Depuis deux ans, j’ai basculé dans l’ère de l’université numérique. Mais rassurez-vous, de façon très prudente. J’ai simplement utilisé une plateforme Moodle pour mettre à disposition quelques documents sur mes cours et TD pour mes étudiants (et rien d’interactif). Après deux ans d’utilisation, il est temps d’en faire un petit bilan.
D’abord, précisons l’utilisation tout à fait modeste que je fais de cette plateforme. Pour mon dernier cours, celui du semestre qui vient de s’achever, j’y mis à disposition trois types de documents (1) des compléments de cours ou des morceaux de support ppt – le gros de mon cours je le fais de façon préhistorique, avec une craie et un tableau noir (2) les énoncés des TD (3) les sujets des examens des années passées. Il y a en tout 20 documents disponibles.
Voici quelques statistiques de consultation des documents par mes étudiants.
- 84% des étudiants se sont inscrits à mon cours (donc sont venus au moins une fois sur la plateforme).
- En moyenne, chaque étudiant a consulté 12 documents (sur 20 disponibles). Ici il faut nuancer car sur les 20 documents proposés, il y a 9 énoncés de TD qui leur ont été distribué sur feuille de papier (pardon les arbres) en début de TD et en conséquence le taux de consultation des TD est très faible. Mes supports et compléments de cours ont été consultés à environ 60 % (parmi les inscrits). Par contre le taux de consultation des annales de sujet d’examen est très haut, plus de 100% (c’est-à-dire que certains les ont consulté plusieurs fois).
- Certains étudiants ne sont venus qu’une seule fois (pour voir à quoi ça ressemblait ?) et n’ont consulté qu’un document. D’autres sont venus plus régulièrement et le taux de consultation est élevé (plus que le nombre de documents disponibles – je compte 31 % des étudiants dans ce cas, parmi les inscrits).
- En moyenne chaque étudiant inscrit est venu 2,5 fois sur la plateforme, sur la durée des 4 mois de mon cours.
- Il y a eu important pic d’activité quelques jours et jusqu’à la veille de l’examen. Pour être clair, environ 80% des consultations ont été faites durant ces quelques jours. Bref hors de la période d’examen, le taux de consultation est très faible.
En résumé et conclusion, je trouve que le succès de mon basculement dans l’université de l’ère numérique est un peu décevant. Vais-je continuer ça l’année prochaine ?
J’en profite pour mettre ci-dessous quelques témoignages collectés ici à l’occasion d’une discussion récente sur Gaïa :
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J’ai essayé ces dernières années de fournir aux étudiants des « outils numériques » pour qu’ils puissent travailler seuls : tests et exercices en lignes, et tout ça (pour des cours où on ne trouve pas ça n’importe où). Ça m’a permis aussi de voir qui s’en servait concrètement. Le taux d’utilisation de ces outils s’est révélé … décevant (c’est un euphémisme)… Et de l’autre côté, les étudiants se déclarent très attachés aux CM. Donc bon, les MOOC…
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J’avais préparé tout un tas de questions sur Moodle censé aider les étudiants pour réviser mes cours. Apres l’examen, les étudiants ayant utilisé la ressource avaient de meilleurs résultats que ceux n’ayant pas tente les questions. « Youpi, » je me suis dit, « ça marche. » Mais en regardant la condition témoin, (résultats à l’examen d’une autre UE), les étudiants ayant fait mes exos sur Moodle avaient aussi de meilleures notes dans l’autre UE. Conclusion – c’était que les étudiants bosseurs (qui par ailleurs avaient moins pas forcément besoin des exos supplémentaires) qui avaient fait le truc.
Apparemment, pour avoir un impact, il faut que les activités numériques soient obligatoires – cad, récompensées par une note de CC.
(exemple ici – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17548875)
Mais dans ce cas, la disponibilité d’un équipement perso chez les étudiants devient vraiment une question critique.
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J’ai le même constat décevant que vous sur l’impact des ressources en ligne que j’ai mises à la disposition des étudiants. L’explication est peut-être dans l’une des études de Freeman (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17548875). En gros, quand il a introduit tout un tas de trucs innovants, les résultats des étudiants restaient les mêmes qu’avant, jusqu’à ce que ces activités devenaient obligatoires – c’est à dire, comptaient pour une note de CC.
En ce qui concerne les MOOC, c’est un peu comme tous les autres vertus dont on veut doter l’université en France. Si ça marchait vraiment, on les proposerait aux classes prépas.
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Tirant farouchement parti de toutes les ressources qui me sont offertes, j’ai tenté Moodle cette année (et là je veux entendre des hoooooo! et des haaaaa! devant tant de modernité pointue). Le but était de pourvoir mettre à disposition des étudiants des liens vers des sites intéressants et de pouvoir uploader des images plutôt lourdes de trucs qu’on devait ensuite travailler en cours… Dans ma tête de poisson rouge ça devait permettre d’éviter de filer des photocopies baveuses et noirâtres à des étudiants têtes de piafs qui oublieraient de les apporter une semaine sur deux. Comme une cruche j’avais tablé sur le fait qu’en cours je pourrais montrer les images en question grâce à un ingénieux système de vidéo-projection (là encore, en termes d’innovation avouez que ça se pose là). Déjà j’ai pu constater que les documents et autres liens et conseils de lectures mis sur le moodle et censé arriver dans la boîte mail des étudiants (prévenus, of course) instantanément arrivaient en fait 24 à 48h plus tard. Explication fournie? Le serveur n’est pas assez puissant pour supporter le développement de tous ces moodle et toutes ces connections… Super les gars! Ensuite, ceux qui m’ont un peu lue ailleurs savent ce qu’il est arrivé à la seule salle vaguement équipée de mon UFR. Du coup consulter lesdits documents en cours supposait que chaque étudiant vienne avec son portable (et puisse le brancher sur une prise électrique, c’est à ce détail qu’on voit que chez nous le truc était mort avant d’avoir même existé). Bref, j’ai un temps tenté audacieusement de trimbaler et de brancher un vidéo-projecteur portable volé à un autre département (à la guerre comme à la guerre), mais une demi-heure de manip pour obtenir une image tantôt mauve tantôt jaune m’a rapidement convaincue des vertus de la photocopie à l’ancienne. Donc pour l’instant quand je lis toutes ces conneries sur le numérique, je rigole bien.
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Pour la première fois cette année j’ai utilisé Moodle pour un de mes cours de littérature. La plateforme est pratique de mon point de vue comme de celui des étudiants qui n’ont eu aucun mal à s’y inscrire. Le premier avantage c’est qu’il sert de messagerie sans que l’enseignant ait à rentrer avec plus ou moins d’exactitude des adresses mails absurdes (du genre GrosZizi93@hotmail.com) écrites en pattes de mouches malhabiles sur des demi quarts de feuille quadrillée. Les étudiants ne peuvent s’inscrire qu’avec leur adresse mail de la fac, ce qui en théorie les oblige à prendre l’habitude de s’en servir pour tout ce qui concerne l’université (mais en théorie seulement, en pratique ils ne se servent que de GrosZizi). Autre avantage, ça permet en théorie toujours de constituer un trombinoscope et donc de mémoriser les noms et les visages plus facilement. Je pense que certains de mes collègues s’en tapent, mais avec nos effectifs (50 étudiants max à un cours, le plus souvent une trentaine) j’ai toujours honte de ne pas mettre un nom sur un visage. Le problème c’est que la plupart du temps les étudiants ne mettent pas de photo à leur profil, ou alors une photo de pokemon ou de la tour Eiffel, ce qui rend l’identification assez aléatoire. Je n’ai pas trouvé sur la plateforme d’onglet permettant d’accéder aux statistiques de consultation. Les étudiants sont censés cocher une case quand ils ont pris connaissance d’un document (mais comme le dit Mixlamalice ça peut être aussi bien téléchargé que lu et bossé à fond), mais parmi ceux qui avaient bien lu le document la plupart oubliaient de le faire. J’ai posté pas moins de 20 documents différents (liens internet, textes, images, vidéos) en précisant à chaque séance ce qu’il fallait impérativement consulter pour la séance suivante et à vu de nez je dirais que seulement 30 à 40% de mes ouailles les ont consultés régulièrement. Je dirais donc que c’est à peu près le même nombre qu’avec les photocopies baveuses; il faut que l’étudiant soit (comme pour tout le reste) motivé à la base, mais le format numérique des échanges ne les motive pas spécialement.
Le but de cette mise en ligne de documents de travail n’était pas qu’ils les impriment chez eux (j’ai par exemple posté le texte d’une pièce de théâtre de 50 pages, il était absurde de la leur faire imprimer et absurde aussi de la distribuer sous cette forme), mais qu’ils les lisent pour préparer les séances de cours au cours desquels, dans un monde idéal, nous aurions travaillé sur écran en regardant ensemble les documents du moodle… Evidemment ça n’a été que très rarement possible, ou alors en mauve ou en jaune, ou rogné d’un tiers, le tout sur un mur sale et pas sur un écran; et quand c’était ça déjà on était content et il nous avait fallu 30mn de manip (je branche je débranche j’allume le bouzin, je l’éteins, je le rallume, je m’énerve, je redémarre le machin… ad nauséam).
Mon bilan: je vais étendre le truc à tous mes cours dès l’an prochain, mais en ayant conscience que ça évite surtout de gâcher du papier, de couper des forêts et de faire mourir des écureuils et des oiseaux. Pour le reste, ça serait vraiment bien si tout l’environnement de cours permettait une utilisation complète et si tous les étudiants étaient consciencieux et motivés. Bref, c’est vaguement pratique (surtout ça m’évite d’avoir à passer à la repro, même si ce sont des gens charmants et efficaces), mais en aucun cas propre à révolutionner les « postures pédagogiques ».
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Chez nous, il y a une plateforme centralisée permettant de mettre toutes sortes de documents en ligne (ppt, word). Il y a un logiciel gratuit qui permet de s’enregistrer sans outillage particulier pendant un cours (le son est capté par le micro du PC, et ça enregistre les slides chaque fois qu’on les fait défiler). On a aussi quelques salles « numériques » pour faire des enregistrements plus poussés. Le site est globalement bien fait (il permet aussi de faire des forums de discussion entre élèves ou avec le prof etc).
Les contreparties: l’inscription des élèves y est parfois compliquée (ce n’est pas rare qu’ils n’aient accès qu’une semaine avant l’examen voire jamais, même si globalement ça fonctionne à peu près). Et l’autre partie, c’est que le service reprographie est facturé assez cher, donc plus personne chez les EC n’imprime de polys, et on dit aux élèves: allez sur la plateforme et imprimez vous-mêmes (y a plus de petits profits dans l’enseignement supérieur)
On a de petites infos sur le suivi des étudiants. En gros, pour chaque étudiant: rouge veut dire qu’il n’a pas ouvert le document. Dès qu’il l’ouvre, ça passe en jaune. Si l’étudiant pense que c’est acquis, il peut cocher un onglet qui fait basculer le document en vert. (le problème du jaune est donc qu’on ne sait pas si l’étudiant a juste ouvert le doc, l’a bossé 30h mais n’a pas validé l’onglet, ou tout état entre les deux extrêmes)
Si je prends l’exemple de mon cours le plus suivi (une UE niveau M1 de 30h de cours, 30h de TD): il y a 38 documents (qui vont de petits rappels, à des fichiers audios, en passant par les TDs et leurs corrigés, les polys de cours, les supports de présentation etc). Sur 75 étudiants, 35 n’ont ouvert aucun document. 1 étudiante a ouvert et validé tous les documents. Le reste est autour de 50% de docs ouverts, et un epsilon de docs validés. Au total, il y a eu 400 connexions, ça fait environ 5 par étudiant, ou plutôt 10/étudiant si on enlève les 35 qui ne se sont jamais connectés… Sur les 400 connexions, 200 ont eu lieu dans les 10 jours précédant l’examen. (il faut aussi préciser que sur 70 étudiants, il y a 10 ou 15 fantômes, inscrits en M1 mais visiblement jamais venus à aucun cours ni exam).
Ensuite, ça ne veut pas dire que les autres n’ont pas regardé les documents, puisque je sais qu’il y avait un groupe facebook de la promo avec discussions, échanges de documents etc.
Cela dit, un gus m’a dit, genre 3 jours avant l’exam et après 4 mois de cours (malgré x demandes de mon collègue pour vérifier que tout marchait) « Monsieur, je peux pas accéder à la plateforme, qu’est-ce que vous pouvez faire pour moi »…
Quant au poly de 50 pages que j’ai écrit qui permet de détailler toutes les démos du cours, d’aller plus loin, etc, mon « magnum opus » actuel, je pense que depuis 5 ans qu’il est en ligne, il n’a pas été lu par un seul élève… Allez, 1 par an, max.
