Le projet de loi LPPR est l’occasion de revendications pour le recrutement d’enseignants-chercheurs sur des postes pérennes (postes de titulaire-fonctionnaire, sur concours). Compte tenu de l’évolution des effectifs étudiants, de la diversification des modes d’enseignement et du faible nombre de postes mis au concours ces dernières années, cette revendication pourrait être parfaitement entendable. Cependant, le sous-effectif enseignant est compensé par des postes contractuels (ATER), des heures de vacations ou des heures complémentaires. Ainsi, à quoi ça sert de recruter sur des postes pérennes alors que des solutions bien moins onéreuses sont trouvées en interne dans les Universités ? Je crois que les universitaires gagneraient à clarifier leurs pratiques en termes de précarité et heures complémentaires à l’Université car ils en sont largement complices et ont les pleins pouvoirs pour la stopper. En effet, tous ces éléments de formation (volume d’heures, moyens humains, …) passent par les différents conseils et commissions de l’Université (conseil de UFR/composante, conseil académique, conseil d’administration). Les Universitaires sont majoritaires dans l’ensemble de ces conseils, ce sont donc eux qui sont responsables de cette situation.
Il serait sain et constructif d’adopter les mesures suivantes :
- Refusons de faire des heures complémentaires
- Supprimons les contrats de type ATER
- Limitons les heures de vacations à des professionnels extérieurs
Avec ces mesures , nous aurions alors des arguments solides pour revendiquer des postes pérennes et nous ferions un pas de plus vers une Université socialement responsable.
A lire également: La précarité à l’Université, qui l’organise ? (avec mise à jour LPPR)
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Annexes
Exceptionnellement, Gaïa Universitas vous propose quelques lectures complémentaires, avec de larges extraits.
Un communiqué de la confédération des jeunes chercheurs (mai 2019) (celui de 2018 est ici)
« Les vacataires ne bénéficient ni de la prise en charge partielle des frais de transport, ni des droits sociaux associés au paiement des cotisations sociales, sous prétexte qu’ils et elles disposeraient déjà d’une activité principale. Les vacataires sont ainsi une main d’œuvre très bon marché qui, dorénavant, ne bénéficie même plus d’un droit social aussi élémentaire que le salaire minimum. Ce statut inique permet aux universités de faire peser sur les plus précaires l’austérité budgétaire qui leur est imposée ou qu’elles mettent en oeuvre d’elles-mêmes. En outre, une part importante des vacataires sont des doctorant-es ne disposant d’aucun contrat de travail, dits agents temporaires vacataires (ATV), ou bien des docteur-es devant se déclarer auto-entrepreneur-es pour justifier d’une activité principale auprès de l’université qui les emploie, comptant alors parmi les chargés d’enseignement vacataires. Aujourd’hui, la CJC estime à plus de 17 000 le nombre d’enseignant-es vacataires réalisant plus de 96 heures équivalent TD par année universitaire, soit au moins la moitié du service enseignement d’un-e maître-sse de conférence ou d’un-e professeur-e des universités, en étant rémunéré-es sous le SMIC horaire.
La situation actuelle des vacataires, et en particulier des ATV, doit alarmer l’ensemble de la communauté universitaire, à commencer par les responsables des composantes et les présidences d’université, qui font fonctionner leurs établissements et leurs UFR grâce à la précarisation d’une part importante de leur personnel enseignant. Et ce d’autant plus lorsqu’une part non négligeable de ces travailleuses et travailleurs réalisent leur recherche sans rémunération dédiée ».
La galère du vacataire (communiqué de l’ANCMSP)
« Le statut de vacataire à l’université est sans aucun doute ce qui existe de pire en matière de précarité : pas de cotisations sociales, paiement dans le (très rare) meilleur des cas deux mois après que le travail ait été effectué (voir en pièce jointe la circulaire du 25 avril 2017 relative aux délais de paiement des vacataires de l’enseignement supérieur), le plus souvent six mois ou davantage. Aujourd’hui, les universités survivent grâce aux vacataires qui font tourner les établissements en effectuant des enseignements qui ne leur coûtent rien.[….]
