La crise migratoire actuelle fait évidemment beaucoup parler, avec multitude de prises de position. Récemment, des universitaires se sont positionnés pour un accueil des réfugiés dans les universités : « Nous souhaitons appeler ici les universités à prendre part à la mobilisation ; il nous paraît urgent et important de se pencher sur ce qu’elles peuvent faire concrètement, en tant qu’institutions, pour accueillir et former, comme c’est leur mission, les demandeurs d’asile et réfugiés, quel que soit leur pays d’origine » (tribune publiée dans Libération, lire ici). Les auteurs de la tribune veulent aller plus loin que la simple mission de l’enseignement. Ils veulent que l’université devienne « un acteur social de premier rang ». Pour cela, ils font quelques propositions :
- Limiter au maximum la bureaucratie et faire preuve de souplesse dans les démarches administratives, notamment dans la validation des acquis.
- Accompagnement spécifique et individualisé, avec interlocuteur unique, fourni par l’université ; la mise en place de tandems ou tutorats d’étudiants ne saurait que compléter cet engagement institutionnel.
- Possibilité d’une première inscription semblable à celle des étudiants étrangers en séjour d’échange, mais gratuite, qui donnerait accès à une année d’études permettant de se familiariser avec le système universitaire français, d’apprendre suffisamment le français mais aussi de développer des relations avec les autres étudiants, …
- Développer des cours de français intensifs.
- Soutenir et valoriser les actions de solidarité développées par les étudiants. Celles-ci peuvent être nombreuses et diverses : tandems, cours de langue dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile, baby-sitting, aide à la recherche de logement, activités culturelles et de temps libre, conseils juridiques par des étudiants en droit, …
- Occasion d’enrichissement de leur offre de formation et de la vie étudiante. Le thème des migrations pourrait recevoir une place accrue dans la recherche et dans l’enseignement.
7 commentaires
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13 septembre 2015 à 11:46
Astronaute en transit
Petit florilège des propositions de nos intrépides universitaires militants (qui posent, j’en conviens, une question parfaitement pertinente):
« Limiter au maximum la bureaucratie et faire preuve de souplesse dans les démarches administratives, notamment dans la validation des acquis. »
Cela se traduira-t-il par la suppression de postes surnuméraires de bureaucrates, pourtant pourvus d’un statut qui leur garantit un emploi à vie? Pour la validation des acquis, va-t-on déclarer que ces acquis, difficiles à vérifier dans des pays d’origine en proie à l’anarchie, ont pleine valeur, et ce dans un système qui considère que seuls des concours de fonction publique française qualifient des gens pour oeuvrer dans l’enseignement?
« Accompagnement spécifique et individualisé, avec interlocuteur unique, fourni par l’université ; la mise en place de tandems ou tutorats d’étudiants ne saurait que compléter cet engagement institutionnel. »
N’est-ce pas ce que l’on s’efforce de faire depuis plusieurs années en faveur des étudiants en général, même ceux qui ne sont pas réfugiés? Par quel coup de baguette magique (oh, je soupçonne les fameux « moyens supplémentaires de la part de l’Etat) va-t-on faire marcher pour les étudiants réfugiés ce qui est déjà un ratage notoire pour les étudiants en général?
« Possibilité d’une première inscription semblable à celle des étudiants étrangers en séjour d’échange, mais gratuite, qui donnerait accès à une année d’études permettant de se familiariser avec le système universitaire français, d’apprendre suffisamment le français mais aussi de développer des relations avec les autres étudiants, … »
Très sympathique, et importante proposition mais… Qui paie, concrètement, la première année « gratuite » et comment le « système universitaire français » est-il équipé pour permettre que cette première année fasse une différence pour ces nouveaux étudiants?
« Développer des cours de français intensifs. »
Peut-on le faire aussi à l’intention des étudiants français admis dans le système malgré une orthographe et une grammaire défaillantes?
« Soutenir et valoriser les actions de solidarité développées par les étudiants. Celles-ci peuvent être nombreuses et diverses : tandems, cours de langue dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile, baby-sitting, aide à la recherche de logement, activités culturelles et de temps libre, conseils juridiques par des étudiants en droit, … »
Cet appel à la main d’oeuvre étudiante est tout aussi intelligent, avec un bémol: sous-entend-t-on que ce travail doive être bénévole? Motivera-t-on les étudiants à donner de leur temps et de leur effort pour se substituer à d’autres travailleurs y compris des agents publics dont ces services relèvent, sans compensation, et ce quand on connait les importants défis financiers auxquels font face les étudiants? La solution « par le bénévolat », « par l’associatif » parait bien sur la papier, mais encore, le concret?
