“The Administration is committed to ensuring that, to the greatest extent and with the fewest constraints possible and consistent with law and the objectives set out below, the direct results of federally funded scientific research are made available to and useful for the public, industry, and the scientific community. Such results include peer-reviewed publications and digital data”. Lire la suite ici, communiqué de la maison blanche, 22 février 2013.
En résumé, l’administration Obama pense que les résultats de la recherche scientifique financée par le gouvernement fédéral (financée par les contribuables) soient mis à disposition du public, de l’industrie et de la communauté scientifique (simple logique d’accès aux financeurs). Par un accès facilité des biens intellectuels, elle y voit aussi une possibilité de stimuler les avancés économiques par l’accessibilité aux innovateurs. Concrètement, l’administration va mettre un plan d’action pour que les résultats de la recherche publique soit mise à disposition gratuitement au public dans un délai de 12 mois après la publication initiale (lire ici pour plus de détails, incluant une lettre de John Holdren, conseiller du Président Obama pour les questions scientifiques).
Rappelons qu’en juillet dernier, la communauté européenne avait fait un communiqué de presse assez comparable. Extrait : « La Commission européenne a présenté aujourd’hui des mesures visant à rendre plus accessibles les informations scientifiques produites en Europe. Les publications et les données scientifiques issues de la recherche financée par des fonds publics seront accessibles plus rapidement à un plus large public, ce qui permettra aux chercheurs et aux entreprises de les exploiter plus facilement » (source du communiqué ici). Concrètement, les mesures concernent les publications de travaux financés par des fonds européens. Il s’agit soit de la publication immédiate par le « gold open Access » (on paye pour que l’éditeur mette à disposition la publication à tous sans restriction, ici ça serait payé par l’UE), soit une mise à disposition via des archives libres, 6 à 12 mois après la publication chez l’éditeur.
Voilà qui va bousculer le monde l’édition scientifique !
41 commentaires
Comments feed for this article
2 mars 2013 à 18:04
PR23
Espérons que votre dernière phrase soit prophétique car le coût de l’accès à la documentation numérique devient de plus en plus lourd pour les établissements.
2 mars 2013 à 18:10
Toto Totoro (@TotoroInParis)
Il s’agit d’un mouvement et d’une lutte engagée depuis bientôt 20 ans, avec certains résultats (RCUK en 2004, PEER project de l’UE, NIH en 2005) et certains « reculs (RWA en 2011, pour certains commentateurs Finch Report 2012).
Mais la vraie nouveauté du projet Obama, c’est l’ouverture des données, et ça risque de poser autant de problèmes que d’apporter des solutions… Pour des avis contrastés sur FASTR, voir
En France, nombre de revues SHS, sous pilotage CAIRN, s’opposent à ces mesures ou, du moins, à la période d’embargo, à la manière des revues britanniques d’histoire après le Finch Report :
Cliquer pour accéder à Communique-Cairn-Open-Access-110213.pdf
Il faut ajouter surtout que tout cela redéfinit des marchés avec des modèles économiques très variés, par exemple l’abonnement à vie de PeerJ :
https://peerj.com/pricing/
2 mars 2013 à 18:11
Rachel
PR23, sauriez-vous dire à combien s’élève ce coût, rapporté à l’unité d’EC/C de votre établissement ? (d’autres peuvent également répondre…).
2 mars 2013 à 18:21
Rachel
@Toto Totoro, que des revues (certainement d’éditeurs privés) s’opposent à ce mouvement, ça me parait compréhensible. Mais pourquoi en SHS, plus qu’ailleurs ?
2 mars 2013 à 18:30
MCF-61-HDR-Publiant-à-vie
Un peu de lecture à propos des « grands éditeurs ».
http://david.monniaux.free.fr/dotclear/index.php/post/2011/10/15/Le-racket-de-l-édition-scientifique
http://linuxfr.org/news/le-libre-acces-et-l-appel-au-boycott-contre-elsevier
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/04/25/harvard-rejoint-les-universitaires-pour-un-boycott-des-editeurs_1691125_1650684.html
dans l’article du monde :
« Le budget consacré annuellement par l’UPMC à cet abonnement était jusqu’à présent de 1,02 millions d’euros. »
Le mot racket n’est pas trop fort.
