Les organismes de recherche ont un positionnement difficile dans les COMUE. Ces dernières sont en effet des regroupements territoriaux, alors qu’au contraire, les organismes de recherche sont nationaux (avec une distribution géographique extrêmement hétérogène). Imaginons un instant que ces COMUE soient un succès et conduisent à notre future structuration de l’ESR. Plutôt qu’un paysage fragmenté à l’extrême (donc politiquement inopérant), on aurait alors environ 25 entités unifiées qui pourraient alors peser beaucoup plus fortement dans le paysage de l’ESR. Par exemple, elles pourraient renforcer significativement leur rôle d’opérateurs de recherche ou réussir enfin l’idéal d’un lien étroit entre recherche et enseignement supérieur.
Bien entendu, certains, qui ne jurent que par le CNRS et sa prétendue politique nationale, tirent la sonnette d’alarme. Un exemple, par le SNTRS-CGT : « Les dix grandes universités (COMUE avec Idex) seront désormais les opérateurs majeurs de la recherche française. Le CNRS doit donc se dissoudre dans la politique de sites et renforcer son ancrage territorial. Le contrat d’objectif révèle le grand écart de la direction qui consiste à vouloir assurer les missions de coordination nationale voire européenne tout en engageant les laboratoires dans la politique de site ». […] « Le SNTRS est résolument pour que la France conserve un Centre National de la Recherche Scientifique dont les laboratoires travaillent, avant tout, à développer toutes les connaissances de la recherche fondamentale à la recherche appliquée utiles pour l’ensemble de la société employant des personnels à plein temps dédiés à la recherche publique protégés par un statut de fonctionnaires de l’État. Le SNTRS appelle les personnels à refuser cette vassalisation du CNRS ». Source ici.
Personnellement, j’ai un peu du mal à me laisser convaincre qu’il existe encore une recherche « nationale ». C’est quoi ces thèmes et enjeux nationaux, et en quoi ils se différencient de ceux des autres pays ? C’était certainement très différent il y a 60 ans, dans la période de l’après-guerre et d’avant la mondialisation. Mais aujourd’hui ? Ça me fait un peu sourire également de lire une alerte sur une possible « vassalisation du CNRS ». Ce dernier ne s’est pas privé, pendant des décennies de vassaliser les laboratoires et les personnels des universités (dans le cadre d’UMR), faisant la pluie et le beau temps, mais aussi empêchant ces universités d’avoir leur propre politique de recherche ou de tricoter des liens étroits entre enseignement supérieur et recherche (aujourd’hui fort distendus).
52 commentaires
Comments feed for this article
2 mars 2015 à 19:04
FUBAR
@Rachel. On sent qu’il y a encore au ministère des nostalgiques du plan quinquennal. Moi je me demande si à terme les gros machins avec idex auront le droit de sélectionner leurs étudiants ou toujours pas.
2 mars 2015 à 20:14
theobroma
@ Rachel : dans les UMR, le CNRS n’est pas forcément tutelle principale, et ne fait pas forcément la pluie et le beau temps. Après, il faudrait donner des exemples un peu plus précis, et surtout démontrer (vraiment, pour une fois) comment le CNRS a empêché de tricoter des liens étroits entre enseignement supérieur et recherche. Dans mon UMR (sur site propre, avec tutelles CNRS + universités), on a des chercheurs qui enseignent, des EC, des stagiaires, des doctorants, des cours de L3 et de master (on est un site CNRS mais on prête des salles à la fac), Je comprendrais que le lien entre ES et R soit distendu si le CNRS parquait tous ses chercheurs dans des bâtiments à l’écart des facs en leur interdisant de parler à un étudiant ou à un EC, mais lui reprocher ça à cause des UMR, il y a qqch qui m’échappe.
Par ailleurs, je suis d’accord qu’on peut se poser la question du bien-fondé d’une politique nationale de recherche. Mais on peut tout autant se poser la question du bien-fondé d’une politique d’université, de COMUE, ou de site, surtout quand on voit quelle vision ont les décideurs régionaux de la recherche.
