Quand on est enseignant-chercheur, on a une double mission : faire de l’enseignement et faire de la recherche. Ça veut dire qu’on a deux sous services (ou deux mi-temps). Pour l’enseignement, ça se mesure assez bien et c’est bien cadré. A part quelques régimes particuliers dans certaines grandes écoles, chaque EC fait 192 heures HED (heures d’enseignements dirigés). Le dépassement de ces 192 heures conduit au paiement d’heures complémentaires. Certains EC sont très friands de ces heures complémentaires et font parfois un double service d’enseignement (pour quantifier un peu, ça donne environ un bonus de 8000 euros par an, à environ 40€ l’HED complémentaire). Il y a encore peu de temps, c’était défiscalisé, donc très intéressant. D’autres EC subissent ces heures supplémentaires pour diverses raisons (manque de personnels dans la formation, à cause d’une offre de formation trop foisonnante ou d’une mauvaise répartition dans les équipes pédagogiques). Ces heures complémentaires ne semblent pas bien maitrisées dans les universités (et ses composantes). Parfois c’est vraiment un problème l’organisation car il n’y pas de corrélation évidente entre le volume d’HC et le nombre d’étudiants. D’autres fois, ces HC servent à combler les manques liés à l’absence de recrutements d’enseignants-chercheurs permanents ou temporaires. Cela représente un poids important dans le budget (pour parler cru, ça le plombe vraiment). Beaucoup d’universités se retrouvent confrontées à ce problème et doivent agir pour contrôler ou résorber de cette dérive des heures complémentaires.
Pour le « mi-temps recherche », il est bien plus difficile de mesurer la quantité de travail fournie en termes horaire comme on le fait pour l’enseignement. L’activité de recherche peut être toutefois mesurée avec les productions liées à l’activité de recherche et à la diffusion de ses résultats. Mais comment placer la limite d’une production qu’on aura jugée insuffisante en regard des obligations statutaires ? A une époque, l’AERES avait mis en place des critères de productivité « a minima » (par exemple, au moins une publication tous les deux ans dans les sciences dures, ce qui, quand on n’est pas trop regardant sur la revue ou sur la place de l’auteur, n’est pas une condition bien compliquée à remplir). Mais l’AERES est maintenant enterrée, sacrifiée l’année passée sur l’autel des nonistes, et certainement ses critères de productivité avec elle …
Dans la situation actuelle, avec des budgets de fonctionnement en baisse dans les universités (du fait de l’augmentation de la masse salariale liée au fameux GVT) et de l’explosion des heures complémentaires (dont l’argent est pris sur les budgets de fonctionnement), les universités tentent de trouver des solutions pour assainir certaines situations, ou tout simplement pour pouvoir continuer à fonctionner. Par exemple, certains pensent qu’il est anormal de payer un plein salaire à des personnes qui ne travaillent qu’à mi-temps (pour les EC ne faisant pas de recherche ou en large sous-service d’enseignement). Ou bien qu’on ne devrait pas leur payer des heures complémentaires quand ils dépassent leurs obligations d’enseignement. Ou qu’on devrait moduler l’activité d’enseignement et l’activité de recherche, pour qu’au final cela fasse un temps plein. Certains ne veulent rien changer et se satisfont des diverses situations, en dépit des flagrantes défaillances d’obligations statutaires. D’autres plaident pour enfin prendre en compte sérieusement dans le service effectué toute une série de tâches administratives ou de gestion nécessaires à la bonne marche des établissements et aujourd’hui fréquemment sous-évaluées (voire pas prises en compte du tout) par les universités.
Dans certaines universités, il y a des mesures qui sont tentées. Ce fut le cas par exemple à Bordeaux 1, nous en avions discuté ici il y a quelque temps. Les personnes concernées sont les EC qui n’ont plus d’activités de recherche : « Après une période de dialogue, un EC peut se voir proposer deux options (1) le passage à un service d’enseignement à 288 heures/an et un déclenchement des heures complémentaires à partir de ce seuil (2) s’il refuse, ce qui est son droit, alors il n’y aura plus d’affectation d’heures complémentaires ». Je ne sais pas si cela a été appliqué …
Plus récemment, c’est un autre établissement qui tente de faire évoluer la répartition des services. Je mets ci-dessous un extrait d’une note de service, ventilée aux personnels en cette rentrée universitaire :
« Le sous service d’enseignement : lorsque des situations de sous-services seront liées à de la mauvaise répartition de charge d’enseignement au sein d’une équipe pédagogique et qu’aucune mesure corrective n’aura été prise, l’établissement se réserve la possibilité de suspendre le paiement des heures complémentaires des enseignants permanents et des vacations d’enseignement de l’ensemble des enseignants de cette même équipe.
Le sous service en recherche : Les enseignants-chercheurs doivent être rattachés à une équipe de recherche et être produisant. Pour les enseignants-chercheurs non produisant, les directeurs de laboratoires auxquels ils sont rattachés pourront leur confier une mission importante au sein du laboratoire ou d’expertises au service de l’établissement.
Pour les enseignants-chercheurs non rattachés à un laboratoire et non produisant, pour lesquels aucune solution n’aura été trouvée, une franchise pour 60 HED sera effectuée pour les HED complémentaires effectuées au sein de l’établissement.
