Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (lire ici le billet original).
Avec plus de 36 millions de visiteurs chaque mois, la popularité massive d’Academia.edu est incontestable. Pourtant, y déposer une publication (ou sur Researchgate) est-il éthiquement et politiquement comparable à la diffuser dans une archive ouverte institutionnelle (type HAL ou Orbi), comme bien des chercheurs semblent le penser ?
Mi-octobre 2015 s’est tenue, comme chaque année, l’Open Access Week, événement annuel en faveur de la diffusion en ligne libre et gratuite des résultats de la recherche. C’est l’occasion rêvée de se demander si le mouvement pour l’accès ouvert ne risque pas, avant même d’avoir pris son envol, d’être débordé par Academia.edu et consorts ? La start-up californienne, fondée en 2008, n’a-t-elle pas saisi l’importance d’agir à l’échelle mondiale et de manière centralisée dans un environnement qui passe très rapidement d’un modèle centré sur les contenus à un modèle de plus en plus basé sur les données ?
Academia.edu présente de nombreux traits communs avec des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn. Les utilisateurs ouvrent un profil sous leur vrai nom, avec photo, CV, rattachement institutionnel, biographie et parcours professionnel. Ces informations sont accompagnées des sujets de recherche et d’une liste de publications, ainsi que, de plus en plus souvent, des textes intégraux des articles eux-mêmes que les autres membres du réseau peuvent télécharger. Academia.edu permet également à ses utilisateurs de s’envoyer des messages, de déposer des versions de travail des papiers sur lesquels ils souhaitent avoir un premier retour de leurs pairs, et de recevoir des alertes. De surcroît, des statistiques détaillées sont proposées : nombre de followers, nombre de pages vues, nombre de téléchargements, et ainsi de suite (lire ici).
Même si Academia.edu se décrit comme « un service de mise en réseau » pour universitaires qui « permet à ses utilisateurs de se connecter avec d’autres chercheurs du monde entier travaillant sur les mêmes domaines », elle se positionne de plus en plus comme une plateforme permettant aux universitaires de partager leurs recherches. 26 281 552 personnes avaient ouvert un compte sur academia.edu à la date du 18 octobre 2015, déposé 6 972 536 articles et déclaré 1 730 462 domaines de recherche. Preuve s’il en faut qu’il s’agit bien d’une plateforme de partage de recherche, Elsevier, juste après son acquisition du réseau Mendeley, a envoyé à Academia.edu 2800 demandes de retrait pour non-respect des règles de copyright (Digital Millenium Copyright Act takedown notices) (lire ici).
Cette popularité du réseau social Academia.edu – son fondateur Richard Price va jusqu’à proclamer qu’il s’agit du plus grand réseau de chercheurs au monde et qu’il pèse plus que tous ses concurrents réunis – soulève bien des questions, notamment en ce qui concerne le mouvement pour l’accès ouvert.
En effet, en comparaison de l’inertie (et parfois de la franche résistance) avec laquelle sont reçus depuis la fin des années 1990, les appels à rendre la recherche disponible en accès ouvert, Academia.edu a réussi, en un temps record, à faire que les chercheurs partagent leurs papiers : cela laisse à entendre que pour beaucoup, la priorité n’est pas tant de rendre leur travail disponible gratuitement et de le disséminer le plus largement et le plus rapidement possible, que de construire réseau, carrière et réputation sur un mode individualiste. Ce n’est pas vraiment étonnant, lorsqu’on connaît la précarité du statut des chercheurs dans bien des pays.
Cela signifie-t-il que toute initiative en faveur de l’accès ouvert serait bien avisée, pour réussir, de faire comme academia.edu et les autres réseaux sociaux et d’aider à développer l’identité numérique et le « marketing » personnel des chercheurs ? Certains projets Open Access l’ont déjà fait, bien sûr, y compris Plos dont les journaux fournissent des indicateurs à l’échelle de l’article, des mesures de citation et d’autres indicateurs d’utilisation. Pragmatiquement, un tel projet purement d’Open Access serait-il capable d’investir suffisamment d’argent public pour concevoir et maintenir un réseau social aussi facile d’utilisation qu’Academia.edu, qui déjà levé 17,7 millions de $ d’investissement privé à l’heure où est écrit cet article ?
Bonne raison pour regarder de plus près le modèle économique d’Academia.edu. A l’inverse de certains éditeurs commerciaux, ce modèle ne se base pas sur le fait que les auteurs ou leurs institutions paient des frais pour que leur recherche soit diffusée gratuitement, modèle couramment désigné sous le nom de modèle « auteur-payeur », ou Article Processing Charges (APC, paiement à l’article publié). Sa rentabilité financière repose au contraire sur la capacité des business angels qui veillent aux destinées d’Academia.edu, à exploiter les flux de données générées par les universitaires qui utilisent la plateforme.
Selon les termes mêmes de Richard Price, PDG d’Academia.edu : « Le but est de fournir des données de tendance à des entreprises de recherche et développement pour leur permettre d’améliorer la pertinence de leurs décisions de 10 à 20 %. Le type d’algorithmes que recherchent les compagnies de R&D, sont des « indicateurs de tendance » des papiers les plus en vue, analogue à l’algorithme des « trending topics » de Twitter. Un tel algorithme peut permettre connaitre quels sont les papiers qui ont le plus d’impact dans un domaine donné, dans les dernières 24h, semaine ou mois, ou sur n’importe quelle période et de vendre cette information. Plus de mille milliards de dollars par an sont consacrés à des dépenses de Recherche et développement : plus de 200 milliards de dollars dans la recherche publique et plus de 800 millions dans le secteur privé (compagnies pharmaceutiques et autres grosses compagnies de RD) » (lire ici).
Bien évidemment, la plupart des universitaires qui font partie du réseau social d’academia.edu travaillent dans l’enseignement supérieur ou dans de grands organismes de recherche publics (dont le financement est d’ailleurs en tension depuis des années dans bien des pays).
De la même manière qu’AirBnB et Uber se développent en utilisant – sans contribuer à les financer – des infrastructures et des investissements publics qui ont été faits par les villes voilà une génération (routes, immeubles, éclairage public, etc) (lire ici), Academia.edu a une relation parasitaire au système d’enseignement supérieur public : les chercheurs donnent gratuitement de leur temps pour aider à construire une plateforme privée, à but commercial, en fournissant gracieusement des contenus, des données et de l’attention. Pour répondre à la question initiale, il est donc clair que publier sur academia.edu n’est ni éthiquement, ni politiquement la même chose que de rendre ses recherches disponibles en les diffusant par le biais d’une archive ouverte institutionnelle (comme Hal, Hal-inria, ArXiv, Orbi, etc.)
Le modèle économique d’une plateforme comme academia.edu est met en lumière combien publication et diffusion de l’information scientifique et technique ont changé depuis les débuts du mouvement en faveur de l’Open Access, dans les années 1990 et au début des années 2000. Sans nul doute, l’argument de ce mouvement, selon lequel les résultats des recherches sur fonds publics doivent être mis à disposition en ligne gratuitement, est extrêmement pertinent dans le modèle basé sur les contenus qui a fait la fortune des très rentables géants de l’édition scientifique que sont Reed-Elsevier, Springer, Wiley-Blackwell ou Taylor & Francis/Informa, avec leurs journaux aux coûts astronomiques et leurs livres à prix d’or, leurs stratégies de « Big deals » saignant à blanc les bibliothèques universitaires, et leurs contrats léonins de cession de droits d’auteurs. Pourtant, cet argument n’est guère pertinent dans le monde centré sur les données des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. C’est pourquoi, pour Google, Twitter, Academia.edu et autres empires technologiques à but lucratif, le contenu gratuit est la base même de leur existence. Dans ce monde-là, celui qui contrôle l’accès aux contenus (et de ce fait, peut en tirer un maximum de profit) importe moins que celui qui contrôle les données générées par l’utilisation de ce contenu (et, en les contrôlant, peut en tirer le plus grand profit), utilisation qui est d’autant plus grande que l’accès aux contenus est gratuit.
