PR suppléant. Aucun MC (bon, après j’ai une très mauvaise mémoire des noms, donc il se peut que j’en ai ratés). Je ne vois personne clairement dans ma sous-discipline, mais bien sur ça dépend de ce qu’on appelle « sous-discipline ».
En regardant la liste des membres en détail, j’ai l’impression que certains sites / sous-disciplines sont plus représentés que d’autres, mais je ne connais pas la répartition démographique de ma section (ni en terme de géographie, ni en terme de sous-discipline). Après, je ne suis pas certain qu’être évalué par un « bon » chercheur loin du domaine soit pire que l’être par un chercheur dans le domaine qui n’aurait de facto plus publié depuis 10 ans… Le premier n’aura peut-être pas d’expertise sur la valeur des publis, mais quels conseils pourraient donner le second ?
25 mars 2016 à 11:19
Gueux
@Damien: ce que je jugeais moral, c’est le fait qu’il ne soit pas payé en plus de leur salaire pour faire cours. Le plus moral serait qu’il fasse 384h/an, non payées il va de soit. Mais allez expliquer à un CNRS non-cherchant, non-administrant, non-quoi-que-ce-soit, de faire 384h tant qu’on n’y force pas les EC (non-cherchant, non-etc).
Vu qu’on ne peut pas licencier des fonctionnaires, peut être qu’une solution au problème serait de transformer (de force s’il le faut) ces C et EC en PRAG et, pourquoi, pas de les envoyer enseigner aussi en collèges et lycées.
25 mars 2016 à 11:42
theobroma
@ Damien. Pour préciser, la progression de carrière d’un CR n’est plus rapide que celle d’un MC qu’en première classe (il faut environ un an de moins pour arriver à l’échelon terminal). Toutefois, un CR2 recruté avec trois ans de post-doc est typiquement reclassé à l’échelon terminal de son grade (qui correspond à l’échelon 3 de la classe normale de MC) et doit attendre 4 ans sans avancement avant de passer CR1. Il en découle un retard par rapport à un jeune MC recruté la même année avec la même ancienneté, et ce retard n’est pas compensé par la progression légèrement plus rapide. Par ailleurs, si le CR2 est recruté avec plus de 3 ans de post-doc, il perd une bonne partie de son surplus d’ancienneté au moment du passage CR2->CR1 alors que dans un recrutement MCF cette ancienneté est intégralement prise en compte. La prime de recherche est aussi plus faible pour un CR que pour un MC. Mais nous avons d’autres avantages (pour l’instant) dans l’organisation de notre métier, donc pas de raison de se plaindre, surtout quand on voit le salaire médian en France. Tout ça pour dire que ne comprends pas trop l’intérêt de faire des petites remarques sur la rémunération des uns par rapport aux autres, surtout quand la réalité est un peu plus complexe que de comparer les longueurs des grilles indiciaires.
25 mars 2016 à 15:16
Damien
@theobroma
Oui, la situation est plus complexe. Il faut compter aussi que certains sont directement recrutés en CR1 (recrutement majoritaire à l’INSERM, mais j’avais oublié que le CNRS n’est pas du tout dans ce cas), certes avec plus d’années de post-doc, mais avec une reconstitution de carrière qui n’est pas désavantageuse. Concernant la prime de recherche, j’ignorais qu’elle est était plus faible pour un CR que pour un MC, mais autant j’arrive à trouver sa valeur pour un MC, autant ça semble impossible pour un CR (variable selon le grade et l’établissement, avec ça on est bien avancé). D’un autre côté, les CR n’ont pas de HC et doivent donc devenir DR (ou prof) s’ils le veulent pas rester en haut de la grille CR1.
Je ne suis pas fan non plus des remarques comparant les rémunérations, j’aurais donc effectivement mieux fait de m’abstenir. Ce que je voulais dire, c’est que le fait de faire 192 h d’enseignement n’en faisait pas un « équivalent » de MC.
25 mars 2016 à 15:23
Damien
A propos des reconstitutions de carrière, il faut aussi compter que l’université est beaucoup plus « gentille » maintenant qu’il y a 10 ans (alors que je crois bien que le CNRS l’était déjà). J’ai connu des MC recrutés après de nombreuses années de post-doc se retrouvant quasiment à bas de l’échelle, ils l’ont senti passer…
Et sinon, pour pinailler, « il faut environ un an de moins pour arriver à l’échelon terminal » est incorrect : dans la partie « commune » des deux grilles, l’écart est de 4 mois par échelon, sauf à l’échelon 6 où il est déjà d’un an complet. Je ne vois donc pas comment l’écart total pourrait être d’un an…
25 mars 2016 à 15:46
Helios
Pour faire un rapport d’activité en maths, rien de plus facile
vous allez sur ce site : http://thatsmathematics.com/mathgen/
vous en faites une petite dizaine, et c’est bon !
25 mars 2016 à 15:51
theobroma
@Damien: d’accord avec vos remarques supplémentaires. Et oui, ce que je dis est effectivement valable pour les MC recrutés récemment (à partir de 2009). En ce qui concerne votre dernière remarque, j’ai un peu arrondi, c’est vrai. En fait il s’agit d’un an et 5 mois. L’écart d’un an à l’échelon 6 est compensé par le fait que le premier échelon de la grille de MC ne dure qu’un an (contre 2 pour CR1). Au final, si je ne me suis pas trompé, la grille de CR1 dure 20 ans et 1 mois et celle de MC dure 21,5 ans.
26 mars 2016 à 00:31
Dan - visseur EBM
Il y aurait, pour un Montesquieu moderne, des « lettres universitaires » à écrire sur un monde absolument ésotérique, où un employé ( mais oui ! ) connait trois personnes autour de lui, n’a pas de chef, et s’interroge sur les échelons, les degrés, les barreaux.
Chez nous, les visseurs, quand un type arrive, il a un parcours d’intégration qui peut durer six mois, avec présentation de chaque service, stage sur chantier de deux mois à deux ans, passage au bureau d’études, stage obligatoire de gestion, de sécurité, …Et tout cela dans un système horriblement capitaliste, où chaque heure est imputée sur un compte, et suivie avec précision. Dans le coût de l’heure d’imputation, il y a les charges sociales ( environ 45 %), les congés, les incidences des jours féries, l’incidence des m² occupés, du téléphone, de l’informatique,de l’encadrement, de la DG…bref, chacun sait ce qu’il coûte vraiment, et pourtant, la boite investit en formation, en intégration, parce que nous trouvons que c’est plus efficace d’avoir des gens capables de travailler en équipe, de comprendre les préoccupations des autres services, de pouvoir expliquer les méthodes à un candidat ou un client, ou à leurs enfants…mais nous ne sommes que des visseurs.
26 mars 2016 à 16:04
mixlamalice
Bon après, j’ai discuté avec des employés d’un grand constructeur automobilie français qui ne connaissent même plus l’acronyme de leur service ni vraiment qui les dirige tant la réorganisation est permanente, un coup transverse, un coup horizontale, un coup verticale etc.
