Il ne fait aucun doute que la rentrée universitaire sera compliquée. A présent, on ne sait pas trop si on pourra faire cours avec tous les étudiants, ou bien la moitié, si on aura les possibilités techniques de faire des cours en distanciel (moins improvisés qu’au printemps) ou faire du distanciel synchrone (moitié de promo présente, l’autre suit en vidéo de chez elle). C’est vrai que le gouvernement ne nous aide pas et il nous dit que les consignes peuvent être remises en cause « en fonction de l’évolution de la situation ». C’est très anxiogène. « Gouverner c’est prévoir », comme disait l’autre, mais là cette crise sanitaire est un cas un peu spécial. Evidemment sur les réseaux sociaux ça s’énerve déjà. Au printemps, quand le ministère donnait des consignes ça râlait contre les « injonctions incessantes » et quand il ne communiquait plus pendant quelques jours on était perdu dans un « silence assourdissant ». Alors aujourd’hui, à quelques jours de la rentrée, ça recommence : « Quid des universités ? La rentrée est le 1er septembre et la ministre vidal n’a donné aucun signe de vie sauf un cameo hitchcockien sur BFM. Pas de document officiel. Rien. Pas de publication de recommandations au JO. Rien. C’est plus qu’inquiétant. A-t-elle démissionné ? » ; « Quelqu’un peut rappeler à l’immonde connasse du @sup_recherche (La ministre) que la rentrée c’est AUSSI la semaine prochaine dans les universités et qu’elle pourrait avoir la décence de sortir de son trou pour communiquer a minima sur ce qu’elle a prévu de ne pas faire ? ».
Mais laissons un moment les crétins haineux qui foisonnent sur Twitter. La ministre a pourtant communiqué sur la rentrée, le 6 août dernier (circulaire à lire ici) : ce sera une rentrée avec des masques pour tout le monde, en présentiel si possible et en respectant les gestes barrières. C’est aux Universités, libres et responsables, d’organiser cette rentrée. Bien entendu ça donne des décisions qui varient selon les établissements, donc ce n’est pas uniforme, et qui peuvent évoler si la situation sanitaire s’aggrave. Les sites internet des universités ont publié leur politique de rentrée, ce qui n’empêche pas bien évidemment les critiques et les réserves : « Toutes les universités ont des politiques différentes face à la crise sanitaire (cours 100% en présentiel, rentrée hybride, cours à distance…). Cela renforce encore plus les inégalités d’accès à l’éducation entre les universités » (source Twitter).
Une personne sur Twitter demande : « Des masques, ok. Mais du papier et du savon aux toilettes….? ». Car cette rentrée un peu particulière impose des mesures spécifiques qui sont chronophages et onéreuses. Les Universités sont déjà largement sous-financées et j’avoue ne pas bien savoir si elles ont bénéficier de crédits spéciaux pour faire face aux surplus de dépenses liées à cette crise. Il semble que dans le plan de relance, on ne trouve pas beaucoup d’investissement dans l’Université, mis à part l’annonce de créer des places supplmentaires en santé. Peut-être que la recherche, le développement de la connaissance ou la création de nouvelles compétences ne sont finalement pas des éléments utiles à une relance économique. Compte tenu du sous-financement récurrent des Universités, un plan de réinvestissement massif me parait nécessaire (voir les récents billets sur ce blog). Mais ne soyons pas mauvaise langue à ce stade. Le plan de relance prévoit un investissement de 11 Md€ d’ici à 2022 pour investir dans les technologies d’avenir. Peut-être que l’Université, en termes de recherche, pourra tirer son épingle du jeu concours du PIA4.
Mais revenons à cette rentrée, qui sera certainement crépusculaire (comme dans le primaire ou le secondaire). Il ne fait nul doute que des multiples clusters vont apparaitre ici et là, entrainant la fermeture de formations ou de sites. Faut-il se préparer mentalement à refaire des enseignements à distance. Si c’est le cas, j’ai l’intention d’utiliser les outils de l’Université mais est-ce que cette fois les serveurs vont tenir le choc ?