En conséquent, avant d’aller diffuser tête baissée ses articles sur Research Gate ou Academia.edu les vraies questions à se poser doivent porter sur qui possède et contrôle ces plateformes, ainsi que les boîtes noires des programmes informatiques, des logiciels, des algorithmes qui donnent accès au plus de contenu gratuit possible. Comment sont structurés ces intermédiaires du data management? Quelles données collectent-ils ? De quelles manières peuvent-ils les manipuler ? Qui fait quoi de ces données ainsi que des mesures et des indicateurs chiffrés ? Sont-ils vendus à des publicitaires ou à des compagnies à vocation commerciale ? Partagés avec la NSA ? Et en tant qu’environnement technologiques qui encouragent leurs utilisateurs à faire preuve d’autodiscipline, d’autonomie et d’autogestion, quelle formes de subjectivité et de biais produisent-elles ?
Un monde centré sur les données, est un monde dominé par celui qui concentre le plus de données, les « serveurs-sirènes » chers à Jaron Lamier (lire ici). Ce qui nous amène à la question de la masse critique. Pour faire simple, plus vous pouvez collecter, stocker, traiter, rechercher et manipuler de données, plus vos analyses seront pertinentes. Ce n’est pas parce que Google a les meilleurs algorithmes qu’il domine à 90-95% le marché des moteurs de recherche en Europe, c’est parce qu’il a le plus de données, selon Peter Borvig, son Director of Research. C’est aussi pourquoi de telles compagnies tendent à devenir des monopoles : il est plus difficile pour elles d’atteindre la masse critique nécessaire pour produire des analyses de données monnayables si elles ont des concurrents qui captent une partie significative des données pertinentes.
Aujourd’hui, les infrastructures décentralisées et polymorphes du mouvement de l’accès ouvert (Green, archives institutionnelle ; Gold, modèle auteur-payeur ; platine, type revues.org, financé sur fonds publics), avec écosystème diversifié de journaux, d’archives institutionnelles, de sites webs, de portails sont adaptées pour à la mise en ligne gratuite d’une bonne partie de la recherche, et offrent des modèles d’accès alternatifs aux contenus « fermés » des éditeurs petits et grands, eux-mêmes relativement décentralisés et concurrentiels.
L’importance croissante de pouvoir créer d’énormes sets de données, signifie toutefois qu’une telle infrastructure décentralisée est sur le point d’être progressivement remplacée par ce que Rachel O’Dryer, dans un article récent sur les blockchains (bases de données distribuées) décrit comme une recentralisation des infrastructures. Des quantités de contenus pourront être accessibles gratuitement, mais cet accès se fera désormais par l’intermédiaire de très grosses entités spécialisés et monopolistiques. Résultat des courses : ces compagnies riches et puissantes qui sont capables de capter, analyser et exploiter de très grandes quantités de données vont jouer le rôle de contrôleurs de nos réseaux de médias de et communications : l’inquiétant est que cela inclut nos réseaux de communication scientifiques comme en témoignent les 36 millions de visiteurs qui sont apparemment attirés par la plateforme de partage de recherche Academia.edu chaque mois et la croissance, en France comme ailleurs, du nombre de chercheurs enregistrés.
Et vous, que choisirez-vous de faire ?
Ce billet nous est proposé par Ufolib, qui a fait la traduction et un résumé du texte de Gary Hall. Ce texte original a été d’abord publié sur le carnet de notes en ligne de Gary Hall, Media Gifts. Ces contenus peuvent être distribués, reproduits, transmis, traduits, modifiés, remixés, servir de base à d’autres travaux utilisé et « piratés » sous toutes leurs formes, y compris sans indications d’origine.
91 commentaires
Comments feed for this article
3 novembre 2015 à 19:15
Rachel
Ah ben moi qui m’apprêtais à m’inscrire sur Reseachgate pour mettre en ligne mes centaines de publications et booster mon h-number, voilà que j’hésite …
3 novembre 2015 à 19:22
Rachel
Quelques textes récents connexes au sujet du jour. Un texte de la CPU pour dire que »la science est un bien commun« . Une réaction à l’acide d’un EC sur le texte de la CPU « les présidents d’université, les données de la science, le bien commun et le bal des faux-culs ». Enfin une tribune dans Le Monde « Favorisons la libre diffusion de la culture et des savoirs »
4 novembre 2015 à 10:50
MCF27-51
Wouah, texte important… je suis bien tenté de me désinscrire de Research Gate (si c’est possible).
Cela dit, je vois bien l’argument (pragmatique ou présenté comme tel) qui s’opposerait à cela: « certes, on ne sait pas trop ce qui sera fait sur le contenu des articles mais l’essentiel n’est il pas de faire connaître ses travaux [NDLR: à n’importe quel prix éthique] ? »
Honnêtement Research Gate ne semble rien apporter de particulier comme valeur ajoutée… des nombres de visites, des stats, pour flatter nos petits egos malmenés ? Mouaif… Allez, on se désinscrit massivement (comme ça, les éventuels réticents auront moins peur) :-)
4 novembre 2015 à 11:02
PR23
HAL ne vous suffit pas?
4 novembre 2015 à 11:04
MCF27-51
Pour celles et ceux qui seraient tenté(e)s: dans Reseach Gate, il faut aller tout en haut à droite, puis Settings et tout en bas « Delete your account ». Apparemment toutes les données sont supprimées
https://www.researchgate.net/application.PrivacyPolicy.html
mais faut il leur faire confiance ?
Il y a un petit passage mélodramatique
« Deleting your account means that all of the information you have added in the past 4 years will be lost, including your contributions, stats, and connections. Here’s what you’ll lose: »
suivi de photos, de stats… mouarf, qu’on rigole !
Et puis enfin, ils veulent connaître les raisons. Pas moyen d’en démordre. Heureusement que la case « other » existe.
Ca y est, un petit acte politique de fait. :-)
4 novembre 2015 à 11:05
MCF27-51
@PR23: tout à fait d’accord avec vous. Dont acte.
4 novembre 2015 à 17:00
FUBAR
Bon allez, je vais mon coming out du jour: je n’ai jamais rien mis sur HAL et je suis sur Academia. Je bats ma coulpe et je me flagelle, mais j’ai quand même quelque chose à dire pour ma défense. Si je ne mets rien sur HAL, c’est d’une part que leur site est d’une laideur brouillonne insensée et d’autre part que ça m’a l’air quand même méchamment franco-français. Et c’est pas parce qu’il y a un machin en haut à droite pour changer la langue et sélectionner « En » que ça va changer grand chose. Je suis allée sur Academia par hasard à vrai dire, en cliquant sur le profil d’un type entendu dans un colloque et finalement je m’y suis mise parce que ça me permet d’être informée de ce que publient certaines personnes et de ce qui se publie sur mon sujet du moment. Dans le genre c’est très efficace, ça me permet de garder le contact avec des chercheurs étrangers, de lire des trucs intéressants et accessoirement de faire connaître mon travail. Une sorte de Facebook pour profaillon (et même pour ceux dans mon genre qui n’ont pas Facebook). Pour l’instant j’ai listé mes publications, mais je n’ai mis qu’un ou deux PDF de vieilleries éculées et introuvables. Je me suis aussi mise dans un groupe de chercheurs sur Zenodo.org et c’est pas mal aussi dans le genre. Bref, j’ai bien conscience qu’Academia est fait par des gens peu recommandables dont les intentions sont louches, mais je me dis très franchement que dans mon domaine, je ne risque pas tellement de les intéresser commercialement. Quand on est chercheur en France avec des moyens réduits qui ne nous permettent pas d’aller deux ou trois fois par an dans les grandes conventions internationales où on retrouve les gens qu’on lit, on est assez content de pouvoir les retrouver virtuellement sans être obligé de rechercher frénétiquement la carte de visite échangée et aussitôt rangée Dieu sait où.
Après, le gadget qui consiste à savoir qu’un gars en Papouasie a regardé votre dernier article (au bout de 10 drapeaux américains on gagne une image, je crois) c’est sans intérêt, sauf quand on met un CFP ou un programme de colloque et qu’on voit si ça intéresse les gens. Faire la même chose sur Fabula.org par exemple, ne vous dit pas si votre appel à contribution a été vu par 12 personnes ou par 100.
Bref, pour HAL je ne demande qu’à être convaincue, mais autant sur le principe je trouve ça très bien sur la concrétisation je trouve ça assez raté. Oui je sais c’est mal.
4 novembre 2015 à 20:18
Rachel
Researchgate ou Academia sont des réseaux sociaux, si j’ai bien compris. Quoi de plus naturel que de s’échanger des travaux de recherche quand on est chercheur. Est-ce que HAL est un réseau social ? Peut-on comparer les deux ?
