Les classes préparatoires n’étant plus beaucoup plébiscitées par les élèves, les admissions parallèles se multiplient pour remplir les effectifs toujours plus volumineux des grandes écoles. On sait déjà que les écoles d’ingénieurs viennent maintenant largement puiser leurs recrues chez les titulaires de DUT, et rappelons au passage que 80 % de ces diplômés poursuivent leurs études après l’IUT. On apprend maintenant que les recruteurs des écoles de commerce et de management privilégient les formations BTS, loin devant les écoles prépa (quant aux formations des universités, n’en parlons même pas) (lire ici sur EducPros et ici sur letudiant.fr). « Depuis 4 ans, les recruteurs interrogés déclarent privilégier les jeunes diplômés ayant suivi un parcours associant BTS + école de commerce. Contrairement à certaines idées reçues, la classe préparatoire n’est donc plus le passage obligé pour suivre ce type d’études ». Rappelons que les BTS sont normalement des diplômes terminaux, c’est-à-dire que les BTS sont des formations professionnalisantes, tout comme dans les IUT.

Ainsi donc on voit progressivement se transformer ces filières courtes, sélectives et professionnalisantes en antichambre des écoles de tout type. Ces formations devraient au contraire être ajustées à un public désirant s’insérer rapidement dans la vie professionnelle. Victimes de leurs succès, ces filières ne remplissent plus leur mission initiale (c’est particulièrement vrai pour les IUT). Les étudiants qui sont recrutés sont d’un bon niveau et prennent la place des étudiants plus modestes qui se retrouvent alors à l’université dans des formations généralistes pas du tout adaptés à leur niveau scolaire. L’échec est alors quasi-assuré.

L’enseignement supérieur français marche sur la tête. Quand aurons nous le courage de le réformer et de donner à nos jeunes un panel de formation tel que chacun puisse trouver sa voie ?