2 mars 2013 à 18:41
PR23
Rachel, environ 700 000 euros pour un bon millier d’e-c, donc un ratio intéressant quand même !
Nous travaillons sur un projet d' »archives ouvertes » comme beaucoup d’autres en France.
A ce sujet l’exemple de l’université de Liège (et du recteur Rentier) est souvent cité favorablement.
Je suis preneur d’infos sur le bilan de Liège.
2 mars 2013 à 19:07
étudiant inquiet
@Rachel, l’équilibre économique des revues de SHS est très fragile, sans abonnements, elles n’auront plus que les subventions du CNL pour survivre.
Peut-être qu’elles sont aussi trop nombreuses/petites/franco-françaises…
2 mars 2013 à 19:33
Toto Totoro (@TotoroInParis)
Les revues de SHS vivent dans un modèle de publication longue : très long entre soumission et publication (1 an, 2 ans…), très long entre publication et citation, très long en « demie-vie » des articles. Donc pour eux, un embargo de 12 mois, c’est « la mort » de leurs revues, ie plus personne ne s’abonnera et tout le monde attendra tranquillement que l’année passe…
2 mars 2013 à 20:51
DM
@Totoro: Mais, au juste, est-ce un mal? À quoi cela sert-il, une revue?
2 mars 2013 à 21:01
Astronaute en transit
Belle décision et beau principe que celui de ce communiqué!
2 mars 2013 à 22:53
Petit Cerveau
Au Royaume-Uni, ca discute aussi pas mal a propos de l’open access, que le gouvernement a decide de favoriser pour les recherches financees par les deniers publics (des bruits disant que seules les publications en open access seraient prises en compte pour l’evaluation quadriennale qui devrait avoir lieu vers 2018, ce qui est un peu fou). La discussion est assez tendue, parce que le gouvernement a decide en premiere instance de favoriser le « gold », c’est a dire le systeme ou les auteurs de l’article payent pour etre publier. Outre le fait qu’il s’agit d’un cadeau aux editeurs, la question qui a braque tout le monde est qui va payer? Des historiens ont notamment pointe la possibilite que les directeurs de departement soient obliges d’arbitrer qui publiera, ce qui serait une situation effectivement inquietante. La discussion est en train de repartir,
http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=422851&c=1
3 mars 2013 à 02:40
Toto Totoro (@TotoroInParis)
@DM je suis TRES minoritaire sur cette question dans ma discipline, mais je considère que les revues (sous la forme actuelle) sont destinées à disparaître. Elles survivront sous une forme uniquement électronique, en open access à bas coût, et adoptant des formats audacieux (très court, très long, open commentary….).
3 mars 2013 à 10:06
Helios
On commence à faire des choses concrètes avec Episciences
http://openaccess.inist.fr/?Le-CCSD-lance-Episciences
Je suis en plus convaincu que le monde universitaire et de la recherche peine à reconnaitre toutes les conséquences de l’irruption d’internet. On n’y a vu qu’un changement marginal sans grandes conséquences sur la structure globale. Mais je pense que ça doit aller plus loin. La notion d’ école » ou « d’ « université » doit être attaquée car désormais les conscentrations de personnes ou de compétences en un seul lieu n’ont plus lieu d’être puisque la communication est instantanée d’un endroit de la planète à l’autre. C’est pourquoi j’ai tendance à trouver futiles toutes ces élucubrations au sujet de « centres d’excellence ». Aujourd’hui il peut à la rigueur y avoir des individus excellents.
On devra revoir aussi la façon dont sont constituées les bases de données des connaissances. Auparavant ce sont des revues imprimées qui les ont constituées. Maintenant HAL et ArXiv ont changé la donne et commencé à ouvrir l’accès. Cela permettra aussi d’avoir de nouvelles possibilités, par exemple que des articles aient une histoire après leur publication, et ne soient pas seulement de simples archives.
3 mars 2013 à 10:37
Gueux
@Helios. Pour regler les détails d’une collaboration, en effet internet permet de travailler à distance. Pour faire germer de nouvelles collaborations et pistes de recherche, le séminaire et la machine à café restent et resteront les outils privilégiés du chercheur. Pour cela, il faut bien que les acteurs soient physiquement en un même lieu.
