
Nous poursuivons aujourd’hui la présentation de notre programme présidentiel. Dans ce nouveau volet, nous allons focaliser sur le financement, l’évaluation et la valorisation de la recherche. Nos motivations principales sur ce volet sont une simplification de notre système de recherche, une efficacité améliorée et une réduction des inégalités territoriales.
38) ANR
L’ANR sera renforcée en particulier sur les projets PRC (projet de recherche collaborative) avec une plus grande place aux projets « blancs » (c’est-à-dire non fléchés).
Les formulaires seront simplifiés ainsi que le règlement financier. Les dossiers de soumission n’excéderont pas plus de 15 pages. Il n’y aura plus qu’une seule phase d’évaluation.
Le taux de succès ne pourra pas être inférieur à 30 %.
Selon les disciplines, les pratiques de la recherche peuvent être différentes. Les comités d’évaluation scientifique (CES), qui sont des pairs, pourront décider de l’attribution de crédits sur des projets non collaboratifs (projets individuels).
39) HCERES
Il sera demandé à l’HCERES de simplifier ses procédures d’évaluation, en particulier de réduire drastiquement le nombre d’indicateurs. Dans le dossier des unités de recherche, il sera fait une large part à une réponse libre et non normative sur les deux volets de bilan et de prospective.
La CTI sera intégrée à l’HCERES
40) Réforme du CIR
Étant avéré que le CIR est une niche fiscale pour les entreprises dont les avantages ne bénéficient pas forcément à la recherche, il sera réformé. Il ne pourra bénéficier qu’aux entreprises de type PME n’ayant pas les moyens ou les compétences humaines pour développer des activités de R&D et qui souhaitent investir dans ce domaine. Son volume financier sera divisé par deux (soit un passage de 6 à 3 milliards d’euros/an). Les mesures visant à favoriser l’emploi de jeunes docteurs seront maintenues.
41) Suppression des Bidulex et réorientation du programme PIA
Le dispositif des Bidulex (Idex, Labex, ISITE, …) sera arrêté. Outre les critères très discutables d’attribution, ces Bidulex auront largement amplifié les inégalités territoriales étant donné que les investissements ont bénéficié massivement aux territoires où les organismes nationaux de recherche étaient fortement implantés. La suppression des Bidulex ne signifie pas pour autant l’arrêt du PIA. Celui-ci sera réorienté vers une forme qui ne sera pas une mise en concurrence entre établissements. Le PIA financera avec équité territoriale les Universités selon un projet qu’elles définiront par elles-mêmes.
42) Excellence
Le mot « excellence » sera interdit.
43) Écosystème de valorisation de la recherche
La structuration des cellules visant à favoriser la valorisation de la recherche en France est d’une complexité ahurissante. Cela mobilise des milliers de personnes qui sont souvent externalisées par rapport aux laboratoires de recherche. Malgré les investissements massifs qui sont consacrés à ces multiples structures de valorisation, elles ne sont manifestement pas très efficiences. L’ensemble de ces structures seront donc supprimées et remplacées par une structure unique (par site) qui sera localisée au cœur de l’Université, au plus près des laboratoires. Cette nouvelle organisation et ce positionnement permettront une bien meilleure interface entre la recherche, la formation et les entreprises. Elle sera également fortement en lien avec la halle de technologie qui sera décrite dans un volet suivant.
Pour lire les volets précédents:
3 commentaires
Comments feed for this article
23 février 2022 à 20:21
Gueux
38) Comment peut on défendre l’ANR, et plus généralement le financement de la recherche sous contrats ? Ce faisant c’est 80 à 90% de l’argent du contribuable dilapidé en non-recherche, c’est à dire essentiellement en bureaucratie.
Vous devriez plutôt proposer : Le nouveau mode de financement de la recherche devra calculer ses coût effectifs complets (donc comptabilité analytique) et s’assurer qu’au maximum 20% de l’argent n’est pas utilisé à chercher. Même logique pour l’HCERES, le fonctionnement des universités et, osons puisqu’il est permis de rêver, toute la fonction publique.
23 février 2022 à 20:48
Rachel
Bigre j’ai mal fait ma biblio. Il semble qu’un décret publié hier met la CTI sous la coupe de l’HCERES …
@Gueux, comment ça, c’est 80 à 90 % de l’argent dilapidé en non recherche ? D’où tirez-vous ces chiffres ? voici une tentative de comptabilité analytique : le résultat, qui peut être discuté, est que le processus d’appel à projets de l’ANR consomme 1 % du temps (donc argent) de la recherche. https://rachelgliese.wordpress.com/2016/03/01/a-propos-du-temps-consacre-a-lappel-a-projets-de-lanr/
On ne peut pas dire que l’ANR soit réellement un gouffre bureaucratique. Le seul problème de l’ANR est un taux d’acceptation trop bas. 30 % doit permettre à la grande majorité des équipes de tourner selon leurs besoins du moment.
24 février 2022 à 01:10
Gueux
@Rachel: Les 80% dilapidé par l’ANR, c’est la cours des comptes qui l’a dit il y a quelques années.
1% MDR ;-) Vous incluez le temps passé par tous les chercheurs non lauréats ? Celui des administratif impliqués dans les montage de projets (successful or not) ? De leur execution, de leurs évaluations, etc. ? Et j’en oublie.
Franchement, parler de 1%, c’est se moquer du monde.