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Je ne sais pas chez vous, mais mes étudiants râlent que je ne leur donne que des documents électroniques : il faudrait que je imprime tout pour eux. M’y refusant, je ne suis qu’une feignasse à leurs yeux. Et puis comme il ont payé l’inscription à la fac, c’est pas pour payer en plus l’impression de leur polys !
Pour faciliter le travail des étudiants, mes polys contiennent des hyper-liens qu’il suffit de cliquer pour arriver sur des pages web contenant des informations complémentaires (je ne peux décemment pas leur demander l’effort de taper l’adresse URL dans un navigateur). Bien sûr, il faut avoir accès à internet pour que cela marche. En pratique ce n’est pas un problème car aucun étudiant ne clique jamais sur les liens (je leur pose la question régulièrement).
Bref, nul doute que les nouvelles technologies vont faciliter les études et faire diminuer l’échec à l’université.
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Quoi ? les étudiants ne cliquent pas sur les liens ? mais on voit mal comment l’étudiant qui n’ouvre pas un bouquin irait cliquer sur des liens (ça encore à la limite, par désœuvrement) et surtout lire le contenu qui s’affiche à l’écran. Pourquoi le ferait-il plus avec un écran d’ordi qu’avec un bon vieux bouquin, d’ailleurs? parce que ça clignote et que ça fait moderne?? On en revient toujours à la même chose: si on admet pas une bonne fois pour toute que les étudiants sont quand même un peu (beaucoup?) responsables de leur propre échec par glande assumée, on n’aura pas beaucoup fait avancer le schmilblick. Y a-t-il une méthode pour que les étudiants lisent les livres au programme? Cliquent sur les liens? fassent les exercices? Je ne le crois pas. Ou alors l’hypnose, on n’a pas tenté l’hypnose. Est-ce que financièrement ça serait plus intéressant que d’investir dans du matos numérique?
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Et si on était un peu positifs ? D’accord, le numérique ne servira qu’aux meilleurs (ou au moins bosseurs) étudiants, les feignants et les « pas finis » n’en tireront aucun profit. Mais quoi qu’on fasse pour ces derniers (des années de tentatives, sans aucun résultat pour améliorer leur « réussite » ou limiter les abandons, moi, j’ai baissé les bras). Avec l’âge, et l’expérience, je suis devenue élitiste, et hérissée par la « réussite pour tous » prônée par des syndicats étudiants démagos plus intéressés par leur carrière politique que par le pragmatisme et la valeur d’un diplôme. D’accord, on ne nous donne pas les moyens ad-hoc (des sous !!!, voire des prises électriques….). D’accord, les MOOCS, c’est lourd. Mais il n’y a pas que ça. Les QCM en ligne, les petites vidéos explicatives, les ppt en ligne, les cours inversés, etc…, c’est une aide à l’enseignement, parfois ludique. Donc, un plus. C’est également lourd et consommateur de temps. Alors à nous de pousser nos conseils centraux à décompter dans le référentiel d’activité les temps de préparation, de gestion, de mise à jour de tous ces enseignements non présentiels.
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Les cours inversés ? J’ai essayé de mettre cela en place après l’avoir pratiqué en Europe du nord. Fiasco total. Je ne sais pas pour les autres disciplines, mais en sciences je n’ai jamais, je dis bien jamais, vu des étudiants préparer un cours AVANT la leçon. Qu’ils l’étudient après est déjà très bien (ce n’est pas la majorité).
Vous pouvez donner tous les documents que vous voulez, sous la forme que vous voulez, il faudra toujours pour des étudiants français que vous réécriviez presque tout au tableau. Un cours magistral français ça ressemble furieusement à du recopiage de poly/bouquin au tableau. C’est ce que les étudiants attendent, malheureusement.
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L’enseignement et l’enseignant ne sont pas obligés d’être hyper-chiants ou soporifiques… Et croire qu’il suffit de ppt ou de cours inversés pour réveiller des L1 qui se retrouvent à 150 ou 200 sur les bancs d’une fac qu’ils n’ont pas choisie, c’est se mettre le doigt dans l’œil…
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La numérisation s’appliquera peut-être aussi dans un autre domaine: l’enregistrement des cours par des logiciels de reconnaissance de voix. J’ai déjà eu des étudiants qui me demandaient s’ils pouvaient m’enregistrer avec un dictaphone, voire leur téléphone. Les plus rigoureux s’en servaient comme support à leurs notes écrites. Pour d’autres, cela pouvait remplacer toute prise de notes, mais je me demande s’ils étaient aussi concentrés…
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Merci à tous pour ces témoignages, qui peuvent se poursuivre ci-dessous !
129 commentaires
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6 juillet 2015 à 11:46
Astronaute en transit
Pendant mes dix ans d’enseignement j’ai également « participé » à cette bascule vers le numérique, en plusieurs phases.
Mon expérience n’est peut-être pas très représentative mais j’ajoute tout de même le témoignage.
La première grande question est l’existence, ou non, d’une plateforme numérique. À Sciences Po Paris j’en ai trouvé une existante à mon arrivée, elle venait d’être « modernisée » lorsque je suis parti parce que depuis plusieurs années, les techniciens me disaient (mais je ne voyais pas trop la différence) qu’elle était « archaïque ». Disons que c’était toujours ça de gagner et qu’au moins je pouvais m’en servir. À Langues O en revanche, rien de d’utilisable pendant les cinq ans d’exercice là-bas, qui correspondent à la seconde moitié de ma décennie d’enseignement universitaire en France.
Au commencement était le Verbe… donc l’email. C’est d’abord à cela que servait la plateforme numérique dans mon esprit.
Ce n’est qu’au bout de quatre ans, phase deux, que j’ai compris que je pouvais emmagasiner des supports de cours sur la plateforme numérique. Comme j’utilisais beaucoup de cartes, celles-ci ont été les premières à s’y retrouver. Finalement, c’est l’ensemble du ppt de chaque cours que je transmettais (quitte à devoir le saucissonner car j’ai aussi découvert que la taille de ces documents-là était souvent trop grande pour le système)
La phase trois consiste dans la distribution de lectures de cours uniquement sous forme numérique. Là il faut bien remarquer que c’était moins par modernisme que par souci écologique. Le campus de Nancy, avec son tropisme germanique mais aussi en l’absence d’un service de repro (on se relayait avec des secrétaires très patientes pour faire les photocopies nécessaires) qui a décidé en premier de basculer vers le tout numérique. En général ça a assez bien fonctionné, étalé sur les semaines du semestre. À Paris en revanche ils sont restés luddites bien plus longtemps et accrochés au concept du poly, parce que, justement, ils avaient un service de repro. Cela dit le problème était qu’il fallait parfois attendre une semaine voire deux dans le semestre pour que le poly soit prêt, vu l’afflux de demande en début de semestre.
À la différence de notre auteur ci dessus je ne crois pas avoir beaucoup de retour exploitable de la part des étudiants sur l’expérience. le système dans lequel j’opérais ne me permettait pas de savoir si tous les étudiants avaient bien consulté ce qu’ils recevaient. Est-ce que certains voulaient qu’on réimprime pour eux ce qui était scanné? Oui, aussi. Est-ce que je me servais encore du tableau? Oui, dans la mesure ou on ne l’avait pas enlevé! Dans ma discipline il faut forcément orthographier des noms, et parfois je trouve encore divertissant de faire un petit diagramme dessiné à la va vite (et j’admets aussi que je ne suis pas très fort pour les composer électroniquement…)
6 juillet 2015 à 14:44
FUBAR
@Rachel: je ne comprends pas quand vous dites que « 84% se sont inscrits à votre cours et sont donc venus au moins une fois sur la plateforme »?? Moi je force sous la menace tous ceux qui sont inscrits à mon cours (ce qui chez nous est un peu l’équivalent d’une poignée de main de maquignon car les étudiants ne peuvent pas vraiment s’inscrire au cours autrement qu’en remplissant un quart de feuille quadrillée chez moi, puis en passant au secrétariat plusieurs semaines plus tard pour se faire inscrire (en général pour trouver porte close) avant la fin du semestre (en général ils ne le seront qu’au mois de juin))…. bref, je disais donc que je les ai forcés, en leur disant que s’ils ne sont pas inscrits sur Moodle, ils ne pourront pas faire le premier partiel. Après je ne contrôle plus rien, quand ils sont venus une fois sur Moodle j’imagine qu’ils estiment qu’ils ont rempli leur part du contrat. Je vais demander comment obtenir des statistiques de fréquentations fiables (à mon avis on va me dire Nein, comme toujours quand je demande un truc, que ce soit un feutre noir ou un écran.
6 juillet 2015 à 16:51
Emiliebouv
@Rachel. Vous dîtes vous-même que votre espace est un dépôt de document, que vous avez un usage basique de la plateforme sans interactivité et cela vous étonne qu’il n’y ait pas plus d’usage que cela par les étudiants ? Je ne suis pas du tout étonnée et je dirais même que cela est normal. M’enfin, quand va t-on comprendre qu’il ne suffit pas de mettre du numérique pour qu’il y ait un usage. Pensez d’abord au projet pédagogique que vous mettez en place avant de pensez au numérique (qui pourra soutenir votre projet si besoin). C’est quoi votre objectif ? Mettre des ressources en accès libre aux étudiants donc objectif rempli avec l’aide de la plateforme, non ? Vous pensiez que les étudiants comme par magie et enchantement allaient se rendre tous les jours en ligne sur la plateforme alors que les documents sont sûrement téléchargés sur leur poste ? @Rachel Le numérique n’est pas magique et votre rôle d’enseignant(e) prend tout son sens si vous y mettez un projet derrière.
N’y a t-il pas un service (TICE, SUP) qui peut vous aider dans votre démarche ?
6 juillet 2015 à 16:59
FUBAR
Ma pauvre Rachel, qu’est-ce que vous pouvez être gourdasse quand vous vous y mettez!! Votre machin ne marche pas parce que votre cours est NUL!! Nul à chier. Tout le monde dort, numérique ou pas. C’est parce que vous n’êtes pas pé-da-gogue!! C’est connu d’ailleurs, les EC sont des grosses tanches en matière de pédagogie et si un jour dans leur vie ils parvenaient enfin à avoir un beau projet… non pardon, à porter un beau projet pédagogique aux petits oignons, là alors la révolution serait en marche. Plus d’échec en licence! Le numérique c’est pas pour l’EC de base, c’est pour l’aristocratie des EC, c’est pour ceux qui font de la pédagogie par rétropédalage, ceux qui mettent m’apprenant au cœur du système, quoi. Ma pauvre, pauvre Rachel, vous qui pensiez que sur Moodle on pouvait mettre des trucs qu’on peut pas mettre sur une photocop… Tssss! Ha! elle est belle la France!
6 juillet 2015 à 17:08
Emiliebouv
@Fubar Sur Moodle, pour les statistiques, il faut se rendre dans les rapports, bloc Administration de votre espace en ligne. Oh my God, quel intérêt d’obliger les étudiants à s’inscrire sur votre espace sans rien derrière, même pas une activité questionnaire ou une activité test, un texte à lire avec parcours conditionnel (les parcours conditionnels de Moodle, si, si !) atteindre une autre activité si le document a été lu ?! Non, le cours n’est pas (forcément) NUL mais l’usage du numérique l’est dans ce cas là. Oui, autant donné une photocopie si pas d’inetactivité et si le cours n’est pas rédigé pour sa mise en ligne.
6 juillet 2015 à 17:22
FUBAR
@Emiliebouv: le seul point sur lequel je pense que nous sommes d’accord, c’est qu’on nous demande d’utiliser Moodle comme indice de notre quotient numérique sans nous donner la moindre espèce de formation. Du coup effectivement, je vois bien qu’il en va de Moodle comme de mon cerveau, je n’en utilise que 10% dans les grands jours. Là je veux bien vous croire. Encore que moi, jamais de ma vie, croix de bois, croix de fer, je ne ferai un QCM pour vérifier quoi que ce soit chez mes étudiants. Donc j’ai du mal à voir de quoi on parle.
Comme je l’ai déjà dit dans un des commentaires cités par Rachel, Moodle si ensuite on ne peut pas y avoir accès en cours, c’est un peu une échelle à laquelle il manquerait la moitié des barreaux. En revanche, je n’ai pas compris en quoi Moodle pourrait (bien utilisé) me garantir qu’ils ont lu ma pièce de théâtre ou regardé ma vidéo de York University jusqu’au bout et pas juste cliqué et refermé le machin.