3 mars 2013 à 11:03
Petit Cerveau
Helios, si ArXiv est votre futur, alors vous prenez le risque d’avoir une science perpetuellement mouvante, un peu comme les photographies de Staline et de ses camarades bolcheviks qui disparaissaient selon les bons vouloirs du maitre du Kremlin.
Il y a d’autre part le probleme du processus de rapports.
Enfin, la question principale va quand meme finir par etre de savoir qui paye quoi: le pire des cas ou les departements disposeraient d’une enveloppe pour payer la publication « open-access » de type « gold » et ou les directeurs decident de qui publiera ou ne publiera pas en fonction de ce budget n’est pas acceptable.
3 mars 2013 à 12:19
Helios
Il me semble que ce que propose Episciences c’est une publication avec passage par des referees, donc c’est différent d’ArXiv et HAL. Internet permet de faire cela gratuitement ou presque.
On a déjà fait cela en douceur pour la production des textes. Nous utilisons des programmes de traitement de textes gratuits et performants (TeX et dérivés).
3 mars 2013 à 13:56
PR27
En informatique, un exemple de bonne solution me semble avoir été adopté par lexemple assez connu de Journal of Machine Learning Research (JMLR) : en 2001, l’editorial board (la creme de la creme sur le sujet, quand même) de la revue commerciale de bon niveau Machine Learning Journal a démissionné pour fonder JMLR,
(la lecture de http://jmlr.csail.mit.edu/statement.html vaut le coup – en gros, qui dit que les coûts réels d’édition sont faibles, qu’on est là pour servir la connaissance efficacement et pas faire de l’argent, et évitons le parasitisme qui plombent auteurs et lecteurs). C’était il y a déjà 12 ans….
MIT Press gère le bazar pour un coût minimal, tout est pratique et pas cher.
Il semble \cite{j’ai oublié où} qu’une approche privilégiée ces temps-ci consiste à procéder comme pour des revues normales en matière de soumission/évaluation/acceptation, mais physiquement les articles seraient hébergés sur arxiv, HAL ou tels systèmes. Ainsi, la revue consiste à gérer le reviewing (comme d’hab, essentiellement bénévolat) et à mettre des labels sur des articles publiés sur des serveurs publics pérennes. Il y a aussi des confs sérieuses qui regardent ces possibilités (NIPS), en travaillant également des nouveauté côté reviewing en crowdsourcing (mais sans faire n’importe quoi). Je crois qu’on arrive ainsi à des lieux de publications sérieux, sélectifs, évitant l’effet de « data stream stalinien » qu’évoque justement Petit Cerveau 11:03, et en même le truc est souple, efficace, ça coûte juste ce que ça coûte vraiment et la préoccupation n’est pas de trouver un « relais de croissance » pour Elsevier. L’aspect pénible « flux non hiérarchisé » peut aussi être stoppé en faisant de temps un temps un article ou numéro spécial de survey sur une question – on sait faire ça depuis longtemps, le problème est académique et pas éditorial.
Je crains toutefois (nombrilisme aidant) que les disciplines plus éloignées des outils (medecine clinique par ex.) ne soit plus coincée dans le mauvais système.
3 mars 2013 à 14:01
DM
@PR27: Logical methods in computer science fonctionne ainsi : archivage sur arXiv, mais sélection des articles par un processus normal de revue (comité éditorial + referees). Les pages d’index du site lmcs-online.org ne contient pas les articles, seulement des pointeurs sur arXiv.
Il y a aussi Schloß Dagstuhl (Leibniz-Zentrum für Informatik) qui maintenant héberge non seulement DBLP, mais aussi des revues et proceedings.
3 mars 2013 à 14:29
PR27
Que pensent les non-informaticiens (majoritaires !) de cette dernière approche ? (pourquoi, le cas zéchéant, n’est-ce pas transposable dans votre secteur ?)
3 mars 2013 à 14:39
Helios
On peut se demander aussi pourquoi certains journaux explicitement liés à des institutions confient souvent leur publication à des éditeurs. Alors qu’on pourrait envisager une publication sans version papier au coût quasiment nul. Et cela vient souvent d’institutions qui se plaignent par ailleurs du coût des abonnements…
En ce qui concerne l’exemple des informaticiens je pense que c’est en cours en mathématiques, et c’est de là d’ailleurs je crois que sont venues les premières critiques du coût des abonnements.
