« Il se trouve que les collectivités ont investi considérablement ces dernières années, avec plus d’un milliard d’euros par an, et un élargissement de la nature de nos interventions. Les régions sont présentes à tous les étages, de la vie étudiante à la recherche avec le transfert de technologie ». Laurent Beauvais, président de la commission enseignement supérieur, recherche et innovation de l’ARF, et président de la région Basse-Normandie. Source ici.
« L’université est déjà présente à tous les étages des activités des collectivités territoriales. L’université doit répondre positivement comme opérateur déterminé du développement du territoire ». Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’académie d’Aix-Marseille. Source ici.
« Une université soutient notre tissu économique : une ville qui perdrait ses étudiants, ça serait une catastrophe. Mais ça le serait aussi pour les étudiants, car il est essentiel qu’ils aient la possibilité d’étudier près de chez eux ». Hélène Mandroux, présidente de l’AVUF (association des villes universitaires de France) et maire de Montpellier. Source ici.
« La volonté de démocratiser l’enseignement supérieur et la saturation des grands pôles universitaires sont à l’origine du rapprochement géographique de l’enseignement supérieur avec les lieux de vie des jeunes et des familles. Ce qui a conduit à délocaliser ou décentraliser une partie des enseignements supérieurs dans les villes moyennes. [ …] Les maires des villes moyennes et les présidents de leurs intercommunalités à fiscalité propre sont attachés à permettre à la jeunesse de se former sur place. La proximité permet l’accès à l’enseignement supérieur à des jeunes qui n’auraient pu suivre de cursus pour des raisons principalement financières. […] Les villes moyennes et leurs communautés financent aussi en grande partie la vie étudiante, et en particulier le logement et la restauration ». Extrait de la contribution de la Fédération des Villes Moyennes aux Assises de l’ESR, lire le texte ici.
« Les maires des villes moyennes se sont investis dans ce domaine depuis les années 80 et ont créé un écosystème unissant monde de la formation et sphère économique, tendant à la cohérence entre les besoins des entreprises et les formations supérieures dispensées sur leur territoire dans un double objectif : l’élévation du niveau de qualification des jeunes et la compétitivité du tissu économique ». Extrait de la contribution de la Fédération des Villes Moyennes aux Assises de l’ESR, lire le texte ici.
30 commentaires
Comments feed for this article
18 mars 2013 à 12:55
Georges Henry
On ne fermera pas les petites universités; mais il est clair qu’à part des îlots cà et là on n’y fait pas de recherche, et que le temps en trop des professeurs et maîtres de conférences se passe en heures supplémentaires ou en activités extra universitaires. Il faut donc changer le statut: douze heures hebdomadaires pour tout le monde, et généreuses négociations pour avoir le statut actuel pendant des périodes de 4 ans. Le financement des rares laboratoires qui marchent se fait sur contrat avec l’Etat ou des partenaires privés. De telles unités pourraient être justement le lieu et le point de départ exemplaire des collèges de premier cycle excellement proposés par Inerius=Pierre Dubois depuis 4 ans.
18 mars 2013 à 22:40
FBLR
@Georges Henry
Donc en gros le statut normal deviendrait celui de l’équivalent de PRAG, et possibilité d’avoir des décharges de tout ou partie des cours sur une base de temps s’étalant de 1 à 8 ans ?
C’est aussi ce que je pense raisonnable, si on ne veut pas supprimer l’emploi à vie et s’aligner sur les conditions de travail hors de France.
18 mars 2013 à 23:12
marianne
D’acc…si je comprends bien
1) dans les petites facs ou on me fait pas bcp de recherche on pragifie tout le monde avec quelques exceptions
2) j’imagine que pour les gros centres on garde l’ancien statut?ou alors dans les gros labos il y a plus de decharges?
19 mars 2013 à 11:34
PR23
Vos positions sont plutôt malthusiennes et surtout très françaises dans la mesure où elles continuent à reproduire une vision dépassée, celle du modèle centraliste et jacobin.
Je finirais un jour par rejoindre l’Astronaute sur les méfaits engendrés sur la cognition par la haute fonction publique qui nous gouverne…selon un schéma napoléonien.
Combien y -a-t-il d’étudiants en moyenne dans chacune des universités américaines? Quelle est la taille de nombreuses villes US qui ont des universités, certaines très réputées?
