master2Ces derniers temps, sur la toile, on reparle de la sélection en master. Le conseil d’Etat a rappelé récemment que « aucune sélection ne peut être mise en place en première ou en deuxième année de master » (source ici). Mais il peut y avoir des exceptions à cette règle. Ces exceptions peuvent être publiées par un décret qui date de 1984, mais qui n’a jamais été publié. Cela revient à dire qu’aucune formation de master n’est légalement autorisée à sélectionner depuis 1984. N’importe quelle titulaire d’une licence peut alors s’inscrire dans un master de son choix, y compris s’il n’a pas les prérequis de la discipline. On note aussi qu’on parle d’un décret de 1984, alors que le master n’existait pas encore à cette époque (c’était une maitrise et un DEA/DESS).

La CPU (conférences des présidents d’université), qui s’inquiète de la situation illégale des pratiques de sélection en master, déclare « prendre acte de la position du Conseil d’Etat en adoptant sans délai, par décret, une liste exhaustive des formations de master pratiquant actuellement une sélection entre M1 et M2 » (source ici). Bref la balle est dans le camp du gouvernement pour une décision politique sur la question. Pas simple car les syndicats étudiants sont contre cette sélection et que le plus important est de ne pas les mettre dans la rue.

D’après les diverses sources que j’ai pu lire, le gouvernement devrait publier un décret avec une liste des formations autorisées à sélectionner entre le M1 et le M2 (critères: capacités d’accueil, prérequis nécessaires). Pour ma part je trouve un peu curieux de sélectionner au milieu d’un cycle de formation, il m’aurait paru plus logique de le faire à l’entrée …

La réponse politique a été donnée aujourd’hui par la ministre devant l’assemblée nationale (extrait d’une dépèche AEF, aimablement transmise par un lecteur) : « Vous pouvez compter sur moi pour vous assurer que [la] liste [des formations relevant du 2e cycle pouvant faire l’objet d’une sélection] sera très limitative », affirme devant l’Assemblée nationale Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mercredi 17 février 2016. Elle aborde ce sujet après avoir été interrogée par plusieurs députés sur la politique nationale en matière d’enseignement supérieur. « La sélection, profondément rétrograde, s’oppose à la démocratisation et au renouvellement de nos élites, mais s’oppose aussi frontalement à ce qui fait la force de notre enseignement supérieur », estime la ministre ».