L’Université continue à marcher sur son capital symbolique, et profite des largesses du droit public pour utiliser les vacataires à un coût, ramené à l’heure de travail, inférieur au SMIC. Il est temps que les acteurs de l’ESR et les pouvoirs publics se mobilisent pour en finir avec cette situation inique et s’aligner au minimum sur le droit commun. »
Docteur-e-s sans poste ; de la vocation la vacation
« Le ministère estime que l’Université emploie plus de 20 000 enseignant·e·s non-permanent·e·s, auxquels il faut ajouter plus de 130 000 chargés d’enseignement vacataires. Ces vacataires sont des enseignant·e·s qui travaillent dans des conditions révoltantes : non accès aux congés payés, aux allocations chômage et à l’assurance maladie ; « contrats » – qui s’avèrent être de simples fiches de renseignements – souvent signés après les heures de cours effectuées ; absence de mensualisation des paiements ; non-prise en charge des frais de transports, etc. Payé·e·s 41,41 euros bruts de l’heure de cours, ces vacations sont en réalité rémunéré·e·s… 26 centimes en dessous du SMIC horaire, si l’on considère le temps de travail réel (réunions pédagogiques, préparation des cours, correction des copies, etc.). Si ces situations indignent, elles deviennent pourtant la norme : les vacataires assurent l’équivalent du volume d’enseignement de 13 000 postes de MCF et représentent aujourd’hui en moyenne plus du quart des personnels enseignants ». [extrait] L’intégralité du texte est ici, dans un blog hébergé par Mediapart. A noter que c’est ici un constat de l’Université d’aujourd’hui, la LPPR n’y peut rien.
Payés des mois après avoir enseigné, et sans protection sociale : le scandale des vacataires à l’université.
« Ces vacataires ont deux statuts : l’un pour les personnes en cours de thèse, l’autre pour celles qui l’ont finie et exercent comme enseignants en attendant d’obtenir, si possible, un poste titulaire ». « Les vacataires doctorants sont salariés, mais ils n’ont pas droit au congé maladie ni au congé maternité. Pour les vacataires qui ont fini leur thèse, la règle est qu’ils doivent avoir une activité principale à côté. Souvent, ils ne l’ont pas, alors ils créent une microentreprise et facturent des prestations d’enseignement sous statut d’auto-entrepreneur » [extrait] Source ici, Basta!
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Enfin, quelques échanges sur Twitter amusants (pour détendre l’atmosphère):
– Une fac parisienne où je postule pour un ATER (poste ac salaire), candidature dont je n’ai par ailleurs évidemment aucune nouvelle, m’écrit pour me proposer des vacations (heures sous-payées). C’est quel niveau de foutage de gueule?!!!?
– Ouch ! À l’époque, ils avaient commencé par ne pas me donner d’ATER avant de me proposer le service en vacations. Mais là ils font encore plus fort !
– Après observation participative à plusieurs campagnes d’ATER je dirais que c’est un niveau tout à fait normal de foutagedegueulitude
– Et ce sont les mêmes qui s’embrasent contre la LPPR qui continue à maltraiter les jeunes chercheurs…
– Le pire, c’est que la majorité précaire des doctorants non financés qui aimerait embrasser une carrière universitaire serait prête à faire des vacations gratuitement juste pour garnir leur CV et espérer, un jour peut-être, avoir un poste d’ATER…
– On passe tous par cette réflexion. Après, la question est : on continue ou on dit « stop » à un moment quand la coupe est pleine ? Il est évident que la réponse apportée va être déterminante pour la suite du parcours du combattant du vacataire.
– En somme, on attend du doctorant qu’il fasse tourner la maison, sur les enseignements ET sur la recherche. Et force est de constater que la plupart jouent le jeu. Ils jouent le jeu car on leur fait miroiter un avenir dans l’ESR.
– On leur dit que l’université sera reconnaissante, qu’elle reconnaîtra les siens. Alors ils s’investissent encore, et encore. Au point d’accepter n’importe quoi. Plus de vacations, des contrats LRU, des services rendus.