1 avril 2016 à 19:17
MCF05
Témoignage rapide, section 05, vague A, j’ai donc « bénéficié » du suivi de carrière. Je vous livre EN ENTIER l’avis du CNU après examen du dossier et délibération. « Avis de la Section sur le dossier: Attention, vous êtes trop jeune pour vous restreindre à des occupations uniquement administratives »
1 avril 2016 à 19:45
FUBAR
@MCF05: laissez-en un peu pour les autres petit gourmand! Trop jeune?? Y a-t-il un âge où on est trop vieux pour l’administration? trop vieux pour la recherche, peut-être? Trop vieux pour faire cours? Cela dit c’est sympa de leur part, il vous donne une excuse à agiter sous le nez de votre chef de département quand il vous demandera de vous charger des emplois du temps ou des conventions de stage.
1 avril 2016 à 19:55
MCF05
@FUBAR Flûte… c’est moi le chef de département!
1 avril 2016 à 19:57
Gueux
@FUBAR: L’arête du poisson d’avril vous reste en travers ?
1 avril 2016 à 20:06
MCF05
@Gueux Mon message n’était malheureusement pas un poisson d’avril, je promets!
2 avril 2016 à 07:21
PR23
Mis à part les IUT où ils ont des responsabilités reconnues, les chefs de département ont-ils autre chose à faire que les emplois du temps, lire à haute voix les textes réglementaires et le tampon avec la composante?
2 avril 2016 à 12:42
MCF05
Si la question m’est adressée, je ne peux pas répondre… puisque je suis justement responsable d’un gros département d’IUT (et visiblement ça ne plaît pas au CNU qu’on soit « jeune » et chef de dep…)
2 avril 2016 à 13:23
PR23
Non, en fait c’est pour vous protéger, c’est plutôt sympa comme remarque :
2 avril 2016 à 13:32
henri IV
@mcf05, ça ne plait pas à un gus de ta section, c’est tout. Et sa recommandation est plutôt sage, en théorie, car nous savons tous que la pratique est aux antipodes…
Perso je reste opposé à 100% à cette caporalisation du « suivi de carrière », mais je ricane à l’idée de celui qui examinerait mon cv. Je me vante, je n’ai que le cv d’un hyperactif d’universitaire comme la plupart d’entre nous si nous émargeons à toutes nos fonctions, avec presque 20 ans de cabane.
Mais le gars qui dit au hamster qui tourne dans sa roue comme un dératé:
« c’est bien » ou « c’est pas bien » sans rien avoir d’autre que le cv, chose qui est déjà faite à l’échelle du labo, hé bien, ça me fait rire. Si le gars du cnu m’explique la vie, j’ai déjà les éléments de réponse dans la tête. Le mail sera miné comme une plage du débarquement un 6 juin à 5h du mat!
2 avril 2016 à 15:43
FUBAR
@MCF05: Il est devenu traditionnel chez nous de bombarder des MCF encore verts à la tête des départements voire des UFR. On peut y voir une sorte de bizutage façon corvée de chiottes (et à Paris 8 ce n’est pas rien), on peut aussi y voir quelque chose de formateur, mais en aucun cas ça ne doit (comme je le vois souvent) être imposé au malheureux ou à la malheureuse, qui a peut-être envie de lancer des projets de recherches. J’ose espérer que c’était le sens de ce qu’a dit assez maladroitement le rapporteur du CNU: « laissez donc les vieilles rosses de PR faire ce genre de chose ». Pour moi c’est un peu comme le bâton de berger, il n’y a pas d’âge pour en manger (aucun sous-entendu graveleux, je le jure sur ma hache). On peut être PR 1e classe et avoir aussi envie de lancer de grands projets qui envoient le bois. Ce que je trouve gênant en revanche c’est qu’il soit jugé acceptable de mettre en sourdine sa recherche pour se charger de responsabilités administratives (plus rarement son enseignement dans la mesure où, pour chronophage qu’elles soient, beaucoup de ses responsabilités ne donnent pas droit à des décharges d’enseignement), mais qu’il soit totalement scandaleux qu’on puisse demander à avoir du temps pour faire plus de recherche.
@PR23: Heu… Dans les gros départements c’est l’enfer dans la mesure où tout le monde déverse un peu sa merde sur vous et se défausse en se reposant sur votre pouvoir de décision ou votre signature. En tout cas chez nous c’est comme ça, la plomberie étant ce qu’elle est le directeur de département voit la merde remonter d’en bas mais aussi lui arriver d’en haut. Un bonheur!
@Henri IV: tout pareil!
2 avril 2016 à 23:13
dan - visseur désespéré
mon sentiment, après lecture cursive de tous ces messages : Delenda est universitas. Irréformable, parce que figée dans les statuts, les horaires, les structures, et l’absence de responsabilisation; Delenda est.
3 avril 2016 à 07:54
FUBAR
@Dan: Je pense que c’est la seule solution. Mais quand il s’agit de delender on ne peut même pas compter sur les étudiants, qui se contentent d’écrire des conneries sur les murs (avec des fautes en plus).
3 avril 2016 à 09:12
Gueux
L’absence de responsabilisation, ça dépend de quoi on parle. Si l’université tourne c’est bien qu’on responsabilise certains avec un chantage au « si tu le fais pas, la fac s’écroule ». Donc avant d’attendre les étudiants pour « mettre le feu », il faudrait aussi que les EC qui tiennent la baraque arrêtent de considérer leur métier comme un sacerdoce. Implosion garantie.
3 avril 2016 à 10:21
Dan - visseur
Quand je lis les commentaires sur les sujets « de boutique », je me demande où je suis. Comment une organisation peut-elle fonctionner avec un tel enchevêtrement de préoccupations qui ne relèvent pas de ses missions ( former ou éduquer, quel que soit le terme, d’une part, des étudiants qui ont des attentes – et faire des recherches mandatés par la société qui finance, qu’on le veuille ou non) ?
Aucune entreprise ne pourrait fonctionner avec une telle complexité statutaire et de telles divergences de vision, d’intérêts, d’implication, de motivations. C’est un miracle qu’il y ait des cours et des étudiants formés malgré le côté Ubu du système tel qu’il apparaît dans ces débats. L’impression que cela me donne : une infinité de villages gaulois, sans projet partagé, sous la férule d’une nuée de statuts et de droits, de classes et de castes, de revendications et de frustrations. Mais peut-être est-ce la nature même d’un blog ?
Finalement, la vie en entreprise, c’est beaucoup plus simple et nous partageons plus harmonieusement notre vision et nos valeurs .
bon courage !
3 avril 2016 à 10:50
henri IV
@visseur, c’est intéressant. Un membre de ma famille, cadre dans une grande entreprise privée, et moi même sommes toujours amusés des grandes similitudes qui régissent nos deux « mondes ». Absence de vision, restructurations absconses, management chaotique, objectifs fumeux… etc. Ca nous fait rigoler depuis près de 20 ans. Je crains que votre vision soit seulement idéologique… Bon courage.
3 avril 2016 à 11:02
PR23
Une université n’est pas et ne peut pas être une « entreprise » de type capitalistique. Même pas une entreprise en autogestion ou une entreprise publique.
La notion de liberté académique est (et devrait être) prégnante.
Cela dit, les résultats qualitatifs et quantitatifs ne sont pas si mauvais, pas plus qu’ailleurs en tous cas au vu des citations et de l’insertion des étudiants quand on peut la mesurer : par exemple celle des écoles d’ingénieurs incluses dans l’université. Les IUT et les IAE c’est pas mal non plus.