En fait, en l’état, je pense que faire un truc hyper chiadé sur Moodle pour se retrouver ensuite en cours avec un tableau et de la craie, c’est un peu peigner la girafe.
6 juillet 2015 à 17:28
Rachel
@Emiliebouv, certainement que je manque d’ambition dans ma démarche numérique. Je pense toutefois avoir enrichi le contenu de mes enseignements en mettant des documents complémentaires à mes cours et mes ppt de (certains) cours avec des schémas et courbes beaucoup plus beaux que ceux que je dessine au tableau. Est-ce pour cela que c’est un usage numérique qui est nul ? il est basique, certainement. Mon objectif était de mettre en ligne ces documents : c’est simple à faire et c’est atteint. Mon second objectif était que les étudiants lisent ces documents et là je crois que ce n’est pas atteint (sauf pour les annales de sujet de DS, qui ont eu un franc succès, preuve qu’il n’y a pas que l’interactivité qui motive les étudiants).
6 juillet 2015 à 17:37
Rachel
C’est que je vois Moodle comme un espace de complément à mes cours/TD, et je n’ai pas eu la démarche d’une construction d’un nouveau projet pédagogique. Le jour où on n’aura plus de présentiel à faire, alors peut-être que j’envisagerai l’interaction format numérique.
6 juillet 2015 à 18:37
mixlamalice
Encore une fois, comme d’habitude, j’ai envie de dire que c’est bien beau d’avoir de l’ambition mais qu’il faut s’en donner les moyens.
Je veux bien croire qu’un cours numérique, ça se prépare, ça se réflexionne et que foutre en ligne des docs et basta c’est pas satisfaisant.
Après, quand on nous dit « allez les cocos, faites du nouveau et de l’innovant en assurant tout le tralala habituel, c’est pour la France », j’avoue que ça me gave un peu.
7 juillet 2015 à 05:50
marianne
@Emiliebouv
Et le projet pedagogique derrierre un cours numerique ca devrait etre quoi? Remplacer le presentiel? Si c’est le cas je suis contre….en fait j’ai beau y reflechir pour moi le but de la manip est a terme de virer des heures en presentiel et a part cas particulier (etudiant qui travaille+reelement motive) ce n’est pas l’interet des etudiants
Donc je suis contre, sauf dans le cadre d’un teleenseignement
7 juillet 2015 à 11:03
stéphane
Rare ceux qui consulte le support de cours, il préfère leurs ronéos. Le résultat est assez amusant, j’appelle ça la contamination de la coquille. J’en ai fait une note aussi http://perruchenautomne.eu/wordpress/?p=3632
7 juillet 2015 à 12:48
Gueux
Et si on commençait par définir ce qu’est la pédagogie innovante, car à part « c’est numérique », « c’est en ligne », « y’a des couleurs » et « ça clignote », je vois pas trop de quoi il s’agit. Je peux mentionner un cas réel.
Un collègue scandinave m’a raconté comment il avait innové (cours de M1 pour une petite dizaine d’étudiants, ce détail ayant son importance).
– 1er cours il présente le programme et donne le poly de référence. Il explique qu’un chapitre sera abordé par séance. Puis il fait le chapitre 1.
– 2ieme cours il se pointe et demande : « il y a des questions sur le chapitre 2 ? » « Non ! Parfait tout est clair donc. La semaine prochaine on voit le chapitre 3 ! ». Et il se casse après être resté 2mn dans la classe.
– 3ieme semaine : « il y a des questions sur le chapitre 3 ? » Et là, croyez le ou pas, les étudiants avaient préparé et le cours à tourner en discussions à bâtons rompus.
– Idem pour les semaines suivantes.
En France, ce serait de la pédagogie plus qu’innovante, révolutionnaire. Mais pensez vous que :
– Les étudiants (de M1 ou M2) accepteraient ça ?
– Les collègues ne diraient pas que ce prof est un branleur ?
– Ce serait valorisable dans un CV ?
7 juillet 2015 à 13:32
mixlamalice
@Gueux: il me semble que c’est ce qu’on appelle « classe inversée » chez les pédagogues. En France, ça passe par une vraie révolution culturelle, mais il me semble que c’est à peu près la norme dans certains endroits (genre les cours graduate aux US).
On bosse le cours chez soi, et en classe on pose des questions, fait des TDs, revient sur les points obscurs etc.
Je vois deux problèmes pour ça en France:
– le choc culturel comme je l’ai dit (historiquement, nos cours sont très magistraux et les étudiants sont habitués à être passifs et à ne pas bosser entre les cours). Ca c’est dur à faire changer
– le nb d’heures de présentiel par semaine, qui me semble énorme par rapport à ce que je peux voir ailleurs. En M2, chez nous, il y a pas mal de semaines à 30h! Et du coup ça me semble dur d’exiger 30h de boulot chez soi quand on se tape 30h en classe (ok, ça « marche » à peu près en prépa mais c’est un contexte hyper spécifique…). Ca, ça serait déjà plus facilement modifiable (bien sûr, pour ça il faudrait aussi que l’administration soit un peu moins obsédée par le présentiel des EC pour le contrôle du temps de travail…)
7 juillet 2015 à 14:08
Gueux
@mix: Oui, en sciences en tout cas, il y a beaucoup trop d’heures en classe. Mais réduisez les et ce sera interprété comme plus de temps libre pour aller à la plage (nous avons fait l’expérience dans un M2 où j’intervient).
Oui, innover en pédagogie c’est en bonne partie changer de culture, et à la fac c’est déjà trop tard il me semble. Assumons donc notre identité culturelle et renforçons le bachotage. Allez hop, régime prépa pour tout le monde et roulez jeunesse, que le « meilleur » gagne.
7 juillet 2015 à 14:10
mixlamalice
@Gueux: votre première phrase ne m’étonne pas… C’est toujours la même chose, un peu comme remplacer un poly par des docs en ligne est interprété comme ‘lire les docs est facultatif »…
7 juillet 2015 à 14:21
Damien
@Emiliebouv
« un dépôt de document, que vous avez un usage basique de la plateforme sans interactivité et cela vous étonne qu’il n’y ait pas plus d’usage que cela par les étudiants ? »
Je ne crois pas que Rachel s’étonne que les étudiants n’utilisent pas la plateforme pour autre chose que de récupérer les documents. Je crois qu’elle s’étonne qu’ils ne l’utilisent même pas pour ça (et ne dites pas qu’ils ont tout téléchargé dès le début, puisque 1 étudiant sur 6 ne s’est même pas inscrit).
Mais bon, c’est vrai que nos chers étudiants, ça les em…de de bosser ce pour quoi ils sont à la fac (on se demande bien pourquoi ils y sont, personne ne les y a forcé que je sache), donc si on ne leur offre pas un jeu vidéo cliquable en plus ou un bon point (sur 20), ils ont autre chose à faire…
Enfin bon, moi je dis ça, j’y ai même mis de l’interactivité à mon moodle. Pas grand chose, hein, quelques tests (avec explications) pour qu’ils puissent évaluer leur compréhension du cours, j’estimais, grand naïf que je suis, que ça pourrait leur servir avant les TD. Ben c’était pas mieux que Rachel. Bon, j’aurais pu faire plus, mais autant l’étudiant moyen semble avoir besoin d’un peu de carotte (qui prend souvent la forme d’une note, beaucoup plus que celle d’une jolie plateforme moodle qui n’égalera pas le dernier jeu gratuit sous Android) pour bosser, autant moi j’ai aussi parfois besoin d’une carotte pour bosser plus, par exemple l’impression que le résultat du travail aura un semblant de début d’ébauche d’utilité.
@Gueux
» Les étudiants (de M1 ou M2) accepteraient ça ? »
Ça dépend des publics, mais je suis sûr que ça en ferait hurler certains. Parce qu’au fond, le gros problème, c’est que ça leur demanderait de bosser, et pas que 5 minutes avant l’examen !
7 juillet 2015 à 14:28
Damien
« quelques tests (avec explications) pour qu’ils puissent évaluer leur compréhension du cours, j’estimais, grand naïf que je suis, que ça pourrait leur servir avant les TD »
En y réfléchissant, peut-être que ce n’était pas un projet pédagogique. Mais au fait, c’est quoi, un « projet pédagogique » ?
7 juillet 2015 à 14:30
Emiliebouv
@Gueux Vous avez totalement raison. La pédagogie innovante n’est pas forcément numérique et ne s’appuie pas forcément sur le numérique. Oui, oui, oui et oui. Et définir aussi ce qu’innovant veut dire. On peut mettre en place une pratique, un dispositif qui est innovant dans un certain contexte et qui ne le sera pas dans un autre et pour une autre personne. Voilà à quoi a conduit tous les discours des politiques, des gouvernances sur le numérique et sur l’innovation, à de l’angoisse par rapport à l’usage des technologies dans l’enseignement, des réactions épidermiques, un imaginaire autour de cela finalement stressant pour les enseignants. Le numérique est devenu un enjeu, un jeu de pression : « si tu n’utilises pas le numérique, tu n’es pas un bon enseignant ». Faux, archi faux. Comme si ce que l’on faisait avant, sans numérique, était nul mais non. Le numérique doit apporter une plus-value à ce que l’on fait. Ce n’est pas une fin en soi ou le moyen d’obtenir des financements…
On devrait dédramatiser l’usage du numérique, rassurer, apprendre et donner à voir, former et montrer le champ des possibles au lieu de fanfaronner l’université numérique et la pédagogie numérique (qu’est-ce que c’est la pédagogie numérique ? La pédagogie qui s’appuie et à l’aide du numérique : oui, on sait ce que c’est).
Effectivement ce que vous décrivez s’appelle la classe inversée ou l’hybridation des cours. Les enseignants et les étudiants sont très demandeurs mais se posent des questions administratives comme souvent. L’université n’est pas prête et n’a pas encore répondu à toutes ces questions : comment est compté le service d’un enseignant quand il met en place cette pédagogie ? Les heures à distance sont des heures CM, TD ? Est-ce compter dans la maquette de formation, sur un emploi du temps ?
7 juillet 2015 à 14:32
Emiliebouv
@Damien Votre cours n’est-il pas comme un scénario de film (non, les étudiants ne meurent pas à la fin) avec un début et un objectif ? Cela s’appelle un scénario pédagogique et en complément un syllabus de cours est aussi très utile : http://fr.slideshare.net/emiliebouv/modle-de-syllabus-de-cours
7 juillet 2015 à 14:37
Emiliebouv
@Damien Tout à fait d’accord avec vous. Si pas de carotte sous la forme de points, peu d’usages ou alors ce sera toujours les mêmes étudiants, ceux qui participent en temps normal. Le numérique n’est pas magique. Et oui, les étudiants sont passifs. On l’a été et on sait très bien qu’on l’est naturellement parce qu’on est étudiants. Mais quand même, on a constaté qu’utiliser en amphi des boitiers de votes (2 ou 3 questions de cours), ça les réveille un peu. Effet nouveauté jouant bien entendu mais pas que.
7 juillet 2015 à 14:44
Damien
@Emiliebouv
« Les enseignants et les étudiants sont très demandeurs »
« Des » étudiants, peut-être (les vôtres ?). Pour ce qui est de « mes » étudiants, les discussions ne donnent pas cette impression.
« Cela s’appelle un scénario pédagogique »
Ok. Et donc, un « projet pédagogique » (pas un « scénario pédagogique » ni un « objectif pédagogique »), c’est quoi ?
7 juillet 2015 à 14:47
Damien
@Emiliebouv
« Mais quand même, on a constaté qu’utiliser en amphi des boitiers de votes (2 ou 3 questions de cours), ça les réveille un peu. « *
Mouais, excusez-moi, mais ça fait un peu technogadget à la mode de plus. Maintenant que les plate-formes numériques sont généralisées, il faut bien trouver une autre idée géniale (mais coûteuse).
7 juillet 2015 à 14:47
Emiliebouv
@Damien Bonne question. Pour moi, cela se situe à l’échelle de la composante, d’une équipe pédagogique, voire de l’université (plan quinquennal et autre). Vous allez me dire que je vis au pays des bisounours, hein ? Je vous entends déjà !
Vos étudiants connaissent-ils ces pratiques ? Ont-ils déjà testé ?
