Voilà une affiche qui remet les pendules à l’heure (voir ci-dessous). Elle a été éditée dans le cadre d’une campagne du Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat (FNPCA), les détails ici. C’est vrai qu’avec le fort soutien et l’attention continue du gouvernement aux universités (carrément érigées au statut de fierté nationale), on en oublierait presque son piètre résultat en termes d’insertion des étudiants : seulement 90 % des diplômés trouvent un emploi (voir ici, par exemple). C’est sans excuses quand on sait que les élèves de l’université coûtent à peine moins que les autres (10 850 € pour les universités, 14 850 € pour les CPGE, 13 340 € pour les STS, source ici, p. 349) et qu’ils ont l’immense bonheur d’intégrer leur formation sans aucune sélection, dans la filière de leur choix. Heureusement que le bon sens des artisans et leur habile communication nous remet la réalité en place !
A noter que Thierry Mandon a réagi sur CuiCui : « L’université prépare à l’emploi d’aujourd’hui et à celui de demain » ; « L’apprentissage, une réalité dans les universités ! Un apprenti sur trois suit une formation dans le supérieur » ; « Les taux d’insertion des diplômés de l’université après l’obtention de leur diplôme sont élevés ».
La CPU, toujours sur Cuicui : « À la fac on cherche, oui… Dans nos labos ! Pendant que nos diplômes s’insèrent à plus de 90% ! »
7 commentaires
Comments feed for this article
3 juin 2016 à 10:48
FUBAR
bah c’est totalement raccord avec ce que pensent les gens de l’université… comme tous ces cons qui, quand je dis que je suis « enseignant chercheur », se croient hyper malins de répondre: « ha! moi je cherche pas, je trouve ».
3 juin 2016 à 13:55
François
Cette querelle est particulièrement stupide puisque la majorité des jeunes chômeurs n’est justement passée ni par l’université ni par l’apprentissage.
Ceux qui sont passés par ces deux filières souffrent d’un autre fléau : la précarité de beaucoup des emplois qu’on leur propose (intérim, CDD …). Si on tient à tout prix à comparer l’insertion des ex-étudiants à celle des ex-apprentis, ils serait intéressant de savoir quel pourcentage bénéficie d’un CDI ou d’un statut particulier (fonctionnaire, société à emploi garanti style SNCF, etc.), par exemple un an après avoir commencé à travailler à temps complet.
3 juin 2016 à 20:18
Dragan
Quelle caricature de la part du clan des artisans. Ces derniers oublient aussi que l’université n’a pas forcement vocation à « professionnaliser » et compte tenu des moyens qu’elle a sa disposition pour y parvenir elle le fait très bien. Par exemple, les diplômes de type master 2 pro (ex DESS) enregistrent des taux d’insertion quasi maximum 30 mois après la validation du diplôme (sources: chiffres délivrés par les universités). Ces chiffres sont aussi bons que ceux de certaines Grandes Écoles…
Après, il est vrai qu’ont peut noter des inégalités en fonction des filières voire des masters. Sinon, globalement l’université s’en tire bien. Alors arrêtons les polémiques et donnons plus de MOYENS aux univ’s.
3 juin 2016 à 21:46
FBLR
Mettre le coût « par eleve » et parler de « l’insertion des diplômés » est typiquement le genre de chose qui m’agace chez les scientifiques universitaires. (Les SHS ont une excuse eux :-p)
4 juin 2016 à 12:47
Rachel
L’université de Strasbourg combat les idées reçues: https://www.unistra.fr/index.php?id=idees-recues
5 juin 2016 à 08:55
Astronaute en transit
L’affaire est convenue. L’université n’est pas une « usine à chômeurs » (il suffit de « plus de moyens », comme le dit le disque rayé qui tourne et qui tourne).
Plutôt d’accord avec François: le chomage structurel de masse s’explique aussi par les défaillances de formation, que ni l’université telle qu’elle est, ni l’apprentissage tel qu’il est, n’arrivent à corriger en France. La responsabilité est donc collective. Quand aux moyens, peut-être sont-ils insuffisants… L’on sait aussi qu’ils sont gaspillés, puisque l’Etat français emprunte depuis un demi siècle non pas pour investir, mais pour assurer son fonctionnement courant (lui-même défectueux, et non corrigé, comme on vient de voir dans le cas des formations universitaires ou non).
À côté de cela, combien d’universitaires-pas-responsables-du-chômage se sont ils engagés dans l’actuel combat pour maintenir le statu quo du droit du travail français, lui aussi obstacle à l’embauche?
C’est un thème déjà abordé sur le fil précédent, mais le fait est qu’il faudrait déjà, entre universitaires, des cohérences de vues aussi bien que de comportements. Après, seulement, l’on pourra réfléchir à quelles formules magiques vont retourner la situation. D’après moi, seules des modifications d’ampleur, juridiques et structurelles, portant à la fois sur le travail et sur l’ensemble du système éducatif (et ce même au prix de déranger des habitudes et de retirer des statuts sécurisants pour leurs seuls détenteurs minoritaires dans la société) seraient en mesure de nous engager sur une autre voie que celle qui prévaut bon gré mal gré à l’heure actuelle.
Lucide aussi, je crois que le consensus sera pour rester exactement là où nous sommes. Parce que « c’est pas de notre faute », et « si on avait plus de moyens »…
7 juin 2016 à 10:54
Poutine4ever
Probablement que les points de vue artisanaux et universitaires vont converger avec l’arrivée des écoles professionnelles du tertiaire et collège universitaires nouvelles usines à Bachelor.
La vraie révolution serait celle d’une plus grande mobilité des diplômés dans les entreprises et l’administration