2 mars 2015 à 22:11
Marianne
@FUBAR A priori un gros machin comme l’université de Lorraine qui est un grand établissement (http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_%C3%A9tablissement) a le droit de sélectionner…En pratique ce n’est pourtant pas encore le cas. C’est un des seuls qui ne le fait pas. C’est d’ailleurs pas très logique : on ne comprend pas pourquoi ils ont opté pour ce statut…A moins qu’ils n’aient pas osé sauter le pas….
2 mars 2015 à 22:12
Marianne
Donc les fusions, comue et autres pourraient être effectivement l’occasion pour certains de changer de statut et d’autoriser la sélection
Après au sein même des établissements tout le monde (personnel y compris) n’est pas d’accord….
3 mars 2015 à 07:56
PR23
La sélection pose la question de ceux qui ne sont pas sélectionnés…sur un modèle, on va dire dépassé. Plutôt qu’exhiber un élitisme obsolète, il vaudrait mieux faire des propositions en vue d’une meilleure orientation; réfléchir à d’autres parcours tout aussi qualifiants pour des jeunes.
3 mars 2015 à 07:59
marianne
C est le « imaginons que les comue sont un succes » qui est ose
Il y a plein d’endroits ou les gens ont envie de rester de leur cote et n’ont pas envie de mettre les billes en commun
Du coup les comue ds certains endroits ca risque d etre du grand n importe quoi alors que le cnrs lui fonctionne
3 mars 2015 à 08:04
marianne
@PR23
La non selection pose tout autant le probleme des jeunes qu on enfourne ds des filieres ou ils n ont aucune chance
La gruge c de faire croire aux gens que parce qu on les laisse s inscrire ils ont une chance raisonnable d aller au bout….
Apres les parcours alternatifs, oui mais lesquels?
3 mars 2015 à 08:06
marianne
La selection ce n est pas forcement de l elitisme
On pourrait demander qu avant de s inscrire en fac de sciences on ait au moins 8 de moyenne scientifique et un bac S
C pas de l elitisme forcene….
3 mars 2015 à 08:19
Gueux
@PR23: « … réfléchir à d’autres parcours tout aussi qualifiants pour des jeunes. »
La plupart des entreprises n’embauchent pas des qualifications, mais des diplômes. Les étudiants s’orientent donc en fonction des diplômes, pas des compétences qu’ils pourraient acquérir. On ne peut pas changer la mentalité/culture de l’université sans changer celle de l’entreprise et du reste de la société.
3 mars 2015 à 08:22
PR23
Marianne : je pensais plutôt à ceux des littéraires (pas tous heureusement !)qui voudraient « sélectionner » sur des critères discutables, sociaux ou culturels qui étaient ceux de leur époque, celle où ils étaient de « bons » étudiants.
3 mars 2015 à 09:47
Damien
@PR23
Etant donné qu’il doit bien y avoir également des « littéraires » favorables (même par principe, je veux dire, et pas seulement par l’intérêt décrit par marianne dans un autre message) à une absence totale de sélection, on ne pourrait pas espérer un compromis acceptable ?
(ou une guerre ouverte, peut-être…)
@marianne
« Apres les parcours alternatifs, oui mais lesquels? »
Déjà, des parcours qui visent bac+3, pas bac+5. Autrement dit (bis repetita), étendre les STS et les IUT (à condition, pour ces derniers, qu’ils reviennent à des formations réellement professionnelles, sinon on se demande à quoi ils servent), même si cela diminue leur taux de réussite.
Sur le principe, il faudrait s’assurer que tout titulaire d’un bac général ou technologique puisse avoir une place dans le supérieur (on peut toujours dire que certains ne devraient pas être titulaires du bac, mais on parle de changer le supérieur ici, pas le secondaire).
3 mars 2015 à 11:49
Cornelius
Il me semble que pour répondre à la question posée par Rachel il faut introduire aussi la question des grands équipements et infrastructures de recherche : la vision nationale est indispensable pour faire des choix optimaux dans ce domaine, qu’il s’agisse d’équipements scientifiques lourds, de moyens de calcul de haute performance, de réseaux divers d’ampleur nationale ou internationale, de ressources documentaires onéreuses (un autre sujet de controverse !), etc.