Pour les enseignants qui n’auraient pas essayé de régulariser leur situation quant à leurs obligations statutaires, il pourrait être envisagé :
- Le non versement de la prime d’enseignement supérieur et de la recherche (PRES) en application de la réglementation qui prévoit que « la PRES ne peut être attribuée qu’aux enseignants-chercheurs accomplissant l’intégralité de leurs obligations statutaires »
- Le rejet des demandes d’autorisation de cumul extérieur».
38 commentaires
Comments feed for this article
25 octobre 2014 à 10:05
PR23
Ces dispositifs de régularisation partent d’un bon principe, mais passer à leur mise en pratique me semble difficile; les universités sont régies par des élections à intervalles de plus en plus rapprochés – un président c’est quatre ans au lieu de cinq et il est rééligible immédiatement une fois -;
de plus certains semblent discutables à l’infini comme la « mauvaise répartition des charges d’enseignement »…
25 octobre 2014 à 10:46
mixlamalice
Je suis assez d’accord, ça part plutôt d’un bon principe pas facile à mettre en oeuvre.
Suite au billet de Rachel, on peut aussi s’interroger: est-ce que cela permet de vraiment réaliser une économie substantielle?
En me replongeant dans les bilans sociaux de mon établissement, je vois que le budget est d’environ 100M€ (160M€ si on prend en compte les salaires des fonctionnaires d’Etat).
Lors d’une réunion on nous a dit que le budget des HC représentait 8M€ soit quelque chose comme 100000HC.
Il est difficile d’aller plus loin, mais je pense que la partie assurée par des EC (MCF, PU, ATER, PAST, PRAG, etc en gros 500 personnes) doit représenter moins de la moitié de ces HC. Il y a beaucoup de formations qui fonctionnent avec des intervenants extérieurs.
Les non-publiants et/ou les enseignants qui n’assurent pas leur service représentent, d’après les documents que je peux lire, une centaine de personnes au maximum (je soupçonne qu’il y a un recouvrement non nul entre les 2 catégories).
Si on leur supprime la PRES à tous, ça ne fait guère que 100000€ par an d’économisés.
Si on file une franchise de 60HED aux 50 non-publiants, ça fait 3000HC en moins à payer, soit 3% du total.
Bref, à moins d’effectivement bloquer le paiement des HC de la majorité des équipes pédagogiques, il me semble compliqué de réaliser des économies très importantes.
Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire, mais juste que, si difficultés financières réelles il y a, remettre au travail les « losers » ne changera pas vraiment la donne.
Mais bon, quand je vois que dans une fac de 2000 EC on ne finance plus aucun Prof invité, je me dis que tout est bon pour économiser quelques dizaines de k€, même avec un budget global de plusieurs centaines de millions… finalement, à tous les niveaux, les gouvernants fonctionnent de la même manière.
25 octobre 2014 à 10:55
mixlamalice
Et même pour être un peu polémique, je ne peux m’empêcher de me demander, depuis plusieurs années, si on n’économiserait pas plus en ne finançant pas les logiciels achetés et personnels recrutés pour effectuer ce genre de vérifications (personnellement, il y a 7 personnes avec lesquelles je suis en contact concernant le suivi de mes activités d’enseignement. Je pense bien que ce n’est pas leur travail à plein temps, mais bon…).
Pour avoir dans mon voisinage immédiat deux ou trois exemplaires de collègues à l’inertie extrêmement forte, je peux assurer que le fait de leur avoir mis une grosse pression pour qu’ils se remettent au travail ne les a pas affectés du tout. Tous les autres, par contre…
25 octobre 2014 à 11:20
mixlamalice
Du coup, d’un strict point de vue budgétaire (ne parlons plus de « pédagogie », de « cohérence des parcours » etc, on n’en est plus là), la seule façon je pense de réaliser une économie d’échelle est, comme on dit au Ministère, la « rationalisation de l’offre de formation ».
Et par rationalisation, j’entends diminution d’un facteur typiquement 2 du nombre de formations ouvertes. Ca peut passer par des disparitions pures et simples, des regroupements de diplômes, des suppressions d’options entières etc.
C’est sûr que c’est plus compliqué à mettre en place qu’une note de service, et risque de susciter une inertie assez forte des personnels (surtout si, comme c’est prévisible, on ne fait pas l’effort de leur dégager du temps pour s’organiser). Néanmoins, il semble qu’en haut lieu chez nous on y réfléchisse très fortement, si j’en crois les rumeurs qui bruissent de toutes parts (même de la part de personnes censées être dans le secret des dieux). Ce qui est à craindre c’est que comme d’habitude les troufions soient mis devant le fait accompli avec 3 mois pour réagir…
(désolé pour les posts multiples)
25 octobre 2014 à 11:21
FUBAR
Chez nous (mais je ne sais pas si la situation est très uniforme à l’échelle de l’université ou s’il existe des disparités entre UFR ou départements) il y a déjà depuis belle lurette une franchise pour les HC et donc le plus souvent elles ne sont pas payées. Je me demande vraiment si les gens qui ont renoncé à faire de la recherche (pour tout un tas de raisons, sans doute pas uniquement parce qu’ils préfèrent aller à la piscine) font majoritairement des HC. Idem pour les cumuls à l’extérieur. Je pense que ce sont souvent ceux qui enseignent beaucoup qui publient beaucoup et éventuellement ont besoin d’un cumul pour des fonctions à l’extérieur.