– Oh non, j’avais raté ça, le fameux argument de « la ligne sur le CV » qu’on nous ressort pour tout dès qu’il y a besoin de nous (travail étudiant, vacation, préparation de séminaire/colloque, fonction de représentant.e.s des doctorant.e.s à l’ED, labo, université…)
Si je voulais être totalement en accord avec mes idées, je refuserais de faire des vacations en université. On devrait tous le refuser.
[MCF] C’est ce que j’explique – avec honte – à ceux que je recrute comme vacataires. En gros les heures du 1er semestre sont payées en juillet & celles du 2nd en août. Le tout environ 37€ net de l’heure. Si tu rapportes aux 5h réelles (prépa+copies) ça fait du 7€/h. Moins que le SMIC
15 commentaires
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26 juin 2020 à 10:52
Albert Deboivon
Bonjour Rachel, visiblement mon Université suit à la lettre les recommandations de votre blog puisqu’ils ont déjà supprimé tous les postes d’ATERs. En revanche, ils ont mis en place des contrats CDDs payés pratiquement moins que le SMIC…
26 juin 2020 à 11:42
jako
@Rachel : mon collègue de Zurich fait zéro heure sup. Mais a) il a des assistants ; b) il est payé 14.000 euros par mois. Il serait donc « sain et constructif d’adopter les mesures suivantes » : augmenter considérablement les salaires des EC et des autres. Qu’on se rappelle quand même que les clowns de la télé tels que Nagui dépassent largement les 83.000 euros par mois !!!!! Et qu’on nous épargne le discours sur « l’utilité sociale »… Parce que franchement, on se demande où est l’utilité sociale de certains charlots qui sévissent sur les plateaux de télévision…. y compris sur les chaînes du service public…
26 juin 2020 à 13:55
Gueux
@Albert: » En revanche, ils ont mis en place des contrats CDDs payés pratiquement moins que le SMIC… »
Vous ne voudriez quand même pas que ces CDD bénéficient aussi de la prime de précarité, voire de celle d’intéressement, de chèques restaurants, de la mutuelle employeur, etc., comme dans le privé ? Il ne manquerait plus qu’on les payent à la fin de chaque mois au lieu de la saint glinglin. Et puis quoi encore ? Le privilège de bosser pour la fonction publique est largement suffisant ; c’est un grand honneur qui leur est fait.
26 juin 2020 à 14:47
Albert Deboivin
@Gueux: Je veux bien tout cela. Au début, je me suis dit qu’il n’y aurait personne qui candidaterait sur ces postes mais je me suis trompé. On a eu une vingtaine de candidats. Quand j’ai dit à mes collègues qu’il était indécent de proposer ce genre de contrats, on m’a dit que ce « format » était imposé par l’université et ils ne pouvaient rien faire. Après, tout le monde me fait la gueule et je risque l’excommunication pour avoir osé douter la politiue du départment. Je crois que dans l’esprit de notre directeur, c’est soit les CDDs, soit des heures sups à distribuer généreusement dans le département. La possibilité de ne pas les faire n’est pas réellement considérée par la majorité des collègues. On a deux collègues qui refusent systèmatiquement de les prendre. Quel est le résultat? Au mieux on leur fait la gueule, au pire on tape dessus quand la moindre occasion se présente. Je pense qu’un drôle de comportement colléctif a émergé dans ce système…
26 juin 2020 à 14:49
HenryIV
C’est rentré dans la mentalité, d’autant plus que dans les maquettes de master pro il y a qqs années, il fallait faire figurer au moins 50% d’interventions extérieures de « professionnels » pour être bien vu.
26 juin 2020 à 16:28
Rachel
Moi franchement ça me fait bien rire les universitaires qui manifestent contre la LPPR et qui s’offusquent de la précarité que le ministère cherche à leur imposer, alors même qu’elle est déjà massive et organisée par eux-mêmes depuis de nombreuses années. Les universitaires ne sont pas clean du tout sur ces sujets. En ce qui concerne les heures complémentaires, c’est un sujet tabou, ce n’est pas possible d’en discuter sereinement (ou d’en discuter tout court).
27 juin 2020 à 11:04
Sébastien
Je vous avoue que je ne comprends pas trop cette discussion.