Des questions se posent pour des universités trop grandes et sans vraiment d’identité comme celles de la périphérie de Paris. Mais Paris1, Paris 4, Paris-Dauphine, Paris-sud tiennent largement le choc tant en recherche qu’en formation.
Quant à la vie en entreprise, sans doute simple et harmonieuse pour un cadre supérieur, mais j’en doute beaucoup pour la plupart des salariés. Les conflits sociaux, ça existe et je ne parle pas des statuts multiples comme dans la grande distribution.
3 avril 2016 à 11:31
Gueux
@Dan: Travaillant comme ingénieur (cadre sup donc) à l’étranger dans des boites étrangères privées (petites et grandes), j’ai été amené à rencontrer plusieurs ingénieurs français, bossant aussi à l’étranger pour des boites étrangères mais après avoir bossés pour des boites françaises. Tous, absolument tous, m’ont juré-craché ne revouloir bosser pour une boite française pour rien au monde. C’est étrange ce manque de lucidité de leur part, vous ne trouvez pas ?
J’ai aussi bossé dans le privé en France, mais comme manutentionnaire de base. J’y ai découvert un environnement formidable, royaume des petits chefs, des consignes absurdes et contradictoires, du mépris affiché, du harcèlement moral, et j’en passe. C’est sûr que ça motive à faire des études pour pouvoir… se tirer.
6 avril 2016 à 08:22
Damien
@PR23
« les chefs de département ont-ils autre chose à faire que les emplois du temps, lire à haute voix les textes réglementaires et le tampon avec la composante? »
Chez nous (où le labo est un gros bouzin multi-établissements et multi-départements, et où le département a un espace « à lui » dans l’UFR), le chef de département (liste non exhaustive) :
– gère (les conflits entre collègues sur) les attributions de cours, et de bureaux (pas les emplois du temps par contre qui sont du ressort des responsables d’année) ;
– gère le budget du matériel spécifiquement dédié à l’enseignement du département (consommables et investissements pour les salles de TP et la salle de réunion) (ce qui signifie aussi négocier tous les ans un budget avec l’UFR / la présidence, voire faire des demandes de subventions spécifiques aux collectivités), et plus généralement l’organisation des salles spécifiques
– supervise le personnel détaché au département (techniciens pour les salles de TP, secrétaire) (et négocie, bien évidemment, le maintien de ces attributions)
– supervise la construction des maquettes d’enseignement (habilitations/accréditations)
– intervient/négocie au nom du département dans les campagnes d’emploi (EC, même si le labo a un gros poids ici, et ATER/moniteurs)
– fait l’interface, pour les formations en alternance, avec les services de formation continue (entre autre pour récupérer une partie de la taxe d’apprentissage)
– gère/supervise la communication spécifique du département sur nos formations de L3 à M2 (visites aux IUT et BTS, salons étudiants…), en plus bien sur de la participation à la communication commune de l’UFR (et de l’université).
et plus généralement, gère la vie quotidienne du département, des toilettes bouchées (pour reprendre l’image de FUBAR) à l’étudiant du département renversé par une voiture devant la fac (e.g. le doyen s’occupe de la famille, le directeur de département des autres étudiants).
Je ne sais pas si tout ça entre dans « tampon avec la composante », mais ça a l’air d’un boulot assez prenant. En tout cas, les candidats ne se bousculent pas au portillon et ont rarement envie de rempiler. Et, du point de vue de l’EC de base, on voit nettement la différence entre le chef de département qui se démène et celui qui s’en fiche (alors que pour le chef de labo, heu…).
6 avril 2016 à 08:36
mixlamalice
@Damien:
« Et, du point de vue de l’EC de base, on voit nettement la différence entre le chef de département qui se démène et celui qui s’en fiche »
Oui c’est un problème que j’ai pu constater: ce genre d’activités est assez peu gratifiant par rapport au boulot qu’il impliquerait si on voulait le faire bien. Par contre, on peut le faire très mal (ou pas du tout) et rajouter malgré tout la ligne sur son CV. J’ai l’impression que l’ambiance actuelle favorise l’arrivée de directeur de départements ou autres activités du genre, de ce type la.
Quant a votre remarque sur le chef de labo je dirais même plus: de ma faible expérience, j’ai plutôt l’impression que ce sont les chefs de labo qui ne font rien qui passent le mieux… on sort d’un mandat interventionniste, en interne, et tout le monde est bien remonté la.
6 avril 2016 à 08:54
Damien
@mix
« Par contre, on peut le faire très mal (ou pas du tout) et rajouter malgré tout la ligne sur son CV. »
Oui, mais chef de département, ça ne donne pas grand chose sur le CV. Typiquement, chez nous, chef de département c’est le « bizutage » des nouveaux PR : après 2-3 ans d’adaptation il doit y passer (et ne gagne rien s’il accepte, mais risque l’ostracisation s’il refuse). C’est pratiquement indiqué sur les fiches de poste.
6 avril 2016 à 10:00
mixlamalice
ça fait toujours bien pour le dossier PR1 ou la PEDR ou autre…
6 avril 2016 à 10:01
mixlamalice
et, dans certains cas, pour le passage PU pour les MCF qui acceptent le job.
6 avril 2016 à 10:18
Damien
@mix
« ça fait toujours bien pour le dossier PR1 ou la PEDR ou autre… »
Ouais, mais à côté de « directeur de laboratoire » (voire responsable d’un pôle ou d’un site dans le laboratoire), ça reste pas terrible.
6 avril 2016 à 10:22
mixlamalice
J’avoue être suffisamment loin de ça pour vous croire sur parole.
6 avril 2016 à 10:26
Damien
@mix
OK, je suis loin aussi de cela, et peut-être que je me trompe sur le « pas terrible ». Disons qu’en terme de retour sur le travail fourni, j’ai l’impression que c’est plutôt pourri.
8 avril 2016 à 09:48
Kiligolo
Ce document du ministère sur la carrière des EC (septembre 2015) est aussi pas mal :
Cliquer pour accéder à 2015-073_Enseignants-chercheurs_554164.pdf
Aux préconisations du rapport, j’ajouterai les miennes :
préconisation n° 1 bis : ne pas confier des rapports qu’à des juristes, mais aussi à des membres de l’ESR qui bossent dans d’autres domaines.
préconisation n°2 bis : le rapport souligne le « poids » des salaires des EC dans le budget universitaire. C’est clair que le poids des administratifs est inconsidérément faible. Multiplions par 10 les administratifs, et réduisons du même facteur les EC grâce au MOOC (comme son nom l’indique).
préconisation n°3 bis : le rapport souligne l’inacceptable sécurité de l’emploi dans l’ESR, particulièrement douloureux pour les MCF. Je propose que les rédacteurs de rapports ne soient jamais des fonctionnaires, mais soient payés au cachet, ce cachet étant attribué par vote de la communauté ESR en fonction du réalisme des préconisations.
préconisation n°4 : le rapport souligne le statut ambigu du recrutement endogame. Levons le voile : désignons clairement des universités de première classe (4 ou 5 universités à Paris, 2 maximum en province = à l’extérieur du périphérique), qui auront droit au recrutement endogame d’excellence. Les universités de première classe auront droit à un soutien financier multiplié par 10.
préconisation n° 5 : le rapport se penche très sérieusement sur les difficultés d’organisation de l’ESR. C’est une excellente chose, un réflexe typiquement français, et permet d’éviter de regarder ailleurs, notamment du côté du financement. Multiplions les rapports (un rapport mensuel), et organisons de vastes débats dans chaque université, sur l’organisation. Cela évitera aux EC de n’avoir pas les moyens d’effectuer de la recherche.
