Le bac commence lundi, avec la philo. Voici un sujet sur les savants et les chercheurs, décliné en deux variantes :
« Pourquoi y a-t-il de plus en plus de chercheurs et de moins en moins de savants ? »
« Autrefois, il y avait des savants ; de nos jours, il n’y a que des chercheurs. Simple précaution de langage ou modification sensible dans la conception de la science ? »
Pour se mettre en condition, une petite aide visuelle avec ce graphique, extrait de Google Ngram Viewer. La représentation montre l’évolution au cours du temps de l’utilisation dans les livres des mots « savants » (en bleu) et « chercheurs » (en rouge). On pourra cliquer sur l’image pour en avoir une de meilleure résolution. On constate que les courbes se croisent dans les années 1970.
37 commentaires
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16 juin 2012 à 17:42
Astronaute en transit
Si ça se trouve, « savant » faisait trop élitiste!
16 juin 2012 à 17:55
PR27
Je m’attendais à ce que l’Astronaute dise que les savants n’étaient pas des fonctionnaires et que, pour cette raison, ils savaient.
16 juin 2012 à 18:51
étudiant inquiet
C’est juste que la connaissance scientifique est désormais tellement vaste qu’on ne peut plus « savoir ». Les chercheurs d’aujourd’hui ne maîtrisent qu’une micro-partie de leur propre science, là où les savants grecs les maîtrisaient toutes (philosophie, histoire, mathématiques, géographie, architecture, agronomie et même l’art militaire ou les sports…).
16 juin 2012 à 21:18
DM
« Savant » a une aura de respectabilité. Par opposition, le « chercheur » c’est celui qui n’a pas trouvé (qui, exerçant le métier de chercheur, n’a jamais eu affaire au petit malin qui répète comme un perroquet la blague sur les chercheurs qui trouvent, on en trouve, mais ceux qui trouvent, on en cherche?); il est payé (directement ou indirectement) par l’État, donc est soupçonné de glandouille, d’incompétence etc.
16 juin 2012 à 23:43
Rachel
Peut-être que les terriens d’aujourd’hui ne savent plus grand-chose, alors ils cherchent ?
Certains disent que l’université est une institution qui produit, conserve et transmet les savoirs humains. Franchement moi, des savants à l’université, je n’en connais pas beaucoup. Je me demande si cette vision de l’institution ne serait pas un peu surannée.
17 juin 2012 à 09:28
Georges Henry
Bah, le mot savant est démodé et finira par ne plus apparaître que dans les bandes dessinées pour enfants. Le concept est peut être remplacé maintenant par celui de ‘scholar’ : dans tous les secteurs de l’université, il y a toujours un puits de science qui connait tous les trucs techniques et toute la littérature, même s’il n’a pas publié des choses époustouflantes, et dont la fréquentation est précieuse.
17 juin 2012 à 09:34
Astronaute en transit
@ PR27: il faut être Français pour croire qu’un savant a besoin d’être fonctionnaire pour avoir une valeur en tant que savant!
17 juin 2012 à 09:37
Astronaute en transit
Peut-être peut-on voir si cette évolution vocabulaire s’observe dans d’autres langues? Il me semble qu’en anglais, l’utilisation encore fréquente de « scholar » tient bien la route face à « researcher »?
17 juin 2012 à 12:45
PR27
on dit bien « universitaire » de manière courante dans les milieux et média, et c’est plutôt un terme flatteur. Ca m’a l’air le se référer plutôt à l’expertise et à la neutralité, plutôt qu’à ses TD de L1, dont je vois ça comme un équivalent de « scholar ».
17 juin 2012 à 15:44
François
Amha c’est simplement parce qu’à l’époque actuelle « savant » paraît bien prétentieux; « chercheur » a l’avantage d’inclure également ceux qui n’ont pas eu la chance de trouver, et ne l’auront peut-être jamais (ça fait plus « égalité des chances » ! ).