36 commentaires
Comments feed for this article
5 septembre 2020 à 11:58
Gueux
@Rachel: Bon courage pour la rentrée, celle-ci est bien partie pour rester dans les mémoires.
Certes l’université manque de moyens, mais si elle n’était pas une kakistrocratie*, on peut parier que, même à moyens insuffisants, elle fonctionnerait beaucoup mieux.
* https://youtu.be/iLeKH6LiPn8
5 septembre 2020 à 13:40
Jé
Je te trouve bien dur Gueux… pourquoi se flageller en permanence, ou jeter l’opprobre sur son voisin de bureau ? L’université à réussi à absorber des centaine de milliers d’étudiants en plus à effectifs de personnels constant, je suis pas sûr que cela soit la preuve l’incompétence des collègues… Et ça n’implique pas de penser, à contrario, qu’il est pas raisonnable d’attendre de nos tutelles qu’elles nous disent si il faut ou pas qu’on se lave les mains…
5 septembre 2020 à 13:42
Jé
*centaines…*constants
5 septembre 2020 à 16:54
Gueux
@Jé: Rien, ou presque, n’est préparé pour la rentrée chez moi. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir alerté dès le mois de mars.
Rachel se questionne si l’informatique allait suivre. Bonne question. Nous avons dû, à l’arrache, apprendre à nous démerder avec les logiciels pourris de la fac pour assurer autant que possible la continuité des cours lors du confinement. Cet été, nos informatichiens n’ont rien trouvé de mieux que de changer les interfaces graphiques pour les rendre « plus jolies » ! Super, l’assistante technique. Du coup, on ne retrouve plus rien et, bien sûr, on a rien d’autre à faire qu’à réapprendre à utiliser ces « bijoux » informatiques. Nous sommes plusieurs à avoir des envies de flagellation en effet, mais pas sous la forme reflexive.
Quant aux « voisins de bureau » en charge de l’organisation, l’un d’eux m’a avoué hier qu’ils ne croyaient pas à une deuxième vague et qu’ils pensaient que l’épidémie serait terminée cet été. Sans commentaire.
5 septembre 2020 à 20:25
Jé
@Gueux, c’est vrai que ça à l’air d’être un peu le bordel chez toi ! Mais je continue de penser qu’on s’en sort collectivement très bien avec les trois francs six sous dont on dispose et la mouvance incessante de nos structures.
En ce qui concerne les épidémiologistes de comptoir, je partage ta consternation.. D’autant plus que rien nous oblige à avoir un avis sur ce qui va ou pas arriver et encore moins à l’émettre publiquement :)
5 septembre 2020 à 21:09
Albert Deboivin
@Gueux & Jé: Je me pose la question si c’est vraiment la deuxième vague ou la conséquence du dépistage plus massif de la population? On découvre peut-être la partie de l’iceberg cachée sous l’eau jusqu’à présent…
5 septembre 2020 à 23:15
Jé
je me pose la même question sur « l’iceberg »… voire même, est-ce que l’an dernier, le virus n’a pas circulé comme actuellement avant la période critique de mars ? Il me semble qu’a posteriori, les médecins se sont rendus compte qu’ils avaient soigné quelques personnes en réa qui se trouvaient avoir la COVID dès novembre ?
6 septembre 2020 à 08:22
Dan - visseur décentralisé jacobin
« « Toutes les universités ont des politiques différentes face à la crise sanitaire (cours 100% en présentiel, rentrée hybride, cours à distance…). Cela renforce encore plus les inégalités d’accès à l’éducation entre les universités » (source Twitter). »
La grande revendication française ; plus d’autonomie pour que tout le monde fasse la même chose. Plus d’autonomie, mais des consignes précises qu’on puisse démolir de façon décentralisée.