8 avril 2016 à 14:47
Helios
@Kiligolo Votre préconisation n°2 bis va dans le sens du progrès, puisque c’est exactement ce qui se passe aux Etats-Unis, d’après
http://www.oftwominds.com/blogoct15/student-loans10-15.html
et
http://www.huffingtonpost.com/2014/02/06/higher-ed-administrators-growth_n_4738584.html
Il semble que là-bas la part du budget alloué aux managers est sur le point de dépasser celle allouée aux académiques. Vive le progrès !!!
12 avril 2016 à 10:43
Astronaute en transit
Toujours aussi bavards sur Gaia!
ça se passe bien dans vos établissements, pas trop de casse? Où est-ce que vous avez la paix parce les Usual Suspects font le pied de grue « Nuit Debout » dans un autre coin de la ville?
12 avril 2016 à 13:37
Marianne
Après les appels a projets internes entre les excellents (interne à chaque labex), voici les projets rien que pour les gars qui ont eu des idex
Cliquer pour accéder à ia-convergences-2016.pdf
(voir le paragraphe 2.3)
Moi je dis ma bonne dame on n’arrête pas le progrès! Il y a les excellents et les autres, mais même parmi les excellents il y a la crème des excellents qui vont faire des convergence lab et ceux qui vont pas converger et diverger donc (logique) dieu sait trop où
12 avril 2016 à 13:39
henri IV
@Astronaute, sur notre planète (UFR FLSH, c’est pour dire) pas grand chose à signaler, une journée perdue de-ci, de-là au gré de quelques blocages assez mous (alors qu’avec l’état d’urgence il est hyper facile de bloquer les accès, vu que presque tout est fermé). Les vacances étalées sur un mois entier auront raison de tout cela en un tour de main. Ils tiennent pas la distance ces petits… En 1995, l’univ avaient été occupée toutes les vacances de fin d’année (réveillons compris)!
12 avril 2016 à 13:41
Marianne
Et pour répondre à l’Astronaute et bien oui on arrive toujours à s’occuper. Quand c’est pas pour des ANRs (on peut s’être déjà fait jeter ce qui assure une certaine tranquillité), on candidate à des convergence lab…Et si tout ca ne vous dit rien on peut toujours candidater en PR/MCF ou tout ce qu’on veut et aller se faire latter ailleurs… Les occasions ne manquent pas
12 avril 2016 à 13:42
Marianne
Ah oui et sinon pour la révolution chez nous y a pas
On est de vulgaires scientifiques et le scientifique n’est plus ce qu’il était…
12 avril 2016 à 13:44
Marianne
Effectivement la jeunesse n’est plus ce qu’elle était
Si je remonte à 1995 ma bonne dame, je me souviens que dans mon école d’ingé ils avaient monté des murs dans la nuit autour des portes des salles de TD
Plus de jeunesse quoi….
12 avril 2016 à 14:38
MCF27-51
@Astronaute: Vous ne feriez pas un petit effort de curiosité pour aller ne serait ce que discuter 10min avec des gens de Nuit Debout ? Ils ne sont peut-être pas tous aussi sectaires que l’image que vous vous en faites…
12 avril 2016 à 18:37
FUBAR
Bon les gars, chez nous évidemment on a la palme de la mobilisation. Soixante personnes en font chier 20.000 et mettent par terre des années d’efforts pour obtenir un coup de peinture sur les murs et un vague matos. La routine. Un mois de cours perturbés, annulés, de partiels pas faits, de réunions tenues avec invasion estudiantine. Le tout enrobé de revendications petites-bourgeoises en diable: « validation automatique avec 15 pour tout le monde » (authentique… et j’en ai entendu un dire à un autre: « on demande 15 comme ça on obtiendra 13″…. ha!ha!ha!ha!ha!ha!). Aujourd’hui, premier jour des élections pour les renouvellement des conseils centraux. Elections bloquées par les étudiants (ils n’ont bloqué que l’endroit où se tenait le vote étudiant), une belle leçon de démocratie.
Là, j’attends avec beaucoup d’impatience les vacances de Pâques, que je compte passer couchée dans mon lit à lire des bandes dessinées. Pensez à m’apporter des gâteaux.
13 avril 2016 à 18:24
PR23
Pour revenir au topic, je vous transmet une réaction de FO sur le « suivi de carrière » – je viens de la recevoir par mel:
« SUPAUTONOME-FO et le SNPREES-FO avaient appelé en février à signer la pétition (ICI) en ligne pour que le « suivi de carrière » des enseignants-chercheurs soit abandonné.
Le « suivi de carrière » (décret 2014-997) n’est en effet qu’une reprise de l’ « évaluation » (décret n° 2009-460), initialement prévue par Valérie Pécresse pour accompagner la modulation des services. Or toutes les activités des enseignants-chercheurs sont déjà régulièrement examinées par leurs pairs : au moment de la soutenance de thèse, au moment de la qualification puis du recrutement comme maître de conférences et professeur, au moment des promotions, des demandes de congés et de primes, au moment de l’accréditation des laboratoires et des diplômes, et à toutes les étapes de leur production scientifique.
Assorti d’avis émis en fonction des attentes locales des établissements, le « suivi de carrière » constituerait une grave atteinte à l’indépendance des enseignants-chercheurs, dont une des expressions est le jugement exclusif par les pairs de la même spécialité disciplinaire. De plus le « suivi de carrière » ne peut avoir pour finalité que l’accroissement de la charge de travail hors obligations statutaires des enseignants-chercheurs. Ce n’est certainement pas un hasard si l’une des recommandations du récent et très provocateur rapport de l’IGAENR (« Le recrutement, le déroulement de carrière et la formation des enseignants-chercheurs ») met en lien la généralisation du « suivi de carrière » et la modulation des services. Quelle coïncidence !
Certains arguent que l’ « évaluation des agents » serait une « règle de la fonction publique ». Il ne faut cependant pas confondre « évaluation » et « notation » individuelle des agents par leur hiérarchie, évaluation individuelle des agents et évaluation collective des services. En outre, si la fonction publique est organisée par un statut général, ce même statut général prévoit des décrets statutaires réglementant chacun des corps de la fonction publique. C’est précisément par la définition d’un statut du corps des enseignants-chercheurs (le décret 84-431) que celui-ci participe de la fonction publique d’État. Ce décret, prenant pleinement en compte la nécessité de garantir au corps des enseignants-chercheurs, dans le cadre de la fonction publique, une pleine indépendance à l’égard de tous les pouvoirs, a très logiquement écarté, jusqu’aux réécritures de 2009 et 2014, toute possibilité d’un pouvoir hiérarchique sur ceux-ci, donc toute procédure d’ « évaluation » autre que l’examen de la production scientifique par les pairs. C’est par cette prise en compte de la nécessaire indépendance de ceux qui le composent que le corps des enseignants-chercheurs participe pleinement aux missions de la fonction publique. C’est au contraire la mise en œuvre de procédures d’évaluation-sanction des enseignants-chercheurs qui est attentatoire à la tradition comme aux principes de la fonction publique républicaine.