De plus, je pense que les archives institutionnelles (celles d’un pays ? d’une université ?) vont avoir des difficultés à concurrencer ce genre de plateforme multiculturelle et mondialisée.
Ah tiens, je vois que HAL fait de la « altmetric » aussi.
4 novembre 2015 à 20:38
Sébastien
Pour rebondir sur le commentaire de Fubar, j’utilise ResearchGate tout en mettant mes publis sur HAL (obligation dans mon labo).
ResearchGate a ceci de génial que, lorsque vous avez besoin d’un article qui n’est pas sur une des bases de données que votre Université paye (ce qui arrive quand même assez souvent), il suffit de demander à l’un des auteurs, le plus souvent lui aussi sur ResearchGate, et il vous l’envoie en PM. HAL, trop franco-français, ne fournira jamais ce service. Et, comme les autres, je me fous bien de mon RG score et autres indices inutiles… Le fait est que c’est un réseau mondial où on trouve de plus en plus de monde, des gens prêts à vous envoyer leurs publis gratuitement, voire à répondre à vos questions de chercheurs.
4 novembre 2015 à 20:49
FUBAR
@Sébastien: je pense tout comme vous! Si un jour mon labo me dit: mets tes publis dans HAL, je les mettrai, mais en attendant… Effectivement j’ai déjà envoyé un article en PDF à un gars qui me l’avait demandé (récent, donc je l’avais pas mis sur academia), et l’inverse m’est arrivé aussi. C’est un peu #hazPDF mais pas sur twitter.
4 novembre 2015 à 21:41
Rachel
@Sébastien, pour avoir les PDF, on peut aussi envoyer un email à l’auteur, ça marche très bien aussi.
4 novembre 2015 à 21:48
Sébastien
@Rachel, c’est probablement vrai, mais quand vous faites la démarche d’être sur ces réseaux, vous envoyez les pdf quand on vous les demande. Par mail, je n’envoie rien, ou presque… et je reçois très peu de réponses à mes demandes.
4 novembre 2015 à 21:52
MCF27-51
Je ne comprends pas l’argument du hal franco-français: l’essentiel n’est il pas qu’il existe un « lieu » où déposer des pdfs ? Ensuite Google ou Scholar fait le boulot… à moins que vous vouliez vous passer de moteurs de recherche ?
Et puis, rien n’empêche que hal évolue vers un truc plus trendy avec des likes, des #, des avatars, les préférences sexu euh ou encore un tchat…
4 novembre 2015 à 22:25
Sylvain
@Sébastien @FUBAR Pourquoi n’envoyer le PDF que quand on vous en fait la demande, et encore seulement si c’est sur academia/researchgate mais pas par email ? J’aimerais comprendre.
Que vous n’aimez guère HAL, je peux comprendre à la rigueur (même si la dernière version du site s’est beaucoup améliorée), mais d’une part bien que franchouillard le site est très bien indexé par les moteurs de recherche, ce qui est tout ce qui compte au final, et d’autre part il y a d’autres sites d’auto-archivage (arXiv bien sûr, mais dans d’autres domaines voir par exemple http://oad.simmons.edu/oadwiki/Disciplinary_repositories). Ou juste mettre le PDF sur votre page personnelle ça marche aussi, et là c’est vraiment zéro effort. Aucun éditeur décent n’interdit de mettre ses propres articles sur sa page personnelle ou sur un site d’auto-archivage (et la plupart des éditeurs même indécents le permettent) ; voir http://www.sherpa.ac.uk/romeo/ si vous avez un doute (d’ailleurs, le statut des articles sur academia/researchgate me semble bien moins clair vis-à-vis des droits d’auteur et des transferts de droits signés avec les éditeurs).
A contrario, les petits malins derrière academia/researchgate se sont bien assurés que le seul moyen de lire les PDF en ligne sur leur site est de s’inscrire (ça marche d’ailleurs, je me suis inscrit pour récupérer quelques raretés, mais encore une fois j’aimerais comprendre pourquoi ces PDF n’étaient pas a minima sur les pages de leurs auteurs ; j’apprécie assez peu d’être pris en otage par ces sites…)
4 novembre 2015 à 22:53
Marianne
Je suis tombée la dessus en trainant sur des sites de maths
https://www.techdirt.com/articles/20140207/06354226128/if-harry-potter-was-academic-work.shtml
C’est marrant!
4 novembre 2015 à 22:59
Marianne
« @Sébastien: je pense tout comme vous! Si un jour mon labo me dit: mets tes publis dans HAL, je les mettrai, »
Ben nous on nous le dit et on nous le répète surtout avant l’évaluation du labo…Du coup on le fait sinon on nous engueule
Sur ResearchGate moi j’y suis. C’est pratique pour se tenir au courant de ce qu’on fait et de ce que font les copains
Un exemple si je soumets un nouveau papier je vais pas l’envoyer à quinze personnes que ca va souler et de le lire et de devoir me répondre hypocritement « il est chouette ton nouveau papier ».
Je le mets sur ResearchGate et hopefully, mes followers vont se dire « tiens qu’est qu’elle a fait encore comme connerie », vont lire l’abstract et pas se casser la tête si ca les intéresse pas…Et si miraculeusement quelqu’un est intéressé et lit mon papier ben c’est Byzance….
Si j’ai pas le moral je peux voir en plus que huit chinois ont téléchargé mes papiers cette semaine…et je me sens moins seule…
Bon après je me souviens qu’il y en a un milliard de chinois et je déprime..bouuuuh!
4 novembre 2015 à 23:00
Marianne
Et par ailleurs quand on soumet un papier dans une revue de maths, la revue elle même nous dit de mettre sur HAL/Arxiv et nous demande l’identifiant…Du coup on y pense!
Presque s’ils nous engueulent pas aussi…
4 novembre 2015 à 23:04
Marianne
Toujours sur le site https://www.techdirt.com/articles/20140207/06354226128/if-harry-potter-was-academic-work.shtml
« Dear Dr. Rowling
Re: Harry Potter and the Half-Blood Prince.
We agree that eighteen months is too long for a manuscript to spend in review. On making inquiries, we find that we are unfortunately no longer able to contact the editor who was handling your submission.
We have appointed a new handling editor, who will send your submission to two new reviewers. We will contact you as soon as the new editor has made a decision. »
Celui la il est marrant…Ca m’est arrivé deux fois à moi d’avoir un éditeur qui perdait mes papiers….
4 novembre 2015 à 23:04
Marianne
« @Sébastien, pour avoir les PDF, on peut aussi envoyer un email à l’auteur, ça marche très bien aussi. »
Nous on fait plus simple. On va sur la page du gars et on se sert….
4 novembre 2015 à 23:05
UfoX
Le cnrs decrit bien la difference ici : http://www.cnrs.fr/inshs/recherche/ist/HAL-SHS/reseaux-sociaux.htm
Pérennité des données dans une archive institutionnelle (type Hal) mais il existe aussi des systèmes dans les établissements (l’université de Strasbourg y travaille, le CNAM l’a fait, l’ifremer aussi) qui garantit que les articles ne seront pas revendus à l’avenir et vitalité des échanges à l’échelle mondiale sur les réseaux de recherche.
Ce n’est pas forcément l’un ou l’autre. Ce n’est juste pas la même chose.
5 novembre 2015 à 08:53
PR23
On a mis en place « Okina » chez nous, http://www.okina.univ-angers.fr, qui permet d’aller très vite pour les infos locales et les collectes biblio en urgence. Il est connecté à HAL, car après être allé dans plusieurs univ, ça nous apparaît le système le plus efficace, à cause des moteurs de recherche (et c’est l’essentiel).
Alors, oui, il y a des résistances à Okina et HAL (bien que HAL soit obligatoire pour les UMR CNRS) qui proviennent des littéraires presque exclusivement. Ils préfèrent effectivement la dimension réseau social proposée par les sites évoqués. Et il y a ceux qui font les deux, Hal et Research Gate…
Et puis, il y a les médecins qui ont leur système à eux, sur lesquels je ne suis pas bien informé. Même pas du tout.
5 novembre 2015 à 08:55
PR23
Erreur d’adresse, c’est http://okina.univ-angers.fr/ et ça a été ouvert l’an dernier.