7 juillet 2015 à 14:50
Emiliebouv
@Damien Très coûteux mais pour nous, utiles pour les apprentissages. Mais bien sûr que cela peut être utilisé comme un gadget. Ce n’est pas la technologie, là, qui est gadget mais l’usage qu’en font certains. Je peux vous donner des exemples d’usage qui ne sont pas de la « gadgetisation » numérique mais de la pédagogie qui s’appuie sur le numérique : https://www.youtube.com/watch?v=VEGdM_MDP7g
7 juillet 2015 à 20:34
FUBAR
@Emiliebouv: A vrai dire vous m’intriguez. Ainsi quand vous écrivez: « Le numérique est devenu un enjeu, un jeu de pression : « si tu n’utilises pas le numérique, tu n’es pas un bon enseignant ». Faux, archi faux. Comme si ce que l’on faisait avant, sans numérique, était nul mais non. Le numérique doit apporter une plus-value à ce que l’on fait. Ce n’est pas une fin en soi ou le moyen d’obtenir des financements… » je me dis qu’en fait on est d’accord, je suis prête à prendre un café avec vous, à faire une partie de rami… Mais quand quelques commentaires plus bas vous sortez votre boîtier de vote, je vous l’avoue, un sentiment violent et incontrôlable s’empare de moi, comme à chaque fois qu’on prononce le mot « pédagogie » surtout quand on l’accole à « innovante ». Mais bonne fille, j’ai regardé votre vidéo, et même d’autres du même tonneau proposées à ma curiosité, et là je dois dire que tout ça va bien au-delà de mes espérances. Le comble du raffinement pédagogique c’est donc de transformer son cours d’amphi en « Qui veut gagner des millions? » et le malheureux profaillon animateur peut demander le vote du public, peut-être même choisir le 50/50? Moi perso je choisis appeler un ami, et j’appelle Marianne, avec la hache.
Franchement je n’ai pas vu grand chose de plus grotesque depuis longtemps, et le plus triste c’est quand on demande aux étudiants comment ils voient le truc: « ben en fait c’est plus interactif alors on est plus impliqués »… L’académie des 9 ou Question pour un champion: la main sur le buzzer!! En l’espèce le problème à mon avis c’est le cours d’amphi. J’en ai fait des cours d’amphis, mais franchement à moins de se la jouer Saturday Night Live, ou de devenir Fabrice Luchini, effectivement, c’est sans doute chiant pour des gens incapables de se concentrer pendant une heure. Supprimez le cours d’amphi, à mon avis plus besoin de buzzer. Evidemment ça coûte plus cher, encore que j’aimerais bien connaître le coût de cette aimable plaisanterie, même si l’université de Bretagne doit être pleine aux as: la meuf interviewée a carrément une Artémide Toloméo dans son bureau (déjà elle a un bureau, une jalousie vague mais tenace monte en moi).
Non sérieux, il va falloir plus qu’un boîtier (en même temps ça m’a rappelé « Le Déclic » de Milo Manara) et un scénario pédagogique pour me convaincre…
7 juillet 2015 à 21:16
Bouvrand
@Fubar Que vos propos sont durs ! J’en ai rien à faire de convaincre. Convaincre de quoi d’ailleurs ? Ce n’est pas mon objectif.
Je comprends votre réaction épidermique.
Je suis certaine qu’autour d’un café ou en jouant au rami, le débat serait intéressant.
Il y a juste des enseignants qui essaient de faire « re »venir des étudiants en amphi et qui essaient de faire « re »lever des têtes trop souvent baissées quand ils écoutent 2 heures de théorie. On ne va pas leur jeter la pierre quand même ?
Ne me dîtes pas que vous faites partie de ceux et de celles qui pensent que parce qu’ils enseignent, ils savent enseigner naturellement comme si cela était une compétence innée (oublions le numérique) ?
7 juillet 2015 à 21:51
Rachel
@Emilie, Fubar sort sa hache pour n’importe quel sujet, il ne faut pas s’en formaliser car en réalité elle est adorable.
Si deux heures est une durée trop longue, il suffit de faire des cours d’une heure (avec sonnerie à l’interclasse, of course).
Je n’ai rien contre l’interactivité en amphi, mais il faut quand même convenir qu’un cours en amphi ce n’est pas le mieux adapté. Ici on a deux solutions : (1) faire le constat que les étudiants ne peuvent plus suivre de cours magistraux, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables d’écouter ou de se concentrer. Dans ce cas, il faut alors effectivement prendre des mesures et s’adapter à ce nouveau public. Le numérique permet effectivement plein de solutions pour venir rompre la monotonie d’un enseignant avec sa craie et son tableau ou son ppt barbant. (2) ou bien alors on résiste et on fait comprendre aux étudiants qu’ils ne sont plus au lycée et qu’un jour ou l’autre il faudra bien apprendre à se concentrer un peu. S’ils n’y parviennent pas, on pourra leur dire qu’ils n’ont alors rien à faire à l’université. Par ailleurs, à l’université, il n’y a pas que des cours magistraux, mais il y a aussi des TD qui sont là un vrai espace de discussion et d’échange (ceci dit, je n’ai rien contre un peu d’interactivité pendant un cours).
7 juillet 2015 à 21:57
Petit Cerveau
Mouais, des boîtiers il y en a depuis quatre cinq ans dans mon département au Royaume-Uni, où il est vrai il y a une tradition assez forte de quizz au pub le dimanche… Faut quand même pas exagérer la valeur « pédagogique » de ce genre d’experience, et un enseignant qui saura faire un cours magistral avec un peu d’humour aura plus de succès…. L’experience est aussi que ça peut être un peu difficile de gérer le cas où les étudiants ont tout faux sur une question du cours de la semaine dernière: assez pratique si vous voulez facilement prendre un mois de retard dans votre agenda de cours!
Et si je peux me permettre, qu’est ce qu’une Artemide Toloméo?
7 juillet 2015 à 23:38
Gueux
@Emiliebouv: Je croyais que la classe inversée c’était quand les élèves faisaient cours. J’ai pratiqué cela en Europe du nord et ai essayé de faire de même en France. Comme indiqué dans mon fil repris par Rachel en tête de gondole, ce fut un fiasco. Les étudiants étaient pourtant favorables à ma proposition, alors pourquoi ça a foiré ? Parce qu’ils y ont vu l’opportunité de préparer leur part du cours et de ne rien foutre avant et après leur tour. Etes vous sûre de connaitre les vraies raisons pour lesquelles vos étudiants sont demandeurs ?
Une autre question : Quel est le but de la pédagogie ?
Une immense majorité des étudiants ne sont à l’université (ou en GE) que pour le diplôme et pas pour cultiver leur jardin, et ils n’ont rien à cirer du contenu des cours pour autant qu’ils réussissent à l’examen. Le but de la pédagogie est il de faire venir un maximum d’étudiants dans les amphis ? Que les étudiants réussissent leur examens ? Ou d’essayer de faire en sorte qu’ils s’intéressent à ce qu’ils étudient ?
Dans les faits, la pédagogie innovante n’est rien d’autre que le numérique, car c’est la dessus qu’est jugé l’EC. C’est débile, nous sommes surement d’accord, mais c’est ainsi. Et ne blâmons pas ces satanés bureaucrates, ce sont des EC qui cochent les cases des grilles d’évaluation de leurs collègues.
8 juillet 2015 à 08:37
Marianne
Chers tous
Je vous vois tous batailler dans vos commentaires a savoir comment faire passer quelques bribes de savoir a nos cheres tetes blondes, brunes et rousses…
Laissez moi vous dire que vou vous meprennez. On parle de pedagogie INNOVANTE
Il n’est donc nulle part question que le bazar serve a quelque chose, ou que nos cherubins en retire quelque chose mais plutot d’innover ie tenter quelque chose que personne n’avait jamais imagine dans ses reves les plus fous. Du coup le joystick en amphi, je dis oui (desolee FUBAR). Je propose meme le paintball
Pouf, une giclee de peinture au prof naze qui sait pas expliquer les dl. Autre giclee au copain qui ne sait pas inverser une matrice…
Innovons les amis! Decouvrons de nouvelles manieres d’enseigner! Le but n’est bien evidemment pas l’efficacite mais les yeux ebahis et admiratifs de vos collegues qui n’auront (faute de moyens les pauvres) jamais rien tentes vous recompenseront de bien des peines….
8 juillet 2015 à 08:39
Marianne
Ceci dit FUBAR, j’ai pas encore regarde les videos. Au cas ou, je prepare la hache…..
8 juillet 2015 à 09:09
FUBAR
@petit cerveau: Artémide Toloméo, c’est la lampe design plutôt chère qui trône derrière la meuf qu’on voit sur la vidéo que donne Emilie.
@Gueux: pour moi aussi la « classe inversée » c’était ça… Je ne vois toujours pas la différence avec un exposé. Mais bon…
@Marianne: allez voir la vidéo (je vous conseille aussi celles qui apparaissent à droite) et on en reparle. cela dit le paintball je suis à fond pour, et pour reprendre l’allusion de @petit cerveau aux Pub Games, je propose dans la foulée de mettre en place un Bingo et surtout des fléchettes.
8 juillet 2015 à 09:10
Damien
« l’université de Bretagne doit être pleine aux as »
Il existe une université de Bretagne ? J’ai dû me lever dans un univers parallèle ce matin…
(regarde les premières secondes de la vidéo)
Ah, en fait il s’agit de l’UBS (Vannes-Lorient), la plus « petite » des universités de la région, et dont le président a signé récemment la pétition pour la défense des universités de villes « moyennes » (avec la présidente de Paris 8 ou celle de Montpellier 3). Peut-être que ces universités n’ont pas toutes les mêmes problèmes, finalement…
(et merci FUBAR pour m’avoir appris ce qu’était une « Artémide Toloméo », je me coucherai moins bête ce soir)
8 juillet 2015 à 09:36
FUBAR
@Marianne: Et sinon j’ai une autre idée: « si vous voulez que le prof Machin continue l’aventure et revienne en deuxième semaine: tapez 1; sinon: tapez 2 » et envoyez votre sms au 3672 (cet envoi vous sera facturé 1,30€)= on s’assure de « l’implication » des étudiants ET on remplit sans effort les caisses de l’université sans augmenter les droits d’inscription. Le prof Machin étant un pauvre vacataire, personne n’ira pleurer sur son sort de toutes les façons.
Si ça se trouve, en creusant un peu le concept, on peut vendre du temps de cerveau d’étudiant disponible à un annonceur. Autre source de recette non négligeable (l’UBS (pardon Damien) a déjà mis ça en place manifestement): le placement de produit, comme dans les James Bond. Une petite vidéo pédagogique, et hop! on met une Toloméo (de rien Damien, ever so eager to please) en arrière fond. Non seulement ça donne une image prospère de l’institution et en plus ça rapporte. J’espère que les gars de la CPU nous lisent, parce que ça pulse velu chez Gaïa!
8 juillet 2015 à 09:49
Emiliebouv
Vous exagérez mais vous me faîtes sourire, il faut bien le reconnaître. Vous êtes doués.
L’Université de Bretagne Sud est loin d’être pleine aux as, ne nous méprenons pas.
Quant aux vidéos, si ça peut vous donner un petit moment de défoulement et vous faire sortir les crocs telle une bande de hyènes affamées…il faut les regarder toutes sans pause et en continue. Cela peut servir à exorciser le fait que vous n’ayez pas de bureau, de lampe Artémide Toloméo (qui se trouve chez Ikéa en passant pour une trentaine d’euros, pas de boitiers de vote (j’entends les dents grincées), vous vous en balancer de la pédagogie car tout est de la faute des petites têtes blondes qui ne savent plus se concentrer.
Finalement, je me demande si vous n’êtes pas jaloux ?! Aïe, non, pas sur la tête les billes de paintball !
8 juillet 2015 à 10:21
Damien
« Artémide Toloméo (qui se trouve chez Ikéa en passant pour une trentaine d’euros »
Pas trouvé… (enfin c’est pas comme si j’en avais quelque chose à faire, cela dit). Plus sérieusement…
« vous vous en balancez de la pédagogie car tout est de la faute des petites têtes blondes qui ne savent plus se concentrer. »
Je crois que personne ici ne s’en « balance » de la pédagogie. Mais il y a différentes réactions qui se croisent ici face au discours sur les « innovations pédagogiques » :
1) un énervement face à un discours « politique » qui parle de pédagogie pour ne pas répondre aux problèmes
2) un désabusement devant le gouffre entre les moyens matériels évoqués et la situation matérielle réelle dans certaines facultés (en particulier pour FUBAR)
3) l’idée que nos « petites têtes blondes » ne sont pas, justement, des « petites têtes blondes » mais des adultes majeurs, vaccinés et autonomes (et certains le montrent très bien dès qu’on sort du cadre du cours), que dans « pédagogie » il y a « péd » et que l’envie d’apprendre doit venir autant sinon plus des étudiants que de l’enseignant
4) l’idée, exprimée par Gueux hier et en partie liée au point 3), que les pratiques pédagogiques sont ancrées dans la culture, et qu’il est trop tard, à l’université (et en particulier étant donné le modèle de l’enseignement supérieur français, où le modèle n’est pas universitaire), pour changer cet ancrage
5) l’idée, appuyée par une certaine expérience, que certains étudiants seront de toute façon réceptifs à n’importe quelle pratique pédagogique, tandis que d’autres y seront de toute façon réfractaires, et que l’investissement et le temps passé à changer de pratique pédagogique n’est pas justifié par l’amélioration marginale des résultats.