Les écoles d’ingénieurs, petites souvent, font d’excellentes recherches comme l’école des Mines à Nantes…
Avec ce centralisme, s’il est toujours appliqué, on s’étonnera encore de la faible adéquation entre la société et ses chercheurs, surtout s’ils sont concentrés dans des poulaillers à vaste dimension. dans quelques « métropoles » Et des disparités qui se creusent entre les territoires.
19 mars 2013 à 11:36
PR23
par poulailler, je pense à l’élevage en batterie. C’est un peu ce que propose « Georges Henry » pour les chercheurs !
19 mars 2013 à 12:00
étudiant inquiet
@PR23, les petites universités US dans des petites villes (type Princeton) sont essentiellement privées. Les State universities ont plutôt des campus gigantesques. La Ohio State compte ainsi 57K étudiants, 6200 profs, 22K administratifs !
19 mars 2013 à 12:19
Helios
@PR23
Pourquoi toujours prendre les universités américaines comme modèles. Une dette étudiante de 1000 milliards $ vous fait envie ?
19 mars 2013 à 13:47
PR27
@PR23 : pas de problème avec l’EMN, mais le budget par étudiant ne fait pas pitié…
19 mars 2013 à 15:08
Georges Henry
Non non, je propose ce statut pour toutes les universités. Celles où on fait de la recherche auront très peu de gens qui passeront à 12 heures, celles où on ne cherche pas beaucoup deviendront d’excellents centres d’enseignement déjà au niveau de la licence. Quant à l’actualisation de l’enseignement, fécondé par la recherche, j’ai confiance qu’il se fera quand même.
19 mars 2013 à 19:10
Enseignement supérieur et collectivités territoriales | Enseignement Supérieur et Recherche en France | Scoop.it
[…] « Il se trouve que les collectivités ont investi considérablement ces dernières années, avec plus d’un milliard d’euros par an, et un élargissement de la nature de nos interventions. Les régions sont présentes à tous les étages, de la vie étudiante à la recherche avec le transfert de technologie ». Laurent Beauvais, président de la commission enseignement supérieur, recherche et innovation de l’ARF, et président de la région Basse-Normandie. (…) – Blog Gaïa universitas, 17/03/2013 […]
19 mars 2013 à 22:55
FBLR
@Georges Henry
Notons tout de même que la solution dont il est fait la promotion revient à rationaliser l’existant: Fusion CPGE/IUT rallongée en 3 ans, dans des bâtiments communs, par exemple, avec des professeurs spécialisés sur l’enseignement, avec moins de fragmentation des cours.
Du coup, je ne vois pas trop en quoi cela réglerait le problème de l’instillation de recherche que Rachel exprime très régulièrement par ici… vu que c’est déjà ce qui a cours (sauf qu’on supprimerait purement et simplement le cycle L actuel).
20 mars 2013 à 00:33
Petit Cerveau
Cette histoire de colleges de premier cycle est extremment dangeureuse. Ca revient a autoriser l’enseignement secondaire a abdiquer sur les questions d’exigence, l’enseignement superieur se voyant confier la mission d’assurer un niveau minimum de connaissances qui est pour l’instant du ressort des lycees. Ensuite, ca implique a terme une augmentation de la duree des etudes, alors qu’il faudrait plutot tendre vers le contraire pour assurer une plus grande attractivite de l’universite pour les etudiants. Enfin, en remplacant des universites par des etablissements d’enseignement superieur alors que la France a finalement moins d’universites par rapport a des pays comparables comme le Royaume-Uni (environ 120 universites, avec un maillage du territoire bien meilleurs qu’en France), ca contribue a diminuer l’emulation qui peut exister entre des etablissements assez proches, et ca risque de contribuer a entamer un cycle de diminimution drastique de la qualite de la recherche. Si en plus vous rajoutez la « pragisation » des statuts, et meme avec des conges, alors vous pouvez vous preparer a une emigration massive et a la bunkerisation de la recherche dans quelques forteresses intouchables.
20 mars 2013 à 07:28
MCF-61-HDR-Publiant-à-vie
« Ca revient a autoriser l’enseignement secondaire a abdiquer sur les questions d’exigence, l’enseignement superieur se voyant confier la mission d’assurer un niveau minimum de connaissances »
C’est précisément ce qui a été expliqué il y a quelques semaines, à un parterre d’Universitaires Auvergnats Attérés par deux sur-doués de l’inspection générale d’académie venu encenser la réforme du baccalauréat sous prétexte présenter les nouveau programmes de seconde première et terminale en physique-chimie. Quand ils ont un aphte à la langue ces gens voient plutôt un ébéniste qu’un médecin.