« Occasion d’enrichissement de leur offre de formation et de la vie étudiante. Le thème des migrations pourrait recevoir une place accrue dans la recherche et dans l’enseignement. »
Ah, tout de même, ça aurait été trop triste que personne n’ait l’idée d’un Labex ou d’un Idex autour de cette crise, qu’on se batte à nouveau pour ce qui importe: les sous et les places, protégées par statut bien entendu. 0 moins qu’il ne s’agisse de recruter des chercheurs eux-mêmes réfugiés pour qu’ils s’étudient eux-mêmes…
13 septembre 2015 à 11:49
Astronaute en transit
Qu’on ne se trompe pas, je trouve toutes les propositions précédentes, même formulées par un groupe qui publie dans Libé, est intéressant: mais on ne comprend absolument pas comment cela peut se traduire dans les faits, et cela est bien souvent le sort des manifestes de ce genre. Des idées?
13 septembre 2015 à 16:41
Rachel
la mesure qui me semble la plus intéressante, et qui concrètement peut être mise en œuvre sans retard, me parait celle d’encourager l’implication des associations étudiants (sans vouloir déprécier les autres, qui méritent toutes d’être explorées).
13 septembre 2015 à 20:58
Astronaute en transit
Bienvenue dans vos murs Rachel! Je partage votre impression: impliquer les associations d’étudiants dans cet accueil est sans doute la proposition la plus facile à mettre en oeuvre… précisément parce qu’elle n’implique aucun effort des institutions universitaires et de leurs personnels.
Sans vraiment le vouloir, les auteurs de l’article me semblent avoir, par leur liste, soulevé tous les problèmes du fonctionnement de leurs établissements qui sont autant d’obstacles à l’accueil d’étudiants réfugiés et d’étudiants ordinaires.
14 septembre 2015 à 16:54
Valérie Robert
De la part d’une des auteurs de ce texte :
« Sans vraiment le vouloir »…Ah, le beau procès d’intention – ou plutôt ici de non-intention ! Pour ma part j’ai suffisamment d’années d’administration à mon actif pour avoir une vague idée des problèmes. Pourquoi ne pas considérer des collègues qui prennent le temps d’aller voir ce qui se fait ailleurs et de proposer des solutions, par delà les formules incantatoires, comme des collègues impliqués et un tout petit peu au courant ?
Je recommande d’ailleurs de lire notre tribune en entier, et pas seulement le résumé qui en est fait ici.
« Cela se traduira-t-il par la suppression de postes surnuméraires de bureaucrates, pourtant pourvus d’un statut qui leur garantit un emploi à vie?
Chez nous, il n’y a pas d’administratifs en trop, bien au contraire. Et la plupart sont des CDD à 1200€ par mois…
« Pour la validation des acquis, va-t-on déclarer que ces acquis, difficiles à vérifier dans des pays d’origine en proie à l’anarchie, ont pleine valeur, et ce dans un système qui considère que seuls des concours de fonction publique française qualifient des gens pour oeuvrer dans l’enseignement? »
On pourrait déclare qu’on essaiera de les vérifier autrement que par des papiers quand il n’y en n’a pas. Et on ne parle pas que des débouchés dans l’enseignement, que je sache.
« Très sympathique, et importante proposition mais… Qui paie, concrètement, la première année « gratuite » et comment le « système universitaire français » est-il équipé pour permettre que cette première année fasse une différence pour ces nouveaux étudiants? »
Vous n’avez pas l’air au courant mais il y a déjà un certain nombre de cas d’exonération des droits d’inscription. Et quant à faire une différence : dans mon département, nous avons des enseignants-référents de1ère année qui font leur boulot, et ô surprise, nous avons un taux de décrochage plutôt faible en 1ère année.
« Peut-on le faire aussi à l’intention des étudiants français admis dans le système malgré une orthographe et une grammaire défaillantes? » Tout à fait, mais dans le cas des réfugiés il s’agit de cours de Français Langue Etrangère.
« et appel à la main d’oeuvre étudiante est tout aussi intelligent, avec un bémol: sous-entend-t-on que ce travail doive être bénévole? Motivera-t-on les étudiants à donner de leur temps et de leur effort pour se substituer à d’autres travailleurs y compris des agents publics dont ces services relèvent, sans compensation, et ce quand on connait les importants défis financiers auxquels font face les étudiants? La solution « par le bénévolat », « par l’associatif » parait bien sur la papier, mais encore, le concret? »
Si vous relisez, vous verrez que nous prônons justement un recours avant tout à des solutions institutionnelles, éventuellement complétées par du bénévolat, mais celui-ci ne doit pas être le pilier de l’accueil des réfugiés. I sera difficile d’empêcher des étudiants de s’engager…Mais nous disons bien que ces disons bien que ces initiatives devront être soutenues. Il existe par exemple des UE validant un engagement associatif.