Dans la langue courante, les deux mots n’ont aucun lien automatique avec l’université : savants et chercheurs peuvent également faire leurs recherches dans des organismes publics non-universitaires ou dans des entreprises.
Je pense que cette absence de lien est la même en anglais. J’ai eu l’occasion d’entendre lors d’une réunion à Paris la vice-chancellor de Cambridge (spécialiste des lémuriens de Madagascar, patronne de l’université – le chancellor de l’époque étant le prince Philip …) demander aux Français qu’elle rencontrait pendant le cocktail » Are you an academic ? » et pas » Are you a scientist ? «
17 juin 2012 à 19:18
Petit cerveau
Peut etre que le savant avait plus d’autonomie intellectuelle, alors que le chercheur ne cherche que la ou on lui dit de chercher (ce qui est peut etre d’ailleurs la raison pour laquelle il ne trouve pas)?
18 juin 2012 à 08:57
jako
@Petit cerveau: Si si!, le chercheur cherche….. les sous dont il a besoin pour réaliser ses missions; et à cette fin il remplit plein de dossiers divers et variés qui nécessitent beaucoup de… recherches….
P.S. Ici une contribution intéressante sur la situation espagnole:
« D’abord les antécédents : la procédure apparaît 1989 sous le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez. Il s’agissait d’une évaluation ayant lieu tous les six ans (d’où le terme « sexenio » qui la désigne). Cette évaluation est volontaire mais il est indispensable de soumettre un dossier de publications si l’on aspire à obtenir une prime de recherche (équivalent à environ 120 euros par mois), elle-même destinée à pallier une perte assez considérable du pouvoir d’achat des universitaires, victime de l’inflation galopante des années 80. Il était alors bien précisé que cette évaluation n’aurait jamais d’autre but que celui d’obtenir cette petite gratification complémentaire.
En 2005, sous le gouvernement zapatériste, une réforme du statut des enseignants-chercheurs, liée à la mise en place du processus de Bologne (le LMD), fait de cette évaluation de la recherche un « indicateur de qualité ». Six ans plus tard, en décembre 2011, les résultats de l’agence d’évaluation tombent : 43,7% seulement des enseignants chercheurs obtiennent un triple A. La répartition est très significative : 89,5% des PU sont dans ce cas mais seulement 40,6% des MC. Ces chiffres deviennent insignifiants lorsqu’il s’agit d’« écoles universitaires » (un mixte de nos grandes écoles et nos IUT) : 21,5% des PU et 4,9% seulement des MC. En avril 2012, la droite rajoyenne au pouvoir a une idée. C’est que l’université a un besoin pressant d’enseignants. Mais comme d’autres agences ont dégradé la note de l’Espagne et que cette dernière doit mettre en place une politique d’austérité très dure, le budget des universités est fortement réduit. Comment compenser ? D’une part en augmentant les droits d’inscription des étudiants (1500 euros et jusqu’à 6000 ou 7000 euros en cas de redoublement) ; d’autre part en virant tous les enseignants contractuels, fort nombreux. Mais cela ne fait évidemment que creuser le déficit en heures d’enseignement. D’où l’idée géniale du nouveau ministre de l’éducation : tous les universitaires qui n’ont pas obtenu un triple A pour leur « sexenio » feront 12 heures de cours par semaine. Et voilà comment 56,3% des enseignants-chercheurs de l’université espagnole viennent d’être condamnés à ne plus faire de recherche du tout.
La morale de cette histoire ne peut être plus claire : une évaluation volontaire destinée à mettre quelques grammes de beurre dans les épinards est devenue une évaluation-sanction qui brise définitivement la carrière de plus de la moitié des universitaires et mènera aussi à sa ruine l’université elle-même, atteinte au cœur par la baisse vertigineuse de son potentiel de recherche, brusquement réduit de moitié. Restera sa principale fonction aux yeux des politiques : faire baisser les chiffres officiels du chômage en assurant le gardiennage des jeunes – à charge pour elle, bien sûr, d’assurer la « réussite pour tous ». Quant à ceux qui réussissent vraiment et obtiennent un diplôme internationalement reconnu, leur voie est déjà bien balisée : il leur faut prendre le chemin de l’exil ».