De mémoire :
« Enseigner les fondamentaux, vous le ferez à l’université. Les formules mathématiques sont toutes sur wikipédia, les lycées apprendrons aux élèves à les trouver et vous les expliquerez ensuite. »
Pour limiter la baisse d’effectif au niveau des filières scientifiques et techniques, l’idée est d’intéresser les élèves plutôt que d’accroitre leurs connaissances. Il faut qu’ils « aiment » les maths et la physique.
Par exemple on va leur raconter la belle histoire des supernovae et du boson de Higgs sous une forme narrative et distrayante en évitant soigneusement toute formalisation. En sortant ils diront « Ouais la physique c’est coool » et iront ensuite en faire à l’université.
Nous y sommes jusqu’au cou …
20 mars 2013 à 09:08
Enseignement supérieur et collectivités territoriales | Bibliothèques Veille Concours | Scoop.it
[…] « Il se trouve que les collectivités ont investi considérablement ces dernières années, avec plus d’un milliard d’euros par an, et un élargissement de la nature de nos interventions. Les régions sont présentes à tous les étages, de la vie étudiante à la recherche avec le transfert de technologie ». Laurent Beauvais, président de la commission enseignement supérieur, recherche et innovation de l’ARF, et président de la région Basse-Normandie. (…) – Blog Gaïa universitas, 17/03/2013 […]
20 mars 2013 à 09:37
jako
Il faut en effet répéter que l’Université a tout à perdre à accepter la mission délirante qui consiste à apporter aux étudiants des bases que ni le primaire, ni le secondaire ne leur ont inculquées. Et pourtant les rédempteurs de l’Université se sont allègrement pliés à cette situation scandaleuse et à ces nouveaux diktats. Le commentaire suivant illustre bien à quel point on marche sur la tête :
« Ces enseignants, du moins ceux qui « s’adaptent », ne sont plus dans l’enseignement-instruction, ni dans l’enseignement-vocation, ni même dans l’enseignement-sacerdoce, mais carrément dans l’enseignement-imitatio-christi. On a peine à croire qu’un tel niveau de sacrifice de sa personne et de ce qui fait le cadre normal de sa profession soit possible. Abandon des exigences, empathie excessive avec un public qu’ils n’ont pas choisi, acceptation joyeuse de tâches qui ne devraient pas faire partie du métier : tout ceci va très très loin ».
http://crise.blog.lemonde.fr/2012/09/28/les-bacs-pros-dans-la-galere-universitaire/
Et à ceux qui douteraient encore de ce que l’on doit quand même aux « représentants de la nation » les mille et une vilénies dont les Universités ne cessent de faire les frais, on peut recommander le texte suivant, qui ressemble du reste à une plaisanterie tellement il constitue une offense à l’intelligence:
http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/02/18/sophie-joissains-detrone-sophie-delong-pour-la-proposition-de-loi-la-plus-stupide/
Ah qu’il est loin le temps où nos parlementaires avaient une vraie ambition pour l’Université !
20 mars 2013 à 10:31
marianne
Ca doit etre pour ca que j’ai mal tourne et que j’ai.fait des maths au lieu de faire de la physique
J’ai jamais lu l’histoire du boson de higgs en bande dessinee
Tout s’explique!
20 mars 2013 à 14:22
Georges Henry
Il me semble qu’on s’égare un peu. Je dis que si les statistiques disant que 60 ou 75 % des enseignants ne font peu ou pas de recherche ne sont pas inventées, il faut en tirer les conséquences. L’enseignement de licence L1,L2,L3 à l’université est très perfectible alors que les CPGE nous donnent un modèle d’efficacité. Réformer à douze heures comme décrit ci dessus ne changera pas d’un poil la qualité de la recherche.