« Ah, tout de même, ça aurait été trop triste que personne n’ait l’idée d’un Labex ou d’un Idex autour de cette crise, qu’on se batte à nouveau pour ce qui importe: les sous et les places, protégées par statut bien entendu. 0 moins qu’il ne s’agisse de recruter des chercheurs eux-mêmes réfugiés pour qu’ils s’étudient eux-mêmes… » Là aussi, magnifique procès d’intention. Qui parle de Labex ou d’Idex ? Qui parle de postes ? Pour ma part, je refuse depuis le début des initiatives d’excellence de faire partie d’un quelconque machin en -EX. Ce que nous proposons peut se traduire par des colloques ou conférences autour de la question, ou encore par un site grand public permettant de faire circuler les recherches sur ces question (voir par exemple gefluechtet.de en Allemagne). En gros, si je comprends bien : on nous accuse d’être loin des enjeux de société, mais quand on s’y intéresse on nous accuse d’opportunisme.
« mais on ne comprend absolument pas comment cela peut se traduire dans les faits » : ah , dommage que vous ne fassiez pas vous-même un petit effort d’imagination en arrêtant de projeter sur nos propositions vos propres sujets d’énervement, cela permettrait d’éviter de tout mélanger et d’éventuellement de discuter…
Cordialement
Valérie Robert
15 septembre 2015 à 10:01
Astronaute en transit
C’est très bien que vous vous soyez déplacée ici en tant que co-auteure, Mme Robert, après tout ce n’est pas souvent que nous avons l’occasion de dialoguer directement avec des personnes dont nous commentons les textes. Et bien que mes commentaires vous aient énervée (comme ils ont le don de braquer un certain nombres d’autres discutants habituels), vous pouvez aussi me relire et constater que sur le fond, je ne critiquais absolument pas votre démarche: vos collègues et vous ont soulevé la question de la participation de l’accueil de certains des réfugiés avec justesse.
Oui, votre tribune n’a pas été reproduite in extenso et sans doute y a t il plus à dire; j’ai d’abord donné mes propres impressions sur la base de ce qui a été présenté ici et constitue déjà un bon matériau si j’en juge les tailles de mon billet ainsi que de votre réponse.
L’accueil des réfugiés dans les universités françaises soulève pour elles des défis qui sont évidents dans d’autres domaines: logement, santé, travail, ainsi que d’autres qui sont plus propres au domaine universitaire. C’est justement là que ces défis sont démultipliés par les problèmes que les universités affrontent au quotidien même quand elles n’ont pas le souci d’accueillir des réfugiés. Soutenir que ceux-ci seront résolus par « un petit effort d’imagination » me parait un peu léger. Pour moi c’est bien un mérite de votre démarche que de mettre en exergue ces problèmes, même si ce n’était absolument pas votre intention. En tout cas je vous encourage certainement à poursuivre, car ce n’est pas en fourrant ces obstacles sous le tapis qu’on s’y attaquera… et cela devrait être au bénéfices de tous les étudiants et personnels, pas seulement aux réfugiés.
PS: Ce n’est pas pour me jeter des fleurs, mais j’avais remarqué, dans un autre billet d’un autre fil paru quelques jours avant celui-ci commentant votre tribune que des réfugiés étaient logés dans des résidences universitaires de région parisienne. Solution d’urgence mais évidente à mes yeux, et montrant déjà bien que l’enseignement supérieur serait à terme appelé à intervenir dans l’accueil de bien des façons. Je ne suis peut-être pas convaincu par la faisabilité de toutes vos solutions mais je suis très loin d’être indifférent au problème.
28 septembre 2015 à 10:14
Poutine4ever
On a trouvé un sponsor : le Qatar
« Alors que le président de la République vient de réaffirmer l’engagement de la France, terre d’asile, la situation de guerre que connaît le Moyen-Orient et la crise humanitaire qui affecte dramatiquement les populations civiles rendent urgente la mobilisation de tous.
Fidèle à ses valeurs de solidarité et d’humanisme, l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, ses étudiants, ses enseignants et ses chercheurs, ses personnels administratifs et de bibliothèque, accueilleront une centaine d’étudiants « réfugiés ». L’université leur offre des parcours adaptés à leurs besoins pour accéder à des formations diplômantes.
Informé de cette initiative et désireux de contribuer à cette action humanitaire, l’émir de l’État du Qatar a proposé au président de l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne de la soutenir. Sa participation financière contribuera principalement aux frais de vie et de logement des étudiants « réfugiés » syriens.
Le président de l’université et le procureur général de l’État du Qatar ont signé lundi 14 septembre un protocole d’accord précisant les conditions de ce partenariat à hauteur de 600 000 € par an sur trois ans.