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/06/evaluation-des-universitaires-herreman-r%C3%A9pond-%C3%A0-dardel-.html
18 juin 2012 à 14:58
Emmanuel
on peut aussi constater avec le même outil un croisement entre science et recherche (les courbes se croisent dans les années 60. Moins de science et plus de recherche : est-ce mieux ? En tout cas, l’activité prend le pas sur le résultat :-)
19 juin 2012 à 12:38
Zerafshan
@Jako: Dans les années 80, la recherche en Espagne n’existait quasiment pas, et le niveau de l’enseignement était extrêmement faible (avec des EC recrutés soit à l’époque franquiste, soit immédiatement après, lorsque le gouvernement a soudainement multiplié le nombre d’EC en « donnant » un poste de prof à pratiquement tous ceux qui venaient de défendre leur thèse. Les résultats des dernières 20 années sont donc spectaculaires et elles sont dues en grande partie à des politiques comme celle que la réponse de Pedro Cordoba dans le blog de libé dénonce. Le meilleur exemple est sans doute la Catalogne, avec des initiatives comme ICREA (version largement améliorée du CNRS), évaluation systématique des E et EC, politique de recrutement à l’international (dans un des concours de recrutement récent les espagnols n’étaient même pas la nationalité la plus nombreuse!), etc.
Bien entendu la situation actuelle est grave et les initiatives du gouvernement ne sont pas nécessairement les bonnes mais de là à prétendre qu’il vaudrait mieux revenir à la situation des années Franco, il y a un pas que j’hésite à franchir… À mon avis, l’Espagne reste un exemple de politique plutôt réussi, notamment si on la compare à l’Italie où le « brain drain » est bien plus grave.
19 juin 2012 à 14:28
François
@Zerafshan. » L’Espagne reste un exemple de politique plutôt réussi, notamment si on la compare à l’Italie où le “brain drain” est bien plus grave. »
Je n’ai pas de statistiques sous la main, mais je suis surpris par cette affirmation.
Je pense que c’est vrai si on se limite à un « brain drain » plutôt ancien, en particulier vers les Etats-Unis (car il y avait autrefois beaucoup plus d’Italiens bien formés que d’Espagnols, cf Fermi – ancien de l’ENS de Pise, cocorico ! : » In 1918, he won a fellowship of the Scuola Normale Superiore of Pisa » ), mais actuellement les jeunes diplômés espagnols sont très nombreux à émigrer vers l’Allemagne et plus généralement l’Europe du Nord.
L’économie espagnole est encore moins en mesure d’absorber des jeunes diplômés que l’italienne. N’oublions pas qu’en part de l’industrie mondiale l’Italie a maintenant dépassé la France (dont les grandes sociétés, à l’image de ce que font les Etats-Unis, produisent de plus en plus hors de France).
19 juin 2012 à 16:50
jako
@ Zerafshan: « Dans les années 80, la recherche en Espagne n’existait quasiment pas » : 80 de quel siècle ? L’université de Salamanque date de 1218
(http://centenario.usal.es/index.php?option=com_content&view=article&id=21&Itemid=144&lang=en): j’ai du mal à croire que pendant 800 ans aucune recherche n’y a été menée et qu’aucun enseignement n’y a été dispensé. Si on parle de recherches en nanotechnologies, c’est sûr qu’à l’époque de Francisco Suarez ou de Francisco Sanchez de las Brozas, ce n’était pas trop à l’ordre du jour… Heureusement, la « recherche » et la « science », ce n’est pas que les nanotechnologies…
19 juin 2012 à 22:44
Petit cerveau
Jako, nous devions tres certainement du sujet de ce post, mais l’Angleterre connait une situation un peu similaire que celle de l’Espagne, du moins telle que decrite dans le texte que vous citez. C’est toutefois un peu plus pervers: si les transformations de contrats d’EC en E sont encore exceptionnelles et ne se generaliseront sans doute pas, il y a une montee en puissance des contrats E pour les jeunes venant de passer leurs doctorats. Dans ma discipline, ils doivent enseigner 4 cours par an, soit 120 heures: ca ne parait pas terrible mais la charge normale est de la moitie, ce qui fait qu’ils risquent d’accumuler un certain retard.