20 mars 2013 à 14:28
Krokodilo
Bonjour, je venais jeter un oeil sur vos avis concernant le projet dont cause la radio, une première année de fac plus générale (davantage de matières), encore bien imprécis. Il me semble que c’est un compromis avec ce dont il est souvent discuté ici, une sorte de licence générale, au risque d’en faire une remise à niveau (super-terminale !) et de rallonger bêtement les études et la charge parentale, comme on l’a fait pour les insits (PDE)…
Pour ce qui est des quelques lignes de la loi Fioraso qui permettra à tout l’ESR d’enseigner en anglais à volonté, mais cette fois légalement…, vous ne vous étonnerez pas que j’aie déjà signé la pétition en ligne !
Un sujet potentiel pour la patronne des lieux : l’université portugaise qui s’implante en France,
http://www.franceinfo.fr/education-jeunesse/l-universite-portugaise-pessao-veut-s-etendre-en-france-899813-2013-02-22
C’est hors sujet mais pas tant que ça puisque deux villes l’ont favorisée, Béziers et Toulon. Et c’est chaud bouillant car à la croisée de bien d’autres questions : la sélection et sa distorsion par le pognon (un diplôme privé qui entrerait en conccurrence avec le numerus clausus français); l’autonomie, la concurrence, l’UE (vide juridique semble-t-il lorsqu’une unversité s’implante à l’étranger, son diplôme étant ensuite valable sur toute l’Europe. Ca promet…certains ordres professionnels et certaines universités sont déjà sur le pied de guerre.
20 mars 2013 à 14:55
PR 34
@Georges Henry :
« …celles où on ne cherche pas beaucoup deviendront d’excellents centres d’enseignement déjà au niveau de la licence. » Hahahaha !!! Que vous êtes drôle…
(Je ris jaune, parce que je suis dans une de ces universités où il y a « peu de recherche », et c’est une plaie d’y faire de la recherche au milieu des ruines. Et ceux qui ne font pas de recherche, ne font pas forcément un bon enseignement pour autant. Alors augmenter leur service n’est pas un service à rendre aux étudiants…)
« Je dis que si les statistiques disant que 60 ou 75 % des enseignants ne font peu ou pas de recherche ne sont pas inventées »… officiellement, il y a ~35% de non publiant, mais il est assez évident que bien plus ne font pas de recherche puisque qu’il est assez facile d’acquérir une place de Xème auteur, deux fois dans un quadriennal, pour être considéré comme publiant. Ou de publier dans un journal de type Pif Gadget. Je n’ai jamais vu de statistique de ce type… si elles existent, elles doivent être plus secret que le code nucléaire… vous les avez vues ?
20 mars 2013 à 15:03
MCF-61-HDR-Publiant-à-vie
« les CPGE nous donnent un modèle d’efficacité. »
Selon quels critères ?
20 mars 2013 à 15:08
Petit Cerveau
George Henry, bien sur que ca n’est pas neutre. Par exemple, dans ma discipline, le nombre de cours assure est de deux au Royaume-Uni, ce qui fait environ trois heures par semaine, que vous soyez nul en recherche ou pas. Si vous passez a douze heure en France, qu’est ce que vous croyez qu’il risque de se passer? D’autre part, la France se caracterise par une tres grande disparite de statuts vis a vis de l’enseignement lies en partie a la hierarchie, ou les PRAG enseignent plus que les MC qui enseignent plus que les profs. Je ne vais pas dire que ca n’existe pas au Royaume-Uni mais au moins, un MC et un prof ont un volume horaire et un type d’enseignement identique, parce que dans un systeme gere dans des conditions normales une trop grande differenciation est consideree comme ingerable. Et ca a un effet benefique sur le niveau moyen de la recherche, car a cause de cette uniformite des conditions de travail, les universites moins renommees ont la possibilite, si elles le desirent et y mettent les moyens, de concurrencer les universites les plus etablies, comme par exemple Warwick. Ca pousse a ne pas s’endormir sur ses lauriers, ce qui n’est pas le cas du systeme que vous preconisez qui risque de creer des barrieres infranchissables entre etablissement.
20 mars 2013 à 17:34
Astronaute en transit
Pour une fois que quelqu’un parle, même au conditionnel, de me rejoindre, je ne pouvais me tenir coi! :)
Je n’ai pas encore lu d’échos de la fameuse loi Fioraso présentée ce matin en conseil des ministres, et peut-être que les personnes présentes, plutôt préoccupées par le mini-séisme de la démission du ministre du budget, n’auront guère été d’humeur à prêter attention à de nouveaux fatras sur l’enseignement supérieur?