(à titre de remarque, l’ « innovation pédagogique » la plus efficace pour améliorer les résultats que j’ai vue ces dernières années, c’est l’interdiction des documents à l’examen (je suis dans une discipline où, traditionnellement, on autorisait les documents))
Tous ces points sont certes contestables, mais ils ont aussi une part de vérité, et ils peuvent justifier un certain cynisme quand on parle de pédagogie…
8 juillet 2015 à 10:21
Marianne
« vous vous en balancer de la pédagogie car tout est de la faute des petites têtes blondes qui ne savent plus se concentrer »
Non je ne m’en balance pas. Je dis juste qu’on ne peut pas toujours apprendre en s’amusant et sans faire d’effort et qu’a un moment il faut savoir dire à des étudiants que les études c’est parfois pas toujours fun, c’est pas toujours facile, qu’il faut reprendre, s’acharner, pas comprendre du premier coup et que si ce message n’est pas transmis au lycée il y a bien un moment où il faut le faire
Après ceci n’implique pas qu’on n’essaie pas de s’adapter à son public, et qu’on n’essaie pas d’adapter ses exigences mais à un moment les étudiants doivent savoir ce qu’ils veulent….
J’ai par exemple discuté avec une prof de prépa qui me disait « il ne faut pas que les élèves prennent en note le cours au tableau car à un moment ils saturent et je fais donc un cours à trou »
Sur le fond je ne suis pas d’accord, car si les étudiants ne s’exercent jamais à se concentrer même en allant au départ un peu plus loin que ce qu’ils sont capable de faire on n’y arrivera jamais. C’est comme l’effort physique. Au départ on fait péniblement 20min de jogging et en persevérant on arrive à mieux….
La pédagogie pour moi c’est
1) Donner des lignes directrices aux étudiants pour qu’ils sachent quoi travailler
2) Proportionner l’effort demandé à ce qui leur est accessible sans demander trop mais sans demander trop peu non plus
3) Faire passer les concepts (en math) sans les noyer dans la technique
4) Donner le sens de la rigueur et de la précision. Il vaut mieux leur faire rédiger bien deux ou trois exercices bien choisis plutôt que de leur faire bâcler toute une feuille de TD
8 juillet 2015 à 10:23
Marianne
@FUBAR Une fois de plus je suis esbaudie par votre inventivité….Le « maillon faible », effectivement on n’avait jamais osé….Pédagogie innovante!
8 juillet 2015 à 10:28
Marianne
Je viens de regarder la vidéo : elle est moche la lampe de la nana
Sinon sur le fond : ils sont 200 en amphi. Du coup le boitier c’est un cache misère parce que la fac a pas les moyens d’avoir des amphis de tailel raisonnable où les mecs peuvent poser des questions…Donc l’amphi numérique bof….Ca correspond à peu près à ce que je pense. Le numérique est un prétexte pour dépenser moins de thune en disant qu’on est innovant
8 juillet 2015 à 10:31
Emiliebouv
Je suis bien entendu d’accord avec vous.
J’aime quand vous vous exprimez et quand vous rentrez dans le détail comme le fait @Marianne.
Je suis bien consciente de tout cela et je pense bien souvent la même chose que vous.
Vous rigolerez d’apprendre que je n’ai pas un discours traditionnel et que je me bats bien souvent sur ce que l’on nous vend sur la pédagogie et les technologies. Mais, parce qu’il y a un mais : il y a quand même parfois, des petites lueurs et un réel intérêt autre que celui d’ébahir les collègues, ou brosser les étudiants dans le sens du poil (jouer en apprenant et/ou ne pas se concentrer trop longtemps).
@Damien La lampe, ce n’est pas une vraie de la marque dans les bureaux, ça y ressemble ! Il y en a dans tous les magasins.
8 juillet 2015 à 10:34
Damien
J’oubliais un dernier point : l’impression qu’il y aurait (à écouter les « pédagogues ») des « innovations pédagogiques » qui peuvent s’appliquer partout, en particulier indépendamment de la discipline. Ce qui laisse assez perplexe l’enseignant qui pense avant tout en terme de « comment je vais faire passer les notions fondamentales _et les méthodes de travail_ de ma discipline ».
8 juillet 2015 à 10:34
Emiliebouv
@Marianne Vous ne voyez ce qui vous arrange et qui va dans le sens de ce que vous pensez. Je comprends que cela puisse vous rassurer mais quand même !
L’enseignante utilise les boitiers deux fois dans l’année pour réviser collectivement avant les partiels. On ne parle pas d’amphi numérique. Dépenses moins de thunes, en achetant des boitiers de vote ? c’est une blague ! Les mecs ne posent pas seulement des questions, ils s’entraident et quand ils n’ont pas la solution et quand ils ne trouvent pas, ils ont l’enseignante à côté.
8 juillet 2015 à 10:38
Emiliebouv
@Damien Et oui, entièrement d’accord. Arrêtez de me parler des pédagogues et des innovations pédagogiques en généralisant, je vais finir par les détester. À cause de tous ces discours, voilà à quoi cela mène alors que la réalité est tout autre et que si nous avions des discours raisonnés et un usage raisonné, on n’en serait pas là.
8 juillet 2015 à 10:47
Marianne
Sinon la révision juste avant les partiels, pour moi c’est bof…Ca peut aider ceux qui ont juste besoin de faire un petit point sur leurs connaissance et qui globalement ont compris le truc mais le gars qui est loin….Mais après tout pourquoi pas
Et sinon je remarque quand même que tous les exemples donnés dans les vidéos sont issus de filières type droit, médecine, staps…avec des amphis de 200 étudiants au moins (en médecine ça peut être 1000).
Je ne pense pas que les autres disciplines soient moins investies dans la pédagogie. D’où ma conclusion : dans toutes ces filières il y a une masse d’étudiants impossible à gérer. D’ailleurs dans chaque reportage c’est clairement dit : les gens essaient de gérer (comme ils peuvent) un afflux d’étudiants
Du coup on essaie vaguement de proposer de la pédagogie innovante alors que la seule vraie solution serait au moins de dédoubler les amphis ou de faire du cours-TD ce qui coûte plus cher que des boitiers. Je maintiens donc ce que je dis. C’est un cache misère qui évite de payer des cours, de créer des postes etc…
Une autre solution étant de diminuer le flux d’étudiants et de sélectionner
8 juillet 2015 à 10:48
Marianne
Mais après la pédagogie inversée je vais essayer l’an prochain en petit groupe. Je ne suis donc pas fermée à tout. Du coup je vous raconterai…..
8 juillet 2015 à 10:53
Emiliebouv
Oui, avec plaisir Marianne et si vous avez besoin d’échanger sur ce que vous mettez en place, pas de soucis. C’est vrai que les filières où il y a énormément d’étudiants utilisent beaucoup le numérique comme vous le dîtes pour cacher la misères. Nous n’avons pas chez nous de grandes filières de ce type (STAPS, Médecine).
8 juillet 2015 à 11:01
Marianne
@Emiliebouv
Vous êtes dans quelle discipline? Vous avez beaucoup d’étudiants ou c’est des petits effectifs?
8 juillet 2015 à 11:41
Hugo
@Marianne
Il y a aussi une vidéo de l’utilisation des boîtiers en cours de physique à l’UPMC, en petit groupe.
Mais je vous rejoins sur le fait que cette interactivité ne va être enrichissante que pour les bons étudiants (ou les moyens qui se sortent les doigts du fondement).
8 juillet 2015 à 11:45
Emiliebouv
@Marianne Vous allez pouvoir me préparer le bûcher ou j’irais chercher ma corde seule ce midi ! Je ne suis pas enseignante. Je suis occasionnellement chargée d’enseignement mais ma mission principale se trouve dans un Service Universitaire de Pédagogie.
8 juillet 2015 à 11:54
Marianne
@Emiliebouv
Et les enseignements que vous faites (ou les enseignants avec qui vous collaborez) sont dans quelle discipline? Votre établissement est une fac de sciences, SHS, lettres?
PS : Avec mon amie FUBAR, on est extrêmement humaines. Du coup, bien qu’exerçant dans des universités différentes nous avons toutes deux abandonné l’usage du bûcher….Nous lui préférons la décapitation à la hache (que nous utilisons toutes les deux à tour de rôle). C’est plus rapide, plus propre et bien sûr plus écologique. Le bûcher, on tue des arbres quand même….Faut penser à la planète, merde quoi….
8 juillet 2015 à 11:58
Marianne
Et sinon est-ce que les enseignants de votre établissement sont demandeurs? Vous proposez des formations? Comment êtes vous en contact avec les enseignants/étudiants?
8 juillet 2015 à 12:14
Emiliebouv
La hache, je savais bien que vous étiez des barbares ! Moi, qui voulait me faire Hara-Kiri paisiblement et garder ma tête !
Nous accompagnons des enseignants des disciplines de Sciences, Lettres et Sciences Humaines, et de Droit. Concernant mes enseignements, ils sont dans le domaine des…oh non…ma tête…Sciences de l’Éducation. Ça y est, c’est dit.
Oui, les enseignants sont demandeurs de formations, ou d’accompagnement pas forcément sur les outils numériques. C’est bien souvent les mêmes qui viennent mais d’année en année, de nouveaux s’investissent et puis ils se forment entre collègues aussi.
8 juillet 2015 à 12:31
Marianne
Sciences de l’éducations c’est large. Vous appliquez ca à une discipline particulière ou vous présentez des principes généraux?
Et vos enseignants enseignent -ils majoritairement en petits groupes/amphis? TD/TP? Quels retours avez vous de leur part et comment faites vous évoluer vos formations en fonctions? Est ce que vous arrivez (et comment) à vous faire une idée de l’efficacité des approches que vous proposez?
8 juillet 2015 à 12:31
Marianne
Et comment vous adaptez vous aux spécificités de chaque discipline?
8 juillet 2015 à 12:32
Marianne
Et quels types de formations vos enseignants demandent-ils?
8 juillet 2015 à 13:28
mixlamalice
Nous afons les moyens de vous faire parler!
8 juillet 2015 à 14:01
Bouvrand
En fait, je pense qu’il manque une étude de la didactique des disciplines avant d’introduire du numérique dans telle ou telle discipline. On a tout fait à l’envers. On introduit les technologies sans se préoccuper du « pourquoi ». C’est pour cela que les plans (à la con), « une tablette pour tous en primaire », sont un échec. Les enseignants ne sont pas formés et n’ont pas le temps de l’être surtout en primaire et on met des tablettes sans savoir pour quels usages.
On ne peut pas mesurer les effets de l’usage de tel ou tel outil numérique. Il faudrait le faire à long terme et il y a en plus trop de biais. Nous mettons simplement en place une étude (par exemple après chaque usage des boitiers de vote) auprès des étudiants non pas pour en tirer des généralités mais mesurer ce que l’usage tend à favoriser ou non. Cela permet aussi aux enseignants de voir si le temps qu’il passe (car oui ils y passent du temps et l’appropriation d’un outil numérique demande du temps) en vaut la peine.
Sur les projets sans usage du numérique, comme la mise en place de syllabus de cours sur toute une filière, on ne sait pas les effets. On a le retour des étudiants et des enseignants directement.
Les enseignants qui participent à nos formations enseignent en amphi et en TD/TP. C’est variable selon les formations proposées et leur projet.
Nous proposons des formations plutôt généralistes. Les experts des disciplines ce sont les enseignants et c’est eux après les formations qui décident si cela correspond ou non à la discipline qu’ils enseignent. Vous pouvez consulter notre offre de formation numérique ici, page 41 http://www.univ-ubs.fr/offre-de-formations-tice-241841.kjsp?RH=SIT_SERSNUM&RF=SIT_RESSOUCESNUM et nos ateliers pédagogiques ici : http://www.univ-ubs.fr/se-former-a-la-pedagogie-universitaire-444058.kjsp
Les enseignants demandent des ateliers sur l’évaluation des enseignements, mettre en place une formation en hybridation ou en alternance, des formations sur les boitiers de vote (c’est à leur demande que nous avons investi), créer une formation à distance, des formations sur les possibilités offertes par la plateforme en terme d’activité, sur les droits auteurs…
8 juillet 2015 à 14:04
Bouvrand
J’enseigne l’ingénierie pédagogique, les différents courants pédagogiques, et ce qu’on appelle à tord il me semble la « pédagogie universitaire numérique ».