Le mecanisme qui opere est liee aux droits d’inscription: les droits plus ce qui etait paye par le gouvernement representait £7000, et c’est passe a £9000 avec la reforme, ce qui fait qu’il devient important d’attirer des etudiants en leur offrant plus d’E, plus disponibles et moins payes que des EC, ce qui permettra en particulier de payer plus les EC (si il y a encore des etudiants, mais le message du gouvernement sur son systeme de prets etudiants semble tres bien passe… Certaines universites risquent cependant d’avoir des problemes).
Sur le rayonnement intellectuelle de l’Espagne avant une reforme certes plutot positive au depart (meme si je n’aime pas l’evaluation), il faut sans doute mentionner Ortega y Gasset qui y fut universitaire (mais voyagea beaucoup). Mais ce qui se passe la bas est quand meme assez triste, et j’espere que ca n’arrivera pas en France. De savant autrefois vous vous retrouvez maintenant chercheur ou enseignant-chercheur maintenant, que pourrait t’il bien vous arrivez dans un futur proche?
20 juin 2012 à 17:26
Petit cerveau
On peut discuter des savants et des chercheurs, mais je viens de voir passer dans le Monde (21/06/2012) des chiffres assez impressionnants: en France l’Etat ne donne aux universites que 335, 770 et 1.284 euros par etudiants en licence SHS, sciences ou IUT. Avant la reforme des frais d’inscriptions, le gouvernement anglais donnait aux universites environ £4.000 par etudiants de licence, auquel s’ajoute £3.000 de droits.
Il faut faire attention a ce que les chiffres francais doivent exclure la masse salariale, alors que les chiffres anglais doivent la recouvrir (mais ca va plutot dans le sens de ce que je vais developper: si les universites francaises devaient payer les salaires avec les dotations etudiantes, elles traiteraient certainement mieux ces derniers….). Ca suggere quand meme qu’en Europe il y a des facons assez differentes de prendre en compte les etudiants, sans meme parler des disparites de disciplines en France.
20 juin 2012 à 18:12
François
@Petit cerveau. A quoi correspondent 335, 770 et 1 284 € ?
Le RERS 2011 donne pour le coût annuel d’un étudiant en 2009 :
STS : 13 730 € / an
CPGE : 14 850 € / an
Universités + IUT € : 10 220 € / an
(la dernière année où les coûts universités – IUT étaient séparés (2005) :
universités : 8 030 € / an; IUT : 9 900 € / an).
Par ailleurs, le MESR supporte l’essentiel des coûts universitaires (10,7 Mds € sur un total de 12,7 Md €).
20 juin 2012 à 18:50
étudiant inquiet
@François, je pense que les chiffres de petit cerveau correspondent au coût par étudiant dégrevé de la masse salariale du personnel. Le coût net par étudiant en somme.
Et en effet, 335€ me semble être la dépense effective pour un étudiant en licence SHS. Et encore…
20 juin 2012 à 18:59
Petit cerveau
Francois, Etudiant, je comprends ces sommes comme ce qui est directement verse par le ministere aux universites (la » dotation de l’Etat » selon l’article du Monde) au titre des etudiants dans les matieres concernees et pas comme le cout. La difference entre ce qui est verse au titre des etudiants et le cout final me semble abberante et me suggere que la facon dont se calcule le budget universitaire suggere bien que les etudiants n’y ont que finalement assez peu d’importance…
20 juin 2012 à 19:02
Petit cerveau
PS: le titre de l’article du Monde en date du 21/06/2012 est « En France, la misere des sciences humaines ». Ca aurait aussi pu etre « En France, les etudiants comptent pour tres peu ».