La « localisation » des universités me semble relever d’une question différente que de celle de leur « secondarisation ». Cette dernière me semblerait à moi comme à beaucoup par ici une option assez regrettable et qui, comme cela a déjà été remarqué, ne ferait rien non plus pour améliorer les efforts nécessaires du primaire et du secondaire. La localisation me parait non seulement être une adaptation des universités aux conditions de leur environnement géographique et sociologique, mais être aussi une occasion pour chaque institution de rechercher des spécialisations qui aboutiront à des effets de marque et permettraient peut-être de dépasser la problématique posée par une faible « recherche de pointe ». L’excellence universitaire peut aussi être recherchée simplement dans la qualité de la formation, l’attractivité d’y exercer sa profession dans une discipline, l’attirance d’étudiants hors région et même étrangers. La localisation suppose bien sûr l’autonomie poussée au bout de sa logique et le démantèlement d’une autorité centrale et exclusivement étatique; oui, cela fera perdre ces fameux statuts nationaux tant prisés par certains, mais à supposer que les conditions de travail et de rémunération soient bien meilleures que ce qui est offert actuellement, qui a besoin d’emploi à vie (c’est ça, rejoignez moi dans mon chômage!)…
On peut faire remarquer que cette localisation ne serait pas pour autant une acculturation et une simple imitation de modèles étrangers honnis (et je me méfie toujours un peu des motivations de ceux qui font profession de honnir l’étranger parce que c’est étranger). ça ne conduit pas nécessairement à une dette étudiante mirobolante comme il est suggéré plus haut, et de toute façon, un système universitaire comme l’actuel en France qui diplôme, en 2009, avec des taux de réussite historiquement hauts après n’avoir fait aucun travail normal pendant la moitié de l’année, eh bien, ce système là ne produit peut-être pas de dettes mais n’a en tout cas aucune crédibilité intellectuelle (et le nombre de médailles Fields n’empêchera jamais qu’on pose cette question là!)
20 mars 2013 à 21:38
Rachel
@Georges Henry, holala, moi je ne vois pas d’un bon œil cette évolution à peine dissimulée vers une configuration « lycées de l’enseignement supérieur ». Franchement je pense qu’on aurait mieux à faire avec les jeunes de 18 ans. Ou alors on remet la majorité à 21 ans (faut être logique …). Comme l’astronaute, je ne pense pas que l’université doit servir à rattraper les lacunes accumulées durant l’enseignement secondaire par certains étudiants. Ou alors faire un cursus spécial pour eux, une ou deux années de « rattrapage », mais ne surtout pas imposer un cycle général pour tous ! c’est le meilleur moyen de faire fuir encore plus les moyens-bons étudiants.
Ensuite, je suis d’accord avec MCF matricule 61 : je me demande bien en quoi les CPGE sont un modèle d’efficacité. Et d’ailleurs comment faire la comparaison ? (vue la diversité du public en licence, l’absence de sélection, etc…). Ce qui est le plus important c’est de mesure la valeur ajoutée d’une formation : est-ce qu’on sait le faire ? (et ne restons pas sur l’adage « une bonne formation est celle qui recrute de bons étudiants »).
@Krokodilo, c’est un bon sujet, en effet (de quoi raviver la fameuse « guerre des langues sur Gaïa » !). Vous m’en faites un court texte et je le poste en tête de gondole (rachel.gliese581e@yahoo.fr ou bien dans un commentaire posté ci-dessous …) ?
20 mars 2013 à 22:15
Astronaute en transit
@ Rachel,
Bien entendu j’ai lu quelque chose concernant l’enseignement en anglais (sans en connaître les détails précis dans le projet) évoqué par le nouveau projet de loi Fioraso (à propos, je me demande si cette dame dont on nous vante l’incommensurable compétence en la matière sait elle-même vraiment parler l’anglais, au moins aussi bien que son premier ministre ne baragouine l’allemand), et je me suis tout de suite dit: « Voila de quoi rallumer la guerre des langues ».
Je n’ai aucun désir pour ma part de rallumer à cette guerre puisqu’on va immanquablement m’asséner que pendant dix ans, mon emploi précaire et sous-payé était de toute façon illégal: pas le genre de chose que je veux entendre, à part me confirmer que j’ai bien fait de quitter l’enseignement supérieur français puisque le travail, quand il ne satisfait pas les critères esthétiques de quelques uns, est « illégal ».
