
Dans le billet précédent on spéculait sur la possibilité de faire une rentrée universitaire 100% en présentiel. L’extension du pass sanitaire à de nombreux lieux accueillant du public (loisirs, culture centres commerciaux, etc. …) est un nouveau paramètre qui rentrera certainement dans l’équation. Mais c’est encore un peu tôt pour y voir clair.
Sur les réseaux sociaux, c’est de nouveau le grand déchainement contre ce pass sanitaire avec une belle convergence des luttes des antivax, des complotistes, de l’extrême droite et gauche et autres populistes de tout poil. C’est vrai que ça aurait été dommage de se priver d’une nouvelle polémique en cette période de vacances.
Pour la rentrée universitaire, on a d’abord eu des déclarations très encourageante « pour une rentrée 100% présentiel ». Mais c’était juste au début de l’envolée des cas du variant delta. Aujourd’hui la ministre est plus prudente: « La vaccination est notre meilleure arme pour ne pas avoir à introduire de nouvelles mesures de jauge dans les établissements d’enseignement supérieur ». « Si, à la rentrée, l’épidémie repart, le fait [que les étudiants] soient vaccinés nous permettra de maintenir du 100 % présentiel dans les établissements. S’ils ne le sont pas suffisamment, alors on prendra les mesures nécessaires. Mais je ne peux pas leur dire que, même s’ils ne sont pas vaccinés, tout continuera à se passer normalement, ce serait leur mentir » (Source Les Echos, ici).
Alors le ministère a lancé une campagne de publicité pour la vaccination des étudiants, suivi par celle d’Universités « Préparez la #RentréeUniversitaire ! Pour retrouver le chemin des campus, faites-vous vacciner cet été » (Université de Reims), « Afin d’assurer les meilleures conditions d’études à la rentrée, divers créneaux sont disponibles dans les centres de vaccination de l’agglomération clermontoise » (Université Clermont-Auvergne).
D’après la ministre, « Plus de 71% des étudiants sont déjà entrés dans un schéma vaccinal ou souhaitent le faire ». 71 % c’est bien, mais ça laisse quand même 29% qui potentiellement ne seront pas vaccinés à la rentrée. Alors que faire si le pass sanitaire est étendu aux universités, qui sont des lieux d’accueil du public à plus de 50 personnes ? Quelques réactions: « Les étudiants devront-ils renoncer à leurs cours s’ils n’ont pas de passe et refusent le vaccin? » (source Twitter). D’autres sont plus fermes, usés par 18 mois de difficultés liées à la crise sanitaire : « Alors non, vaccination obligatoire des enseignants à l’université et des étudiants, sinon les cours en distanciel, ce sera sans moi… basta… è finita la commedia.. » (source Twitter). « … À défaut je propose de considérer qu’un cours entre dans la catégorie »spectacles » » (source Twitter). Enseignant, on s’imagine déjà qu’il faudra scanner des QR codes à l’entrée des amphis et salles de TD …
Pour les 29% récalcitrants ou retardataires, la ministre a prévu « des équipes mobiles de vaccination au plus près des étudiants ». A mon avis il s’agira en fait de milices du régime pré-fasciste macroniste qui vont attraper les étudiants sur les campus et les piquer dans une arrière-cour …
4 commentaires
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15 juillet 2021 à 18:15
dan -visseur vaccinophile
« les piquer dans une arrière-cour … » en leur tenant les bras dans une tenaille géante et en les marquant au fer rouge.
Vivement que la tuberculose, la poliomyélite, la variole, la rougeole, …reviennent en force grâce aux antivax. Cela permettra d’éclaircir les rangs dans les amphis.
Les antivax sont de parfaits profiteurs : ils comptent sur les autres pour faire disparaître le risque.Non seulement c’est totalement égoïste et contraire à la solidarité humaine, mais c’est inefficace, comme l’a montré l’épidémie de rougeole il y a deux ans chez les antivax. Et la république, bonne fille (ou poire ?) les a soignés quand même.
24 juillet 2021 à 19:52
visigenieur
Bonjour,
désolé pour le commentaire hors sujet, mais pour donner une idée de question/polémique/billet futur : à compter de maintenant, toutes les écoles d’ingénieurs vont devoir envoyer leurs étudiants un semestre à l’étranger (études ou stages). Pas 2 mois pas 3 mois mais un semestre. Sinon, pas de diplôme, voire pas de réaccréditation par la CTI ! Si c’est déjà largement pratiqué par les écoles de commerce (où on ne compte pas ses sous) et par les écoles d’ingénieurs haut-de-gamme-et-de-portefeuille qui en ont besoin pour se distinguer, ça restait minoritaire parmi les écoles et très peu pratiqué parmi les écoles publiques avec des taux élevés d’étudiants boursiers. Il va donc falloir multiplier les accords, trouver des bourses pour beaucoup plus d’étudiants x mois alors que les pouvoirs publics sont plutôt en train de les couper, ça promet d’être très complexe. Et les employeurs demandent-ils cela ? Non. Interculturalité, niveau de langue, compétences saines mais là on monte l’exigence envers les écoles et envers les étudiants. C’est donc que la communauté des écoles d’ingénieurs (du moins ceux qui tirent les ficelles) veut se distinguer, ou du moins distinguer la sous-partie de ceux qui seront capables de remplir cette exigence. Il s’agit peut-être d’abord de valoriser son label sur le marché (prétendument européen) du grade master… mais finalement, au service de qui, de quoi ?
1 août 2021 à 14:20
Rachel
@visigenieur, merci beaucoup pour cette idée, c’est intéressant et je compte bien en faire un billet. Je n’arrive pas à trouver d’informations un peu officielles de cette nouvelle contrainte de la CTI. Ce dont vous parlez est-il encore un projet ou bien c’est acté et les écoles devront s’y plier ?
13 août 2021 à 10:30
visigenieur
@rachel : c’est acté, vous le trouverez dans les compte-rendus d’audit par la CTI des écoles de tous les derniers mois, sous forme de « recommandation » (jargon CTI qui signifie : critère impératif mais qu’on ne reviendra inspecter que dans 5 dans, donc on vous laisse le temps, par opposition avec les injonctions qui sont à executer très rapidement et sont des grosses menaces). Néanmoins le critère est impératif.