20 juin 2012 à 19:15
étudiant inquiet
« En France, la misère des sciences humaines
C’EST UN VÉRITABLE cri d’alarme que lancent les universités de lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales (LLASHS). Dans une lettre ouverte, 8 présidents (Montpellier-III, Grenoble-III, Poitiers, Bretagne-Sud, Lille-III, Lyon, Paris-X-Nanterre, Rennes-II) exhortent le gouvernement à » corriger les inégalités les plus flagrantes « .
En cause, les moyens financiers accordés à ces établissements pour leurs étudiants. En épluchant minutieusement tous les chiffres fournis par le ministère de l’enseignement supérieur, ils sont arrivés à la conclusion qu' » un étudiant en sciences humaines ou même en droit compte deux fois moins qu’un étudiant en sciences et quatre fois moins qu’un étudiant en IUT « .
De fait, la dotation de l’Etat pour un étudiant en licence SHS (sciences humaines et sociales) ou en droit s’élève à 353 euros, contre 770 euros pour une licence de sciences et 1 284 euros pour un étudiant en DUT ou en licence professionnelle en sciences. L’argument souvent avancé est qu’en SHS un étudiant n’a besoin pour suivre ses cours que » d’une feuille de papier et d’un stylo « . Ce qui aux yeux des présidents des universités en question est une hérésie.
La raison de ces inégalités serait à chercher dans un outil mis en place en 2009 et baptisé Sympa, pour » système de répartition des moyens à la performance et à l’activité « . A la base, ce système était censé corriger les inégalités entre les universités. En réalité, il les aurait creusées en retirant à certaines universités pour donner à d’autres. Ainsi, » en 2012, 146 millions d’euros de crédits ont été retirés des licences et masters des Humanités, alors que dans le même temps 63 millions ont été alloués aux étudiants en IUT, 55 millions aux sciences exactes, 18 millions aux écoles d’ingénieurs et 10 millions aux études de médecine « , dénoncent les signataires.
» Sous-étudiants »
Et peu importe semble-t-il que ces universités voient leurs effectifs gonfler. En trois ans, Montpellier-III a accueilli 3 000 étudiants de plus, portant son effectif total à 15 768 étudiants. Or, sa dotation atteint 12,9 millions d’euros, le même montant que celui de l’université (pluridisciplinaire) de La Rochelle, qui compte un peu plus de 7 000 étudiants. Et, si l’on compare avec Clermont-Ferrand-I (sciences, 15 279 étudiants), sa dotation est deux fois moindre. La comparaison vaut aussi pour le taux d’encadrement, où une université scientifique sera toujours mieux dotée qu’une de SHS.
A terme, ces universités craignent de devoir supprimer certains de leurs enseignements. » Depuis des années, on nous dit, les SHS, c’est important. En réalité, nous sommes des animaux en voie de disparition et nos étudiants sont considérés comme des sous-étudiants « , dénonce Anne Fraïsse, présidente de Montpellier-III.
Nathalie Brafman »
@Petit cerveau, au final, cette dotation ressemble quand même au coût par étudiant moins la masse salariale non?
20 juin 2012 à 19:21
Petit cerveau
Etudiant, c’est difficile a calculer le cout d’un etudiant: vous mettez ou l’entretien des salles de cours par exemple?
20 juin 2012 à 19:25
Gueux
@Peiti cerveau. Toutefois, si on soustrait les étudiants fantômes, la dotation par étudiant « effectif » est probablement sensiblement supérieure. J’aimerais bien savoir s’il y a des études sérieuses en la matière.
20 juin 2012 à 19:30
étudiant inquiet
@Petit cerveau, ben dans le « coût étudiant »! car il est bien plus agréable d’avoir une salle insonorisée avec un micro qui fonctionne, qu’un préfabriqué où le prof doit arrêter le cours lorsqu’il pleut…
Je remarque surtout que la masse salariale est énorme dans les universités françaises (90% du total) et qu’en réalité celles-ci n’ont pas vraiment de marges de manœuvres.
