soldatryanA propos de l’orientation des lycéens méritants vers les grandes écoles : « J’ai une certaine résistance vis-à-vis de ce système. Car, d’une certaine façon, on choisit de tendre la main à quelques lycéens méritants, en laissant les autres dans une situation impossible. Quid des bacheliers « normaux », bons, moyens ou faibles ? C’est une vision parfaitement élitiste : on sauve ceux qui le méritent, les autres, non. D’autant que par essence ce sont des dispositifs limités, puisque le nombre de lycéens qui peuvent en bénéficier est faible. Et très peu intègrent ensuite une grande école. Ils permettent donc la démocratisation… d’une tête d’épingle. Il faut toutefois noter l’effet d’entraînement de ces initiatives sur les lycées concernés. Cela montre aux élèves qu’ils ne sont pas condamnés à des parcours « médiocres », s’ils font des efforts. Cela crée un dynamisme pour lutter contre la fatalité et remobilise les profs ». Propos tenus par François Dubet, sociologue, à lire ici en intégralité (un régal !).

« Situation impossible », « parcours médiocres », « étudiants qu’on ne pourra pas sauver » … on parle là de l’université, n’est-ce pas ?