La question que je me pose (suite aux autres bribes de discussion sur la disparition de l’AERES et des critères de publication avec) c’est QUI va décider en interne de ceux qui sont publiants ou pas et sur quelle base? Une phrase de votre article, Rachel, me fait frémir: donner des mission d’expertise aux gens qui ne font pas de recherche…. Sont-ce donc ceux qui ne font pas de recherche qui pourraient désigner ceux qui en font ou n’en font pas assez???
25 octobre 2014 à 11:56
Rachel
@Mix, je ne comprends pas bien le budget de votre établissement. Je pensais que les salaires des personnels statutaires représentaient environ 80 % du budget. Or, vous nous dites que chez vous ça représente 60 M€ sur un total de 160 M€ ? (ce qui ne fait pas les 80 % que j’avais en tête). Le plus intéressant dans l’histoire, c’est de savoir combien représentent les HC par rapport au volume de fonctionnement de l’université. Chez moi, ce n’est évidemment pas le poste principal mais c’est une facture importante qui dépasse de loin le volume des augmentations ou baisses annuelles des dotations de fonctionnement. Si c’était mieux géré, je pense vraiment que ça donnerait une bonne bouffée d’oxygène pour les universités afin qu’elles développent leur politique de recherche (profs invités, soutien sur des projets, soutien dans des équipes/labos, etc …).
@Fubar, moi aussi cette phrase m’a fait sourciller. Généralement, une mission d’expertise est donnée à des gens qui sont des experts. Donc la mission que l’on veut donner à des non-produisants ne peut pas concerner des missions en relation avec la recherche (ça serait un comble de confier ça à des personnes défaillantes en recherche). Et alors, je ne vois pas du tout pourquoi l’établissement en question demande à ce que ce soit les directeurs de labos de recherche qui s’occupe de faire confier une « mission » aux non produisants. La logique de la démarche ne me parait pas claire.
@Fubar, je ne sais pas du tout comment sera remouliné les critères du produisant/non produisant. Sera-t-il conservé comme avant ? Sera-t-il abandonné ?
On pourra rappeler une discussion que nous avions sur le fil précédent : il y a une forte incitation de la part des responsables des établissements de réintégrer les non-produisants dans les laboratoires. En effet, le nouveau critère d’attribution des budgets pourrait être « le nombre d’EC dans les équipes/laboratoires ».
25 octobre 2014 à 12:18
mixlamalice
@Rachel: franchement je ne sais pas, et n’ayant pas d’idées préconçues sur le sujet, je vous donne simplement les chiffres « publics » que j’ai trouvés.
60M€ pour les fonctionnaires, 35M€ pour les personnels autres sur budget propre, 65M€ pour tout le reste (ce qui fait en gros 35% du budget pour le salaire des statutaires, et 60% pour tous les personnels).
Je ne sais pas si c’est représentatif du reste de l’ESR ou pas, mais c’est ce qui est écrit (dans les docs AERES notamment; 160M€ est ce qu’ils appellent le « budget consolidé »).
Si je compare à une fac bien connue, sans trouver la répartition des crédits, je vois un budget 3x supérieur pour environ 3x plus de personnels…
Pour les HC, il faut aussi voir que ces heures coûtent beaucoup moins chères que ceux qu’elles coûteraient si données par un MCF, un PU, ou même un ATER dans le cadre de leur service. Donc c’est aussi un moyen d' »économiser » par rapport à la création de postes. Difficile de tout avoir.
25 octobre 2014 à 12:32
mixlamalice
Mais 80% du budget pour les seuls salaires des statutaires, en ordre de grandeur ça me semble étonnant, sachant qu’1/3 des personnels en gros est en CDD (même si « majoritairement » dans les catégories B et C), qu’il y a les frais de fonctionnement, les heures sup, les primes des EC et BIATSS etc.
25 octobre 2014 à 18:20
Rachel
@Mix, OK ce ne sont pas les seuls salaires statutaires mais l’ensemble des salaires.
J’ai trouvé des choses sur les budgets et les HC. Je prends deux universités, l’une en SHS et l’autre en science dure.
Pour celle en SHS, la masse salariale représente 84 % et fonctionnement 16 %. Pour celle en science dure, la masse salariale est de 78 % et fonctionnement 22 %.
Les subventions d’Etat représentent respectivement 87 et 81 % du budget total (le reste c’est les autres ressources, incluant les subventions des collectivités locales ou les contrats de recherche et autres recettes).
Pour les SHS, les heures complémentaires (incluant les HC des EC mais aussi les heures pour des vacataires et intervenants extérieurs) représentent 6.2 % du budget consacré à la rémunération du personnel. Pour celle en science dure, c’est 7.5 % (dans les deux cas, ça se compte en millions d’euros tout de même …). Les primes et gratifications ont à peu près le même volume (environ 6-7 % pour les deux universités).
Autre chiffre intéressant : les droits d’inscription représentent moins de 1 % du budget global.
25 octobre 2014 à 18:44
Gueux
@Rachel: « Généralement, une mission d’expertise est donnée à des gens qui sont des experts. » Vous plaisantez ? Révisez la loi de Putt, encore et encore.
Et « confier une mission aux non produisants » n’est qu’une application de la loi. Votre étonnement m’étonne !
Ceux qui ont produits ces notes de service sont, très probablement et majoritairement, les bras les plus cassés de l’université. Comment voulez vous qu’ils « pensent en dehors de leur boite » ?