5 novembre 2015 à 13:51
Sébastien
@Sylvain, pour préciser ma façon de faire, et comme la notoriété repose sur la maximisation du nombre d’outils de communication, je suis présent à la fois sur HAL, ResearchGate, Academia, plus une page personnelle. Et je suis lu via tous ces supports. Si je quitte l’un ou l’autre de ces supports, je perds des lecteurs, car un lecteur cherche rarement un article avec un titre précis, mais tombe par hasard sur un de mes papiers via une interface.
C’est donc pour être lu au maximum que je procède de cette manière. On peut y voir de l’individualisme forcené inconscient des problématiques de l’open access. Ou juste le fait que c’est notre vocation de chercheurs de tenter d’avoir un impact le plus large possible, y compris en dehors de la communauté académique.
5 novembre 2015 à 15:41
Jojo
Moi, je n’utilise pas HAL, parce qu’on m’a demandé de le faire uniquement pour faciliter la production des listes requises par les rapports d’évaluation. Arxiv et ma page perso me suffisent largement.
5 novembre 2015 à 16:48
FUBAR
@Sylvain: mais si on me demande par mail, j’envoie tout pareil, c’est juste qu’on me demande JAMAIS par mail alors que ça arrive sur Academia.
5 novembre 2015 à 19:06
Rachel
Est-ce que j’ai le droit de mettre mes publications sur ma page personnelle (je veux dire formaté par Elsevier, par exemple) ?
@UfoX, La page citée est intéressante http://www.cnrs.fr/inshs/recherche/ist/HAL-SHS/reseaux-sociaux.htm. Je pense que je comprends bien la différence entre un site d’archivage et un réseau social qui fait aussi de l’archivage. Mais je ne vois pas bien en quoi « le dépôt dans une archive ouverte, comme HAL, est donc plus sécurisé et contrôlé » (ce qui est écrit sur le lien en question). En ce qui concerne Research Gate ou Academia, je pense qu’elles se font de l’argent sur la publicité ( ?) mais est-ce que vraiment elles en font avec les données des chercheurs ? (est-ce que vraiment on peut craindre qu’elles revendent les travaux que les utilisateurs ont déposé ?). Qu’est-ce qui empêche des intérêts privés, intéressés par des données de la recherche publique, d’aller piller ces données dans HAL ? Le principe de la donnée publique, c’est un accès à tous, non ?
5 novembre 2015 à 19:43
Marianne
@rachel
Ben moi je le fais…mais nous en maths on se casse pascla tete
Les 61 qui ont des IEEE ils font pareil sauf qu’ils compilent pas avec le template ieee
5 novembre 2015 à 20:36
Rachel
@Marianne, oui mais si je veux le mettre formaté par Elsevier, je peux ?
6 novembre 2015 à 03:09
marianne
Moi je mets les versions journaux mais je suis oeut etre delinquante…
Les 61 le font pas….pour avoir le droit de mettre le format ieee il faut payer ieee
6 novembre 2015 à 12:07
MCF27-51
Il y a peut-être aussi une histoire où vous pouvez utiliser le template mais sans mentionner le nom du journal. Je l’ai vu plein de fois pour Elsevier. Je me demande si ça ne marche pas aussi pour IEEE.
A noter que dans votre deuxième lien Rachel (sur le bal des faux cul), il y a le passage suivant intéressant mais incomplet
« Un auteur […], pour des travaux financés majoritairement ou totalement sur fonds publics, peut, quel que soit son éditeur, déposer au moins ce que l’on appelle la « version auteur » de son article dans n’importe quelle archive ouverte publique ou institutionnelle sans encourir aucun, je dis bien aucun, risque d’une quelconque poursuite juridique. Sauf si leur éditeur leur a fait signer un contrat qui leur interdirait de le faire. Lequel contrat serait d’ailleurs illégal mais passons. »
La dernière phrase mérite la plus grande attention il me semble.
6 novembre 2015 à 13:39
CR1
Le modèle économique de Academia.edu est vraiment intéressant : c’est une idée nouvelle pour générer de l’argent par un biais indirect tout en fournissant un service. On pourrait presque écrire que tout le monde y gagne…
… mais bien sûr, ce n’est pas explicite quand on s’inscrit et je n’ai pas envie de servir de générateur de tendance pour une entreprise privée.
Deux remarques supplémentaires : il y a des groupes de chercheurs sur Facebook et sur Google+ car il y a un besoin. Je trouve que cela remplace progressivement les mailing lists (sans rien apporter de mieux…). À noter que les mailing lists publiques (beaucoup des mailing lists académiques) sont indexées depuis longtemps par Google & co (et donc inclus dans leurs pubs, les adresses utiles aux spammers, etc.).
(pour revenir à HAL: on doit aussi tout déposer sur HAL et c’est très désagréable car c’est un site incroyablement lent. Il est beaucoup plus agréable et beaucoup beaucoup plus visible internationalement de tout déposer sur arxiv — par exemple je suis parfois contacté par des journalistes ou des chercheurs suite à un dépôt sur arxiv, jamais sur HAL).
7 novembre 2015 à 12:08
henri IV
Chez nous, après des années de stages organisés sur une demi ou une journée à propos de l’usage de HAL, il a fallu embaucher une personne pendant 6 mois (à mi temps) pour entre autres « former » les collègues à rentrer leurs ref biblio sur HAL. Ce machin est une usine à gaz totale. Il suffit que chaque auteur d’une publi à plusieurs rentre sa ref ds son coin, et vous avez autant de fois la même ref que le nombre de co-auteurs. Conclusion: doublons, triplons, quadruplons…etc. J’ai mis des jours à clarifier la biblio de l’équipe du labo dont je suis responsable, avec l’air dubitatif de mes collègues qui ne jurent que par HAL, alors qu’il ne connaissent même pas Stanley Kubrick.
7 novembre 2015 à 16:18
Gueux
@Henri IV. Vous plaisantez ? A priori, vos collègues ne sont pas plus limités que les autres, donc la seule explication rationnelle c’est qu’ils bâclent au maximum le travail demander pour s’assurer qu’on ne leur demandera plus rien. C’est une pratique courante dans la fonction publique, ne vous laissez pas enfumer.
7 novembre 2015 à 16:36
henri IV
bof, en partie. Les connaissant pour la plupart, c’est surtout l’illettrisme informatique qui domine… Par ex, l’an dernier un collègue historien (jeune quiqua) s’extasiait de sa découverte du power point, datant de qqs jours en arrière, auprès d’un de nos ingénieurs. Il aurait fallu filmer la tête de ce dernier, il a cru à une blague… Et bien non. Je pourrai multiplier…
Tiens une autre d’il y a deux ou trois ans. Un collègue, ayant d’importantes responsabilités locales et nationales, utilisait son mac en réunion, le son au plus fort, donnant à chaque mauvaise manip un COIN de canard outragé. Au bout de qqs minutes un autre collègue lui demande de couper le son, le premier répond que ça ne marche pas, tout le monde lui explique, fais glisser le curseur du volume! Je lui chuchote: »les touches F, f10 je crois ». Il répond que ça ne marche pas, qu’il n’y a pas de touches F… Nous avons passé une partie de l’aprem avec un vol de canards pas contents. certains étaient abasourdis, moi je savais déjà qu’il n’y comprenait que couic ds ce domaine,ou coin… Alors HAL…
7 novembre 2015 à 16:55
Marianne
Nous aussi on nous a propose des formations sur HAL
Apres nous on s’est pas fait avoir et tout le monde s’est demerde au moment de l’AERES pour rentrer ses publis….c’est pas la mort mais c’est chiant…par contre la collegue derriere qui a verifie la biblio du labo et que personne faisait de ***** , elle elle s’est fait suer
7 novembre 2015 à 16:58
Marianne
Et nous le power point personne ne mange de ce pain la mossieu…on a beamer ou la craie pour les gars de maths pures dont certains estiment qu’un expose raisonnable ne se fait a la craie
Power point, moi j’ai vu ca que chez certains 27
7 novembre 2015 à 18:59
Gueux
@Henri IV: On parle bien d’EC, pas de débiles, et de volume d’ordinateur, pas d’informatique théorique ? Si oui, j’imagine que ce sont ces mêmes EC qui pestent contre leurs étudiants infoutus d’apprendre quoi que ce soit par eux même. Leur problème ce n’est probablement pas l’illettrisme informatique, mais plutôt un manque de savoir vivre élémentaire et de respect d’autrui. Tant qu’ils trouveront de « bonnes ames » pour les materner et s’apitoyer sur leur sort, tout comme les étudiants, pourquoi agiraient ils autrement ?