@Gueux, peut-être que l’État anticipe sur les taux d’échec en SHS et ne donne qu’une dotation en fonction du nombre de diplômés?
20 juin 2012 à 19:30
Petit cerveau
Gueux, de mon point de vue, les etudiants fantomes, ce n’est pas la question. Si vous attribuez des moyens a une universite en fonction de ses etudiants (c’est a dire sur son activite en quelque sorte), alors celle ci est plus incitee a y faire attention. Par contre, si vous calculez son budget en fonction de ses depenses, vous comptez un peu trop sur l’honnete des gens (et beaucoup sont tres honnetes, mais ca ne sufffit pas toujours)pour recoller tout ca a son activite.
20 juin 2012 à 19:42
Petit cerveau
Etudiant, sur le cas particulier de l’entretien et dess batiments en France, c’est soit de la masse salariale (personnels d’entretien), soit de l’investissement et ca doit etre sur des lignes budgetaires specifiques, qui ne sont pas concernees par les sommes dont on parle. A mon avis, les sommes mentionnees par le monde, c’est les polys, les copies, l’equipement des salles informatiques, etc… Je dirais que c’est juste les couts directs.
En Angleterre, le financement de l’enseignement superieur se fait sur la base de trois postes: nombre d’etudiants, recherche, et entretien/investissement (sachant que tout est fongible et que le nombre d’etudiants de chaque universite est determine par l’Etat – avec des penalites si vous le depassez). Avec ca vous devez en particulier payer les enseignants.
20 juin 2012 à 20:10
Gueux
@etudiant inquiet. La mission première de l’université étant de faire baisser les chiffres du chomage, le budget alloué par étudiant est en parfaite cohérence avec cet état de fait. J’ajoute que mon intervention ne vise qu’à le faire remarquer, en aucun cas à le légitimer.
20 juin 2012 à 20:11
Rachel
Les étudiants fantômes ne comptent pas pour la dotation. Elle est calculée sur le nombre d’étudiants présents en examens.
Concernant l’article dans Le Monde, je trouve ça manque singulièrement de recul. Le coût par étudiant (les chiffres dans le RERS) comprend la masse salariale des enseignants, des personnels administratifs, la surface des bâtiments (frais entretien et maintenance), les bibliothèques … mais c’est surtout la masse salariale des enseignants qui pèse fortement.
Combien d’heures annuelles sont enseignées en SHS, comparées aux sciences dures ? Est-il besoin de découper en petits groupes pour faire des travaux pratiques ? Est-il besoin d’acheter du matériel pour ces TP ?
Prenons d’exemple des IUT et des écoles d’ingénieurs internes : le nombre d’heures annuelles est très supérieur dans les IUT et écoles comparé aux licences-masters de science (typiquement 900 contre 500 h). Pourtant le coût différentiel par étudiant n’est que de 10 000 contre 8 000 (d’après les chiffres de François), donc loin d’un rapport 900/500. Ce qui fait dire à certains (et je pense qu’ils ont raison) que les formations en IUT ou en école d’ingé coûtent en réalité moins cher que les formations dans les UFR.
20 juin 2012 à 20:15
Gueux
Rachel, je ne compte plus les étudiants qui ne viennent qu’à l’examen, uniquement pour signer la feuille de présence et rendent feuille blanche. Ca a au moins l’avantage d’être très facile à corriger ;-)
20 juin 2012 à 20:38
Petit cerveau
Rachel, si les heures de cours des IUT en sus des licences sont des TP effectues par des vacataires, alors 2.000 euros supplementaire par eleves doivent etre assez largement suffisant pour faire 400h en plus. Je ne suis pas sur que ca soit un bon argument.
J’ai aussi l’impression qu’il y a une plus grande confusion des genres en SHS qu’en Sciences: pour prendre un exemple, les bibliotheques universitaires n’achetent pas toujours en quantite suffisantes des ouvrages recommandes par les enseignants, mais les etudiants peuvent toujours se les procurer dans la librairie du coin. Par contre, pour les etudiants en sciences, se procurer un bon microscope, c’est pas aussi facile donc il faut que ce soit l’universite qui s’en charge: pas possible de se defosser sur les etudiants, sauf en ce qui concerne peut etre les ordis et depuis recemment.
