
La CPU a publié récemment une petite enquête sur la réussite des étudiants au semestre 1 (lire ici). Cette enquête a été réalisée sur un échantillon de 300 00 étudiants. Plusieurs conclusions sont données selon les années d’études (L1, M1, M2, …) et qui peuvent se résumer ainsi : stabilité des résultats par rapport à l’année dernière (semestre qui n’était pas impacté par la crise sanitaire) et une qualité des diplômes maintenue.
Pour ma part, dans ma formation, les résultats sont en effet honorables et effectivement comparables à ceux de l’année passée. Mais deux facteurs peuvent expliquer ces résultats : comme beaucoup de mes collègues, j’ai fait une épreuve avec un sujet qui n’était pas difficile afin de ne pas pénaliser les étudiants en cette période difficile. Ensuite, durant le jury du semestre, nous avons eu la consigne « d’être bienveillant ». Cela s’est traduit par des ajustements de notes avec l’objectif évident (mais non clairement exprimé) d’être sur un niveau comparable aux autres années. Ces ajustements ne me paraissent pas scandaleux car il n’y a pas de raison de penser que les promotions 2021 sont intrinsèquement plus mauvaises que celles des années antérieures.
Pour ma part j’ai du mal à croire que la crise sanitaire n’ait pas affecté les acquisitions de connaissances et compétences, et plus globalement la qualité des diplômes. Cela parait contradictoire avec tous les témoignages de difficultés qui ont été exprimés durant le semestre, à la fois coté étudiant et enseignants. Je trouve donc l’enquête de la CPU un peu hypocrite. Les difficultés du semestre et la consigne de bienveillance aurait pu être mentionnées dans l’enquête (qui est encore partielle et très peu commentée à ce stade).
6 commentaires
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4 avril 2021 à 21:28
Albert Deboivin
Comme disent mes collègues enseignats-chercheurs, une épreuve en distancielle c’est une épreuve donnée…
4 avril 2021 à 22:32
Rachel
Vous comprenez quelque chose de cet arrêté ministérielle datant d’hier et qui annule tous les examens en présentiel jusqu’au 2 mai ? Pourquoi une telle décision ?
5 avril 2021 à 07:47
Albert Deboivin
Rachel, je suppose que cela veut tout simplement dire que dans six mois la CPU publiera une nouvelle étude qui affirmera que dans le second semestre il y a une « stabilité des résultats par rapport à l’année dernière et une qualité des diplômes maintenue. »
5 avril 2021 à 16:30
Cédric
@Rachel: cet arrêté n’a pas de sens, surtout pour les examens de Master. Plus petites promos et souvent les étudiants partent en stage maintenant pour les M1. Encore une décision prise à la légère par notre chère ministre ….
Le rapport de la CPU me fait bien rigoler. Il y a deux semaines, le président de Lille a annoncé 20-30% de baisse de résultats !!! Mais la CPU est aux ordres du gouvernement. Depuis un an, je me demande à quoi elle sert. Aucune avancée pour les étudiants, pour les universités, pas un euro de plus. Nous sommes de nouveau les laissez-pour-compte de l’enseignement
19 avril 2021 à 09:02
JM
Bienveillance ? J’ai reçu ce message en même temps qu’un devoir hors délai. Le devoir est écrit à peu près de la même façon. Je dois être bienveillant ? Et ce n’est pas propre à cette année de Covid et de distanciel. En L1, voire même après, cela fait des années que nous avons des « élèves », comme ils disent, dûment faits bacheliers bien sûr, qui écrivent comme cela. La bienveillance, jusqu’où ?
« je sais j’ai tres peux de chance que vous acceptiez mon devoir mais j’ai des circonstances atténuantes puisque en td avec * j’ai crue entendre qu’on avait jusqu’a le 17 avril alors que c’etait aujourd’hui om ma appris sa que a 17h en rentrons pour aller chercher la ou fallais le mettre le temps s’était écoulé étant donner que je suis rentrer qu’on 2emme semetre je me pert assez souvent moi je pensais que c’etait demain c’etait sa mon optique je suis vraiment dzl je voulais rendre quelque choses mais je suis rentrer en retard , j’espére que vous aller comprendre ma situation . »
19 avril 2021 à 17:54
jako
Exiger la maîtrise de la langue française à l’Université ? Et puis quoi encore ? Comme disait l’autre, « o na na rien à foute » de la langue française… Depuis la LRU, on ne cesse de nous bassiner avec l’idée qu’il faut attirer des étudiants étrangers et qu’il faut assurer les cours en anglais, condition de l’employabilité, de l’attractivité, de l’insertion pro etc. etc. (cf. aussi la loi de l’inénarrable Fioraso). Parmi les questions que cela soulève, certaines sont résumées ici :
« Et tous de poser en substance ces trois questions. Un : comment convaincre un étudiant africain ou asiatique de l’importance de parler français si nous-mêmes jugeons préférable d’utiliser l’anglais dans nos universités ? Deux : si un étudiant étranger souhaite suivre des cours en anglais, ne sera-t-il pas plutôt tenté de se rendre directement dans un pays anglophone ? Trois : à quoi sert un examen en anglais pour aller enseigner dans un lycée français d’un des 43 autres états où le français est langue officielle et où l’anglais est marginal ? comme le demande dans un article incisif le sociolinguiste Philippe Blanchet.
http://bernard-gensane.over-blog.com/2021/04/l-anglais-sera-t-il-un-jour-la-seule-langue-parlee-en-france-par-michel-feltin-palas.html
Alors si nos étudiants sont incapables de s’exprimer en français, where is the problem ?