Mais après cela plusieurs questions se poseront toujours:
La maitrise de langues étrangères, y compris l’anglais universellement décrié, est-elle une compétence appréciée et recherchée chez les jeunes sortant de l’enseignement supérieur français?
Se donne-t-on les moyens d’insérer une telle formation aux langues, et en langues, dans les cursus universitaires français?
Des cursus en langues autres que le français renforcent-ils l’attractivité de l’enseignement supérieur français pour des étudiants non-français (pas forcément non-francophones) venus de l’Europe ou d’ailleurs?
Voila, à mon avis, des questions de fond qui sont ou ne sont pas évoquées par le projet de loi Fioraso et sur lesquelles il peut y avoir des avis intéressants à comparer.
20 mars 2013 à 22:42
jako
Mme Fioraso a déjà donné sa position sur les langues autres que l’anglais :
« La Ministre française de l’Enseignement supérieur et de la recherche « adore » le portugais mais ne souhaite pas le voir enseigné dans les universités françaises… (…) Au Brésil, on apprend le français à l’université. Bien sûr, moins qu’autrefois lorsque le français était la première puis la deuxième langue étrangère choisie par les étudiants. Aujourd’hui l’anglais, évidemment, et l’espagnol (Mercosud oblige) ensuite, sont partout. Mais le français n’est pas loin. Et pourtant il s’agit d’une langue bien moins parlée dans le monde que le portugais, n’en déplaise à Mme Fioraso ».
http://capmagellan.sapo.pt/news_detail/1384/mme-fioraso-adore-le-portugais/
21 mars 2013 à 18:12
Krokodilo
@Rachel, « c’est un bon sujet, en effet (de quoi raviver la fameuse « guerre des langues sur Gaïa » !). »
Lequel ? Ce qui me semblait un sujet, c’est l’université portugaise qui veut s’implanter en France, et tout ce que ça implique, mais je crois qu’ils vont enseigner en français. La « guerre des langues », elle, sera plutôt rallumée par la loi Fioraso, non ?
21 mars 2013 à 18:48
Rachel
@Krokodilo, les deux sont des bons sujets. Mais je n’ai pas du tout suivi cette histoire d’université portugaise qui veut s’implanter en France. Si le cœur vous en dit …
23 mars 2013 à 14:34
FBLR
@Tous
Une publication de Carole Daverne et Yves Dutercq, « Les bons élèves. Expériences et cadres de formation » (PUF)va dans le sens de @Georges Henry:
« Elitistes, injustes, ruineuses, maltraitantes, les classes préparatoires (CPGE) ont tellement mauvaise presse qu’elles ont pu craindre pour leur avenir. Dans un ouvrage décapant sur « Les bons élèves », Yves Dutercq et Carole Daverne vont y voir de plus près. Dans un passionnant renversement de perspective, ils enquêtent sur la fabrique des bons élèves. Ils regardent de près la pédagogie mise en oeuvre en CPGE et ses résultats. Les auteurs font exploser les stéréotypes et se demandent pourquoi seuls les enfants des milieux favorisés auraient droit à un véritable accompagnement scolaire… »
Suite et interview ici:
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/22032013Article634995317209761708.aspx
(titre: « Les CPGE : Un modèle à suivre ? », pas banal pour un titre du « Café Pédagogique », d’habitude hyper-méga hostile aux CPGE…)
24 mars 2013 à 14:24
FBLR
@Tous
Dernière sortie de la ministre: la France va faire des économies, puisque sa politique de recherche sera décidée à l’échelon européen:
http://www.usinenouvelle.com/article/la-strategie-nationale-de-recherche-et-d-innovation-n-etait-que-du-copier-coller-selon-genevieve-fioraso.N193563
7 novembre 2014 à 15:08
Enseignement supérieur et collectivit&ea...
[…] « Il se trouve que les collectivités ont investi considérablement ces dernières années, avec plus d’un milliard d’euros par an, et un élargissement de la nature de nos interventions. Les régions sont présentes à tous les étages, de la vie étudiante à la recherche avec le transfert de technologie ». Laurent Beauvais, président de la commission enseignement supérieur, recherche et innovation de l’ARF, et président de la région Basse-Normandie. (…) – Blog Gaïa universitas, 17/03/2013 […]