La liberté s’accorde mal avec l’égalité
6 septembre 2020 à 09:00
Albert Deboivin
@Jé: J’ai entendu aussi des témoignages des médecins français qui ont traité des infections pulmonaires très similaires au covid en octobre 2019…
6 septembre 2020 à 11:06
Apokrif
@Gueux: sur les interfaces « plus jolies »: http://david.monniaux.free.fr/dotclear/index.php/post/2020/03/21/Du-mauvais-usage-des-outils-num%C3%A9riques-et-des-fonctionnalit%C3%A9s-inutiles (et, pendant le confinement, la communication de Blanquer et d’autres chefs par vidéo, au lieu de courriels en texte pur qui auraient beaucoup moins sollicité des ressources déjà très utilisées)
6 septembre 2020 à 12:31
Rachel
C’est vrai que beaucoup sont devenus des épidémiologistes, se permettant de donner des leçons sur la marche à suivre. Peut-être aussi qu’ils lisent dans les boules de cristal et savent mieux que les autres ce qu’il va se passer. Moi je vais vous le dire : ce n’est pas une seconde vague, mais bien pire, une mutation du virus en une version bien plus virulente. On va tous mourir dans d’atroces douleurs !
Alors de votre côté, vous êtes en 100 % présentiel, en distanciel/présentiel synchrone (c’est mon cas), en distanciel pour la moitié des cours ?
@Dan, la liberté c’est compliqué, ça impose une certaine responsabilité …
6 septembre 2020 à 12:38
Albert Deboivin
@Rachel: Pour l’instant on est en mode hybride. Qu’est-ce que cela peut signifier en pratique? Si la promo rentre dans une salle avec la capacité réduite, je crois que c’est bon, on peut faire le cours. Sinon, on a eu déjà trois cas positifs parmi les étudiants. Donc, même certaines réunions de rentrée (avec les étudiants) n’ont pas pu avoir lieu en présentiel…
6 septembre 2020 à 12:55
Rachel
@Albert, si je comprends bien l’hybride est conditionné par la capacité des salles ? Je me demandais quand même, étant donné que c’est encore l’été et qu’il fait beau, pourquoi on n’organise pas des cours à l’extérieur, assis sur le gazon ?
6 septembre 2020 à 22:51
Albert Deboivin
@Rachel: Je suppose puisque tout le monde n’habite pas au sud de la France ;-) Sinon, je tiens à rendre ma réponse un peu plus précise. Apparemment, les modalités varient énormement d’une université à l’autre. Déjà, on n’a pas les mêmes règles avec la fac voisine la plus proche. En plus, notre université a délégué toute la gestion de la rentrée et des enseignements aux composantes. Donc, chaque composante improvise comme elle peut…
6 septembre 2020 à 23:36
Spirit of Bouasse
Notre ministre a l’air complètement dépassée par les événements, c’est assez surréaliste ! Et pendant ce temps, les universitaires continuent de se débrouiller tant bien que mal pour gérer le bousin.
Ce qui m’épate vraiment dans cette histoire c’est la servilité des collègues qui continuent de faire du zèle. Un responsable de formation a envoyé un mail cette semaine prévenant qu’en cas d’étudiant covid, il faudra faire cours en présentiel ET cours en distanciel pour l’étudiant, bien sûr pour un volume horaire de présentiel seul. J’ai été le seul à dire que non, je ne le ferais pas, mais visiblement tous les autres ne mouftent pas.
Mais quand les universitaires comprendront que tant que l’enseignement universitaire sera assurée normalement, rien ne changera en mieux, et que le seul moyen d’arrêter cette dégradation ininterrompue des conditions d’enseignements est d’arrêter de faire les beni-oui-oui du ministère ?
7 septembre 2020 à 07:56
Gueux
@Spirit: Bien d’accord. Entre les collègues qui considèrent leur métier comme un sacerdoce, ceux qui ont de la « dette » à rembourser (cf lien video de mon post plus haut) et les fayots compulsifs, l’université n’est pas prête de sortir de la mouise, même en augmentant son budget.