25 octobre 2014 à 20:15
PR27
@Rachel : les frais d’inscription représentent moins de 1%, donc les x5 ne va pas remplir la tirelire et il ne faut pas argumenter comme ça. Il faut dire (prendre un air de justicier apitoyé mais volontariste) qu’on va augmenter, mais qu’il y aura des bourses (ne pas donner le montant) pour les plus modestes et méritants (ne pas préciser les critères). Indiquer que ces frais d’inscription font permettre de financer des livres pour la bibliothèque, pour que les étudiants jeunes et besogneux puissent y travailler (notamment la nuit, comme le voulait l’amie Valérie), peut-être aider à l’insertion professionnelle des diplômés, à guérir l’étudiant atteint d’Ebola et découvrir un nouveau vaccinex contre la faim, le tout sur une symphonie allant crescendo (peut-être la 9eme de Dvorak pour que les gens fassent le rapport avec ses fréquents usages publicitaires).
25 octobre 2014 à 23:28
Rachel
@PR27, vous me connaissez tellement bien. C’est exactement les mots que j’avais susurré à l’oreille de Valérie à la grande époque …
Mais reprenons un peu le calcul. Prenons l’hypothèse que les frais d’inscription font 1 % du budget. Si on compte en budget fonctionnement, ça fait 5 % de ce budget. Imaginons qu’on multiplie les frais d’inscription par 5. On arrive avec un budget fonctionnement qui est en augmentation de 20 %. OK, pas terrible me direz-vous mais j’en connais un paquet qui poussent des cris d’orfraie quand celui-ci est en diminution de quelques % (dont moi). Pour dimensionner un peu, ça serait chez moi un équivalent de quadrupler la dotation des labos. Pfff insignifiant ? … vous travaillez peut-être un bidulex qui croule sous l’argent mais moi non. Ou alors on pourrait payer des bourses convenables à environ 10 % des étudiants.
Ça serait quoi votre solution pour le budget des universités (quelque chose de concret, merci) ?
26 octobre 2014 à 00:33
PR27
@Rachel : je ne sais pas, je n’ai pas les indicateurs secrets, ceux qui disent qu’il y a 2500 professeurs et professeuses Tournesol qui ont des masters sur leur sujet personnel à 6 étudiants dont 2 fantômes, 1 qui dort et 1 qui regarde son ordinateur portable en cours. Il semble que ça soit la démarche de l’actuelle ministre. On peut généraliser aux petits effectifs en général, et monter ces formations sur une carte de COMUE. C’est compliqué d’avoir des réponses générales, il y a des endroits où les boulons sont assez serrés, d’autres où par exemple la rémunération forfaitaire de suivi d’étudiants peut être assez généreuse.
Un jour, faites donc un billet sur le sujet (je ne souviens pas de voir le thème très abordé) : « j’enseignement seulement les matières que j’ai envie d’enseigner, parce que c’est proche de ma recherche, ou parce que c’est très tranquille de trouver des ressources pédagogique et le contenu est immuable quand le temps passe, et si possible sous forme de cours magistral ». Conséquences sur le collectif enseignant, conséquences sur les cursus de formation.
26 octobre 2014 à 09:12
Rachel
@PR27, je crois que les indicateurs dont vous parlez seraient assez facile à trouver. Globalement, c’est le nombre d’étudiants vs le nombre d’enseignants (à cela on peut ajouter le volume des HC).
Vous parlez des masters en sous-effectif et je n’arrive pas bien à comprendre si vous êtes encore sur le registre de l’ironie blasée ou bien si ça serait *votre* solution. Je dirais que supprimer des masters ne va pas remplir la tirelire étant donné qu’un master ça ne coute pas très cher (l’équivalent d’à peine 1 ETPE par semestre).
26 octobre 2014 à 09:34
jako
@Fubar : « QUI va décider en interne de ceux qui sont publiants ou pas et sur quelle base? » : en interne ou pas, c’est TOUT LE problème. Quand des gens vous disent le plus naturellement du monde qu’on n’a pas besoin de lire les dossiers que l’on prétend évaluer et qu’il suffit de s’en remettre à des logiciels informatiques, les bras m’en tombent : on voit déjà ce que donnent ces mêmes logiciels dans la gestion des plannings et des emplois du temps…
@Mix : « rationaliser l’offre de formation » ? C’est déjà le cas !! : pas mal de collègues me confirment qu’y compris dans leur domaine, on a sabré des formations qui pourtant étaient essentielles pour la cohérence et l’exigence scientifique du champ disciplinaire. Et que s’est-il passé ? A la place on a imposé des modules « visite de bibliothèque », « rédaction de CV », « conjugaison du verbe », etc etc. On s’étonne ensuite que les mecs sérieux fuient la fac…
Il y a beaucoup de choses immuables – et encore heureux ! – quand on enseigne une discipline : en philo Kant est un incontournable et il y a des choses qu’on ne peut pas ne pas enseigner : qu’on se mette debout sur la table, qu’on se mette en string ou qu’on utilise un gros nez rouge et une canne… Si dans un cursus on inclut Kant ou Hegel ce n’est pas pour faire plaisir à tel ou tel mandarin, mais parce qu’ils sont importants pour la pensée philosophique et la pensée tout court. Maintenant c’est sûr : on peut toujours, pour faire plaisir aux derniers pédagos, les remplacer par « Les aventures de Heidi à la montagne » et prétendre s’adapter ainsi aux « nouveaux publics ». Mais les nouveaux publics ne sont pas non plus idiots et ils se rendront vite compte qu’on leur fourgue de la daube…
26 octobre 2014 à 10:02
mixlamalice
@jako: chez nous, il est question de diviser par 2 ou 3 le nombre de diplômes proposés à moyen terme, si j’en crois les rumeurs qui bruissent.