7 novembre 2015 à 19:06
Rachel
Rentrer ses publis ne semble pas être des plus compliqué (encore que certains ne le font pas), surtout quand on n’a qu’à faire un copié-collé du DOI et que le formulaire se remplit tout seul (je ne parle pas là d’archivage dans des archives ouvertes, mais seulement de listing de travaux). Le seul moment où on y parvient à peu près, c’est à l’occasion d’une visite de l’AERES (ou maintenant HCERES). Le pire c’est rentrer la liste des communications dans les conférences, là c’est vraiment l’enfer. Est-ce que quelqu’un sait si dans la nouvelle mouture HCERES on doit encore fournir cette liste ? (en distinguant les posters, les comm orales, les nationales, internationales, invitées ou non, avec actes ou sans actes, etc …).
7 novembre 2015 à 19:13
Rachel
Donc si je comprends bien, je ne peux pas mettre l’article tel qu’il est formaté par Elsevier. Je dois donc le mettre l’article. Je voudrais savoir si dans HAL quelqu’un vérifie si l’article déposé a bien été peer-reviewé ? En d’autres termes, peut-on déposer dans HAL des travaux qui auraient été refusés par des éditeurs ? Il semble qu’on peut le faire sur arxiv …
7 novembre 2015 à 19:54
UfoX
@Rachel En principe, vous pouvez mettre vos versions auteur : les règles changent selon les titres où on été acceptés et diffusés votre publication originale : pour vérifier, le site Sherpa/Roméo http://www.sherpa.ac.uk/romeo/ ) permet de connaître les durées d’embargo, les versions diffusés.
Le principal intérêt d’utiliser une archive ouverte institutionnelle c’est de couvrir le chercheur puisqu’il répond à la demande de son institution pour diffuser en Open Access ses travaux. Le top du top reste de ce point de vue les organismes comme l’INRIA, l’université de Liège ou celle d’Angers, le NI aux États Unis, qui obligent les auteurs à déposer leurs travaux dans un répertoire institutionnel.
Prendre le meilleur des deux mondes est possible : l’archive institutionnelle pour là conservation et la protection juridique, les serveurs sirènes pour la diffusion du lien et des données.
7 novembre 2015 à 20:00
FUBAR
@Gueux: concernant la nullité du profaillon de base en informatique du quotidien, je peux témoigner. Certes je parle de SHS, mais tout de même. Nous sommes censés utiliser bases de données et outils de bibliographie, traitement de texte et autres. Outre que très peu maîtrisent Power Point et qu’une minorité seulement sait se servir un minimum des fonctions de calculs d’excel (ça sert quand on corrige des copies de concours, par exemple), je me suis trouvée un jour avec une meuf de mon âge (donc pas encore totalement rongée par les vers, certes la fille n’a pas grandi avec un ordinateur, mais on peu supposer qu’elle est plus à l’aise que ma belle-mère: que nenni! Elle ne savait pas agrandir une fenêtre (!!!), elle ne savait pas sauvegarder un document au format PDF (re-!!!!), elle n’avait jamais téléchargé un article en PDF sur une base de donnée (!!!). Bon la fille en question fait peu de recherche (donne des leçons à la terre entière), mais tout de même. Fin 2015. Délirant. Alors mettre des articles dans Hal ou ailleurs, je pense que c’est trop ambitieux pour certains. Cela dit, la nullité informatique de certains étudiants est pour moi une source constante de questionnement philosophique et eux sont nés avec un ordi greffé dans la main.
7 novembre 2015 à 20:09
UfoX
@Rachel Concernant la « qualité scientifique » pas de contrôle a posteriori et la réalite des publications.
Sur internet, une vérification est vite faite et je ne vous dit pas la honte si vous dites que votre immortel article sur « l’analyse du génome des patelles de bronze ouessantines » à été publié dans Nature et que ce n’est pas le cas. Le faux rattachement est une fraude beaucoup plus facile à détecter que celle des données brutes ou le plagiat et il y a peu de chance que des gens prennent le risque, sous leur nom, et avec leur rattachement institutionnel, de faire n’importe quoi.
Reste entière dans toute cette histoire, les questions du peer reviewing, de la fraude, etc. Etc. Open Access et réseaux sociaux de chercheurs sont des affaires de diffusion, pas de contrôle qualité, qui peut être l’objet d’autres débats passionnants… sans parler de mon préféré qui est celui de l’économie de l’attention, de qui a le temps de lire assimiler, discuter, réfléchir sur le tombereau de publications (des millions chaque annee) suscitées par la pression du « publish or perish. »
7 novembre 2015 à 20:14
UfoX
@FUBAR quand on ne veut pas faire quelque chose, rien n’est plus efficace que d’organiser son incompétence. Mon père, passé maître en cet art, faisait régulièrement une lessive de laine à 90 degrés pour ne jamais se voir confier cette tâche domestique.
Ne pas savoir faire et ne pas avoir le temps sont deux alibis pratiques pour ne pas avouer que l’on a d’autres priorités !
7 novembre 2015 à 20:46
Rachel
@UfoX, à vrai dire je n’avais pas en tête les problèmes d’usurpation de travaux (de suicide académique), mais les problèmes de diffusion de documents qui n’auraient pas été validés par les pairs,validation qui est l’usage (un principe !) dans notre monde académique. Si ces bases d’archivage acceptent tout sans contrôle, alors il y a un risque de retrouver des travaux douteux, de qualité médiocre ou refusés par des éditeurs. C’est peut-être une faiblesse du système.
Je me demandais aussi pourquoi une seule université avait mis en place une obligation d’archivage. Pourquoi le faire à une échelle locale, alors qu’il aurait été certainement plus constructif ( ?) de le faire nationalement sur l’ensemble des universités (et faire ainsi concurrence à HAL, qui est une émanation du CNRS) ? D’ailleurs, pourquoi ce choix de faire cet archivage local alors que HAL existe ? Chez moi (université), on est encouragé à déposer sur HAL (ce que je ne fais pas, j’avoue être mauvais élève …).
7 novembre 2015 à 21:19
henri IV
@Ufox, je connais la tactique, je l’appliquais assez souvent durant mon service national!
Comme Fubar, je suis en SHS, et je maintiens, la plupart de mes collègues (sauf en science de l’éduc, géo (c’est mon dép.), et SLIC) ne connaissent pas gd chose en informatique bureautique de base, comme pas mal d’étudiants d’ailleurs (on s’y attend pas forcément en effet). Donc hélas, ils sont simplement à la ramasse, et nous considèrent comme des bêtes curieuses, (pour ne pas dire des collabos de bill G) nous qui utilisons CAO, DAO, SIG, SMA, R et j’en passe. Vous verriez les têtes qd nous parlons d’envoyer un doodle! Et les bobines qd on nous a présenté la plate forme moodle l’an dernier, que nous en géo nous utilisons depuis 3 ans. Bon, la course à l’échalote de la nouvelle technologie me fatigue un peu, mais j’ai des collègues qui sont tête baissée là dedans… Je regrette parfois la craie du coup.
Pour vous dire d’ou on vient dans mon UFR, je nous revois expliquer ce qu’était la visio conférence à un collègue (bon qui serait les 70) il y qqs années, qui ne croyait pas cela possible. Et surtout, il y a un peu plus de 10 ans, je soulève le pb en commission de la pédagogie de la triche des étudiants grâce à leur tel portable, qui leur permet d’échanger des sms avec l’extérieur pendant les exams. Je fais un four complet car personne à part moi présent ce jour là ne savait ce qu’était un SMS. J’ai cru à une faille spacio temporelle… ça c’est arrangé depuis qd même de ce coté là, mais sur HAL and co, on patine sévère (sans rentrer dans le débat à quoi ça sert HAL, pour moi à pas grand chose).
7 novembre 2015 à 21:38
PR23
Jusqu’en 2012, aucun de nos présidents successifs ne savait se servir d’un pc. Il y en avait un sur le bureau présidentiel, mais c’était toujours le même, acheté par un secrétaire général novateur vers 1995 et qui était devenu un objet décoratif.