3 mars 2013 à 15:24
Petit Cerveau
Personnellement, ce que je ne comprends pas avec ArXiv est la chose suivante: j’ai par exemple (et ce n’est pas une hypothese) un article qui a ete accepte et poste par la revue qui utilise ArXiv. Pourrais je remplace l’article poste par la revue par une autre version?
A vrai dire, je pourrais faire l’experience, mais comme c’est un article dans une tres bonne revue, je n’ai pas vraiment envie (je suis un peu lache, comme tout le monde….).
3 mars 2013 à 15:29
Petit Cerveau
Je voudrais aussi ajouter quelque chose a propos d’episciences et aussi en fait de HAL: il me semble assez malsain que ce soit un employeur comme le CNRS qui devienne le diffuseur de travaux qui peuvent en particulier venir de ses employes: il y a pour moi la source d’un conflit d’interet assez clair et de derives potentielles assez importantes.
Ca serait nettement plus credible si ce genre d’initiative etait le fait de societe savantes plutot que d’organismes.
3 mars 2013 à 16:01
Helios
@Petit Cerveau
Avec HAL je poste couramment des articles déjà publiés avec des modifications que j’y ait apporté. Il s’agit le plus souvent d’erreurs typographiques, parfois plus de choses pour les articles très anciens.
Je fais suivre le texte d’une note où j’indique les références de la publication originale, les modifications apportées, et les suites qu’a eu l’article.
3 mars 2013 à 16:11
Rachel
Pour prolonger les questionnements du petit cerveau : mon sentiment est que les revues (des maisons d’édition) sont une sorte de « label ». On peut le prendre comme étant une forme de certificat comme quoi le matériel scientifique est passé par le filtre du peer reviewing (plus ou moins serré ou sérieux selon les éditeurs). Mais sur arXiv (par exemple), on peut trouver des documents qui sont des copies de papiers peer-reviewé et des copies de papiers qui ne sont pas publiés dans des revues (donc aucun filtre d’évaluation). Comment le lecteur peut-il faire le tri ? Est-ce la fin de l’évaluation par les pairs et la création de plateforme où chacun pourrait déposer sa daube comme il l’entend ?
3 mars 2013 à 18:20
étudiant inquiet
@PR27, en Histoire la revue de Science Po Histoire@Politique (http://www.histoire-politique.fr/) fonctionne entièrement en ligne, sans même passer par HAL.
3 mars 2013 à 19:01
Petit Cerveau
@Helios, 14:39, c’est tres bien vous etes honnete, mais supposez que moi, qui suis totalement amoral, ait envie de changer l’ensemble des resultats d’une de mes publications pour y incorporer les resultats recents de collegues bien meilleurs. C’est tres facile de se procurer la typographie du journal ou j’ai publie mon article miteux, et je peux donc assez facilement echanger sur ArXiv cette publication nulle avec une bien meilleure.
3 mars 2013 à 19:23
Dan- visseur factuel
Il me semble qu’il y a de bons économistes chez les astronautes. Cela vaudrait la peine de se pencher sur le modèle économique d’Elsevier. Les résultats sont convenables, mais ce n’est pas le parfum ou le diamant. Les salariés d’Elsevier sont ils très bien payés ? Le patron et le board s’en mettent-ils plein les poches ? le coût de diffusion est-il absurde ? …Je suppose que le compte d’exploitation est accessible quelque part, et qu’on peut se faire une idée de la gestion : est-ce une machine à fric, un outil mal géré, un survivant du papier qui n’adapte pas son modèle économique, ou bien y a-t-il de vrais coûts que découvriront ceux qui vont vouloir se substituer ? Par exemple, n’ y a-t-il pas des compensations à la gratuité des comités de lecture ?
Les gens de Harvard ont sûrement fait cette analyse. Est-elle publiée ? ou publiable ?