Par exemple, je pense qu’il n’y aura plus un Master Matériaux, avec 2 ou 3 options, un Master Mécanique avec autant d’options, un Master Génie des Procédés, mais plus qu’un seul truc avec éventuellement quelques colorations distinctes.
En tout cas c’est l’idée. Après, faut se faire parler des équipes pédagogiques qui ne sont jamais causées.
Sur le fond, je ne suis pas forcément en désaccord. Quand je regarde certains parcours, je m’aperçois que je me retrouve à donner la même UE que le collègue d’à côté à grosso modo 80% du contenu.
J’ai vu des choses semblables dans certaines facs qui ont une école Polytech (ou en gros il y a 2 parcours très similaires, l’un pour les « bons » de Polytech, l’autre pour les autres)
Après, pour quelque chose d’aussi profond, je serai sûrement en désaccord sur la forme, comme je l’ai dit plus haut. Eg on nous laissera 2 mois pour tout changer, en nous remerciant chaleureusement de notre implication par une note de service.
Je continue à croire que, si le but est effectivement d’économiser du pèze, c’est sur l’offre de formation qu’il y a des moyens de levier forts, plus que sur les HC et les non-publiants.
26 octobre 2014 à 10:40
Gueux
Si le but est d’économiser du flouze, il faudrait qu’au préalable l’université soit capable de : 1- chiffrer les vrais coûts ; 2- arrêter de penser par ligne budgétaire. Autant dire que cette révolution copernicienne n’est pas pour demain.
26 octobre 2014 à 10:43
mixlamalice
@Gueux: excellent! :)
26 octobre 2014 à 10:45
Rachel
@Mix, mais si l’offre de formation évolue (à la baisse), alors n’est-ce pas un effet direct sur les heures complémentaires ? (étant donné que la masse salariale statutaire est incompressible …).
Une autre solution serait que l’Etat nous donne plus de sous et plus de postes.
@Gueux, digérer la LRU et RCE, ça ne se fait pas en un jour …
26 octobre 2014 à 10:52
Gueux
@mix: Fermer des formations est en effet un moyen de faire des économies. Sauf que les EC sont complices en faisant tout pour maintenir des filières ouvertes afin de justifier des recrutements, entre autre. Dans mon université, la moitié des masters devraient être fermés (pas assez d’étudiants et/ou pas de débouchés et/ou niveau lamentable). Allez dire cela aux collègues…
26 octobre 2014 à 11:31
mixlamalice
@Rachel: si, ça a un effet direct sur les HC (des permanents ou au niveau du recrutement de vacataires), qui en % représente un vivier autrement plus important, je pense, que celui qui consiste à imposer une franchise de 60HED aux non-publiants.
(c’était le sens du message d’un de mes posts précédents: dans un cas, la modulation de service, on joue sur quelques milliers d’HC, dans l’autre, la fermeture de filières, probablement sur plusieurs dizaines de milliers, sur un total qui se chiffre en centaines de milliers)
Après, dans l’autre sens, je suis incapable de chiffrer le nombre d’HC « nécessaires à la bonne marche de l’établissement » effectuées parce que les postes ont été gelés et que ça coûte moins cher de payer 1 HC qu’un statutaire. Mais je soupçonne que de ce côté là aussi il y a une explosion pas très raisonnable ces dernières années…
Même si ça parait difficile en ces temps de restrictions à tout va, il y aurait quand même une vraie réflexion à faire…
Pour prendre un exemple, même s’il ne s’agit pas d’HC: dans mon équipe pédagogique, nous avons un poste d’ATER en continu depuis 9 ans… cela ne veut-il pas tout bonnement dire qu’il y a un besoin d’1 poste MCF qu’il faudrait créer?
@Gueux: personnellement je cherche à limiter au max mon nb d’HC, je trouve qu’elles sont mal payées par rapport à la charge supplémentaire, et nuisent à mon travail de recherche. Je n’ai pas non plus l’ego suffisamment développé pour croire mon enseignement toujours indispensable à la culture scientifique des étudiants. Bref; je n’aurais rien contre me poser autour d’une table à 3 ou 4 équipes pédagogiques et faire ensemble 1 bon diplôme là où on,en fait 4 en sous-effectifs, avec des redondances etc. Mais effectivement, tout le monde n’est pas dans cette optique, me semble-t-il…
26 octobre 2014 à 13:05
lazette (@lazette)
Pour information, l’AERES a été remplacée par l’HCERES qui a les mêmes missions (et probablement les mêmes personnels). Et d’ailleurs en attendant les décrets c’est l’AERES qui évalue les structures de la vague A cette année.
26 octobre 2014 à 13:31
PR23
Oui, lazette, résistance au changement ou force des habitudes, de même que les collègues continuent à parler de « publiants » alors que depuis il y a eu les « produisants » et aujourd’hui il n’y a plus que les « excellents » et les « autres ».