7 septembre 2020 à 08:58
jako
@Rachel : « C’est aux Universités, libres et responsables, d’organiser cette rentrée » : avec les 30.000 places dont la sinistre Vidal a décrété la création (où ? quand ? comment ? avec quels moyens ?… n’en demandons pas trop…). Imaginez le préfet décréter que vous devez accueillir dans votre T2 deux ou trois inconnus. On est à peu près dans la même situation… Alors la « liberté » et la « responsabilité »….
Ce que vous appelez « distanciel synchrone (moitié de promo présente, l’autre suit en vidéo de chez elle) », c’est du hybride n’est-ce pas ? Chez nous, dans le distanciel synchrone, chacun reste chez soi et dans les créneaux horaires prévus, tous les cours se font en ligne. D’ailleurs les services informatiques nous ont déjà expliqué que l’hybride (votre « moitié de promo présente in situ, l’autre suit en vidéo de chez elle ») était exclu parce que les serveurs de la fac ne tiendraient pas le coup… No comment…
Notez qu’on nous a contraint a organiser des tas de réunions / consultations pour décider – département par département – quelle modalité d’enseignement avait été retenue. Après avoir perdu temps et énergie à organiser ces consultations, la CFVU a finalement rejeté l’option qu’on avait retenue… Re-No comment…
7 septembre 2020 à 10:06
JM
Il y a une université peuplée de gens probablement beaucoup plus bêtes que nous, elle s’appelle Harvard, qui a choisi dès avant l’été de privilégier le distanciel (remote learning) pour cette rentrée 2020-2021 avec des exceptions pour certains cours. La règle c’est donc distanciel sauf exception. Elle a donc eu du temps pour se préparer à ce mode de fonctionnement. Quelque chose me dit qu’elle va même tirer partie de cette expérience pour innover encore et que certaines pratiques qui auront fait leur preuves seront conservée une fois la pandémie finie.
Chez nous, on a fait plutôt l’inverse: mettre un masque à tout le monde et privilégier le présentiel, avec quelques exceptions plus ou moins « hybrides ».
Voici par exemple quelques pistes d’hybridation pour les CM selon un document interne reçu hier, dimanche 7 septembre : « faire normalement cours devant une partie, et être connecté via une plateforme pour que l’autre assiste à distance (sachant que les agents semblent cruellement manquer en cette rentrée pour assister celles et ceux qui voudraient faire un enregistrement de leur cours) ; faire normalement cours devant une partie, et déposer le cours écrit pour CURSUS, avec un inconvénient repérable (la disponibilité du cours sur CURSUS dissuadera probablement une partie des étudiants à venir assister au cours) ; faire à la suite et deux fois la même séance pour deux groupes différents, et donc assurer une moitié de cours en présentiel (et mettre le reste, de manière progressive, sur CURSUS) ». J’en conclus que le fait de remplir les amphis est un idéal en soi et que les autres solutions sont des pis-aller. En temps normal (hors pandémie) je connais même des collègues qui, non seulement interdisent la prise de notes par ordinateur (car ces notes peuvent circuler et « dissuadent » certains étudiants de venir s’asseoir dans l’amphi pour les prendre eux-mêmes), mais qui ne mettent absolument rien ou presque sur CURSUS (l’ENT) pour inciter les étudiants à venir remplir les rangées dans ce fameux amphi. Bref, tout se passe comme si le cours en amphi était pour beaucoup l’essence même de l’université : une université, ce sont des amphis pleins, avec un.e prof qui parle, des étudiants qui prennent des notes, puis qui les bachotent avant de venir à l’examen. L’idée que c’est le contenu du cours qui compte, plus que la présence en amphi, qu’il puisse exister aujourd’hui de nombreux autres moyens de transmettre ce contenu, et que l’on puisse utiliser le temps en présentiel pour autre chose que la prise de notes – pour vérifier la compréhension par exemple, ou rendre les étudiants créatifs en leur faisant produire quelque chose – ne semble même pas les effleurer. J’espérais un peu que la pandémie allait être une occasion de remettre en cause cet espèce de fétichisme du cours en amphi, mais ce n’est pas gagné.