Actualité : Reed Elsevier affiche des résultats 2010 qui posent la question de ses faibles réserves de croissance et d’érosion de sa rentabilité
(17/02/2011)
Reed Elsevier a présenté le 17 février ses résultats 2010. Le groupe enregistre un chiffre d’affaires de 7 084 M€, en croissance de 4%. Il est ainsi le N°2 mondial de l’information professionnelle (derrière Thomson Reuters qui a affiché il y a quelques jours un CA de 9 Md. €). La marge nette opérationnelle de 25,7% sur chiffre d’affaires est en très légère baisse. Reed Elsevier engrange 1 090 M€ de résultat net avant impôts (1) soit une rentabilité de 15,4% sur CA. Les divisions information scientifique et information juridique affichent une croissance faible. Elsevier engrange des revenus de 2 370 M€ (+2% à taux de changes constants) et 847 M€ de résultat net opérationnel (35,7% sur CA) en hausse de 7% en termes comptables (+4% hors effets de change). LexisNexis affiche un CA de 3 063 M€ (+7% en termes comptables et +1% en termes réels) et un résultat net opérationnel de 693 M€ (20,8% sur CA, en baisse de 12% hors effets de change). Reed Exhibitions (qui entre autres salons organise à Cannes le MIDEM) enregistre un CA de 811 M€ en progression de 8% en termes réels. Cette activité « salons et conférences » affiche un taux de marge opérationnelle de 22,8% sur CA. Reed Business Information (RBI), qui regroupe les activités de presse et annuaires professionnels, dont le groupe veut se défaire depuis deux ans (et qu’il a en partie revendu « par appartements ») représente toujours 840 M€ de revenus, en baisse de 20% en termes réels (en raison des cessions) et de – 2% à périmètre constant. Ce segment dégage un résultat net opérationnel de 104 M€ soit 12,3% sur CA.
Source : Information issue de la Dépêche du GFII, rédigée par Michel Vajou. L’ensemble de l’analyse est disponible sur le réseau social du GFII, AMICO, réservé aux membres du GFII
Action : Marchés et modèles économiques
3 mars 2013 à 20:14
PR27
Dan, actuellement on est (au moins en informatique) dans une sorte d’âge d’or, car en pratique on trouve une belle proportion (pour moi, 85%, je dirais) des publis qu’on cherche sans passer par un paywall, tout simplement parce que les auteurs mettent les pdf en ligne sur un serveur quelque part, et google scholar l’indexe. On a assez souvent le droit, en fait (voir romeo/sherpa-green) et quand on n’a pas le droit, on s’en fout un peu, je crois : les gens veulent être cités, ils voient bien que l’éditeur ne fait rien, donc mettent en ligne sans scrupule. Comme ces publis ne sont pas open access, les auteurs ne paient pas non plus. Bref, on n’a jamais eu à dépenser si peu pour publier (même plus payer le camion UPS qui emportait les articles soumis autrefois), pour lire, il y a des moteurs de recherche de bonne qualité, des outils sympa genre zotero… pour moi c’est le top. Je ne doute pas que Elsevier préfère les toubibs.
3 mars 2013 à 21:43
Rachel
@Petit Cerveau, si l’opération permet de transformer une « publication nulle avec une bien meilleure », je trouve que c’est plutôt quelque chose de positif. Je ne vois pas bien en quoi ça serait un problème ou une malhonnêteté. L’anormalité serait de rajouter des résultats de vos collègues sans les citer.
Si les articles évoluent avec le temps après leur publication, ça pose un autre problème qui est celui des citations. Comment s’assurer qu’une citation est toujours valable si les articles cités évoluent eux aussi postérieurement ?
3 mars 2013 à 22:00
Petit Cerveau
PR27, ca marche car vous etes au Green. Si c’est une sorte de Gold qui est choisi, ca va etre plus complique. Par exemple, ca serait plus difficile de faire payer les auteurs et de ne pas remunerer des rapporteurs.
@Dan, a mon avis et a part peut etre pour l’informatique, Elsevier est sacrement concurrence par des editeurs indiens mais tient le coup pour l’instant grace a la qualite de ses revues et a son savoir faire qui est superieur. Ils ont en particulier une bonne experience de diffusion electronique, et leurs sites web sont sans doute deja plus adapte au grand public que les sites type ArXiv ou HAL mentionnes plus haut (qui conviendrait cependant sans doute assez bien dans un contexte industriel). Donc les editeurs ont encore des cartes a jouer, et un changement pourrait permettre de ralentir la penetration du marche par d’autres acteurs. Ils peuvent aussi en profiter pour securiser leur revenus en se faisant payer par les differents ministeres de la recherche, de l’education, de l’industrie et de la culture (qui sont les interlocuteurs naturels pour assurer la diffusion des connaissance aupres du public) plutot que par des universites. Ca risque d’avoir des consequences sur leurs marges, mais si les scientifiques doivent payer pour publier leurs articles et si l’argent pour se faire est abondante, les editeurs pourront continuer a se developper en proposant des revues de qualite tres variable. Par exemple, dans une etude recente, il a ete montre que les recherches financees par la communaute europeenne ne donnait lieu a des publications que dans 50%, un chiffre assez surprenant mais qui permet de voir que le marche va se developper si la publication des recherches financees par l’UE devient obligatoire.