7 novembre 2015 à 21:56
Gueux
@FUBAR, Henri, PR23: Qu’un président, un chercheur ou un étudiant ne sache pas se servir d’un PC est une chose. Qu’il prétende ne pas pouvoir apprendre pour ne pas faire le boulot en est une autre… inacceptable.
8 novembre 2015 à 07:01
marianne
Ben surtout qu’il.s’agit quand meme d’une utilisation tres minimale…je comprend mieux pourquoi je vois defiler des formations word/excel/power point a ma fac….
Je pensais qu’on se foutait de notre gueule mais non c’est utile en fait……
8 novembre 2015 à 09:43
FUBAR
@UfoX: mon père était pareil, mais là je parle d’une nana de mon âge. ne pas savoir agrandir une fenêtre ça ne protège pas des tâches administrative, d’ailleurs elle adore ça. Pour moi c’est de la coquetterie débile. Une pose un peu snob. Mais je me réserve le droit de finir par conclure que c’est de la connerie pure.
8 novembre 2015 à 09:51
PR23
Marianne : nous offrons aussi ces formations. Il y a quelques années, était régulièrement proposé le module « Utiliser un rétroprojecteur ». Bon, aujourd’hui…
Jusqu’il y a quelques années, le doyen et son responsable administratif faisaient à la main les emplois du temps sur un grand tableau avec des couleurs selon les diplômes. Ensuite une secrétaire était mobilisée pour les saisir sur pc.
Bon, c’est fini aussi mais depuis moins de cinq ans.
8 novembre 2015 à 11:10
marianne
Ben moi ma grand mere de 95 ans galere avec son mac….mais elle s’y met!
Comme quou…et c’est une litteraire a la base…
8 novembre 2015 à 13:16
UfoX
@Rachel C’est toute la question posée par Gary Hall dans son article. Le mouvement pour l’accès ouvert (Open Access) est né dans les années 1990, lorsqu’internet a permis, pour la première fois, d’imaginer un moyen de diffuser la recherche alternatif aux revues.
Dans le même temps le prix des revues a explosé, puisque dans la fascination de pouvoir avoir à un clic toute la recherche du monde, les universités et les bibliothèques du monde entier ont accompagné financièrement une inflation allant jusqu’à 800 % en 15 ans.
Aujourd’hui, nous sommes à un point de convergence :
– où le lobbying pour l’accès ouvert aboutit à des positions politiques de principe en faveur de l’accès ouvert (horizon 2020 côté Europe, législations nationales en faveur de l’accès ouvert)
– sans pour autant entraîner l’adhésion des chercheurs eux mêmes, qui trouvent davantage leur compte (et ne voient pas la différence) sur les réseaux sociaux de chercheurs comme Research Gate ou Academia.edu,
– alors que les revues gardent un quasi monopole de l’évaluation de la qualité des articles en organisant le peer-reviewing et
– où les instances de tutelle, et les comités de recrutement et commissions de qualification ont besoin de signes extérieurs univoques de qualité, faute de temps pour lire de manière critique les 10nes d’articles accompagnant chaque dossier.
Agir de manière locale, à l’échelle de l’université elle-même, est un modèle qui s’est révélé vertueux à l’université de Liège en Belgique, le projet Orbi (http://orbi.ulg.ac.be/?locale=fr) ayant permis à l’université de mieux connaître et valoriser la recherche faite en son sein, de faire naître des dynamiques de coopération locale et d’organiser des projets de valorisation parallèle (vulgarisation, communication grand public, réseau d’experts). En s’appuant sur cet exemple, Science Po, l’université de Strasbourg, l’Ifremer, l’INRA, l’université d’Angers ont choisi de mettre en place des archives locales, institutionnelles, qui fassent sens à une échelle « humaine » dans un univers où les big datas et les serveurs sirènes imposent d’autres logiques.
Bien ou mal, utile ou non, il est difficile d’en juger aujourd’hui et l’article de Gary Hall pose bien les dilemmes en jeu. Bien des questions et des commentaires sur ce billet montrent qu’en tout cas, en France, l’échelon national adossé à un EPST comme le CNRS, où se situe le projet HAL, n’a pas réussi à faire sens dans l’esprit d’une partie de la communauté scientifique.
8 novembre 2015 à 15:01
Rachel
@UfoX, je peux comprendre que l’arrivée d’internet a été l’occasion d’imaginer un moyen de diffusion de la recherche alternatif aux revues. Mais il faut convenir que cela s’oppose au principe de base de la publication scientifique qui veut que chaque publication soit évalué par les pairs, gage de qualité de la recherche (même si bien évidemment, il peut y avoir des couacs). Si on imagine un système de publication de la recherche sans passer par les revues (officines privées ou sociétés savantes, peu importe ici), qui va alors s’occuper de la question de la qualité de la recherche (le label) ?
Ce que veulent les chercheurs, c’est publier leurs travaux, faire en sorte qu’ils soient lus et cités. S’ils peuvent savoir qui s’intéresse à leurs travaux, s’ils peuvent échanger des idées et collaborations, c’est encore mieux. HAL permet un dépôt passif national alors que Researchgate ou Academia permet un dépôt mondialisé avec un potentiel d’interactivité. Faut-il s’étonner du choix des chercheurs ?
8 novembre 2015 à 15:41
UfoX
@Rachel C’est en tout cas le choix de 36 millions d’acteurs. Ce qui n’en fait pas forcément un choix raisonné de politique publique.
Le système voit en effet cohabiter plus de 4 systèmes + concurrents que comolementaires financés sur fonds publics :
– les abonnements des BU
– l’entretien des plate-forme publiques à différents échelons territoriaux
– les APC (paiement publication article par le laboratoire, type PLOS)
– les serveurs sirènes auxquels les chercheurs donnent « gratuitement » du temps et des données.
A l’évidence, c’est une phase de transition coûteuse en période de modération budgétaire et de crise de la dépense publique.
Un choix politique délibéré est-il possible ? Les politiques publiques peuvent elles réellement influer sur la somme des choix des acteurs ? A quelle échelle dans un contexte de recherche mondialisée changé en profondeur par une disruption technologique majeure ?
Et la question que vous poser reste entière : qui s’occupe de la qualité de la recherche ? Le modèle de la publication né en 1665 est-il adapté aux nouveaux usages et aux possibilités ouvertes par la collecte massive des données de la recherche ?
Un avis venu du ciel peut être ?
8 novembre 2015 à 16:42
Rachel
Quand on parle de politique publique, c’est souvent à une échelle nationale alors que les problématiques de recherche sont maintenant fortement internationalisées et les sujets de recherche traités correspondent rarement des enjeux nationaux. Je me questionne un peu sur cette politique publique d’archivage national pour des travaux qui ne sont en aucun cas des enjeux pour la nation pour leur grande majorité. Il sera surement intéressant de voir comment évolue l’initiative européenne sur le sujet (et de voir si le CNRS maintient HAL en l’état).
Pour votre listing des 4 systèmes, je ne pense pas que les « serveurs sirènes » soient financés par des fonds publics (à ma connaissance). Par ailleurs, l’entretien de plusieurs plateformes publiques à différentes échelons nationaux pourrait être considéré comme des dépenses inutiles d’argent public (pourquoi plusieurs plateformes publiques ?).
Qui s’occupe de la qualité de la recherche ? A mon sens, ce sont les chercheurs eux-mêmes puisque c’est eux qui font le peer-reviewing. Les comités éditoriaux des revues sont composés de chercheurs, y compris pour les officines privées. Mais dans le débat, je pense qu’on peut distinguer le processus de publication et celui de l’archivage. Ma question était surtout de savoir si les plateformes institutionnelles vérifiaient que les travaux déposés avaient été peer-reviewés. Imaginons qu’on se passe des revues et du peer-reviewing. Je vois les conséquences (1) une baisse importante de la qualité des publications, car les revues mettent quand même un certain niveau d’exigence. Par exemple, quand je soumets un article à une revue, je passe quand même pas mal de temps à soigner le manuscrit. Le ferai-je autant si je savais qu’il n’y aurait pas d’étape d’évaluation ? (2) une augmentation très importante d’articles, alors qu’on se plaint déjà qu’il y a en a trop à lire.