En conséquence les élus SUPAUTONOME-FO et SNPREES-FO au CNU ont tenu leur mandat en refusant la mise en place du « suivi de carrière ». Ils ont ainsi contribué aux prises de positions en ce sens d’une très large majorité de sections du CNU. SUPAUTONOME-FO et le SNPREES-FO ne peuvent que se féliciter de la prise en compte de ces positions par la CP-CNU, selon laquelle « la procédure généralisée de suivi de carrière ne sera pas appliquée en 2016. » (communiqué CP-CNU du 10 mars 2016).
Pour SUPAUTONOME-FO et le SNPREES-FO, qui défendent depuis toujours les libertés universitaires, le principe constitutionnel d’indépendance des universitaires et le caractère national de leur statut, il ne faut cependant pas s’en tenir là. Il faut continuer à revendiquer et il faut obtenir l’abandon total du « suivi de carrière ».
Montreuil, le 11 avril 2016 «
15 avril 2016 à 10:27
Astronaute en transit
À propos des gens « pas si sectaires », la description de leurs agissements par Fubar correspond assez à l’image que je m’en fais depuis 1986.
L’université française est décidément un long fleuve tranquille.
15 avril 2016 à 10:48
mixlamalice
de façon étonnante, mes derniers posts n’ont pas été publiés, pourtant si j’essaye de les remettre on me dit que ça a déjà été posté.
15 avril 2016 à 11:19
FUBAR
@Astronaute: oui plus ça change moins ça change. Et à vrai dire cet immobilisme général me pèse tellement que je souhaite vivement que tout ça vole en éclat. Mais ça n’arrivera pas. NVB est toujours aussi contente d’elle et de ses largesses vis-à-vis du supérieur.
http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/exclusif-najat-vallaud-belkacem-l-enseignement-superieur-sort-largement-gagnant-des-annonces-faites-le-11-avril.html
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des monde possible.
@Mix: c’est un complot jusque dans les plus hautes sphères de Gaïa. Li-bé-rez nos camarades!!
17 avril 2016 à 10:20
Marianne
La pédagogie innovante c’est ca
http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/pedagogie-sorbonne-universites-mene-la-danse.html
Le truc dingue que même bourré t’aurais jamais inventé tout seul….
Et dire que c’est leur idex qui a financé cette connerie
17 avril 2016 à 10:24
Marianne
Moi mon prochain amphi je leur fais faire un écoulement turbulent….Et toc!
17 avril 2016 à 10:24
Marianne
Et à la fin, écoulement laminaire pour éliminer le surplus d’étudiants
Si c’est pas innovant ca!
17 avril 2016 à 10:51
jako
@Marianne: on imagine ce que pourrait être un machin de « pédagogie innovante » en licence ou master de biologie de la reproduction humaine… :))
17 avril 2016 à 11:23
Marianne
un peu comme la turbulence pleinement développée, un beau bordel….
17 avril 2016 à 11:24
Marianne
@Rachel
Vous voulez pas écrire un truc sur la pédagogie innnovante. Ca m’a l’air collector comme truc
17 avril 2016 à 12:10
FUBAR
@Marianne: je l’ai lu!!! j’ai d’abord cru à un canular, mais non. Grandiose. Je suis d’accord avec Jako, la reproduction humaine ferait un très bon sujet. Mais ne soyons pas surpris puisque j’avais trouvé des trucs sur youtube genre « Dance your PhD »: https://www.youtube.com/watch?v=rWj-50qYmDM
(attention: not for the faint of heart).
C’est le genre de truc qui me fait irrésistiblement penser à Obélix (Astérix et le chaudron) s’avançant sur la scène d’Avignon et balbutiant « ils sont fous ces romains »…
17 avril 2016 à 13:11
henri IV
Ce mélange des genres est sympa, mais dans une école d’art. Nous avons là les dernières (espérons) dérives venant des recherches en sc de l’éduc des années 70-80. Leurs derniers initiateurs sont au bord de la retraite. Ca me fait penser aux réunions et stages (parfois obligatoires) que suivaient mes parents (profs des écoles) dont ils sortaient toujours entre franche rigolade ou sinistrose devant la perte totale de la réalités des formateurs. Et pourtant ils ont vécu les 60′ 70′ à 300 à l’heure, Larzac, médecine chinoise, etc…)
Je me souviens très bien d’un stage pédago obligatoire où le formateur (école normale encore) leur a demandé de réfléchir une matinée entière sur le mot « boudin », puis c’est barré toute la matinée. j’ai demandé à mes vieux qu’est ce qu’il avait fait. réponse de ma mère: » certains groupes ont fait n’importe quoi, oscillant entre le scandalisé et le fou rire, dont ton père, moi, j’ai appris une super recette pour le boudin, ça tombe bien, samedi je te rappelle qu’on part à la campagne pour tuer le cochon ».
17 avril 2016 à 13:16
henri IV
Qu’es ce qu’ils avaient fait. Pffff…
17 avril 2016 à 13:52
FUBAR
@Henri IV: les derniers feux??? Hélas, je ne le crois pas. Pour chaque pédagogo qui tombent dix se lèvent pour prendre sa suite. En ce qui me concerne je décerne la palme de l’innovation à certains étudiants de ma noble institution qui estiment sans rire qu’écrire « prière de ne pas dessiner de bites » 20 fois sur un mur vaut à peu près 15/20, ou au minimum 13/20 si le prof est d’humeur chafouine.
17 avril 2016 à 14:49
Marianne
Vous rigolez les derniers feux???
Non maintenant on a des prix pour l’innovation pédagogique : le prix PEPS et les idex balancent de la thune la dedans
A mon avis FUBAR peut se gratter pour avoir un étro ou un ordi mais si elle fait un truc bien dingue genre filmer ses étuants à poil en train de réciter du Shakespeare elle va récolter un max de pognon!!
Donc pas prêt de mourir ce truc la puisqu’on va être incité financièrement à faire des trucs de barjots en lieu et place de notre enseignement certes pépère mais qui peut éventuellement apprendre deux trois trucs aux étudiants
17 avril 2016 à 14:52
Marianne
Le prix PEPS
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid96528/lancement-du-prix-peps-pour-valoriser-et-diffuser-l-innovation-pedagogique.html
Bon c’est des clopinettes qu’on gagne mais quand même
17 avril 2016 à 14:53
Marianne
Et les journées
Cliquer pour accéder à Programme-jipes_551495.pdf
Les mecs se réunissent, s’entrainent…
17 avril 2016 à 14:54
Marianne
L’atelier du 1 avril (pas une blague) à 11h devait valoir son pesant de cacahuètes…
17 avril 2016 à 15:39
henri IV
Comme quoi toutes les univ n’avancent pas pareil. Chez nous, nous avons repris la main il y a 3 ans sur pas mal d’enseignements de L1 dispensés de ces manières « alternatives » et surtout foutage de gueule pour (re)passer à du disciplinaire pur et dur, y compris au moment du passage au niveau master des concours. Ca a donné un bon coup de balai à l’ESPE pour les prépa CAPES. Bon, il faudrait un Hercule pour nettoyer cette écurie d’augias, mais nous on est juste des EC de base. Ca me rappelle qu’à l’IUFM où j’étais il y une vingtaine d’année, il y avait un prof qui faisait faire des crêpes pour apprendre à faire cours… Un autre qui obligeait les étudiants à se déchausser, un troisième (c’était un copain à mes parents, la honte) qui conseillait d’utiliser un pendule pour étudier le comportement d’un élève en difficulté. La mariejeanne des années 70 était mal supportée par certains…
Conclusion, j’adore les crêpes et j’ai jamais appris à faire cours.