3 mars 2013 à 22:07
Petit Cerveau
Rachel, je pensais evidemment a l’exemple de quelqu’un comme moi qui suit fondamentalement malhonnete et n’hesite pas a piquer les resultats de ces collegues sans les citer, car, comme mon nom l’indique, j’ai un petit cerveau et c’est difficile de survivre pour moi dans cet univers impitoyable…
Vous pouvez aussi faire des paralleles historiques: en 1934, l’article de X dira que Hitler et Staline sont super, alors que les versions substituees un peu plus tard diront tout le contraire… Si il n’y a pas de gardes fous on risque de rentrer de plein-pied dans un relativisme un peu inquietant.
3 mars 2013 à 22:15
Rachel
@Petit cerveau, votre cerveau ne me semble pas si petit que ça. Par contre le mien a souvent des ratés. Je viens de me souvenir que j’avais fait un billet sur les britanniques qui vont (peut-être) basculer vers le « gold open access » https://rachelgliese.wordpress.com/2012/07/17/les-britanniques-vont-basculer-vers-le-gold-open-access/ Pas évident que ça soit une bonne opération financière pour les établissements pris à la gorge par les éditeurs …
3 mars 2013 à 22:44
Petit Cerveau
Ouaip, c’est ca. Et les derniers ragots sont completement delirants: pour le REF 2018 (l’evaluation quadriennale des departements), seuls les articles en open access seraient pris en compte, ce qui est aller un peu vite en besogne au moins parce que beaucoup des articles concernes sont deja dans le tube ….
4 mars 2013 à 16:19
Sylvain
@Petit Cerveau: les versions précédentes des articles sur HAL ou arXiv restent disponibles, tout le monde peut consulter les versions plus anciennes. Les revues électroniques peuvent pointer sur l’identifiant *de la version* précise qu’elles ont publiée (je viens de voir que LMCS ne le fait pas, c’est effectivement un souci, même si comme je viens de le dire on peut consulter les versions précédentes).
4 mars 2013 à 22:21
Petit Cerveau
Sylvain, oui c’est vrai, mais je ne suis pas sur que le grand public- ni meme pas mal de chercheurs – soit pret a fonctionner comme ca, et il y a de fortes chances que la derniere version soit consideree comme la bonne (selon un adage qui veut que c’est celui qui a parle en dernier qui a raison, dont j’ai l’impression qu’il s’applique aussi parmi les scientifiques).
Ceci dit, je commence ma journee avec les emails d’articles envoyes par arXiv, et c’est clair que pour moi c’est maintenant bien plus utile que la lecture de certaines revues du domaine. Mais c’est aussi assez clair pour moi que ca induit un certain nombre de biais. Le statut financier et editorial est aussi assez peu clair, et je saisis mal ce qui garantit l’independance d’arXiv sur le long terme.
4 mars 2013 à 23:52
Sylvain
@Petit Cerveau: « il y a de fortes chances que la derniere version soit consideree comme la bonne », et probablement avec raison : autant pouvoir corriger les erreurs, d’autant que le versionnement empêche de les dissimuler complètement. Celà ouvre aussi des perspectives pour des surveys mis à jour régulièrement.
« je saisis mal ce qui garantit l’independance d’arXiv sur le long terme » : À la fois pas grand-chose (l’engagement de diverses institutions à financer le site, voir http://arxiv.org/help/support) et beaucoup : il y aurait déjà trop à perdre si arXiv disparaissait, la popularité de ce repository fait sa force. Mais oui des engagements gouvernementaux (et je ne parle pas spécialement de la France) seraient un plus.
5 mars 2013 à 12:51
DM
@Petit cerveau: Les publications scientifiques s’adressent à un public de professionnels avertis et non au grand public.