En ouvrant ses portes dans ses grands domaines de formation et de recherche, le droit et la science politique, l’économie et la gestion, les sciences humaines et les arts, l’université entend préparer les cadres dont le Moyen-Orient aura besoin pour sa reconstruction et son développement à venir. »
Un étrange marché
Le Qatar fait ainsi aumône à une université française, laïque par définition, d’une partie de la zakat – ce pourcentage de ses recettes dû par tout bon musulman pour soutenir les pauvres. Pour une monarchie pétrolière, 600 000 euros par an, cela n’est rien. L’opération communication n’est pas cher payée. Comme le rappelle Daoud Boughezala dans Causeur, « si la cité-État n’ouvre pas ses portes au moindre immigré d’Alep ou de Raqqa, la dynastie Al-Thani – déjà mécène du PSG, de l’Hôtel du livre et des djihadistes syriens – dispensera ses bienfaits au Quartier latin sans débourser un radis à domicile ».
Qui a donc accepté cet étrange marché qui piétine allègrement toutes les règles de la laïcité, et donnera l’occasion aux universités françaises d’accueillir de nouveaux contingents de musulmanes voilées ? Le président de Paris-1, Philippe Boutry, est un éminent historien des religions, spécialiste du curé d’Ars et de la foi au XIXe siècle, chrétien de gauche, qui s’est fait remarquer en mars dernier en censurant deux œuvres exposées par des étudiants en arts plastiques : un tapis de prière sur lequel devait être déposé un tas de viande et le portrait d’une femme en niqab dont le visage avait été remplacé aussi par de la viande – une matière qui ne pense pas. Je ne jugerai pas de la valeur d’œuvres que je n’ai pas vues, mais l’intention était claire – comme le fut aussi la censure de la présidence de Paris-1, qui a dépêché à la galerie Michel Journiac des policiers pour décrocher les œuvres. Décision qui a immédiatement été l’objet d’un référé-liberté devant le tribunal administratif de Paris. Le juge a statué en faveur des artistes, statuant que « le président de l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne a, dans l’exercice des pouvoirs de police qu’il détient en vue de la sécurité des usagers du service public et de la gestion des dépendances du domaine public, porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression des six étudiants dont les œuvres d’art devaient être exposées ».
C’est ce même brave homme ami de la liberté d’expression qui vient d’accepter l’offre d’un État wahhabite. À noter que, depuis le vote de la loi LRU, il a constamment refusé les partenariats avec des entreprises privées. Le privé non confessionnel, c’est mal, quand on est de gauche. Mais l’argent d’une monarchie fondamentaliste, ça n’a pas d’odeur. Pas d’odeur ? Si, celle du pétrole et un peu celle du sang, le Qatar ne cachant guère ses liens pour de sympathiques islamistes.
La grande misère des universités françaises
Les universités françaises sont globalement dans une grande misère, encore plus en cette rentrée où elles doivent brutalement accueillir 65 000 étudiants supplémentaires. À force de donner le bac, on repasse le problème en aval, où la procédure d’admission en ligne, dite APB, cafouille, où certaines filières manquent de place, et où la démagogie de « l’université pour tous » montre ses limites et son hypocrisie : partout les droits d’inscription augmentent notablement, de façon à dissuader les plus pauvres. Partout se mettent en place des systèmes aberrants de tirage au sort. Contrairement à ce qu’affirment les communiqués des rectorats, plusieurs milliers d’étudiants sont aujourd’hui en jachère, et trouvent rarement une inscription dans la filière de leur choix. Le système est à bout de souffle.
Ce n’est pas une raison pour enfreindre tous les principes laïques. Je sais bien que la loi de 2004 s’est malencontreusement arrêtée aux portes de l’université, comme je le rappelle dans mon dernier livre (Liberté Égalité Laïcité, Hugo doc, septembre 2015). De là à quêter l’aumône de pays soumis à la charia, il y a une marge que Philippe Boutry a allègrement sautée.
Soumission !
La part la plus réaliste du dernier roman de Houellebecq, paru le 7 janvier 2015, est, comme je l’ai souligné par ailleurs, sa description des mœurs universitaires. Le professeur d’université héros de son livre se vend à l’islam pour quarante deniers et la promesse de concubines fraîches. 1.800.000 euros, à l’échelle du Qatar, cela ne fait pas même quarante deniers. Mais faute de financements publics ou de partenariats privés honorables, on prostitue la laïcité au premier émir qui passe.
Est-ce de gauche ? Ma foi, oui : au même moment, le PS est en train de prendre des sanctions disciplinaires contre Céline Pina, la seule élue (locale) qui avait trouvé à redire au Salon de la femme musulmane qui s’est tenu dimanche dernier à Pontoise. À part elle, silence assourdissant de nos édiles : je laisse le lecteur penser ce qu’auraient publié les journaux du Camp du Bien s’il s’était tenu un Salon de la femme catholique. »
Jean-Paul Brighelli
18/09/2015