27 octobre 2014 à 21:09
PR23
Dans cette note de service, on pourrait aussi évoquer les affaires de fraude scientifique (plagiat, résultats bidonnés etc.) qui tendent à être plus nombreuses chez les e-c. Les signale-t-on plus ou effectivement y en a-t-il plus?
28 octobre 2014 à 10:53
Astronaute en transit
C’est quand même fou à quel point c’est compliqué le fait de calculer exactement combien d’heures font des personnes dotées d’un emploi à vie! Rachel, votre grand ami Voltaire, qu’est-ce qu’il n’en écrirait pas s’il était parmi nous!
28 octobre 2014 à 12:09
Gueux
@Astronaute: l’université calcule assez bien les heures de ses agents. Le problème c’est que, semble t’il, elle ne sait calculer que cela.
29 octobre 2014 à 00:47
FBLR
Je voulais intervenir une nouvelle fois pour rappeler que, non, les HC ou HS ne sont pas coûteuses, bien au contraire, il suffit pour cela de regarder le coût brut horaire de chacune.
(j’avais fait ces comparaisons en différenciant publiant/non-publiant à l’époque du débat sur le coût des CPGE). En effet, l’enseignement supérieur paie les heures complémentaires ou les vacations moins chères que celles du service. Une belle aberration comme l’Etat aime tant les interdire pour le privé et s’en réserver la primeur (je n’ai pas retrouvé de contre-exemple dans le privé, même en faisant de la spéléologie dans mes vieux mails… si quelqu’un a les minutes des réunions syndicats-admin-ministres où cela a été mis en place, j’imagine « pour l’emploi »)
En pratique je vois que cela a déjà été bien expliqué dans plusieurs commentaires, donc je ne vais pas m’étendre sur l’aspect financier. En l’état, il est clair que, toutes choses égales par ailleurs, faire réaliser une heure par un vacataire ou en sur-service coûte de 2 à 6 fois moins cher suivant le personnel retenu (MCF/PR-publiant ou non).
Rachel laisse ensuite entendre qu’il pourrait être facile de remettre des EC plus vers l’enseignement. Mix évoque la solution la plus génératrice d’économie: la fusion à la schlague de plusieurs formations redondantes. Je ne peux qu’abonder dans le sens de Mix, mais il y a tout de même un truc qui me chiffonne. En effet, si des formations concurrentes se montent, ce n’est pas toujours uniquement pour pouvoir flatter l’égo de ceux qui l’organisent et l’animent mais aussi pour répondre à un besoin.
Ainsi, affirmer qu’en « remettant des EC au travail » (la fameuse modulation de service) on pourra diminuer le volume de vacations/HC, cela me semble illusoire.
=> S’il y a recours aux HC, c’est bien souvent que l’équipe pédagogique n’arrive pas à travailler avec l’EC en question (à plus forte raison s’il y a sous-service),
=> ensuite il peut exister des compétences pointues qui n’ont pas été développées au sein de l’équipe des permanents locaux, d’où là encore, le besoin de recourir à des personnels externes
S’agissant des fusions, reste bien entendu le problème de la méthode. Pour être honnête, j’ai été au milieu d’une telle fusion. Elle concernait le projet de fusion ENS Ulm-ENS Cachan. Sur le papier beaucoup d’avantages. Au moment de l’examen des forces/faiblesses (par delà le rang du dernier admis à chaque concours…) le département de mathématiques est assez rapidement devenu un point de fixation. En effet, d’un côté il y avait une équipe de permanents avec ses pratiques (je ne commenterais pas plus), cise à Cachan, et de l’autre, un fonctionnement original avec une absence de permanents mais des personnels détachés pour une durée limitée (4 ans si ma mémoire est bonne) du côté d’Ulm. Evidemment, le personnel administratif était en adéquation et permettait cette grande fluidité au sein de l’équipe pédagogique et faisait le relais avec les élèves. Concepts inexistants du côté de Cachan. Qu’allait-il advenir en cas de finalisation de la fusion ? Les personnels permanents de Cachan seraient devenus ceux de l’ENS « point ». Et cela, c’était insupportable pour beaucoup de personnes, même pour ceux qui étaient les plus enthousiastes à cette fusion: les craintes étaient nombreuses (et justifiées…): rétrécissement du nombre thématiques, pratiques de recherche, organisation des enseignements, bref, beaucoup de raisons. En effet, le système de détachement avait été instauré pour éviter que ne se crée de rentes de situations… ce qui semble jusqu’à présent très bien marcher malgré le peu de moyen de l’institution (si l’on fait abstraction des salaires des élèves, bien entendu).
(Aparté: soyons honnête, la principale raison de la non-fusion, c’était quand même la peur que les lettres classiques fussent trop marginalisées dans le nouvel ensemble, lesdites lettres possédant de nombreux relais à gauche et à droite qui mirent l’énergie nécessaire pour saboter ce qui fallût, sans bien sûr citer MM. Juppé et Fabius)
Bref, pour généraliser cet exemple, ne risque-t-on pas de réaliser des fusions, non pas en privilégiant la formation la plus efficace, quelle que soit son organisation (avec des permanents, des post docs, plutôt univ, plutôt CNRS, plutôt école…) mais en tenant compte de facteurs baroques du type « untel n’est pas délogeable et cette formation doit se trouver dans la ville XX, donc c’est comme ça ! »
Très honnêtement, je préférerais que les services soient modulés du nombre d’élèves (inscrits-payés-examens réussis ou tout autre critère à inventer) au moins tout le monde aurait sa chance… pour de bonnes raisons.