Premièrement, l’argument selon lequel les universitaires sont responsables (et coupables) de la situation des précaires est fallacieux puisque nous tous ne faisons que répondre à des injonctions institutionnelles (souvent contradictoires) : l’État, via le ministère et le rectorat, nous impose le respect d’indicateurs de « bonne gestion » et raréfie les dotations (d’où l’obligation de trouver des intervenants sous-payés), le HCERES impose des critères de « bonne gestion » pour accréditer nos formations, dont une proportion non négligeable d’intervenants professionnels (donc vacataires) en LP ou en Master.
Deuxièmement, tout ce qui est décrit dans ce post ne correspond que peu à la réalité que je vis (depuis plus de 15 ans) dans les diverses universités où je suis passé. D’abord, les universités imposent de plus en plus, contre leurs propres ouailles, une limitation drastique des heures complémentaires (qui favorise l’augmentation du nombre de vacataire et pas du tout l’accroissement du recrutement de titulaires, faut pas rêver, Rachel !). Ensuite, je ne vois plus de postes de 1/2 ATER (qui étaient vraiment du lumpenprolétariat universitaire), mais des ATER pleins qui permettent à des doctorants de finir leur thèse après la fin du contrat doctoral (chez moi on ne prend plus que des doctorants financés, bien sûr), et ils sont très contents d’avoir ces postes, et évidemment supprimer les ATER ne conduirait pas à augmenter les postes de titulaires (faut pas rêver, Rachel !). Enfin, les seuls vacataires que je connaisse sont des professionnels (des cadres d’entreprises) qui interviennent (souvent sur leurs jours de vacances) pour le plaisir de transmettre et jamais pour l’argent (ils se foutent bien de savoir combien ils sont payés et ils ont déjà tous les droits sociaux imaginables chez leur employeur principal). Et je suis très content (et mes étudiants aussi) de les voir intervenir chez nous dans des formations professionnalisantes (je ne parle pas de la L1), c’est indispensable et rafraichissant.
Évidemment, je ne suis ni en sciences, ni en SHS. Les six premières sections du CNU sont sans doute un monde à part…
27 juin 2020 à 11:55
Albert Deboivin
@Sébastien: Je peux confirmer les parties de votre message concernant les thèses non-financées et sur les 1/2-ATERs. On a eu déjà le temps pour oublier complètement ce que c’est. Après, notre université est partie encore plus loin en supprimant les ATERs tout courts et en mettant en place des fameux CDDs sous-payés. Enfin, en ce qui concerne les profils des vacataires, c’est l’autre bout du spectre chez nous.
27 juin 2020 à 17:46
Rachel
@Sébastien, oui je suis d’accord que nous sommes soumis à pas mal « d’injonctions » ou autre pression. Mais on n’est pas obligé de les accepter toutes les yeux fermés. A final, c’est quand même nous qui acceptons de faire ces heures complémentaires et qui validons des contrats de vacation. Il ne faut pas fuir ses responsabilités, même si c’est bien pratique de se dire que c’est de la faute des autres.
Pour les intervenants professionnels, c’est différent, ces personnes là ne sont pas des précaires et ils ne le font pas non plus pour l’argent (comme vous le précisez). D’ailleurs il me semble que je le précise dans le billet, que ces professionnels ne sont pas concernés.
Les situations sont surement variables selon les universités et facultés. Chez moi il y a eu ce débat sur les heures complémentaires. Le but était de surtout de supprimer les excès. Mais les syndicats et les conservateurs-nonistes ont voté contre un abaissement du nombre d’HC max qu’on pouvait faire (de mémoire la proposition était d’abaisser ce nombre à 96h, soit un demi-service).
27 juin 2020 à 22:53
Matricule
Je ne peux être que d’accord avec Rachel, et ce n’est pas tout le temps le cas : les E.-C. sont largement responsables, collectivement, de leurs malheurs. Mais est-ce vraiment un malheur pour tous ? Ce système fonctionne aussi parce que beaucoup se vautrent dans les heures complémentaires et s’en portent bien, d’autres vont lécher les bottes (je m’interdis la vulgarité) de qui il faut et s’en portent bien aussi pour promouvoir une carrière sans recherche et enseignement et, enfin, pour ceux qui sont en rade, un mi-temps payé au prix d’un plein temps n’est quand même pas un enfer. Bref, je trouve triste que le statut stable et confortable d’E-C en France soit autant parasité.