J’ai une question pour les gens qui font leur dépôt en doublon HAL + researchgate ou Academia. Pourraient-ils nous dire quel est le taux de consultation de leurs travaux sur chacune de ces deux plateformes ?
8 novembre 2015 à 17:36
FUBAR
@Rachel: si un nombre potentiellement illimité de gens peuvent lire votre article mis en ligne sans peer-reviewing et que cet article c’est de la daube en barre, il me semble que le risque de passer définitivement pour un Charlot n’est guère dans votre intérêt. Mais peut-être que je m’illusionne et qu’il n’y a finalement pas grand risque personnel à laisser circuler de la daube avec sa signature, surtout si on est content de soi…La publication de la mauvaise recherche ça ralentirait sérieusement la recherche (des autres), mais le connard content de lui s’en tape. Non?
8 novembre 2015 à 17:45
henri IV
J’avais encore plein d’anecdotes rigolotes sur l’illettrisme informatique de mes collègues mais vu que c’est redevenu sérieux, je peux répondre sans hésiter à la question de Rachel. Je suis à la fois sur reseachgate et sur HAL. taux de consultation sur HAL, très faible, une ou deux consultations par mois, taux de consultation sur researchgate, en moyenne au moins une tous les deux jours, sans rire. Bon, je préférais vous raconter des histoires qui remontent au minitel, tant pis.
8 novembre 2015 à 17:50
Rachel
@Henri IV, allez-y, on aime bien rigoler aussi et on sait suivre une double conversation.
8 novembre 2015 à 18:19
FUBAR
je confirme: on veut les belles histoires de l’onc’ Henri! Surtout un dimanche soir, mon pauvre ami. Surtout un dimanche soir!
8 novembre 2015 à 18:34
UfoX
@Henri IV des histoires ! Des histoires !
8 novembre 2015 à 18:38
FBLR
Cette conversation me fait penser à l’excellent ouvrage d’Alexandre Moatti « Au pays de Numérix ».Celui-ci décrit, notamment, les projets de bibliothèques numériques européennes par le menu et permet de comprendre un paquet des problèmes que les « hauts décideurs » français peuvent générer en ce qui concerne le numérique:
http://www.puf.com/Autres_Collections:Au_pays_de_Num%C3%A9rix
Et l’idée de vouloir contrer un gros acteur avec de la visibilité plutôt que de contracter avec lui fait partie des erreurs fréquentes en France…
8 novembre 2015 à 18:49
FUBAR
@Henri IV @Rachel: j’ai mis un PDF sur Academia il y a deux jours: 8 vues.
8 novembre 2015 à 18:51
UfoX
@Rachel [qui pose des questions sacrément sérieuses tout de même]
Quand je parle de « fonds publics »tant pour les serveurs sirènes que pour le peer reviewing c’est au temps des chercheurs eux mêmes que je faisais allusion.
Un des grands rêves sous tendant les approches « accès ouvert » est qu’une fois toute la diffusion, l’archivage pérenne et l’identification fédérées dans des systèmes interopérables public, des comités éditoriaux pourraient migrer des revues et labeliser les articles de leurs domaines. Cela implique d’imaginer une modification en profondeur de la gestion de la citation, de l’archivage, des circuits de validation mis en place depuis le XIXe siècle.
Et vous posez très bien la question de la motivation. Quel système de contraintes externes permet à l’intelligence individuelle d’être canalisée et de prévoir un temps pour le partage formalisé une fois passé le plaisir de la découverte ? J’ai lu une bio de Feynman le physicien américain où l’on voit ses amis l’enfermer à double tour pour qu’il produise enfin un article plutôt que de passer à autre chose.
Il en est du peer reviewing et de l’incitation à publier et à montrer sa recherche de la manière la plus rigoureuse possible, comme de la note pour l’étudiant. S’il n’existait pas, avec son cortège de dates limites et de contraintes d’unification formelle, aurions-nous l’auto discipline de ne pas procrastination la phase de diffusion ?
8 novembre 2015 à 18:59
henri IV
Ah, vous êtes trop sympas! En plus j’ai un article à lire et j’ai pas très envie.
Alors une petite, qui remonte jusqu’au minitel. Quand je suis arrivé dans l’ESR (20 ans pile!), il y avait un responsable administratif dans notre UFR qui est resté plus de 30 ans à ce poste, retraité depuis quelques années maintenant. Il n’a jamais utilisé un ordi de sa vie (celui de son bureau servait de déco), et il travaillait avec des fiches cartonnées, manuscrites, qu’il envoyait aux différents services. Ne lisant pas les mails et n’en envoyant pas, les cocasseries des situations dans lesquelles il arrivait à ce mettre étaient un sujet récurent de rigolade. Des trucs trainaient des mois, jusqu’à ce que quelqu’un se déplace et découvre l’absurdité de la situation. C’était qqn qui faisait aussi exprès pour n’avoir rien à faire, sur.
Mais le plus rigolo, c’était le minitel. Aimant le pouvoir sans se donner les moyens de l’exercer, cette personne avait obtenu d’avoir et de contrôler le seul minitel de l’UFR ds son bureau, et rappelait régulièrement qu’elle seule avait de droit d’en avoir un qd qqn émettait l’idée de multiplier les appareils.
Nous devions donc prendre un rdv pour utiliser l’appareil unique! Tout le temps que nous nous en servions, elle restait dans notre dos, précisant que c’était son rôle de contrôler l’usage de cette machine, qu’elle ne savait par ailleurs même pas mettre en route! Encore moins se servir! (Vécu!!).
Au bout d’un an ou deux, en ayant marre, un de mes collègues plus au fait que moi me signale qu’il existe des applications minitel sur ordinateur (nous devions être en 97 ou 98). En une semaine, tout le monde s’est mis à la page. Il fallait entendre ce responsable qui n’a jamais compris comment nous avions réussi à l’éviter, s’étonnant en conseil d’UFR que plus personne n’utilisait le minitel.
Une autre, plus courte, et qui est devenue un running gag avec quelques collègues. Discussion (véridique) de couloir entre 2 EC, surprise par hasard:
« – je ne comprends pas, word ne fonctionne plus sur mon ordinateur.
– c’est normal, tu as changé ton fond d’écran. »
Comprenne qui pourra…
8 novembre 2015 à 19:17
UfoX
@FBLR sûr que notre pays a une préférence nationale pour l’usine à gaz, d’approche plutôt monopolistique « made in France ». Merci pour la référence que j’irai emprunter demain…
Cette discussion pousse à réfléchir au delà des postures de ma profession.
Plutôt libérale dans l’âme, je suis aussi mal à l’aise face au monopole de diffusion de contenus scientifiques par les éditeurs, que par celui que décrit Gary Hall, sans pour autant trouver que la nébuleuse de 3000 dépôts institutionnels soit vraiment satisfaisante.
Plus la discussion avance ici, plus je me dis qu’il n’y a pas un « modèle conceptuel » idéal de la diffusion de la recherche scientifique et que dans cet écosystème évoluent à toute vitesse des formes expérimentales qui cherchent leur niche écologique idéale. Nous somme dans le pré-cambrien (fine allusion à la période décrite par SJ Gould dans La vie est belle) de la diffusion de la recherche scientifique, en fait.
8 novembre 2015 à 19:22
Marianne
Moi cette semaine j’ai eu 12 personnes qui ont regarde mes papiers (dont six chinois…)
Sept ca les a soules et ils ont laches l’affaire. Cinq ont telecharge les papiers
8 novembre 2015 à 19:23
Marianne
J’ai pas mis de nouveau papier par contre depuis trois mois. Je vais en mettre un cette semaine et je verrai
8 novembre 2015 à 19:25
Marianne
Bon d’un cote si j’enleve les chinois je baisse ma moyenne….
8 novembre 2015 à 19:26
Rachel
@Marianne, je ne comprends pas votre étonnement pour le téléchargement chinois : pour moi les maths c’est du chinois …
8 novembre 2015 à 19:29
Marianne
Cette semaine (vacances, les gens s’emmerdent) 22 francais (pas de chinois) ont regarde mon profil…
Voila c’est marrant…faudrait aussi correler avec la pluie
8 novembre 2015 à 19:30
Marianne
Les matchs de foot…bref faire une etude approfondie quoi
8 novembre 2015 à 19:32
Marianne
Bah j’ai regarde mes stats sur d’autres semaines, je fais tout mon chiffre avec les chinois….enfin a peu pres…si je mise plus sur les chinois les conneries que j’ecris tout le monde s’en fout…
8 novembre 2015 à 19:37
Marianne
@rachel
Oui ca doit etre ca l’explication…d’un autre cote faut avoir lu un papier de math ecrit par un chinois pour avoir des petits doutes….