29 octobre 2014 à 08:56
jako
@PR23 : ces cas de fraude seraient sans doute moins nombreux si les magnats de l’édition scientifique n’exerçaient une telle pression sur les chercheurs.
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20141023.OBS3001/tres-cheres-revues-scientifiques-l-academie-se-rebiffe.html
En SHS il faut reconnaître que cette pression est un peu moins forte et on peut encore publier (pour combien de temps ??….) des articles de valeur soit dans des revues en ligne, soit dans des Mélanges : ce serait un sacrilège, m’a-t-on dit, dans les sciences dures…. Ce qui est sidérant c’est que les intéressés, par leurs pratiques et leurs stratégies de publication, sont ceux-là mêmes qui nourrissent ce système délirant.
@Mix : ben on peut toujours faire des économies en sabrant sur les formations : on le fait déjà et aucun risque que ça mette les étudiants dans la rue. Mais si en même temps, au nom de la « visibilité » ou autre conneries dans le genre, on jette l’argent par les fenêtres pour de simples changements de logos ou changements de noms (cf. le cas de Toulouse 2) – sans parler du fric balancé pour faire fonctionner la bureaucratie universitaire (avec tous ses chargés de mission et autres contrôleurs de ci et de ça….), on ne voit pas trop à quoi ça rime.
« La mise en place d’outils et de démarches de pilotage exige tout d’abord une volonté et une implication politique du président et de l’équipe de direction ; elle nécessite en outre des moyens humains, des moyens financiers et un changement de culture dans l’établissement »
Cliquer pour accéder à Recueil_Fiches_Gestion_Univ_240p_BD_7.pdf
« Le pilotage nécessite la mobilisation de moyens humains dont notamment :
• l’adhésion des responsables des composantes et services au changement de culture et à un fonctionnement transversal ;
• la création d’un service d’aide au pilotage et contrôle de gestion, avec des personnes chargées de coordonner l’auto-évaluation, la remontée des données nécessaires au pilotage et de les analyser ; la démarche qualité fait partie intégrante de ce service.
• la mobilisation des experts-métiers pour décrire les processus et identifier les vecteurs clés du pilotage ;
• l’implication du directeur du système d’information et des équipes informatiques. »
Et bien évidemment, tout ce fric ou tous ces « moyens humains » nécessaires au « pilotage » n’iront ni à l’enseignement, ni à la recherche. Et toute cette faune vous expliquera doctement que votre master avec une dizaine d’étudiants c’est parfaitement inadmissible « pasque ça coute des sous »…
31 octobre 2014 à 19:23
FBLR
Truc que je n’ai pas compris en relisant les commentaires: quel est le lien entre
– être expert d’un domaine (i.e. connaître l’état de l’art sur un domaine donné de manière très vaste) et
– être un chercheur produisant, donc capable de calibrer une production sur une thématique précise adaptée à une ou des revues précises ?
J’imagine que certains pourront m’expliquer :-)
31 octobre 2014 à 19:27
Marianne
Ben en général c’est quand même lié. Le fait d’être produisant fait qu’on va en conf’, qu’on interagit avec des gens, qu’on se confronte à d’autres méthodes et donc indirectement on élargit son champ de vision. Stricto sensu c’est pas impossible pour quelqu’un qui ne fait plus de recherche de se tenir au courant de l’état de l’art mais je ne connais pas de non produisant qui ont gardé un vrai contact avec la recherche. Sans compter que dans plein de domaines (info, signal…) on ne va en conf que si on a un truc à présenter….Y’a qu’en maths qu’on fait du tourisme. Dans plein de disciplines une conf ça compte vraiment….
31 octobre 2014 à 19:28
Marianne
Et se tenir au courant de l’état de l’art ca ne peut se faire qu’en allant voir ce que font les gens…
12 novembre 2014 à 10:03
Ophélie
@Rachel
Je réponds à votre questionnement concernant les mesurettes de Bordeaux 1 pour les EC qui n’ont plus d’activités de recherche: rien n’a été entrepris. Effet d’annonce.
La raison est que la mise en pratique de la mesure de passer à un service de 288 heures/an pour un EC ne réalisant pas d’activité de recherche dépendait du bon vouloir de l’EC concerné. Rien n’a évidemment été imposé. Personne n’a donc voulu perdre l’argent des HC qu’il effectuait à la place de son service de recherche!
Résultat: il existe toujours autant d’EC qui ne réalisent pas leur service de recherche.
Cela est symptomatique d’un laxisme universitaire qui n’a pas lieu d’être dans une période de déficit budgétaire et de gels des postes, où un grand nombre de docteurs méritants stagne aux portes de l’université espérant un recrutement.