7 septembre 2020 à 10:43
Gueux
@JM: Cambridge (UK) a décidé de même depuis déjà un bon moment. Nous, nous nous sommes concentré pour « sauver » le deuxième semestre 2019-2020, et se disant qu’en septembre il serait bien temps de s’occuper de 2020-2021.
Quant aux prof qui ne conçoivent que le bachotage, c’est culturel et les étudiants sont demandeurs. Allez leur expliquer (aux étudiants) qu’ils doivent potasser le cours chez eux et ne venir à la fac que pour éclairer les points obscur, et vous verrez. Et puis vous croyez qu’on choisit ses études pour apprendre quelque chose ou juste pour obtenir un diplôme ? Tout ceci a déjà été débattu à moult reprise sur Gaia.
7 septembre 2020 à 18:54
Dan- visseur décentralisé -bis
Le ciel et le gouvernement doivent tout savoir mais ils n’y connaissent rien, , nous imposer tout sans rien nous imposer, donner la même chose à tout le monde mais tenir compte des demandes qui sont différentes…Gouverner, un vrai bonheur
Le Monde – 19 août 2020 p10
Certaines collectivités choisissent de fournir le matériel de base, d’autres offrent des tablettes numériques, d’autres encore couvrent la totalité du coût des transports… « C’est une forme d’organisation des inégalités que nous dénonçons depuis de nombreuses années, commente Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). On reporte sur les familles des coûts qui devraient être pris en charge par l’école. » De sorte que les enfants finissent par dépendre d’« une collectivité plus bienveillante qu’une autre ». »
Que reste-t-il à décider aux collectivités locales ? La couleur des invitations à la fête de la FCPE ?
et, comme d’hab, c’est à l’état de tout payer, dans le pays où la redistribution est la plus élevée d’Europe, et les prélèvements obligatoires itou.
7 septembre 2020 à 19:11
Rachel
@Spirit of Bouasse, le ministère ne peut pas non plus intervenir dans chaque composante de chaque université pour dire à chacun des EC ce qu’il doit faire, car les situations sont variables (nb étudiants, capacité des salles, etc …). Les Universités sont libres et responsables (mais certes sans beaucoup de moyens et sans une forte culture d’organisation). Si je vois chez moi, effectivement la situation est chaotique dans certains secteurs, alors que dans d’autres c’est très clair : comment l’expliquer ? Cela dit, je suis d’accord avec vous, il ne faut pas faire de zèle : il faut faire notre métier, veiller à ce qu’il soit fait dans le bonne conditions, fixer des limites aux injonctions et refuser quand ça dépasse (par exemple les heures complémentaires, des % de vacataires trop importants, des charges administratives qui ne relèvent pas de notre métier, etc …).
@Jako, si les Universités étaient vraiment libres et responsables (je suis bien d’accord qu’elles ne le sont pas vraiment sur beaucoup de points), alors on pourrait refuser d’accueillir des élèves supplémentaires quand les capacités d’accueil et d’encadrement sont atteintes. Et si le préfet insiste et impose, alors il ne restera que la solution de faire grève.
Oui c’est de l’hybride synchrone. Oui les serveurs de l’Université ne tiendront pas et c’est pourquoi ma structure (école d’ingénieurs, donc avec des moyens certainement un peu meilleurs que pour les facultés classiques) a loué un serveur privé, que l’Université publique n’est pas capable d’avoir faute de moyens
Sinon, mon université a aussi acheté une licence zoom, après avoir constaté que les serveurs ne pouvaient pas supporter les solutions Moodle.
7 septembre 2020 à 19:20
Rachel
Mais l’argent qu’aura dépensé mon école pour cette crise sanitaire, ça sera ça en moins cette année pour alimenter les salles de TP ou autres projets pédagogiques, je ne me fais pas d’illusion et la somme est importante.
Je ne sais pas si les Universités ont reçu des fonds spéciaux pour couvrir tous ces frais. Quelqu’un sait ?