Dans ces domaines-là, l’expérience du CNRS (et des autres EPST) est reconnue par tous, y compris les universités et COMUE qui voient en général le bénéfice qu’elles peuvent attendre de cette vision nationale.
3 mars 2015 à 14:14
Rachel
@Fubar, je ne crois pas que les IDEX changent la donne en ce qui concerne la sélection des étudiants. A ma connaissance, un IDEX n’est pas vraiment une structure, mais le label d’un périmètre. Les structures, les obligations et les compétences des établissements membres n’ont pas été modifiées (l’IDEX n’a pas modifié la loi).
@Theobroma, vous êtes CNRS et moi universitaire. On va convenir qu’on défend chacun notre crèmerie, non ? ce que j’ai perçu, c’est que le CNRS a fait la pluie et le beau temps dans les UMR. Par exemple, c’est lui qui faisait l’évaluation quadriennale et disait à la fin si oui ou non le labo continuait à conserver ce « label » d’UMR (ce levier est important !). Le CNRS, par les moyens importants qu’on lui donnait, pouvait apporter des moyens humains (techniciens, ingénieurs, gestionnaires, …) et financiers selon des critères absolument obscurs avec tractation sous le manteau rue Michel Ange (je ne parle pas là du recrutement des chercheurs). De son côté, l’université n’a jamais eu les moyens d’un investissement important dans la recherche (question de choix de l’investissement, la France a toujours préféré ses organismes nationaux et a délaissé ses universités). Enfin, le CNRS ne s’est jamais préoccupé des formations de l’enseignement supérieur. Ce n’est pas un reproche que je fais, l’enseignement supérieur n’était pas dans ses missions (à chacun son boulot). Mais cela n’est pas un facteur favorable aux liens recherche et enseignement. Aujourd’hui ces liens sont souvent distendus et le CNRS en porte certainement une lourde responsabilité. Pour ma part je pense que l’avenir ne passe pas par des organismes nationaux mais par les universités. Le système dual actuel ne me parait pas adapté aux enjeux.
par ailleurs, vous nous décrivez des personnels CNRS en relation fusionnelle avec l’université, alors allons jusqu’au bout !
@Cornelius, je suis totalement d’accord avec vous. Voilà là clairement un créneau sur lequel le CNRS et autres organismes ont clairement un rôle à jouer.
3 mars 2015 à 15:19
Damien
« Par exemple, c’est lui qui faisait l’évaluation quadriennale et disait à la fin si oui ou non le labo continuait à conserver ce « label » d’UMR (ce levier est important !). »
C’est ce que je perçois de mon côté. Même (surtout ?) dans des labos où le CNRS n’a pratiquement aucun personnel et ne donne que très peu de financement, le simple risque de ne pas garder le label UMR provoque une peur panique chez certains EC, qui sont prêts à accepter n’importe quoi pour l’éviter. A la limite, j’ai moins ressenti ça dans des labos avec plus de personnel CNRS, parce que le label est alors ressenti comme une évidence.
3 mars 2015 à 15:42
François
« Le SNTRS est résolument pour … des personnels PROTÉGÉS par un statut de fonctionnaires de l’État »
Le SNTRS-CGT est-il tellement convaincu de l’absence de qualités professionnelles de ses adhérents qu’il estime nécessaire de demander leur protection par un statut ?
D’habitude, quand on parle d’ateliers protégés, il s’agit d’endroits où sont employés des handicapés (dans ce cas, la notion de protection est justifiée).
Mais j’avais cru comprendre que le SNTRS-CGT revendiquait un rôle de fer de lance de la recherche nationale …
3 mars 2015 à 17:38
Rachel
Universitaire, le temps est venu de s’émanciper ! Mettons un terme à ces décennies d’oppression et de terreur !
3 mars 2015 à 19:57
theobroma
@Rachel : « vous êtes CNRS et moi universitaire. On va convenir qu’on défend chacun notre crèmerie, non ? »
Ben non. Pour ma part j’essaie de défendre les deux crèmeries.