17 avril 2016 à 15:48
henri IV
Ah ça, tout se fait en 180 secondes maintenant! Tout? euh… ben oui, tout. Esprit mal placé, va! Perso j’ignore et/ou je persifle au sujet des pédagos qui me les brisent autant qu’à vous. Ceci dit, ayant siégé plusieurs fois dans des comités de recrutement en 70ème, je ne me suis jamais gêné pour dire que j’avais rien compris dès la fin de l’intro du candidat. Ca les interpelle qd même quelquefois, pas toujours c’est vrai. Zen, restons zen…
17 avril 2016 à 18:32
Marianne
@FUBAR
Dance your phD je conanissais pas
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1861
Effectivement on trouve toujours plus givré que soi
17 avril 2016 à 20:48
MCF27-51
Un petit passage sur Répu mercredi soir… bon, ben, voilà quoi, je vais rejoindre la bande des scrogneugneus de Gaïa :-)
Mais ce qu’il y a de bien ici c’est que ça rigole (encore que, la nana qui fait dans le lyrique pendant 3 minutes à 22H30 sur le massacre des animaux est peut-être dans une forme de 3ème dégré dada…) !!
17 avril 2016 à 20:54
FUBAR
@MCF27-51: Les scrogneugneus de Gaïa c’est ce qu’il y a de mieux! Partant de là, pourquoi aller voir ailleurs? cela dit de temps à autre c’est bien d’en avoir une confirmation objective. Pour moi le problème majeur de tous ces gens c’est effectivement leur esprit de sérieux qui vient tout gâcher. C’est ce qui me gêne aussi avec « dance your PhD » et autres conneries du même tonneau pédagogique: l’absence totale de second degré.
18 avril 2016 à 06:45
Marianne
Oui ce qui est effectivement assez frappant c’est à quel point ces mecs (ou nanas) se prennent au sérieux
18 avril 2016 à 08:17
Marianne
@henriIV « Chez nous, nous avons repris la main il y a 3 ans sur pas mal d’enseignements de L1 dispensés de ces manières « alternatives » et surtout foutage de gueule pour (re)passer à du disciplinaire pur et dur, y compris au moment du passage au niveau master des concours »
Vous avez du bol, nous la pédagogie active ca se répand comme une trainée de poudre. J
18 avril 2016 à 08:19
Marianne
@ Henri IV « Ceci dit, ayant siégé plusieurs fois dans des comités de recrutement en 70ème, »
Jamais fait. Les gars doivent se douter que j’étriperai et le comité et les candidats. Du coup, eux et moi on se tient à carreau
18 avril 2016 à 10:04
Marianne
Et puis il y a quand même des domaines ou Dance Your PhD c’est pas de la tarte
Le pauvre gars qui travaille sur des fonctions holomorphes à part s’il redémontre le théorème des zéros isolés il est mal….
18 avril 2016 à 12:35
Dan - visseur pas tellement idéologique
Henry IV : vous dites « Je crains que votre vision soit seulement idéologique… Bon courage. ». Cette « idéologie » est fondée sur 46 années de pratique comme ingénieur dans cinq entreprises, dont une PME, et les discussions fréquentes avec mes enfants et leurs conjoints, soit quatre ingénieurs en entreprise, une journaliste, deux artistes, un RRH et une psychologue et un cadre de banque…cela donne une petite touche de factuel à l’idéologie, ne pensez-vous pas ?
Dans aucune de ces entreprises – toutes françaises en théorie – on ne retrouve dans l’encadrement la complexité statutaire, l’incapacité à repérer son boss, la désespérance de certains des gaïstes . Le conflit sérieux et vital est celui de la financiarisation de l’économie, c’est à dire la lutte contre le pouvoir des « actionnaires » ( ou plutôt des fonds qui en tiennent le titre – et les titres). Mais ceci est épargné à l’université. Qui ne semble pas consciente de sa chance, et semble se noyer dans les statuts et les horaires, les grades et les institutions – toutes tenues par …des universitaires !
18 avril 2016 à 16:28
henri IV
@dan, et bien moi je fais le constat diamétralement opposé avec les gens que je connais qui travaillent dans le secteur dit privé, et depuis plus de 20 ans. Bizarre non? Et s’il y a une chose à laquelle je tiens (je me moque d’être traité de conservateur à ce sujet), c’est bien que cela soit les universitaires qui s’occupent de l’université. Notre liberté est à ce prix, et ce n’est pas négociable. Seul un universitaire pourra me dire ce que je dois ou ne pas faire dans mon métier, et encore, dans des domaines très limités; surement pas ce que je dois chercher ou ce que je dois enseigner. Sinon, cela porte un mot simple, la dictature.
18 avril 2016 à 19:32
Dan - visseur abasourdi
Henri IV : les universitaires, comme tous les fonctionnaires, sont financés par les impôts . La tradition est de leur donner le maximum d’indépendance, mais cela ne donne pas tous les droits,mais au contraire des devoirs de prise en compte de l’intérêt général plutôt que celui de leur carrière ou de leurs horaires de service ou leur grade…ce qui me parait très subalterne par rapport aux deux missions pour lesquelles la nation investit son troisième ou quatrième budget : former les étudiants et faire des recherches qui aient du sens pour la collectivité, à moyen terme et à long terme en intégrant les contraintes qui s’imposent à tous les citoyens de mesure dans l’utilisation des deniers publics.
Je reconnais que ces deux missions sont sujettes à des débats, à des disputatios à propos des limites, mais je ne vois aucune raison , autre que théologique , pour que seuls les universitaires aient le droit de décider ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire.
Si vous voulez ne faire que ce que vous voulez, la solution est simple : profession libérale. Pourquoi faudrait-il financer une institution qui déciderait seule , en dehors de la démocratie, de ce qu’elle doit faire ou ne pas faire ? En dehors de révélations divines, je ne vois pas de raison en démocratie. Vous dites « Seul un universitaire pourra me dire ce que je dois ou ne pas faire dans mon métier, et encore, dans des domaines très limités; surement pas ce que je dois chercher ou ce que je dois enseigner. » –
Alors, nous sommes en désaccord fondamental sur les missions de l’Université, et j’ai du mal à comprendre comment vous faites pour accepter un salaire pour des missions que vous décidez seul, en dehors des avis de ceux qui vous payent. ce n’est pas de la dictature, c’est du droit divin : oint par la grâce !
18 avril 2016 à 19:59
Marianne
@Dan
« former les étudiants et faire des recherches qui aient du sens pour la collectivité, à moyen terme et à long terme en intégrant les contraintes qui s’imposent à tous les citoyens de mesure dans l’utilisation des deniers publics. »
Et comment quelqu’un qui n’est pas dans mon domaine peut savoir les retombées potentielles de ce que je fais et si c’est potentiellement intéressant pour la société?