7 septembre 2020 à 19:29
Rachel
@JM, merci beaucoup pour ce commentaire, que j’aurais presque envie de reprendre pour en faire un billet sur ce thème. Il y a tout de même une nuance entre Harvard ou Cambridge et les Universités françaises qui sont là pour la massification et accueillir tout le monde, y compris ceux qui n’ont rien à y faire (ce qui n’est pas du tout le cas de Harvard).
@Dan mon visseur, la France est jacobine …par ailleurs on passe son temps à médire les politiques et en même temps on leur demande de tout organiser pour nous et de nous trouver des solutions à tous nos problèmes.
7 septembre 2020 à 20:51
Dan - petit visseur jacobin
Oui, Chère Rachel : « ils » n’ont pas vu que le roi ne guérissait pas vraiment les écrouelles, mais le souvenir en est resté dans l’inconscient collectif.
La France est jacobine, mais les médias et les institutions (Universités, mais pas que…) font semblant de croire qu’elle est Girondine.
je me souviens, à la naissance de Gaïa (il y a quelques millions d’années-lumière) de mon leit-motiv : »petite est belle » (je ne me ferai jamais à l’écriture inclusi-ve (petit.e est beau.lle ou mieux be.lle.au) parce que les petites structures peuvent penser par elles-mêmes, prendre des décisions, avoir des institutions simples sans multiples coordinations, conseils, assemblées, comités, groupes de paresse..
7 septembre 2020 à 20:56
Dan -visseur vieux jeu
En lisant le post de JM, deux remarques
– nombre de personnes recommandent le cours « inversé » : les étudiants bossent d’abord, et le cours se fait en répondant à leurs questions. Est-ce que cela se fait ? j’ai essayé avec des bac +4, mais ce n’était pas convainquant, car j’étais trop « cool » avec les passagers clandestins.
– les notes sur PC pendant les amphis permettent au mieux de préparer le cours suivant, au pire de jouer à Fortnite.
7 septembre 2020 à 21:27
Rachel
@JM, pour vous: « L’université est un lieu d’échange. Un cours est une représentation théâtrale : il ne s’agit aucunement de clamer des vérités académiques et scientifiques, ni de lire sans vie un cours. L’universitaire doit séduire et intéresser pour transmettre. Son regard doit détecter l’inattention de son auditoire. Nombre d’étudiants ont la croyance qu’il existe un écran invisible entre l’enseignant et eux. N’en faites pas une réalité qui détruira l’université. » https://academia.hypotheses.org/24723
12 septembre 2020 à 11:06
JM
@Rachel. Oui, j’avais lu cette tribune dès sa sortie en juin et je l’avais trouvée assez pathétique. Comme je le disais à l’époque sur une liste de discussion syndicale nationale, elle fait comme s’il n’y avait d’autre choix qu’entre l’université théâtre d’une part, avec son amphi-théâtre, et donc implicitement son one woman ou one man show, avec en face un public hostile ou en délire, selon le talent et peut être aussi les accointances de l’interprête, et le triste distanciel derrière écran de l’autre, quelle que soit l’application retenue. Alors qu’il y a d’autres façons d’utiliser le temps de présence sur les campus que le spectacle plus ou moins réussi de l’amphi, très peu adapté par exemple à des L1 ou L2 de SHS. D’ailleurs, c’est à peine paradoxal de dire que le CM en amphi, c’est déjà d’une certaine façon du distanciel, avec la distance presque infinie entre la parole enseignante d’une part et un public très majoritairement anonyme de l’autre, qui écoute plus ou moins distraitement; souvent très éloigné de la culture universitaire. Ce qui m’a étonné aussi dans cette tribune, c’est que la moitié des signataires viennent de disciplines plutôt « dures » (maths, biologie, physique…) alors que j’aurais cru cette conception théâtrale de l’enseignement universitaire plutôt caractéristique des purs littéraires (pas même les SHS mais bien les langues, les lettres, etc.).