3 mars 2015 à 21:05
Paul
@theobroma (premier commentaire) : C’est exactement ce qui se passe pour certaines UMR dans mon domaine, avec une implantation sur des sites isolés, (très) éloignés des campus universitaires. Ces implantations sont la conséquence directe d’une politique du CNRS axée sur la recherche sans aucune prise en compte des problématiques associées à l’enseignement.
Deux exemples précis:
– Nice avec le site de Sophia-Antipolis, alors que la plupart des enseignements de L se font sur Nice centre (je ne vous parle même pas des temps de trajet et des bouchons pour aller d’un site à une autre…)
– Aix-Marseille avec le Technopole de l’Arbois. Idem : enseignements de L et une bonne partie de M sur les campus centraux à Aix ou Marseille.
Au quotidien c’est une énorme galère et perte de temps pour les EC qui doivent naviguer d’un site à l’autre pour leur recherche et leurs enseignements. Et c’est aussi une catastrophe pour les étudiants qui ne voient leurs enseignants que pour les cours et sont complètement coupés de la recherche, la fac devient juste une sorte de grand lycée….
Voilà des exemples précis pour vous qui demandiez de « démontrer (vraiment, pour une fois) comment le CNRS a empêché de tricoter des liens étroits entre enseignement supérieur et recherche »
4 mars 2015 à 10:43
François
Peut-être pas totalement hors sujet :
http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/qui-pour-succeder-a-genevieve-fioraso-a-l-enseignement-superieur-et-a-la-recherche.html
Mais le choix du (ou de la) successeur ne donnera pas forcément d’indication sur les intentions gouvernementales car il résultera peut-être essentiellement d’un subtil dosage à la Hollande entre courants politiques, sexes, etc.
L’article ne mentionne pas M. Destot à qui G. Fioraso avait « volé » le poste.
4 mars 2015 à 11:56
theobroma
@ Paul : en l’occurence, les deux exemples que vous me donnez ont trait à des technopoles. Ce sont des opérations d’aménagement du territoire qui ont été décidées par les pouvoirs publics, et rassemblent des grosses entreprises, des grandes écoles et des organismes de recherche très divers. Ce n’est pas le CNRS qui a décidé tout seul comme un grand de créer un technopole. C’est une décision politique sur laquelle les acteurs de l’ESR ont à mon avis peu de prise (le fait du prince). On est d’ailleurs en train de refaire les mêmes erreurs avec Saclay. Je suis d’accord avec vous que cela crée des situations débiles, mais je pense qu’en imputer la responsabilité uniquement au CNRS et à sa politique de recherche est un raccourci.
4 mars 2015 à 12:27
Helios
Dans beaucoup de domaines, non seulement il n’y a pas de recherche « nationale », mais il n’y a pas non plus de recherche centrée sur des universités ou des groupements d’universités. Il y a un réseau mondial.
ça ne date pas d’aujourd’hui, c’est seulement accentué aujourd’hui grâce à l’utilisation d’internet.
Quant à la disparition des plans quinquenaux, ils sont simplement passés à un niveau supérieur. La BCE ou la Fed par exemple, ne sont rien d’autre que des « gosplan » de l’ère soviétique.
4 mars 2015 à 16:56
amigue
Tout d’abord rappeler que le CNRS a été divisé en Instituts avec chacun leurs UMR et topiques disciplinaires propres. La coordination de l’ensemble n’est pas « simple » (euphémisme).
Le problème des COMUE pour le CNRS est de l’obliger à se poser en acteur de site et pas de partenaire avec une université particulière dans un champ disciplinaire particulier. A terme, la logique voudrait un contrat global site-CNRS sur l’ensemble des UMR et pas des conventions particulières pour les UMR 7022 ou 3845. La coordination entre Instituts que cela implique est largement au delà des capacités de l’organisme dans son état actuel.
Deux solutions : recentraliser le CNRS et supprimer les Instituts (il y en a qui en rêvent…) pour en faire l’acteur numéro 1 d’un politique nationale imposant une vision nationale de la recherche aux sites universitaires, vision « inspirée » par le CNRS. C’est très peu crédible.