Vous nous mettez en garde contre un écueil possible ; mais déjà nous devons nous tenir au courant des écueils du système actuel : revues bidons, conférences bidons, conflits d’intérêt, limites du peer reviewing (par exemple, il est possible de passer des papiers contenant des résultats expérimentaux bidonnés, ou du moins présentés sous un angle trompeur). Ce n’est pas parce qu’un article est passé par le filtre qu’il ne contient pas d’erreurs (avec des différences d’une discipline à l’autre: il me semble qu’en maths pures on est très rigoureux…).
Il me semble au contraire qu’il est intéressant de pouvoir modifier un article après coup, tout en gardant un pointeur « officiel » sur la version validée : si je m’aperçois d’une faute de frappe, d’un choix malheureux de vocabulaire qui rend une phrase peu claire, etc., pourquoi se priver de corriger ?
5 mars 2013 à 19:23
Petit Cerveau
DM, les revues bidons, c’est assez facile a detecter honnetement…
Les papiers bidons, ca peut etre plus complique comme le montre les nombreuses fois ou de tels papiers ont ete publies.
Je pense qu’arXiv augmente la possibilite de diffuser des articles bidons ou de truander, mais que fort heureusement ca n’est pas beaucoup arrive pour l’instant, ou du moins pas a ma connaissance, ce qui est un facteur extremment positif. En gros, arXiv, c’est comme toute les bonnes choses, ca peut permettre le meilleur comme le pire, et il ne faut pas se voiler la face la dessus (je repete que je suis tres impressionne par le fait que le pire ne semble pas trop se produire pour l’instant).
D’autre part, je ne crois pas qu’arXiv soit l’antidote aux editeurs commerciaux, parce que comme vous l’indiquez arXiv est un outil de scientifiques. En consequence, les editeurs commerciaux ont des chances de se voir offrir de jolis contrats quand les gouvernements voudront mettre en place des outils de diffusion pour un public plus vaste. Et a ce moment la ils pourraient tres bien en profiter pour imposer des clauses allant a l’encontre du green.
5 mars 2013 à 19:47
NaCl
@PR23 Sur le modèle liégeois, un topo en 20 minutes du recteur Rentier fin janvier 2013 : http://webcast.in2p3.fr/videos-_politique_oa_dn_u_etablissement_universitaire_suite
Côté coûts, les éditeurs vendent des bouquets (vous avez ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas, mais vu que le bouquet est gros, vous payez), facturés selon des équations variables mélangeant l’âge du capitaine, le nombre d’enseignants de la discipline, les chiffres d’affaire papier au moment de la signature des contrats… Les prix n’ont rien à voir avec les coûts réels, offre inélastique oblige.
191 offres sont recensées par le consortium couperin.
Dans mon université pluridisciplinaire, nous acquérons 45 des 191 offres seulement. Au jeu des impacts factor, à ce prix là nous n’avons l’accès qu’à 40 % des 40 titres à plus fort IF.
il y en a pour 650 000 €, dont 250 000 € pour science direct d’Elsevier : sur 3 groupes de revues (Wiley, Springer, Elsevier), plus de 60 % ne font l’objet d’aucune consultation.
3 éléments drôles :
1) du fait du mille feuille institutionnel, un même chercheur peut être compté jusqu’à 3 ou 4 fois, pour peu que son UMR rassemble 2 universités et un ou deux EPST.
2) 70 millions sont sur la table pour le projet ISTEX, qui achète sur le plan national des archives de revues, au prix fort, avec une prise de décision centralisée masquée derrière une enquête sur le thème « et toi cher chercheur, que veux-tu qu’achète la France »?
3) la seule marge de manoeuvre est, un peu partout, la documentation pour les étudiants de 1er et 2e cycle.
14 mars 2013 à 23:12
Petit Cerveau
Et pour le Royaume-Uni, personne ne comprend rien à ce qui va se passer…
http://www.timeshighereducation.co.uk/news/rcuk-fails-to-end-green-embargo-confusion/2002538.article
15 Mai 2017 à 11:20
Http://openaccess.inist.fr/?Libre-Acces-des-outils-pour-vous | Pearltrees
[…] – Recherche OpenEdition. Tirer profit de l’information scientifique et technique en libre accès. We are the people. “The Administration is committed to ensuring that, to the greatest extent and with the fewest […]