12 septembre 2020 à 16:12
HenryIV
Pas d’analyse, que des faits: Lundi, rentrée, 220 L1 en amphi (300 et quelques places). Pour rentrer les uns sur les autres comme d’hab, la porte jouant comme goulet d’étranglement. Distanciation zéro bien sur. Les mercredi et jeudi cours aux L3, 39 dans une salle de 30 places. mon ordinateur est par terre, plus un dm2 de libre. Distanciation… 2500 personnes à peu près dans mon UFR, statistiquement impossible qu’il n’y ait pas de cas. Des cas sont signalés chaque jour dans les écoles, lycées, autre UFR de ma ville, ainsi que dans les villes universitaires « proches ». Tout le monde est masqué bien sur. Advienne que pourra.
@JM. Je ne sais pas ce que vous enseignez. Mais en Lettres-Arts-SHS, il y a des décennies que le CM théâtral est fini et enterré. dans certaines facs depuis 1968.
13 septembre 2020 à 09:43
Rachel
@JM, et celui là vous connaissez ? (« un cours c’est une incarnation ») https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/180320/continuite-ou-rupture-pedagogique
14 septembre 2020 à 12:06
Dan- visseur désincarné
« un cours c’est une incarnation » : pourquoi pas, si c’est son truc. Seule question : qu’acquièrent les étudiants grâce à cette incarnation (virginale ?). S’ils acquièrent ce dont ils ont besoin, et ce qu’ils cherchent…tout va bien.
Note : des gens généreu-ses-x partagent leur savoir faire et leurs compétences sur des tutos remarquables, qui m’aident souvent. cette télé incarnation a du bon.
pendant le confinement, l’association x organisait des ouebinaires qui réunissaient 800 à 1000 personnes, avec un modérateur qui donnait la parole à ce-lles-ux qui demandaient la parole, projection de diapos, exercices en ligne en temps réel, avec correction immédiate…D’habitude, il fallait se déplacer pour assister à des réunions où le gens n’osaient pas prendre la parole. l’incarnation virtuelle a du bon !
14 septembre 2020 à 20:12
HenryIV
pour une fois suis plus sévère que Dan visseur; voir un cours comme une incarnation, mais quelle prétention… MDR. Il faut faire acteur pour de vrai si on pense ça. Et tjs d’accord avec Dan qui visse, les cours en visio ont de l’avenir, sauf peut être en L1 où le public à globalement un niveau 3ème. Nous nous servons de Moodle depuis des années et ça été très appréciable durant le confi.
15 septembre 2020 à 19:32
Rachel
Des L1 qui ont un niveau 3ème ? Mais que font-ils à l’Université ?
15 septembre 2020 à 21:41
HenryIV
ben ils ont eu le bac…
16 septembre 2020 à 10:15
jako
Henry IV est trop généreux! Des élèves de CM2 d’il y a un demi siècle avaient en français un niveau nettement plus élevé que celui de certains étudiants qui débarquent en M1…
16 septembre 2020 à 10:38
Dan- visseur parfois nostalgique
J’ai donné des cours de soutien à une gamine en 3ème, 3 heures par semaine, jusqu’au Covid, en maths.
Pour elle 7+4 = abîme de perplexité…ajouter des fractions = nettoyer les écuries d’Augias…6×9 = 48, non ?
Bref, elle a eu son Brevet des Collèges, et est en seconde. Bon courage à ceux qui l’auront en amphi. En cours particulier, elle « dormotait. »
En amphi….qu’aurait dit Simon Leys …
16 septembre 2020 à 22:36
HenryIV
Un ami proviseur m’avait il y a qqs années fait découvrir les consignes pour le brevet des collèges… Ahurissant et instructif à la fois. J’ai été président de jury de bac une dizaine de fois. j’ai clairement signalé que plus jamais. Il y a des limites à ma capacité couleuvrine. On va finir par avoir plus de reçus que de candidats. Quant aux consignes de cette année en L1, quand ds qqs jours on sera tous en télémachin, je n’ose y penser… Au moins on corrige très vite.