Ou rester en l’état et alors c’est l’écartèlement à coup sûr par les logiques et les dynamiques propres aux sites (c’est très douloureux…)
4 mars 2015 à 17:23
marianne
Il y a des endroits ou des conventions de site ont ete signe avec le cnrs
Preuve que c possible
4 mars 2015 à 17:25
marianne
Pas besoin de supprimer les instituts…
4 mars 2015 à 17:42
PR34
C’est vraiment avoir la vue un peu basse que d’opposer de façon simpliste l’Université et le CNRS. Je suis E.-C. dans des UMR depuis le milieu des années 90, et je sais ce que je dois au CNRS… Je défend donc (par la parole) le CNRS car les problèmes de l’Université sont des problèmes propres et ce n’est jamais en tapant sur les autres qu’on se remonte soi-même… Accuser les autres de ses propres problèmes est une stratégie de perdant.
Je ne vois pas bien en quoi le CNRS est responsable (1) du mode d’élection des présidents d’université (facteur de clientélisme et de dérive en tout genre + irresponsabilité totale – un président peut planter son université sans aucun risque), (2) de la mauvaise orientation/sélection des étudiants à l’université (qui devient donc la voiture balai de l’ESR) et de l’écroulement du niveau des enseignements (en math/physique en tout cas), (3) du manque patent de personnel administratif dans les UFR, département et même unité de recherche alors que les services centraux sont en pleine inflation, (4) la multiplication des strates et objets institutionnels de l’ESR…
Je ne sais pas si j’ai énuméré toutes les plaies de l’université, il doit en manquer.
Lorsque tout le monde sera K-O dans l’ESR (CNRS, Université) et que les régions feront la politique scientifique. Ca va être bien ! On pourra continuer d’accuser au choix le CNRS, les grandes écoles, les nonistes ou peut-être d’autres boucs émissaires apparus alors… c’est toujours mieux que de s’accuser soi-même.
Enfin, pour être sérieux sur la phrase « Mettons un terme à ces décennies d’oppression et de terreur ! », j’ai rencontré dans ma carrière des E.C qui vivent ça en vrai, en général du fait de la hiérarchie universitaire directe et de très mauvaises pratiques à l’université… N’oublions pas que si l’université est maltraitée, parfois elle est aussi maltraitante.
4 mars 2015 à 18:04
marianne
Oui je vois pas bien ce qu’on reproche au CNRS…un chercheur ne coute meme pas si cher que ca vu comme ils st sous payes
4 mars 2015 à 18:06
marianne
Et sinon nous la region cette annee ils ont supprimme toutes les depenses « inutiles »
Resultat ils ont commence par l’ESR
4 mars 2015 à 18:40
Rachel
@PR34, vous avez raison, on n’a que ce qu’on mérite. Je reste cependant toujours très étonnée par les propos d’universitaires glorifiant le rôle du CNRS. Ça montre que le chemin qui conduira vers la liberté est encore long …
Il a fait quoi le CNRS pour vous ? et elle vous a fait quoi l’université pour que vous ayez si peu confiance en elle ?
@Marianne, vous non plus vous ne comprenez pas mon propos ? J’ai mal expliqué ?
@François, votre pronostic ? (ou bien votre préférence ?).
4 mars 2015 à 19:56
Marianne
@Rachel
Je pense que suivant les disciplines le ressenti est très différent. Vous vous êtes en ohysique expérimentale. J’imagine que le rôle du CNRS est très différent car en achetant ou non du matos il oriente fortement la recherche ds un sens ou un autre
En maths on n’a pas (ou peu) de gros équipements. Le CNRS n’oriente quasiment pas la recherche et de toute façon pour obliger un matheux à faire un truc faut se lever tôt….et par ailleurs en maths la communauté est vraiment nationale….
4 mars 2015 à 19:56
Marianne
Donc une stratégie nationale ca a vraiment du sens
4 mars 2015 à 20:26
FUBAR
@PR23 (désolée je prends le train en marche) c’est quoi au juste les critères « littéraires » de sélection??