On marche trop souvent sur la tête…
12 novembre 2014 à 10:22
Ophélie
@Rachel
Concernant les HC effectuées par les EC et pouvant étouffer leur service de recherche, j’ai observé, en conseil et lors de recrutements, que les EC en sous-service de recherche mais égalisant pratiquement un service de PRAG (avec la moitié évidemment payée en HC!), ronchonnaient à l’idée de laisser leur HC => ces HC constituent souvent un moyen de toucher une grosse somme d’argent supplémentaire, surtout quand on ne peut toucher la prime d’excellence scientifique…
Concernant le déguisement des EC ne réalisant pas leur activité de recherche, j’ai constaté que les EC non-publiants, identifiés par l’ANR, ont fait en sorte de se rattacher en coauteur sur 2 articles en 4 ans (demandé par l’ANR) en négociant avec leurs collègues de labo. Déguisement réussi car l’évaluation suivante du labo ne peut plus rien dire.
A Bordeaux 2 (aujourd’hui Bordeaux), un jeune EC m’a expliqué un marché institutionnalisé: un EC ne réalisant pas de recherche mais enseignant bien au-delà de son quota négocie avec un EC ne voulant pas réalisé son service total d’enseignement mais publiant beaucoup pour être associé en coauteur, et ainsi rester publiant. On ferme les yeux sur le sous-service de l’EC publiant beaucoup (valeur ajoutée au labo) et on paye des HC à l’autre EC qui ne fait pas de recherche…
En attendant, leur activité de recherche n’a en réalité pas évolué…
12 novembre 2014 à 11:26
Damien
» un EC ne réalisant pas de recherche mais enseignant bien au-delà de son quota négocie avec un EC ne voulant pas réalisé son service total d’enseignement »
Franchement, j’ignorais qu’il pouvait exister des départements où se côtoient à la fois des EC en sous-service et en sur-service. Chez nous ce ne serait admis ni localement, ni au niveau de l’UFR, ni au niveau de la présidence.
12 novembre 2014 à 11:49
mixlamalice
Sinon, en lien (et un peu en contrepoint) avec ce que raconte Ophélia, on m’a raconté cette histoire à Grenoble d’une collègue pas franchement active en recherche mais qui, aimant beaucoup l’enseignement, avait demander pour elle un « temps plein recherche institutionnalisé ». Cela lui a été refusé.
J’imagine que donc, elle n’est toujours pas active en recherche, fait toujours à peu près un temps plein d’enseignement, mais dont la moitié est payée en HC.
Donc, même les gens « honnêtes » peuvent se retrouver « malhonnêtes » par le biais d’une administration psychorigide.
Cela dit, peut-être qu’on lui fournira bientôt comme chez nous des formulaires (pour l’instant surtout aux vacataires mais sait-on jamais) « signez ici si vous souhaitez intervenir à titre gracieux »
12 novembre 2014 à 12:58
FBLR
@Damien
Vous n’avez pas de « chaires CNRS » dans votre service ?!
(ou tout autre dispositif de décharges équivalent ?)
12 novembre 2014 à 13:33
Rachel
@Ophélie, merci pour vos explications, c’est éclairant quant aux évolutions possibles avec la LRU. Il semble donc qu’on fasse tout pour que rien ne change. Ceci dit, la loi ne permet pas d’imposer un service supérieur à 192h, y compris pour un EC qui ne réalise pas son service de recherche.
J’ai moi aussi observé que les EC faisant un double service d’enseignement (donc environ 200 heures d’HC) étaient assez rétifs à abandonner une partie de leurs HC ou tout autre modifications que la configuration, comme par exemple une rénovation pédagogique ou changement de volume horaire des enseignements (je peux les comprendre, après tout).
Pour certains EC qui ne sont pas produisants mais qui sont toutefois dans les labos, il y a effectivement des arrangements qui sont pris. Dans mon labo on a œuvré pour que les non produisants le deviennent. Cela concerne certains EC qui sont présents et qui font des taches annexes (encadrement de stagiaires, formations et maintenance sur les instruments, …). Donc on tente de les mettre co-auteurs sur au moins deux publications sur la période. Par contre, je n’ai pas connaissance d’exemple « d’échange individuel » comme celui que vous citez.
Enfin, quand vous écrivez « ANR », je pense que vous vouliez dire « AERES ».
@Mix, je connais aussi une histoire de ce genre. C’est celle d’un EC qui s’est rendu compte très peu de temps après son recrutement qu’il ne voulait pas faire de recherche (ou qu’il n’était pas fait pour le faire, bref il n’a pas pu enclencher sa recherche). Par contre, il trouvait un grand plaisir à l’enseignement et était manifestement bien compétent pour cela. Cet EC était très mal à l’aise avec cette situation, alors il a demandé à ce que son poste soit transformé en PRAG. Mais il semble que ce n’est pas possible … gnagnagna … statut … gnagnani … pas le même concours … surtout on lui a expliqué que s’il voulait faire 400 heures d’enseignement alors c’était tout à fait possible, et qu’on plus il gagnerait bien plus d’argent que s’il était PRAG. Donc au final, il n’a pas pu changer de corps. Je ne sais pas s’il est aujourd’hui satisfait de sa situation.
12 novembre 2014 à 13:50
Damien
@FBLR
« Vous n’avez pas de « chaires CNRS » dans votre service ?! »
Non, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y a pas de « chaire CNRS » dans « mon service ». Mon labo ne doit pas être assez excellent pour cela.
Cela dit, si quelqu’un a une décharge « légale » de service, la question est différente, et on ne peut pas dire que l’EC en question soit en « sous-service ». Après, il est probable qu’une université n’encouragera pas ce genre de décharge dans des départements avec un gros sur-service (sauf à considérer que l’enseignement est juste bon à être fait par des vacataires).