8 juillet 2015 à 15:48
Marianne
OK. Ca ne ma dit rien mais d’un côté j’imagine que si on donne ses têtes de chapitre de cours à un collègue d’une discipline éloignée ça ne parle pas non plus…Juste une question c’est quoi l’ingénierie pédagogique?
8 juillet 2015 à 17:35
FUBAR
@Bouvrand: la dernière fois qu’on a reçu un type de science de l’éduc en conseil d’UFR c’était pour nous montrer un magnifique questionnaire d’évaluation des formations par les étudiants. Personne n’était globalement contre le principe d’un questionnaire de ce genre, mais le truc était tellement mal fait qu’il en devenait inexploitable. On lui a demandé si c’était une super stratégie finaude pour avoir l’air de faire le truc tout en le rendant inutilisable parce que ça nous faisait chier de le faire tous les ans et en fait non. Le mec était pas rusé du tout et même très content de lui. On lui a fait des remarques très concrètes et très précises dont il nous a avoué qu’il ne tiendrait aucun compte. Il est reparti avec sa tête, mais c’est pas passé loin. Il sait qu’il ne faut pas revenir en tout cas…
Mais pour en revenir à notre sujet, je suis la première à appeler de mes vœux la généralisation d’un certain type de matos numérique (mais pas le boîtier ridicule, sinon je demande aussi à avoir des trappes à étudiants comme dans Money Drop)… dont je suis prête à parier sur votre tête qu’il n’arrivera jamais. Car la question que je pose toujours quand on me lance sur ce sujet c’est: « avec quel matos? » (en général j’obtiens un silence gêné). Je veux que le numérique soit un adjuvant pas un ersatz (putain si c’est pas du slogan ça les gars)!
8 juillet 2015 à 19:16
FUBAR
Rien à voir, mais je viens de voir ça dans le rapport Bréhier (le mec chargé d’un rapport sur le continuum -3/+3):
« Proposition n° 28 : substituer à la logique de récitation des savoirs et à la place prépondérante du cours magistral en licence une logique d’apprentissage, fondée sur les acquis des étudiants et non sur la simple juxtaposition des contenus d’enseignement. »
Il propose aussi d’en finir avec la sélection à l’université (on sort sa hache) en endiguant la création de licences sélectives.
Il veut aussi que les EC « bénéficient » systématiquement de formations pédagogique dans les ESPE (Marianne, pas la peine de la ranger)
8 juillet 2015 à 21:26
marianne
C’est quoi les acquis des etudiants? J’en ai entendu parler mais j’en ai pas vu beaucoup…
Sinon FUBAR vous mollissez. Moi qui ai fait une annee d’IUFM (le vietnam pour ainsi dire) si on me parle d’aller me former dans un ESPE j’investit dans une kalachnikoff dernier cri. Pas suffisant la hache….
8 juillet 2015 à 21:28
marianne
Une autre solution (qui a ma preference) consisterait a plastiquer les ESPE afin de les eradiquer pour longtemps…de ce que j’ai compris je ne serais pas la seule
8 juillet 2015 à 21:35
marianne
Et bien evidemment je reconvertis les pauvres ames egarees dans ces lieux de perdition en gens utiles enseignants a de vrais etudiants et tellement heureux de pouvoir faire de la pedagogie dans le monde reel….je suis comme ca,moi…
8 juillet 2015 à 21:39
emiliebouv
Que les EC soient formés par les ESPE…Je ris. On n’a là encore rien compris et on se trompe. La pédagogie universitaire n’a rien à voir. J’investis moi aussi dans une Kalachnikoff ou une Artémide Toloméo revisitée façon mitrailleuse. Ceci explique le rapprochement des COMUE avec les ESPE alors ?
@Marianne L’ingénierie pédagogique se définit selon moi comme une structuration du projet de formation ou de l’enseignement. En gros, on fait un cahier des charges, on établit un plan de formation, on met cela en adéquation avec le public, le matériel, les méthodes utilisées et les objectifs poursuivis. Non, non, non, la Kalachnikoff, c’est pour l’ESPE, moi je préfère la hache, plus sanglante ;-)
8 juillet 2015 à 22:08
FUBAR
@emiliebouv Bon ben alors c’est comme avec la « pédagogie inversée » (aka, un exposé) on fait de l’ingénierie pédagogique tout le temps, mais sans le savoir.
Moi le mec qui me dit qu’à l’université on est trop dans « la récitation des savoirs » je cogne sans réfléchir. Je rêve de lui demander à quand remonte sa dernière visite dans un cours de licence. Peut-être que le type croit encore qu’on fait apprendre des récitations au collège (si on me demande mon avis, moi je pense peut-être qu’on devrait, mais c’est un autre débat)…Tu m’étonnes qu’après ça les gars pensent qu’il faille un peu sortir du cours à la papa!
Le problème de la kalach c’est que ça enlève le plaisir de l’effort: je vous vois venir, vous, avec vos machins ludiques de pédago. La hache, y a que ça de vrai.
Ha! et sinon j’ai pensé à un concept pédagogique hyper novateur: remplacer les sièges d’amphis (et les chaises des salles de cours) par des Swissballs. Rien de pornographique (enfin j’imagine qu’il y a toujours moyen, si vraiment votre auditoire se met à ronfler), mais ça permettrait de combiner l’option sport (celle qui compense les cours à contenu disciplinaires) avec la nécessité d’augmenter leur attention en cours: celui qui s’endort un peu se retrouve illico les quatre fers en l’air. Pour la prise de note j’avoue que c’est un peu coton, mais comme de toutes les façons ils ne prennent plus de notes….
9 juillet 2015 à 21:34
jako
Educpro signale le rapport dont faisait état Fubar:
« Selon Émeric Bréhier, « l’enseignement supérieur doit s’adapter aux étudiants tels qu’ils sont et non pas tels qu’il rêve qu’ils soient ». Le cours magistral en licence doit ainsi laisser la place « à une logique d’apprentissage fondée sur les acquis des étudiants ». D’où l’idée d’encourager la pédagogie par projet mais aussi la mise en place de dispositifs personnalisés de rattrapage ou de tutorat ».
http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/les-liens-entre-le-lycee-et-l-enseignement-superieur-au-rapport.html
Bref mettre en place tout ce qui a si bien marché dans le secondaire…
Celle-là est magnifique:
« Assigner aux universités une mission de réorientation des publics en échec avéré et précoce, dûment évaluée et assortie d’indicateurs de performance intégrés au calcul des dotations publiques ».
Cliquer pour accéder à 141.pdf
Bon en gros la mission de l’Université, ce sera de prodiguer les soins palliatifs, après avoir pris soin de réserver la pratique du tri sélectif aux autres filières de l’ES
Fubar, va falloir prévoir un stock de haches…
9 juillet 2015 à 22:36
Gueux
@Jako: La deuxième citation a le grand mérite de l’honnêteté : enfin les choses sont dites et assumées. Il est maintenant clair que, pour les politiques, l’université est la CPPN de l’enseignement supérieur.
9 juillet 2015 à 23:44
FUBAR
@Gueux: la vache!! c’est retour vers le futur!! Ça fait combien de temps qu’on avait pas prononcé devant moi l’acronyme CPPN!!? Justement l’autre jour j’essayais de faire comprendre à mes enfants le concept de la 4ème CPPN: des mecs de 20 ans, à l’air éveillé, qui fumaient du shit dans la cour du collège. Ha ben tiens, c’est vrai ça, ce sont les mêmes qui hantent désormais les amphis. La révélation!
@Jako: z’avez-vu comme ça énerve tout de suite ce genre de phrases à l’emporte pièce?
S’il faut s’adapter aux étudiants tels qu’ils sont ça va être bien plus simple cela dit. Plus besoin de préparer un cours. On fait un atelier rami, on mate la croisière s’amuse (en VO parce qu’on a sa dignité), et hop!
10 juillet 2015 à 07:16
mixlamalice
Ils jouent au rami les jeunes? Les miens ils matent des conneries sur youtube et discutent de bagnoles ou de motos. On sent que vous avez des lettrés.
10 juillet 2015 à 08:08
marianne
Et celui la vous l’avez lu
« le rapport preconise les echanges de service entre le superieur et le secondaire afin de favoriser le continuum -3/+3 »
10 juillet 2015 à 08:11
marianne
Ca vous dit pas FUBAR d’aller enseigner dans le lycee de zep le plus proche de chez vous?
10 juillet 2015 à 08:20
FUBAR
@Mixlamalice: Nan! c’est moi qui joue au rami. Mes étudiants regardent des vidéos à la con sur leur téléphone ou jouent à Candy Crush.
@Marianne: J’avais loupé cette phrase. Il faudra qu’ils m’y traînent par les cheveux. Ou alors il pensait aux prépas? Non j’rigole.
10 juillet 2015 à 08:44
marianne
La prepa vous deconnez? A de vulgaires universitaires…non le lycee pro ou le prof d’anglais est en depression depuis six mois tout au plus
Et qui c’est qui a pas ecoute tata Marianne quand elle disait que la hache c’est plus suffisant?
10 juillet 2015 à 08:53
marianne
Sinon faire une partie de mon service ds la prepa en bas de chez moi, pourquoi pas…mais j’ai comme un doute….
10 juillet 2015 à 09:01
marianne
Ah si ils parlent d’encourager la mobilite temporaire poyr permettre aux ECs d’enseigner en CPGE
D’un cote apres deux trois ans en CPGE j pense qu’on ne fait plus de recherche (c’est en gros 9h/semaine sur 30 semaine) et aller en conf faut oublier
A moins d’avoir un demi service et possibilite de decaler son edt pour aller en conf
10 juillet 2015 à 09:10
marianne
C’est prop 33 page 20
10 juillet 2015 à 09:23
marianne
D’ailleurs j’imagine qu’une licence de maths ou d’anglais est dans l’esprit des gusses un truc pour lequel « aucun prerequis n’est necessaire » ce qui implique du coup que cela doit rester non selectif…
J’en fremis….
10 juillet 2015 à 09:29
FUBAR
Non ça sera jamais en prépa (et en avons-nous envie pour de vrai, j’en doute, sauf dans les moment de grand désespoir, quand ni la hache ni le camion à pizza ne font leur effet). Mais dans un cas comme dans l’autre je serais curieuse de voir comment ça se ferait concrètement. Autant les profs du secondaires ont depuis toujours la possibilité de venir enseigner à l’université, autant nous je vous rappelle qu’on a renoncé officiellement dans un roulement de tambour à notre agrégation pour avoir le privilège de devenir MCF. Si ça se limite aux trucs genre « cordées de la réussite », ça existe déjà, le type ferait bien de se renseigner.
Quand j’ai commencé à Paris 8 on faisait un truc de formation continue en littérature pour des profs du secondaire qui devaient préparer les élèves au machin de littérature en langue étrangère des bac L. Ça a rapidement merdé quand les profs ont en fait voulu qu’on prépare leur cours à leur place, alors que l’idée était plutôt de leur montrer comment on travaille. J’avais eu une grosse discussion avec l’inspectrice et le bidule avait tourné court. Donc des points de contact il y en a eu et il y en a; mais faire plus que ça, j’aimerai qu’on m’explique concrètement.
10 juillet 2015 à 09:39
Damien
« on a renoncé officiellement dans un roulement de tambour à notre agrégation pour avoir le privilège de devenir MCF. »
Qui ça, « on » ? Ne pas généraliser, SVP…
10 juillet 2015 à 09:46
marianne
En fait le rapport explique que vous pouvez demander une mise a disposition pour aller en lycee
Donc faire le boulot d’un prof fe cpge avec un salaire de mcf
Ca vous tente?
10 juillet 2015 à 09:58
Damien
@marianne
« Ca vous tente? »
C’est pas possible, vous le faites exprès !
Vous semblez encore repartir sur l’idée que la seule motivation pour faire prof de CPGE soit le fric !
Alors, oui, sans problème, je sais que certains seraient tout à fait tentés (et, par pitié, ne me sortez pas que c’est parce qu’ils n’imaginent pas la quantité de travail en CPGE)
10 juillet 2015 à 10:07
marianne
S’il y en a que ca tente pourquoi pas….en tous cas c’est possible
Et sinon un prof de CPGE gagne en gros deux fois plus qu’un mcf donc oui ca peut etre une motivation. Je precise bien « ca peut ». Et c’est un des facteurs de choix potentiels
Pas pour tout le monde je vous l’accorde
Si ce dispositif est mis en place ce sera pour les mcfs et profs de cpge a salaire constant et donc ca peut etre un bon moyen d’evaluer l’impact du salaire dans le choix de carriere qui est fait
10 juillet 2015 à 10:09
marianne
Et je ne dis pas que c’est le seul critere de choix mais un des criteres
10 juillet 2015 à 11:59
Emiliebouv
Il y a un truc que je trouve intéressant qui pourrait être fait dans la transition Lycée/Université, c’est la formation des étudiants aux méthodes de travail universitaires comme la prise de notes ou autres. Vous en pensez quoi ?