4 mars 2015 à 23:30
Rachel
@Marianne, si en maths le CNRS n’oriente quasiment pas la recherche, alors à quoi sert-il (en maths) ?
5 mars 2015 à 00:15
Gueux
@Rachel: Par exemple, le CNRS distribue en math un nombre conséquent de délégations.
5 mars 2015 à 00:49
François
Succession G. Fioraso
@ Rachel » François, votre pronostic ? (ou bien votre préférence ?) »
Préférence (mais aucune chance de pronostic) :
Un profil comme celui de Jean-Lou Chameau, Ingénieur des Arts et Métiers, PhD Stanford, Provost de Georgia Tech de 2001 à 2006, Président de Caltech de 2006 à 2013, actuellement en exil (sans doute doré !) en Arabie Saoudite (Présidence de l’Université du Roi Abdallah).
5 mars 2015 à 06:08
marianne
Il distribue aussi des PEPS sur des themes cibles
Cette annee il y avait un appel « sciences des donnees » (big data)
A chaque fois c’est juste incitatif….
5 mars 2015 à 06:09
marianne
Sans compter les peps de site sur chaque idex
5 mars 2015 à 06:12
marianne
Donc en maths le cnrs a un role structurant
Nous le fait de savoir qu’il existait certains peps interdisciplinaires ca nous a amene a contacter des gars d autres labos
5 mars 2015 à 09:57
Poutine7
@François. Ah oui le Chameau, ça aurait de la gueule. COMUEs autour des centres ENSAM… Avec des sites attractifs comme Cluny, Châlons sur Marne et pour rééduquer les littéraires qui siphonnent les crédits de leurs collègues scientifiques : usinage et TP de fonderie tous les après-midi.
5 mars 2015 à 10:05
Hugo
Il me semble que les comues ne sont qu’une étape de plus de la décentralisation. En ce sens, c’est une très bonne chose. On ne peut pas nier que la concentration actuelle en région parisienne est contre-productive : prix exorbitant de l’immobilier, temps perdu dans les transports, sous-exploitation des ressources en province…
5 mars 2015 à 14:23
François
@ Poutine7
Réponse typiquement française :
– le parcours de JLC (français jusqu’à ce qui devait être à son époque bac+4, puis américain) l’ayant conduit à l’un des postes les plus prestigieux de l’ESR mondial est dézingué par une pirouette verbale à la française digne d’un grand oral de l’ENA ou de Sciences Po ( » l’ENSAM au XXIème siècle = l’enseignement de la fonderie ! )
– et, bien entendu aucune contre-proposition sérieuse.
Finalement je me demande si les Saoudiens, déjà plus riches que les Français, ne sont pas également plus intelligents.
5 mars 2015 à 15:51
PR23
Ce dont on a besoin, c’est d’un politique de haut vol, capable de redonner la priorité à l’ESR et l’estime de soi aux e-c et chercheurs. Un type du genre Edgar Faure, Chevènement voire Victor Duruy.
5 mars 2015 à 16:13
étudiant inquiet
Chevènement a détruit le système éducatif avec son « 80% d’une classe d’âge au bac ». J’ai du mal à voir en lui un sauveur.
5 mars 2015 à 16:13
mixlamalice
@François: je me fais l’avocat du diable, mais il y a effectivement un poste fonderie ouvert cette année en MCF à l’ENSAM Aix… https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/ListesPostesPublies/ANTEE/2015_1/0753237L/FOPC_0753237L_4125.pdf
5 mars 2015 à 18:46
Rachel
@Gueux, d’accord, mais on pourra convenir aussi que ces délégations sont en clair du temps de recherche qui est donné aux EC. On pourrait directement verser l’argent aux universités, plutôt sur faire un rebond par le CNRS (ceci dit, ça occupe des administratifs ou les gens dans les conseils et les commissions, ça n’est pas rien en ces temps de misère…).
