Dans les diverses contributions aux assises de l’ESR, il y a quelques points qui font large consensus. C’est par exemple le cas du thème de « l’empilement de structures » ou du « mille-feuille institutionnel ». Cette complexité du système français concerne aussi bien la recherche que la formation, chacun étant une sorte de monstre à deux têtes. Pour faire dialoguer cet ensemble, on a créé une multitude d’interfaces avec des tutelles différentes, chacune demandant des moyens financiers pour fonctionner, son propre fonctionnement administratif ou juridique. Bref au final, ça donne un paysage illisible, couteux et incohérent.

Beaucoup de contributions s’accordent pour dire qu’il faudrait simplifier le paysage. Mais là où ça se complique, c’est que peu de contributions proposent des solutions concrètes au problème. Supprimer des choses, oui mais quoi ?

Les rares propositions concrètes sont issues de la mouvance noniste, par un appel à la suppression d’un grand nombre d’entités jugées nocives : AERES, ANR, bidulex, LRU, RCE. C’est un peu comme un appel à revenir comme c’était avant. Avant c’était cool, il n’y avait pas de massification (et les étudiants étaient triés par le bac),  y’avait pas de chômage ainsi on pouvait s’engager dans ces études le cœur léger pour « faire ses humanités » (se forger le cœur et l’esprit, comme disait mon collègue Micromégas), et les universités se laissaient gentiment piloter par les EPST pour le volet recherche. La belle vie, quoi …

Assurément les assises  vont mettre fin à ce chaos institutionnel, car rappelons qu’ « il s’agira donc d’aller vers la simplification et la coopération, l’idée étant de dépasser les deux coupures historiques entre les universités et, d’une part, les écoles, d’autre part, les organismes de recherche » (source ici, résumé du premier bilan d’étape des assises).

Le grand jour approche !