Quand on est dans le trou (je parle de mon université mais aussi de l’université française en général) l’énergie à déployer pour en sortir seul est telle que c’est impossible d’y arriver. Seules les changements de règles venant de l’extérieur peuvent le faire…
Seulement, ceux qui se sont succédés aux responsabilités (Valérie inclue :-)) ne semble avoir que trois objectifs : que ça coûte le moins cher possible, que ça monte dans le classement de Shangaï et que ça occupe une partie des étudiants un certain temps. La LPPR semble être dans cette lignée pour la recherche.
27 juin 2020 à 23:50
HenryIV
C’est un cercle vicieux très dur à briser. Modestement je suis en train d’en sortir petit à petit après 7 ans tous azimuts (j’en ai encore 30 l’an prochain). Les nonistes (tendance dure) majoritaires dans notre conseil d’UFR s’en accommodent for bien, y compris des contrats sud degré esclavagistes. Vu que l’examen de carrière de chercheur dans celle d’EC est inexistant (si tu fais rien, tu végètes et tu fais des heures sup), noyé dans des « visites de labos » faites par des copains ou des collègues qui ne veulent pas vraiment savoir ce qui ce passe, beaucoup passent au travers des mailles. J’ai la faiblesse de penser que dans notre UFR, 50% des EC ne sont pas publiants ou se contentent du bulletin paroissial, du colloque local à 10 personnes, pour donner le change. La pandémie a bien montré ce que vaut l’université pour les dirigeants: on ferme. Démerdez-vous. On verra si on réouvre. On s’en fout. Les heures sup ont de beaux jours devant elles.
28 juin 2020 à 15:13
Rachel
@Matricule, quand ça vient de l’extérieur ce n’est pas simple non plus. Ceux-là savent bien comment mobiliser contre « la casse du service public ». Peut-être que c’est un peu naïf, mais j’imaginais plutôt une action de l’intérieur, comme l’écriture d’une charte de bonne conduite, une sorte code de déontologie (ça existe dans notre profession ? il semble que non …).
28 juin 2020 à 22:58
Matricule
@Rachel : une charte issue de la base est devenue impossible car il y une scission trop profonde et trop d’intérêts divergents (en plus du sectarisme de certains ou l’inconscience de leur insuffisance – rien de plus pathétique que d’écouter un collègue qui n’a rien publié en son nom depuis 10 ans bavasser sur sa recherche fictive). Il suffit de discuter dans une réunion ou une AG pour voir que rien n’est possible.
L’université est un poulet sans tête qui ne sait plus où il va ni à quoi il sert… La plupart des E.-C. sont des grabataires (au sens moral et intellectuel) en roue libre et les responsables politiques n’ont qu’une vision utilitariste et comptable de l’université… On est mal !
29 juin 2020 à 06:12
Rachel
@Matricule, vous êtes la sagesse incarnée. Oui je comprends que ce n’est certainement pas le bon moment et pourtant ça serait bien que ça existe, non pas forcement quelque chose de réglementaire. Peut-être juste un code de conduite qu’on viendrait adjoindre quelque part dans le code de l’éducation, juste après le paragraphe sur les libertés académiques ?
Oui, que faire ? A vrai dire ce n’est pas simple. Une solution serait de laisser les nonistes nous conduire au suicide collectif car sur des ruines on peut reconstruire plus facilement.
3 juillet 2020 à 11:07
Matricule
Ce n’est pas de la sagesse mais l’avantage de l’âge. J’ai assez discuté avec des collègues pour voir que la solution ne peut plus émerger de la base. Mais comme l’échelon politique est aussi défaillant et je ne vois bien pas comment en sortir… Bien sûr, tout cela sur le dos des étudiants (parfois eux-même responsables du désastre à travers leurs syndicats) et du contribuable.
Que faire ? Je ne peux même pas penser qu’il faudrait un(e) ministre issu(e) de l’ESR vu les exemples passés et présent… je ne suis pas certain que résoudre les problèmes de fond font partie de leurs plans.
Que faire ? Rester intègre me paraît déjà un objectif ambitieux dans ce contexte…