@Marianne, c’est curieux ces histoires PEPS du CNRS. L’objectif me semble être une aide à la structuration de site, ce qui, à mon sens, devrait relever du rôle de la COMUE (et non du CNRS qui lui doit s’occuper de la magnificence de la science nationale). On est loin d’une histoire de gestion de la science nationale. A moins que le CNRS cherche à participer à la différenciation des territoires, pour une spécialisation intelligente de la recherche et une prospection des facteurs clés de la compétitivité et de l’innovation (je parle bien le langage des politiques régionaux et européens, hein ?).
5 mars 2015 à 22:22
Damien
@etudiant inquiet
« Chevènement a détruit le système éducatif avec son « 80% d’une classe d’âge au bac ». J’ai du mal à voir en lui un sauveur. »
Ce taux est le taux moyen de complétion de l’ « enseignement secondaire haut » (upper secondary education) en Europe (et dans la plupart des pays développés) (on peut en déduire que certains pays sont nettement au-dessus). Autant dire que c’est une évolution que ne doit pas beaucoup à Chevènement (pour lequel je n’ai pas grande admiration). On peut toujours discuter de la place du bac face à l’enseignement supérieur, ou de l’organisation du bac, mais se focaliser sur cette lubie du « taux d’accès au bac » me semble surtout ressasser de vieilles lunes.
6 mars 2015 à 00:47
François
@mixlamalice
Il s’agit d’un poste très spécialisé dans le domaine de « la coulée basse pression en alliages de magnésium et d’aluminium et l’impression 3D de moules en sable ».
On est très loin de TP quotidiens dans les forges de Buffon …
6 mars 2015 à 09:39
mixlamalice
@François: oui, ça sent le poste à moustaches, d’ailleurs… mais sinon, c’est juste que je trouvais la coïncidence amusante.
6 mars 2015 à 13:28
Poutine7
@François Réponse typiquement anglo-saxonne et universitaire.
1-Anglo-saxonne car interprétation premier degré et une susceptibilité à fleur de peau
2-Universitaire car on sent un certain mépris pour la technique (on sait où ça mène notre industrie)
La fonderie est une technique noble (je fais observer que l’école supérieure de fonderie et de forge s’est rattachée à l’ENSAM comme l’ESTP) et évidemment recentrée vers le haut de gamme (donc scientifique) dans les pays développés.
Proposition sérieuse pour le poste de secrétaire d’Etat : Christian Estrosi. Je préfère un motodidacte plein de bon sens qu’un(e) petit(e) marquis(e) puceaux/celle de l’Education Nationale qui se gargarise de ses titres
10 mars 2015 à 19:37
Marianne
Et sinon nous on a des propositions de formations CNRS qu’on nous afait passer
« Initiation à la soudure TIG et brasure »
« Gestes et postures, manutentions manuelles »
« Cryogénie niveau technicien »
(je rappelle que mon labo est un labo de maths…)
Vous savez pas ce que vous ratez les gars sans le CNRS…
Bon je rigole c’est pas que ça bien sûr le CNRS…..c’est plutôt qu’il faudrait cibler suivant les labos ce qu’on nous propose mais sur le coup j’ai bien rigolé
20 mars 2015 à 13:48
Poutine7
Visiblement, il n’y a pas que le CNRS que les COMUE veulent « vassaliser »
Cliquer pour accéder à 421750-lettre-de-mission-revue-de-depenses-ecoles-d-ingenieurs-original.pdf
ça commence déjà à râler …
20 mars 2015 à 14:23
Damien
« ça commence déjà à râler … »
C’est vrai que faire une revue de la façon dont les écoles d’ingénieur publiques dépensent leur argent, c’est un scandale.
Quant au rapport avec les COMUE (citées une fois dans la lettre, dans un paragraphe qui n’a que peu de lien avec le reste), il m’échappe : avant les COMUE, personne ne regardait jamais la façon dont l’argent était dépensé? Ben vivent les COMUE, alors !
21 mars 2015 à 02:27
FBLR
@Damien
Ce n’est pas la revue qui a posé problème: tous les comptes ont été envoyé sous 15 jours si j’en crois ce que j’ai pu lire dans educpros.
Non, le problème est que Bercy a demandé des propositions de fusions ex-nihilo pour permettre des économies par synergie.