Les chiffres du Monde sont assez clairs, ils sont sur les dotations pas sur les couts. Avoir une dotation etudiante plus proche des couts est un enjeu probablement tres important pour les literaires, qui ont plus d’etudiants. Et c’est vrai qu’avoir une dotation representant a peine 10% des couts d’un etudiant, ca ne fait pas tres serieux. D’un autre cote, le ministere n’a peut etre pas encore envie de voir des universites faire faillite du fait de la desaffectation des etudiants.
20 juin 2012 à 21:43
Rachel
Petit cerveau, oui bien sûr on pourrait faire faire les heures « en sus » par des vacataires pour économiser, se passer de microscopes et plus généralement de TP, on aurait alors un train de vie comparable aux sciences molles, c’est certain.
J’ai du mal à comprendre votre distinction « coût » versus « dotation ». La dotation vise à pourvoir les coûts, non ?
Ceci dit, tout le monde est d’accord ici pour constater que les universités ne sont pas bien dotées. On verra ce que ferra le gouvernement. Pour l’instant, il a simplement dit qu’il renforcera les organismes, mais à ma connaissance il n’y a eu aucun engagement pour les universités.
Pouvez-vous nous donner le lien du texte dans Le Monde ? Est-ce le texte donné ci-dessus par l’étudiant ?
20 juin 2012 à 21:56
Petit cerveau
Rachel, bin non, ici la dotation (je crois que c’est SYMPA qui calcule ca) pour les etudiants – ce que va payer l’etat aux universites sous la rubrique etudiants – ne couvre que 10% au mieux des couts tels que donnes par Francois… Les autres rubriques, en particulier les salaires, doivent etre plus importantes (mais je ne sais pas si c’est du ressort de SYMPA).
Le texte est bien celui donne par l’etudiant, mais il ne semble pas en acces directe. Il y a aussi une tribune de presidents d’universites « SHS » qui va avec (mais je ne sais pas si c’est lisible si vous n’etes pas abonne)
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2012/06/20/reformer-l-universite_1721314_3232.html
20 juin 2012 à 22:14
étudiant inquiet
J’ai le texte ici : http://groups.google.com/group/paris8philo/browse_thread/thread/fc6448cdf796f6c6
Le Monde est assez pénible dans sa politique d’accès, avec beaucoup d’articles en accès restreint et des commentaires seulement ouverts aux abonnés. Loin du Guardian.
20 juin 2012 à 22:34
Rachel
Petit Cerveau, je suis bien d’accord avec les 10%, je l’entendais aussi comme ça. C’est le système sympa qui calcule ça. Les 10 % (la dotation) sert à couvrir les coûts des formations (poly, bouquins, le bus pour une visite d’usine ou stage de terrain, le matériel des TP, etc …). En gros, la dépense est à la discrétion des formations, si j’ai bien compris (ce qui n’est pas le cas des 90 % restant). Précisons que l’Etat couvre aussi les 90 autres % (salaires, entretien des batiments, …).
Le modèle SYMPA pour les nuls (wikipédia): http://fr.wikipedia.org/wiki/Budget_des_universit%C3%A9s_fran%C3%A7aises
Une discussion intéressante et fort instructive, rapport du sénat: http://www.senat.fr/rap/r07-382/r07-3829.html (et pages suivantes)
20 juin 2012 à 23:47
Petit cerveau
Mouais Rachel, mais je trouve que la procedure budgetaire devrait etre plus fidele aux objectifs de l’universite. Il devrait y avoir un poste enseignement et un poste recherche, plus un poste investissement si le pouvoir en place decide que c’est necessaire. Evidemment, les salaires constituent un poste plutot plus rigide, et il devrait etre possible de deroger a cette logique en trois postes, en cas de risque financier. La procedure francaise est assez loin de ca.