Pareil pour la manière dont une formation est organisée. S je monte un truc en stats, genre big data qui est le truc à la mode considéré actuellement comme utile par tout le monde qui peut me dire si les enseignements que je fais
Moi je dis quelqu’un du métier, ie un autre universitaire
Mais bien sûr je peux me tromper…
18 avril 2016 à 20:00
Marianne
Donc OK pour les missions que vous destinez à l’Université
Après comment juger?
18 avril 2016 à 20:27
PR23
@Dan, l’université a une origine religieuse. Les titres sont parfois directement hérités du monde médiéval, comme « doyen » par exemple.
Ce passé pèse sur les représentations et le fonctionnement actuel de la corporation.
Je reprendrai le mot d’un président d’université qui disait que gouverner une université c’est comme diriger un troupeau de chats…
Tout cela n’empêche pas la machine de fonctionner et de produire, pas trop mal, je trouve.
19 avril 2016 à 10:28
Marianne
Pour le coup ca ca ne m’a pas l’air stupide
http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/a-grenoble-alpes-universites-des-etudiants-en-quete-de-methode.html
Effectivement il doit y avoir de bonnes stratégies pour mémoriser et apprendre de manière générale et je veux bien croire qu’un chercheur en neurosciences est calé pour ca
19 avril 2016 à 15:38
Astronaute en transit
Pour ce qui est du domaine disciplinaire, je veux bien croire que quelqu’un du sérail est certainement mieux placé pour donner les ordres et indiquer la direction.
Mais sur l’ensemble, je partage complètement l’avis de Dan, et son désaccrod fondamental sur les conceptions des « missions de l’université » [publique française, faut-il rajouter]. Il n’est pas concevable qu’une catégorie de personnes qui se battent pour conserver un statut de fonctionnaire, et pour que les universités soient non seulement propriété publique mais en position de monopole national sur leurs métiers et fonctions prétendent à une parfaite indépendance vis à vis de la société de contribuables et de citoyens qui les financent et attendent légitimement des services à la hauteur de leurs contributions.
Cette proposition n’a d’ailleurs rien de si hérétique, elle part de l’observation du comportement de ces fameux universitaires, qui démontre bien des contradictions avec leur autonomie revendiquée. En tant de troubles, les universitaires soi disant indépendants ont vite fait de s’écraser devant des grévistes qui bloquent l’accès aux locaux, perturbent voire empêchent le fonctionnement normal des établissements. Dans ces cas là, prétendre n’avoir pas de comptes à rendre signifie simplement faire payer les citoyens pour du travail qui n’a pas été fait avec la complicité des « mouvements sociaux ».
Ni le prétendu QI des universitaires fonctionnaires français, ni leur statut, ne sont des passe-droits ou des autorisations à toutes les extravagances. C’est ce qu’il faut comprendre si l’on veut remédier au divorce entre l’opinion publique et cette catégorie de personnes si soucieuse d’elle-même.
19 avril 2016 à 17:34
Hugo
Chers Gaïaistes déprimés, il se peut que vous trouviez un peu de réconfort dans le fait que l’absurdité managériale n’est pas le privilège de l’université ou de la fonction publique:
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/reforme-code-travail-el-khomri/20160418.OBS8721/j-ai-un-job-a-la-con-neuf-salaries-racontent-leur-boulot-vide-de-sens.html
… même si le premier témoignage est celui d’une contractuelle à l’université.
19 avril 2016 à 18:33
henri IV
@Dan et Astronaute, Nous n’avons pas du tout en effet la même conception des choses. Le contrôle de la pensée et de la recherche est insupportable à tout esprit critique. Sinon c’est le règne du commissaire politique cher à l’URSS et au désordre néolibéral. Je ne pense pas que vous soyez pro soviétiques? Nous avons des devoirs que nous devons respecter pour être dignes de nos droits. Vous ne connaissez pas assez l’Université pour savoir la haute idée que s’en font la plupart des collègues pour un salaire de misère, de véritables Saint-Just! Je suis souvent le premier à les railler et à passer pour un mouton gestionnaire, voire un collabo (un collègue me l’a déjà dit texto au sujet des maquettes de master MEEF il y 3 ans). C’est pour vous dire que vous avez devant vous un interlocuteur qui a du recul, quoi que vous en pensiez. Si vous aviez affaire à eux, vous auriez droit à des volées de bois, de plombs et que sais-je. En ce qui concerne les métaphores religieuses, en tant que fils de Hussard noir de la République, athée militant, je les goûte avec volupté, elle me vont parfaitement. Je dit souvent aux étudiants que je suis une sorte de moine laïque, moine rabelaisien! Sans rancune, je ne connais pas le secteur privé suffisamment pour disserter dessus des heures, bien que mes recherches se déroulent très souvent avec ce dernier.
20 avril 2016 à 08:05
Damien
« Vous ne connaissez pas assez l’Université pour savoir la haute idée que s’en font la plupart des collègues pour un salaire de misère, de véritables Saint-Just! »
Le pire c’est que c’est vrai (la « haute idée que s’en font les collègues », au moins dans les discours, même si ça sert de paravent pour l’hypocrisie la plus totale). Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon les universités seraient remplies de cadavres !
(ce qui ne veut pas dire que je suis d’accord avec Dan et Astronaute…)
20 avril 2016 à 10:53
Astronaute en transit
Cher Henri, votre auréole de sainteté vous éblouit peut-être un petit peu… ou serait-ce l’odeur enivrante de l’encens que l’on brûle devant votre icône?
Plaisanterie à part, je comprends bien où vous voulez en venir sur ce contrôle de la pensée par rapport auquel, tout libéral que je suis (pas besoin d’être « néo ») et donc probablement très aux antipodes de vos propres convictions, je n’ai pas plus d’affinité que vous. Simplement je suis complètement sceptique par rapport à la notion qu’un agent de l’Etat, qui certainement ne travaillerait pas sans salaire et sans statut, prétende être, à cause de cela, le summum de l’impartialité intellectuelle, scientifique et morale. Qui que vous soyez, vous avez tous, universitaires fonctionnaires français, une perspective, et n’êtes aucunement des êtres hors-sol. D’autant plus que vous vous exprimez dans des termes qui n’envient rien en religiosité au plus dévôt des croyants (et ça n’est pas un reproche, croyez ce que vous voulez). Pour le reste, il me semble que loin d’être unique et originale, votre profession de foi ressemble plutôt au consensus que j’entends de tous vos collègues, ce qui me rappelle que pour faire ce métier (c’est le mien aussi vous savez, même si nous n’exerçons pas dans les mêmes univers) il faut être, pour commencer, bon en récitation.
Mes propres opinions ne sont certes pas les vôtres, mais je puis vous assurer qu’elles viennent bien, pour ce qui me concerne personnellement, de ma connaissance du monde universitaire (connaissance sans complaisance, faudrait-il ajouter). La « haute idée », le « salaire de misère », je les connais aussi. (Peut-être mieux encore d’ailleurs parce que les honoraires de vacataires sont encore plus misérables que le salaire le plus modeste du titulaire, mais c’est là encore une chose tolérée, tant que cela ne concerne que « les autres »).
Le monde universitaire est très divers, et celui, très particulier, de la France, ne peut prétendre en être l’alpha et l’oméga. C’est parce que je vois aussi ce qu’il est ailleurs qu’en France que ma représentation diffère de la vôtre. Je crois d’ailleurs que beaucoup de personnes dans ce métier s’étonneraient de constater que selon vous, parce qu’ils ne sortent pas de la même formation, et ne travaillent pas sous le même statut et en les mêmes lieux que vous-même, ne sont tout simplement pas professionnellement compétents et capables de travailler dans l’indépendance nécessaire. C’est d’ailleurs là un très vieux point de divergence entre moi et un certain nombre des sommités qui tiennent ici conclave, et je ne m’en étonne même plus du tout.