Va t-elle sortir sa hache de nouveau ;-) ?
10 juillet 2015 à 12:37
FUBAR
@Damien: quand on est agrégé et qu’on devient MCF la renonciation à l’agrégation est obligatoire, on n’a pas le choix, on ne peut pas être titularisé sinon. On garde le titre, mais c’est tout. ça veut dire que s’il nous prend l’envie d’aller enseigner dans le secondaire (en CPGE par exemple), administrativement c’est très difficile, voire impossible.
@Marianne: faire le boulot d’un prof de CPGE pour mon salaire? En fait quand on y réfléchit bien ce serait scandaleux, même si la motivation n’est PAS le salaire. À tâche égale salaire égal. C’est comme le coup de payer les profs du secondaire pour présider les jurys de bac, mais de pas payer les EC pour faire la même chose. @Damien, c’est pas une question d’être motivé par autre chose que le pognon, je pense qu’aucun d’entre nous n’a choisi de faire ce métier par pure obsession de l’argent, même si là très franchement ça devient vraiment problématique. On ne peut pas dire: pour toi, prof du secondaire en CPGE ça sera tant, mais pour toi qui a en plus du prof de CPGE un doctorat, des publications, ça sera beaucoup moins.
Mais sans doute que dans pas longtemps on verra des vacataires en CPGE?
@Emiliebouv: dans nos nouvelles maquettes on a ça: introduction au travail universitaire, dans les blocs non-disciplinaires de la L1. L’idée n’est sans doute pas mauvaise, mais concrètement j’attends de voir.
10 juillet 2015 à 14:07
marianne
Une fois de plus vous etes a l’avant garde….
Le rapport propose aussi (bien evidemment) qu’on puisse etre contractuel en CPGE….
Bravo une fois de plus pour la fulgurance de votre intuition….
10 juillet 2015 à 14:25
FUBAR
@Marianne: au lieu de jouer au rami, je vais devenir diseuse de bonne-aventure dans l’ESR. Le camion à pizza fera cabinet de voyance aux heures creuses. Je pourrais aussi lire dans les entrailles de ceux qui n’auront plus de tête.
10 juillet 2015 à 14:59
Emiliebouv
Fubar porte bien son pseudo. : définitivement endommagée !
10 juillet 2015 à 15:13
Damien
@FUBAR
« la renonciation à l’agrégation est obligatoire, on n’a pas le choix, »
Certes. Ce que je voulais vous faire réaliser, c’est que dans beaucoup de disciplines, même avec une agrégation, la plupart des ECs n’ont pas renoncé à l’agrégation parce qu’ils ne l’ont pas passée du tout. Or votre message laissait entendre qu’ « on » a (tous) renoncé à l’agrégation. On ne peut pas renoncer à quelque chose qu’on n’a jamais eu (et jamais voulu avoir) (et encore moins dans un roulement de tambour).
« aller enseigner dans le secondaire (en CPGE par exemple), administrativement c’est très difficile, voire impossible. »
Un détachement, ça sert exactement à ça pourtant (l’agrégation, rappelons-le, n’est qu’un concours de recrutement, _et devrait se limiter à ça_). Et ça serait pas si idiot, vu le décalage qu’il peut y avoir entre le contenu de l’agrégation et les programmes de CPGE (tiens, sur l’informatique, par exemple…). En fait, c’est l’agrégation qu’il faudrait supprimer.
« À tâche égale salaire égal. »
Mince, il faut supprimer toutes les promotions à l’ancienneté, tous les changements d’échelon et de classes, et même la différence MC/PR alors ???
« prof du secondaire en CPGE ça sera tant, mais pour toi qui a en plus du prof de CPGE un doctorat, des publications, ça sera beaucoup moins. »
« en plus » => encore une fois vous supposez que tout EC a passé une agrégation. Ensuite, je ne vois pas ce que le doctorat ou les publications changent. Moi je crois effectivement au « travail égal, salaire égal » (même si j’ai souvent l’impression d’être le seul à y croire _vraiment_), donc le plus ou le moins j’en ai rien à faire. Et effectivement, avant de parler du revenu des EC travaillant en CPGE, on devrait déjà supprimer la séparation CAPES/agreg.
10 juillet 2015 à 16:33
marianne
Je pense qu’il y a effectivement un probleme a garder la separation CAPES/agreg
A mon sens
1) soit on fusionnees deux
2) soit agreges et certifies font deux metiers differents
Le debat ne date pas d’hier et a mon avis l’idee de supprimer l’agreg seduit pas mal au ministere..
10 juillet 2015 à 18:44
Hugo
Pour le salaire, il n’y aurait pas de soucis si la mobilité vers les CPGE se faisait par détachement: « Le fonctionnaire détaché est soumis aux mêmes obligations et bénéficie des mêmes droits (avancement, promotion, etc.) que les membres du corps ou du cadre d’emplois dans lequel il est détaché »
Mais ça m’étonnerait qu’il y ait beaucoup de places libres pour les universitaires car il y a beaucoup plus d’agrégés que de places en CPGE. J’imagine que la mobilité vers le secondaire concernerait essentiellement les classes de lycée, ou de collège pour les plus motivés (et du coup, pas de boost en terme de salaire).
10 juillet 2015 à 19:01
marianne
autant je veux bien croire Damien sur parole qd il sit qu’independamment du salaire certains ECs iraient en prepa, autant des ECs qui iraient zu lycee/ collrge, j’y ccrois pas..salaire en hausse ou non!
10 juillet 2015 à 19:07
marianne
Sinon la difference MCF/PR est justifiee sur le plan theorique par le fait qu’un PR est cense prendre des responsabilites (direction de labo/equipe suivant la taille du labo, responsabilite M1/M2, direction d’ufr/departement)
Attention, j’ai dit cense…
On a tous sous les yeux des MCFs qui assument des fcts de profs et des profs qui ne jouent pas leur role….
10 juillet 2015 à 21:15
Damien
« autant des ECs qui iraient au lycee/ collrge, »
Je pense qu’une des motivations des profs de CPGE, indépendante du salaire, est la satisfaction d’enseigner à de bons élèves, et la conviction (bien ancrée dans le système français) de contribuer à la formation de la « crème de l’élite » au moment le plus crucial de leur cursus. C’est sur que pour ce qui est d’aller en lycée ou collège, à part un certaine abnégation et une volonté de se frotter à la « vie réelle », j’ai plus de mal à voir.
« un PR est cense prendre des responsabilites (direction de labo/equipe suivant la taille du labo, responsabilité M1/M2, direction d’ufr/departement) »
Ouais, mais ce travail est déjà pris en compte, directement, sous la forme de primes ou de décharges. Peut-être insuffisamment, d’ailleurs. J’admets que le principe strict « travail égal – salaire égal » est difficile à mettre en oeuvre, mais je pense qu’on devrait tendre vers cela. Et que le premier ennemi, du côté des EC, est la progression à l’ancienneté, qui n’est absolument pas justifiée autant pour les EC de début de carrière qui sont insuffisamment rémunérés, que pour les EC de fin de carrière qui ne fournissent pas plus de travail que leurs cadets (mais allez faire admettre cela quand les gens ne vivent que pour leur fin de carrière).
10 juillet 2015 à 22:02
marianne
@damien
tout a fait d’accord. ceci dit les ECs ne progressent pas tous a l’anciennete surtout au niveau prof ou on peut aller plus ou moins vite pour le passage
PR2->PR1, PR1->PR EX
cela pourrait aussi s’envisager au niveau MCF….autre que pour la HC avec une vraie progression possible
11 juillet 2015 à 12:48
Marianne
Quand aux primes/décharges, elles existent mais sont en général dérisoires en regard du travail accompli (quel qu’il soit). De ce que je connais bien sûr mais je connais pas d’exemples contradictoires et je suis depuis quinze ans dans l’ESR en étant passé par trois établissements très différents : IUT, école d’ingé, grosse université de province…Les responsabilités sont uniquement prises en compte pour les promos. Donc du coup quand on est MCF après la HC c’est fini. Cela pose donc la question d’une progression de carrière pour les MCFs pour ceux qui ne peuvent pas passer PR (en maths manque de mobilité par ex)…
Par ailleurs je souligne que pour la PEDR, les responsabilités de type pédagogique (et l’enseignement en général) ne rentrent pas en ligne de compte. Le E de PEDR veut dire « Encadrement »…
11 juillet 2015 à 13:00
Marianne
« Je pense qu’une des motivations des profs de CPGE, indépendante du salaire, est la satisfaction d’enseigner à de bons élèves »
Ce que vous dites est vrai bien sûr mais attention il y a prépa et prépa…Par ailleurs, il y a ne nouvelle règle qui complique les choses quand on veut virer un élève qui n’a pas le niveau en fin de première année. De ce que j’ai compris, la règle (récente) est de ne pas virer sauf « insuffisance de travail »
Dans les « gros lycées », de ce qu’on m’ a dit, il y a convocation des élèves faibles en novembre/décembre pour les avertir que potentiellement ils peuvent ne pas passer. Ayant été dûment avertis, le lycée a alors la latitude de les virer en disant qu’ils ont été prévenus et que malgré cela ils n’ont pas réagit et parfois les reverse dans des lycées « moins bons »
Dans les « petits lycées » c’est plus compliqué et certains se traînent les boulets deux ans et parfois des échos que j’ai eu le niveau du boulet peut être très faible. Un exemple?
Genre la question répétée d’une étudiante de 2A EC scientifique « est ce que j’ai le droit pour calculer f(3) de remplacer x par 3 dans l’expression qui est donnée de f(x) »
La fille est passée de 1A en 2A et passe les coucours des écoles de commerce….Pourquoi ne pas l’avoir reversé en IUT à la fin de la 1A. Elle aurait eu une année de plus pour combler ses lacunes et aurait passé les concours passerelles des EC. Si ça se trouve elle aurait eu les mêmes écoles (je pars du principe qu’HEC et l’ESSEC ça va être cton)
Du coup la phrase « la conviction (bien ancrée dans le système français) de contribuer à la formation de la « crème de l’élite » au moment le plus crucial de leur cursus » me semble pas toujours adaptée et la motivation de certains profs pour les CPGE en fonction du seul critère « élève » peut diminuer
A moins bien sûr (soyons optimistes) qu’en lycée ça devienne bien pire
Comme disait mon amie FUBAR le pire n’est jamais certain mais peut être par contre presque sûr ou hautement probable si on est pessimiste….
11 juillet 2015 à 18:48
FUBAR
Je confirme totalement ce que dit Marianne. Si j’en juge par les statistiques du concours que je connais le mieux (ENS), à part une petite poignée de lycées, le gros des copies montre quand même un niveau relativement faible non seulement au regard des attendus du concours mais des attendus en général. Je pense que beaucoup de profs de CPGE n’ont pas l’impression qu’ils œuvrent à former la crème de la crème, mais plutôt qu’ils donnent une méthode de travail et des connaissances, du mieux qu’ils peuvent, à des gens dont la motivation principale est d’éviter les deux premières années de fac (NB: c’était déjà vrai de mon temps, dans une khâgne de province qui avait à l’époque un palmarès honorable)…
Bref, oublions de toutes les façons les prépas, on nous proposera d’aller faire les guignols en lycée, avec notre salaire mais en faisant le service d’un agrégé ou d’un capésien. Mais en fait non, on ne nous proposera rien, c’est à nos docteurs qu’on proposera d’aller vaquer un peu en fac un peu en lycée, comme vacataires. A eux le lien magique entre la 3e et la L3. Entre le CP et le doctorat. Parce que, pourquoi s’arrêter à -3/+3? Je ne sais plus qui (Chevènement?) avait appelé de ses vœux un prof unique de la maternelle à l’université (j’exagère? hmmm… à vérifier, mais dans mon souvenir c’était à ce degré de grotesque). Bref, un petit effort et on y est presque.
11 juillet 2015 à 20:15
Gueux
@FUBAR: Du CP au BAC peut être pas, mais du CP à la 3ieme ça ne me semble pas complètement déraisonnable. Pour ce qu’on enseigne au collège tout enseignant devrait maitriser toutes les matières, tout au moins plusieurs, comme dans de nombreux pays.