8 novembre 2015 à 19:43
FUBAR
@Marianne: je me demande si je ne vais pas avoir intérêt à adapter mon offre de pizza à ce nouveau public.
8 novembre 2015 à 19:47
Marianne
Ben moi je vendrais des pizzas a mes lecteurs chinois si ca se trouve je ferai fortune
Ca douillerai en frais de livraison par contre….
8 novembre 2015 à 20:08
Rachel
@UfoX, mais les chercheurs ne font pas de peer-reviewing pour les serveurs sirènes, ils en font pour les revues lors du processus de publication. C’est plutôt les revues qui bénéficient de l’argent public. Mais de toute façon le processus de publication ça a un coût (là on peut s’interroger sur la justesse de ce coût, mais c’est une autre affaire qu’on a déjà discuté ici). La diffusion des publications c’est une autre histoire, il me semble ?
Je dois avoir une relation particulière avec les publications. Pour mes papiers, une fois qu’ils sont publiés, je ne me sens vraiment pas propriétaire de la publication. Le boulot est fait, le produit peut vivre sa vie sans moi.
Je pense que la migration de comités éditoriaux des revues vers d’autres systèmes publics qui seraient complètement autogéré par les chercheurs aura du mal à se mettre en place. Je vois au contraire une perte de vitesse des sociétés savantes (qui certes fonctionnent sur un modèle économique du privé) par rapport aux mastodontes de l’édition scientifique. Mais on peut rêver que le balancier aille dans l’autre sens, je serais plutôt pour.
8 novembre 2015 à 20:50
MCF27-51
@Ufox: en continuant l’allusion, peut-être qu’on est déjà aussi en pleine ponctuation. Je crois que Gould lui même évoquait déjà ça par rapport à l’arrivée d’internet (qu’il a peu connu mais suffisamment pour anticiper)…
@Rachel: par rapport aux chiffres, avant de me désinscrire de RG, je devais tourner autour d’un ou quelques milliers d’articles vues, comme sur Hal, où je n’ai que 5 articles depuis 2013.
8 novembre 2015 à 21:03
FUBAR
http://chronicle.com/article/What-a-Mass-Exodus-at-a/234066
9 novembre 2015 à 05:47
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] 03/11/2015Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics […]
9 novembre 2015 à 09:34
Réseaux sociaux de chercheurs (Academia.edu, ResearchGate) et HAL (archives ouvertes). | Oh My Little Data ❗️
[…] Un billet très, très intéressant publié sur le blog Gaïa Universitas par Rachel Gliese à propos des réseaux sociaux de chercheurs (Academia.edu, ResearchGate) et HAL. […]
9 novembre 2015 à 09:44
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (lire ici l… […]
9 novembre 2015 à 11:49
UfoX
Si le sujet vous intéresse, en temps réel sur Twitter avec le hashtag #COPISTcnrs, le compte rendu du Colloque « Publication scientifique, innovation et services à la recherche » organisé par le CNRS à Meudon les 9 et 10 novembre : http://www.cnrs.fr/dist/PSISR.html
Toutes ces questions sont décidément d’actualité !
9 novembre 2015 à 13:57
Réseaux sociaux de chercheurs versus Archives Ouvertes | le réseau Archives Ouvertes Toulouse
[…] bien des chercheurs semblent le penser ? Rachel Gliese tente de répondre à cette question dans un article publié le 3 novembre 2015 sur le blog Gaïa Universitas. Elle y relaie de manière précise les objectifs commerciaux des plateformes privées telles que […]
9 novembre 2015 à 15:24
Jean M.
Pour rebondir sur les questions de coûts de la gratuité de la publication scientifique, un article du jour qui pose bien cette question du Chronicle of Higher Education : http://chronicle.com/article/What-Open-Access-Publishing/234108/, « What Open-Access Publishing Actually Costs » ?
9 novembre 2015 à 19:13
Rachel
@Jean M., l’article est intéressant. On y a apprend que le cout moyen de la publication d’un article est de $380 par article. On précise bien qu’il ne s’agit que des coûts d’édition. Pour le coût total d’une publication, j’en avais fait une estimation à partir de données de mon labo (sciences expérimentales physique-chimie). J’avais trouvé qu’une publication coutait 258 000 € en moyenne (incluant les salaires, les appareillages, etc …), ce qui était un chiffre assez proche de ce que j’avais pu lire par ailleurs.
12 novembre 2015 à 11:01
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (lire ici le billet original). […]
13 novembre 2015 à 10:03
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (lire ici le billet original).Avec plus de 36 millions de visiteurs chaque mois, la popularité massive d’Academia.edu est incontestable. Pourtant, y déposer une publication (ou sur Researchgate) est-il éthiquement et politiquement comparable à la diffuser dans une archive ouverte institutionnelle (type HAL ou Orbi), comme bien des chercheurs semblent le penser ?Mi-octobre 2015 s’est tenue, comme chaque année, l’Open Access Week, événement annuel en faveur de la diffusion en ligne libre et gratuite des résultats de la recherche. C’est l’occasion rêvée de se demander si le mouvement pour l’accès ouvert ne risque pas, avant même d’avoir pris son envol, d’être débordé par Academia.edu et consorts ? La start-up californienne, fondée en 2008, n’a-t-elle pas saisi l’importance d’agir à l’échelle mondiale et de manière centralisée dans un environnement qui passe très rapidement d’un modèlecentré sur les contenus à un modèle de plus en plus basé sur les données ? […]
5 décembre 2015 à 10:39
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (…) – Blog Gaïa Universitas, 03/11/2015 […]
18 janvier 2016 à 13:27
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] De la même manière qu’AirBnB et Uber se développent en utilisant – sans contribuer à les financer – des infrastructures et des investissements publics qui ont été faits par les villes voilà une génération (routes, immeubles, éclairage public, etc) (lire ici), Academia.edu a une relation parasitaire au système d’enseignement supérieur public : les chercheurs donnent gratuitement de leur temps pour aider à construire une plateforme privée, à but commercial, en fournissant gracieusement des contenus, des données et de l’attention. Pour répondre à la question initiale, il est donc clair que publier sur academia.edu n’est ni éthiquement, ni politiquement la même chose que de rendre ses recherches disponibles en les diffusant par le biais d’une archive ouverte institutionnelle (comme Hal, Hal-inria, ArXiv, Orbi, etc.) […]
5 février 2016 à 22:15
Des milliards de données et moi, et moi ...
[…] … est-il éthiquement et politiquement comparable de diffuser une publication sur Academia.edu à la diffuser dans une archive ouverte institutionnelle (type HAL ou Orbi), comme bien des chercheurs semblent le penser ?" "De la même manière qu’AirBnB et Uber se développent en utilisant – sans contribuer à les financer – des infrastructures et des investissements publics qui ont été faits par les villes voilà une génération (routes, immeubles, éclairage public, etc) (lire ici), Academia.edu a une relation parasitaire au système d’enseignement supérieur public : les chercheurs donnent gratuitement de leur temps pour aider à construire une plateforme privée, à but commercial, en fournissant gracieusement des contenus, des données et de l’attention. Pour répondre à la question initiale, il est donc clair que publier sur academia.edu n’est ni éthiquement, ni politiquement la même chose que de rendre ses recherches disponibles en les diffusant par le biais d’une archive ouverte institutionnelle (comme Hal, Hal-inria, ArXiv, Orbi, etc.)" […]
3 juin 2016 à 10:58
Actualités | Pearltrees
[…] Des milliards de données et moi, et moi et moi. Ce billet résume un billet original de Gary Hall, professeur à Coventry University, paru mi-octobre 2015 sur Media Gift puis sur la plate-forme de blogs de la London School of economics (lire ici le billet original). Avec plus de 36 millions de visiteurs chaque mois, la popularité massive d’Academia.edu est incontestable. Pourtant, y déposer une publication (ou sur Researchgate) est-il éthiquement et politiquement comparable à la diffuser dans une archive ouverte institutionnelle (type HAL ou Orbi), comme bien des chercheurs semblent le penser ? […]