20 avril 2016 à 23:36
Dan - visseur
@ Hugo : j’ai lu les témoignages de ces braves gens. Qu’est-ce qui les empêche de chercher ailleurs, d’intervenir pour changer le boulot, de rédiger des rapports honnêtes, de demander à soulager des gens qui auraient trop de boulot dans la boite ? impression détestable d’enfants gâtés irresponsables ( en particulier les consultants – mais peut-être ne savent-ils rien faire d’autre ?)
Le management ( les chefs) ne sont pas responsables de tout. les salariés aussi sont – ou peuvent-être – responsables.
21 avril 2016 à 07:55
Gueux
@Dan: « Qu’est-ce qui les empêche de chercher ailleurs, d’intervenir pour changer le boulot. »
Tout à fait.
« …de demander à soulager des gens qui auraient trop de boulot dans la boite »
Certes, mais là c’est plus facile à dire qu’à faire. Il est plus souvent mal que bien vu d’avoir des employés qui prennent des initiatives. On aime bien que les gens restent à leur place. Les mentalités et la structure de la société font que c’en est une effet collatéral, ceci tout autant dans le privé que dans le public.
« Le management ( les chefs) ne sont pas responsables de tout. les salariés aussi sont – ou peuvent-être – responsables. »
Les chefs ne sont pas responsables de tout, mais la culture du chef est bien ancrée dans le fonctionnement des boites. Pour avoir travaillé dans le privé à l’étranger, je peux vous assurer que le rapport à la hiérarchie n’a rien à voir avec ce qui se pratique dans les boites françaises.
21 avril 2016 à 09:43
Damien
@Gueux
« Pour avoir travaillé dans le privé à l’étranger, je peux vous assurer que le rapport à la hiérarchie n’a rien à voir avec ce qui se pratique dans les boites françaises. »
Et pourtant les « bullshit jobs » ne se limitent pas aux boites françaises (c’est dire…).
21 avril 2016 à 12:32
Hugo
Je ne m’attarderai pas sur leurs états d’âme, qui sont un autre sujet. J’ai cité cet article parce qu’il donne des exemples dans des entreprises privées, supposées être le monde idéal de l’optimum économique, de gaspillages de temps et d’argent qui n’ont rien à envier aux turpitudes qui sont reprochées aux fonctionnaires: objectifs mal définis voire contradictoires, mauvaise estimation des moyens, service insuffisant ou inexistant, hypertrophie administrative…
21 avril 2016 à 17:28
Astronaute en transit
Les dysfonctionnements observés dans des entreprises privées ne seront jamais une excuse pour tolérer ceux de la fonction publique, laquelle, doit en principe, en répondre devant la collectivité et doit agir pour l’intérêt général.
L’habitude de dire que « c’est pire ailleurs » ou que « c’est la faute des autres » est un gros travers de la fonction publique française, qui serait certainement plus appréciable si ses agents avaient tous le même sens des responsabilités, et que cela allait de soi.
21 avril 2016 à 20:12
Hugo
J’espérais un peu plus de maturité de votre part.
Je n’ai pas cité ces exemples pour excuser les problèmes de la fonction publique, mais pour montrer que si les même dysfonctionnements surviennent aussi dans le privé, c’est que leurs causes ne se résument pas à l’alpha et l’oméga du statut de fonctionnaire, dont la critique semble former la colonne vertébrale de votre pensée.
22 avril 2016 à 09:21
Astronaute en transit
De la maturité, moi? Voyons, vous me connaissez trop bien.
De même, je connais trop bien les mêmes sempiternelles répliques: que le statut actuel des fonctionnaires français n’aurait apparemment aucune incidence sur leur travail, leur comportement, et surtout leurs idées (défendre la possession de ce statut coûte que coûte, ce qui semble bien démontrer à quel point il est ressenti comme un avantage personnel justifié plus qu’une certification de compétence professionnelle).
C’est bien là le fonds du désagrément, car si je reconnais qu’il y a bien une demande sociétale de services publics, ce qu’on a à la place, en France, c’est un ordre de gens pourvus de prébendes à vie, dont le mantra est « Payez nous, laissez nous faire, et taisez vous ». Après, comme les choses n’évoluent pas, il ne faut pas s’étonner de la défiance qui s’est érigée à leur encontre. Regrettable, mais inévitable dans ces circonstances.
22 avril 2016 à 12:58
Hugo
Je ne suis pas contre la suppression de ce statut pour moi-même. Mais, il faudrait que cela soit compensé par les même avantages que l’on peut trouver dans les universités privées à l’étranger : un salaire bien plus élevé qui n’empêche pourtant pas la liberté académique et une certaine stabilité une fois établi.
22 avril 2016 à 13:30
Helios
Beaucoup d’universitaires étrangers (par exemple des Américains) ne sont pas fonctionnaires stricto sensu, mais ils le sont cependant d’une certaine manière, leur niveau de vie étant assuré par des subventions publiques gigantesques, ou par des lois spéciales permettant l’endettement massif des étudiants sans risque pour les banques.
22 avril 2016 à 13:58
mixlamalice
De facto, Associate Prof dans une université d’Etat aux US, on a un statut de state employee (pas federal).
23 avril 2016 à 08:29
Dan- visseur
@Hugo : il me semble que, dans ces universités privées ( ou d’ailleurs publiques) à l’étranger , dont vous citez l’exemple, il n’en n’est pas une qui ne pratiquent la sélection – soit par l’argent des frais d’inscription, soit par concours ,soit par dossier . Cela permet d’avoir des « boutiques » plus homogènes , où l’énergie est investie dans les finalités universitaires (selon moi, mais je me trompe sans doute : recherche + éducation) et on dans les statuts, leur différences ou ressemblances, les quotas d’heures, les innombrables commissions et jeux de pouvoir, la contestation systématique des pairs dès qu’ils rentrent dans une institution de pilotage …
Je n’ai pas le courage de le faire, mais il y a un sujet de thèse amusant « les 192 heures dans les échanges universitaires « . dans ce seul blog, j’ai découvert ce chiffre magique à n reprises.
23 avril 2016 à 17:54
PR23
@dan, 192 heures équivalent td. C’est le service plafond, pas plancher. Et il est calculé en fonction de l’unité de base, le td: ainsi une heure de cours magistral (cm dans notre langue) équivaut à 1,50 heure td.
Un collègue qui ne ferait que du CM (ce qui n’est plus guère possible) ferait en réalité un service de 128 heures en présence des étudiants.
Dans la réalité quotidienne, très peu font ces 192 h etd, soit qu’ils les dépassent largement, ce qui déclenche le paiement d’heures supplémentaires, soit qu’ils bénéficient de décharges en raison de leurs responsabilités administratives ou politiques.
24 avril 2016 à 10:36
PR23
Et les erreurs à répétition des administrations universitaires américaines : https://fr.news.yahoo.com/usa-universit%C3%A9-trompe-liste-accepte-erreur-5-000-121832765.html
Administrations d’ailleurs principalement privées…