Quoi que. Un collègue revient des oraux du CAPES de math 2015 et m’affirme qu’une bonne partie des reçus (des reçus, hein!, pas des recalés aux oraux et encore moins des non-admissibles) ne maitrise pas l’intégralité du programme de math du collège. (J’imagine que les autres disciplines ne doivent pas être loin de ce niveau.) Donc, en effet, on voit pas comment un prof de collège pourrait enseigner plusieurs matières.
11 juillet 2015 à 20:31
jako
Y en a aussi un qui s’était demandé: « Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l’Etat, que nous fassions passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? »
Passons sur le raffinement du bonhomme; et sur la cohérence d’ailleurs. Car les mêmes ne trouvent rien à redire à ce que des bacs + 18, experts dans des domaines hyper-pointus, en soient réduits à prodiguer le B-A-BA de l’expression écrite, de la grammaire française et de l’orthographe, quand on ne leur assigne pas carrément des missions de conseillers d’orientation, de recruteurs, d’animateurs, d’assistantes sociales, etc. etc.
11 juillet 2015 à 21:58
marianne
HUm je me sens suffisament competente pour enseigner les maths en college/lycee mais je ne garantis rien pour ce qui est de l’anglais, la biologie, la physique experimentale. Du coup la bivalence pourquou pas mais
1) il faudrait des cursus pluridisciplinaires en fac
2) si on exige plus des enseignants il faut ameliorer les conditions de travail et mieux payer les gens (desolee Damien) et par ailleurs il faudrait que la formation soit rellement possible pour les enseignants. Par exemple quand les programmes changent c’est tres bien mais les enseignants volontaires devraient avoir le temps de se former (en proba, arithmetique, info….rien de tout ca n’est inne ni instantanne pour des gens qui peuvent etre en lycee depuis quinze ans )
Apres tout ca a un cout…..
11 juillet 2015 à 22:02
marianne
Et sinon des echos des oraux d’agreg de math font aussi apparaitre que des profs de lycee en poste (ayant le capes donc) peuvent tres bien ne pas maitriser ce qu’ils enseignent…alors la bivalence….
11 juillet 2015 à 22:08
Gueux
@marianne: « il faudrait des cursus pluridisciplinaires en fac »
Il faudrait, pour enseigner au collège, faire une licence d’éducation, en se spécialisant sur deux disciplines (eg, math et sciences naturelles). C’est comme cela dans plusieurs pays. Je comprend pourquoi il faudrait un master de math pour enseigner Pythagore et Thalès. Pour avoir les meilleurs profs ? On voit le résultat.
« en proba, arithmetique, info… »
Ces disciplines sont enseignées au collège ?
11 juillet 2015 à 22:08
marianne
Pour ce qui est de la fameuse masterisation, je ne sais pas si elle a eu un tres bon effet car dans certaines matieres dont les maths certains lui attribuent comme effet d’avoir contribue a assecher le vivier de candidats….
11 juillet 2015 à 22:09
Gueux
Je comprend pourquoi … => Je ne comprend pas pourquoi …
11 juillet 2015 à 22:10
marianne
aux concours type capes/agreg
Je ne sais pas ce qui est vrai mais on n’a jamais autant parle de crise de recrutement depuis cette reforme (meme si c’etait le cas avant)
11 juillet 2015 à 22:16
marianne
Quand on a le capes on peut enseigner au lycee
Et au lycee il y a des proba, on incite a l’enseignement de l’algorithmique et il y a de l’aritmetique en TS. Ok pour l’arithmetique j’abuse….
Apres a mon sens recruter au niveau L3 pluridisciplinaire pour le capes ne me choquerait pas
Et comme je le disais l’agreg ne se justifie que si cela mene a un mrtier reellememt different
11 juillet 2015 à 22:21
Gueux
@marianne: Quand je dis faire une licence d’education, ça implique forcément la suppression du capes.
11 juillet 2015 à 23:49
jako
Dire que ces mêmes girouettes font et défont les politiques éducatives de ce pays…..:
http://www.nextinpact.com/news/95767-le-senateur-qui-veut-interdire-tablettes-a-ecole-en-promettait-durant-sa-campagne-electorale.htm
12 juillet 2015 à 11:06
FUBAR
@Jako: le gars a du reculer devant le budget que ça représentait… Gageons qu’on fera de même dans l’ESR. Après nous avoir dit: faite de la pédagogie innovante-donc-numérique on va rajouter en petit caractère en bas de la page « à moyen constant » (option haute) « à moindre coût » (option basse, donc probable). Toute cette discussion, et ses méandres, est quand même totalement déprimante. A la réflexion, quand je vois la dextérité avec laquelle mes étudiants manient leur téléphone portable pendant les cours, je me dis que l’avenir est peut-être au téléphone finalement. Une de mes connaissance, actuellement prof au CNAM m’avait prédit il y a une dizaine d’année qu’un jour on ferait nos cours sur des téléphones portables, je vais finir par croire qu’il a raison. Espérons que mes étudiants sauront commander mes pizzas avec leur téléphone….
12 juillet 2015 à 11:36
jako
@Fubar: extrait du rapport Grosperrin:
« Une mention particulière doit être réservée aux téléphones portables, dont l’utilisation systématique dès l’école élémentaire est source de nombreuses difficultés, perturbation des classes et distraction des élèves, comme l’ont confirmé beaucoup d’enseignants lors des auditions et entretiens avec la commission d’enquête. Du reste, le téléphone lui-même devient accessoire lorsque l’élève dispose d’un smartphone qui combine les inconvénients, et du téléphone, et de la tablette !
C’est pourquoi votre rapporteur considère qu’une réflexion pourrait être engagée sur la possibilité de mettre en place, au sein des établissements scolaires, des brouilleurs d’ondes destinés à interdire l’utilisation des téléphones portables en classe. »
http://www.senat.fr/rap/r14-590-1/r14-590-17.html
Concernant l’ESR, chère Fubar: moi je prends les paris. Vu que ça ne gêne personne qu’on sabre dans les formations, le VP moyen viendra vous dire que vos cours sur J’expire, ou vos séminaires sur la rhétorique médiévale, on s’en tape parce que a) ça ne sert pas l’employabilité des étudiants; b) et surtout l’urgent c’est la réussite en licence et ça passe par des trucs beaucoup plus terre à terre. Et donc vos cursus et vos formations « élitistes » sauteront au profit du bidouillage sur tablettes
P.S. Le camion à pizza est prêt: et puis on n’a pas encore inventé les pizzas numériques, alors profitons-en tant qu’il est encore temps :)))
12 juillet 2015 à 11:41
marianne
je connais des colleges/lycees prives ou ils ont investit dans le brouilleur d’onde ce qui me parait une idee genialissime….
12 juillet 2015 à 11:43
FUBAR
@Jako faudra négocier des emplacements de food-truck devant les campus. Je lance un appel à tous les membres de la CPU: filez-nous un coin à camion (dans Paris, hein)!
12 juillet 2015 à 12:48
Gueux
@Jako: « on n’a pas encore inventé les pizzas numériques »
Et PacMan alors ?
12 juillet 2015 à 13:03
FUBAR
@Gueux: Huhuhu! En votre honneur nous baptiserons la première pizza du menu « pizza pacman », reste à savoir quoi mettre dessus.
12 juillet 2015 à 13:08
Gueux
@FUBAR: Des cerises et des fraises ! Comme dans le jeu.
Pas mal la pizza aux fruits rouges, non ? Ça c’est innovant !!!
12 juillet 2015 à 15:05
FUBAR
@Gueux: Ouais, sur des sites ricains j’ai déjà vu passer des recettes de pizzas sucrées… genre au Nutella. C’est peut-être pas aussi grave que la pizza savoyarde ou la pizza hawaïenne, mais ça me paraît audacieux.
12 juillet 2015 à 15:48
Rachel
12 juillet 2015 à 17:16
FUBAR
Woah!!!! My dream come true! Beau comme un camion!! je suis émue… Si si si! (on sent le relâchement estival n’empêche, si même Rachel se laisse aller à digression pizzaïolesque)
12 juillet 2015 à 21:05
Damien
@Marianne
« Ce que vous dites est vrai bien sûr mais attention il y a prépa et prépa… »
Et il y a fac et fac. Peut-être que l’EC d’une « fac de recherche excellente et intensive » trouverait les élèves de « petites prépa » médiocres, ce ne serait pas le cas des EC des « petites facs ». Ou en tout cas, il aura un niveau plus homogène en face de lui (même en comptant la difficulté de virer en fin de 1ère année, un phénomène qui était d’ailleurs marginal quand j’étais en prépa)
Après, c’est vrai que je pense surtout aux maths sup (PC, MP, PT, tout ça…). Les prépa commerciales, j’y connais rien. De même, je me doute bien qu’aller enseigner l’anglais dans une maths sup ne permettrait pas forcément d’avoir des élèves doués et motivés.
13 juillet 2015 à 00:25
jako
@Rachel: vous vous êtes surpassée! Avouez dans la vraie vie vous êtes infographiste! -))
Par contre la hache pour attirer les clients c’est peut-être pas génial! Surtout qu’en ce moment à l’entrée des facs c’est assez nerveux…
Mais c’est quoi comme camion? Un truc italien des années 50?
Des pizzas aux fruits rouges? Ca va pas non! Vous voulez faire venir un infarctus à l’italien qui sommeille en nous? -)))
16 juillet 2015 à 00:18
Hugo
http://www.lemonde.fr/ingenieurs-sciences/article/2015/07/13/le-site-qui-aide-les-bacheliers-a-preparer-leur-entree-en-fac-de-sciences_4681515_4468267.html
Que pensez-vous du site faq2sciences.fr? C’est assez bien fichu. Peut-être que je suis trop pessimiste mais j’ai l’impression que le niveau demandé est au-dessus du niveau réel de la majorité des bacheliers qui vont allez en licence. Du coup, trois possibilités:
1) les étudiants bossent leurs lacunes durant l’été et on se retrouve à la rentrée avec une nouvelle race de super bacheliers ;-D
2) les étudiants se rendent compte qu’ils n’ont pas le niveau pour une licence en science et ils désertent encore plus les filières scientifiques.
3) les étudiants ne connaissent pas ce site.
16 juillet 2015 à 07:40
marianne
Je vote pour le 3)….
16 juillet 2015 à 09:32
FUBAR
Je vote comme ma sœur de hache.
23 juillet 2015 à 12:21
FUBAR
Je ne sais pas s’il y a encore des gens ici, mais je viens de tomber sur cet article: http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/23/le-calvaire-bien-reel-des-etudiants-de-l-universite-virtuelle-du-senegal_4695253_3212.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
Au Sénégal, ils n’ont pas de hache.
24 juillet 2015 à 15:27
TICE_Pedagogie | Pearltrees
[…] Principes de la pédagogie 42 – 42 / born2code. L’université à l’ère du numérique (2) | Gaïa Universitas. […]
25 juillet 2015 à 16:17
jako
Là-bas comme ici on ne cesse de parler de « démocratisation de l’enseignement supérieur », notion qu’on invoque ad nauseam. On parle de « démocratisation de (l’accès à) l’enseignement supérieur comme on parle de démocratisation de la tablette ou de l’IPhone, de démocratisation de la 3D ou de la fibre optique, de démocratisation du porno ou du sexe, de démocratisation des sports d’hiver ou des vacances à la mer. Quand on voit le degré de bofitude du mec ou de la nenette s’excitant sur son dernier IPhone ; quand on voit le genre de nazes qu’on peut croiser sur des pistes (ou hors piste) de ski ou sur certaines plages, on prend toute la mesure de ce que signifie le terme « démocratisation »…. Et sur ce, bonnes vacances!
14 août 2015 à 06:44
François
Ma petite innovation en DUT QLIO. J’ai créé un parcours comportant 3 modules optionnel « qualité en production aéronautique ». Un des modules est consacré au Contrôles Non Destructif (CND). Je fais:
2 x 2h de cours magistral classique (définition, principes physiques, lien avec ceux qu’ils ont vue auparavant)
2 visites d’entreprises utilisant les CND. Chaque étudiant doit prendre des notes au minumum su un CND défini.
Debriefing visite, prise de conscience de l’utilité de ces techniques et de l’intérêt pour leur CV.
Série de TP par 2 avec approfondissement des notions. Chaque TP se termine parr un questionnaire niveau 2 du COFREND.
En fin exposé de chaque groupe de TP sur le CND sur lequel ils ont pris des notes lors de la visite.
Ça marche plutôt bien. C’est un peu long à mettre en place, mais les E jouent bien le jeu dans ma region.
L’innovation pedago n’est pas forcément numerique.
Cdlt