C’est bientôt les élections régionales. Le débat tourne un peu à l’aigreur pour nombre d’universités. On se souvient des arbitrages du « grand emprunt » qui préfigurent un paysage universitaire restreint à une dizaine d’universités « d’excellence » et sans indications claires sur le devenir des autres. Elle deviendront certainement des universités de « proximité », tout juste bonnes à faire du premier cycle. Cette orientation est fort discutable tant elle est restrictive. Si elle se réalise, elle aura de très lourdes conséquences sur l’aménagement du territoire. Certes, avoir 80 universités en France n’est pas raisonnable. C’est presque une par département, sans compter les antennes de proximité que l’on a implantées un peu partout dans les villes de petite ou moyenne importance. L’idée était louable : fournir un accès rapproché à l’université aux étudiants. Mais peut-on encore se permettre une telle politique ? Pourquoi n’a-t-on pas plutôt construit des résidences universitaires, c’est-à-dire amener les étudiants dans les universités plutôt que l’inverse ? Entre une dispersion trop importante des moyens et la restriction autour d’une dizaine d’universités d’excellence, sera-t-il possible de trouver un équilibre raisonnable ?
Les lauréats du « grand emprunt » seront très certainement les lauréats du plan campus. En effet, pourquoi avoir investi dans ces universités pour se retirer deux ans après ? Parmi ces universités, on en compte trois en Île-de-France et sept en province (Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux et Strasbourg). C’est une France déséquilibrée qui se dessine, avec un Sud omniprésent et surpuissant, un Ouest et Nord rayés de la carte … (voir ci-dessous).
28 commentaires
Comments feed for this article
30 janvier 2010 à 14:32
jako
Ben alors Rachel? Un petit coup de blues anti-réformiste? Elles sont pas belles les grandes réformes de nos génies? Le grand emprunt qui va arroser les nanotechnologies sans que l’on sache rien des risques sanitaires liés aux nanoparticules? Super! Les Universités d’excellence et la concurrence généralisée? Super! Les PRES qui vont tuer les Universités moyennes et petites? Super! La semaine de 4 jours pour nos gosses? Super! La mise en charpie des programmes scolaires, qui scandalise jusqu’à la ligue des droits de l’homme? Super! (http://www.ldh-france.org/Suppression-d-enseignements-au); la réforme des concours qui charcute les contenus disciplinaires mais institue une figure du « bon fonctionnaire » obéissant? Super!; la suppression du juge d’Instruction? Super! La réforme sur la simplification du droit qui « sauve » la scientologie? Super!! (et puis tant pis pour les victimes des sectes qui n’ont pas compris qu’on ne voulait que leur bien!); quand même faut bien être un trotskyste pour refuser de voir que malgré tout toutes ces réformes ne visent que le bonheur de l’humanité….
30 janvier 2010 à 16:13
Rachel
Jako, vous êtes très perspicace car pour ne rien vous cacher, je me sens un peu déprimée en ce moment. Ce n’est pas évident de trouver une ligne saine, équilibrée et qui laisserait envisager un avenir efficace et autant que possible stable. J’envie beaucoup tous les donneurs de leçons qui pullulent un peu partout et qui nous expliquent que l’université ça (ne) doit (pas) être ceci ou cela. J’envie aussi beaucoup les nonistes universitaires qui luttent pour que rien ne change à l’université, à croire qu’elle est en pleine forme et qu’elle aurait atteint une sorte de nirvana qu’il faut défendre becs et ongles tellement elle est parfaite. Ce sont des gens pétris de certitudes, peu ouverts au dialogue et à l’interpénétration des idées, mais au moins ils ont une ligne claire. Plus que jamais ce nonisme universitaire qui perdure me rend de plus en plus dubitative quant à la volonté des acteurs à jouer un rôle positif sur des évolutions qui se feront de toute façon. En réalité je n’ai pas encore trouvé de mouvement réformiste auquel je pourrais adhérer. Combattre le nonisme est le thème central de ce blog, mais cela ne signifie pas que je suis aveuglement en faveur de tous les projets de réformes. Si vous me suivez depuis longtemps, vous aurez noté que jamais je me suis félicitée de la restriction du grand emprunt sur 10 universités (je me suis félicitée de l’orientation des investissements vers la recherche et l’enseignement supérieur). Jamais je n’ai milité pour les PRES, qui rajoutent de la complexité car ils sont contradictoires avec le principe d’autonomie des universités.
30 janvier 2010 à 17:30
jako
Courage Rachel! Ah ces nonistes! Les magistrats opposés à la suppression du juge d’instruction? Des nonistes assis sur leurs privilèges; les employés d’EDF? Des nonistes qui luttent pour que rien ne change; les instits qui refusent le fichage des gosses? Des nonistes infiltrés par l’extrême gauche (http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2009/07/22/lonu-corrige-la-france-sur-le-fichage-des-enfants/); les Universitaires? N’en parlons pas!…
P.S. Le dernier n° du Canard est édifiant quant aux enjeux de la suppression du juge d’instruction; mais comme chacun sait, ces magistrats sont des privilégiés pétris de certitude et convaincus que la justice aurait atteint le nirvana…
30 janvier 2010 à 17:37
Rachel
Jako, restons au modeste niveau des universités. Là il semble que vous mélangez tout. A moins que vous inscriviez l’université dans un cadre global de lutte, comme a tenté de faire SLU avec son appel à refaire de l’université un objet politique ?
30 janvier 2010 à 18:17
jako
Non Rachel; il y a simplement un point commun dans tout ce que j’ai mentionné: c’est la mise en pièce d’un certain nombre d’institutions par la mise en place de pseudo-réformes qui dès qu’elles rencontrent la moindre mise en question ou la moindre opposition voient aussitôt fleurir les accusations de corporatisme, d’immobilisme, de nonisme, etc. Or, en général, ce n’est pas au NPA qu’on recrute les juges d’instruction…
30 janvier 2010 à 18:33
N. Holzschuch
Je peux tomber d’accord sur le fait que 10, c’est un peu court, que 15 ça pourrait être mieux (et que 80, c’est franchement trop).
Mais je pense qu’il convient également de rappeler que la séparation des universités en plusieurs blocs, de qualité inégale, est déjà une réalité :
* Une dizaine d’universités seulement publient plus de 1000 articles (de qualité) par an : http://n.holzschuch.free.fr/dotclear/index.php?2009/06/05/171-les-universites-francaises-qui-publient
* Une dizaine d’universités seulement forment les 2/3 des recrutés en MCF : http://n.holzschuch.free.fr/dotclear/index.php?2009/06/12/172-les-universites-francaises-qui-forment-des-etudiants-que-l-on-recrute
* Certaines de ces universités parviennent à cumuler recherche de qualité et protection des doctorants : http://n.holzschuch.free.fr/dotclear/index.php?2009/06/27/180-encadrement-des-docteurs-et-charte-des-theses
30 janvier 2010 à 19:11
Rachel
Jako, je ne discuterai pas ici les réformes qui sortent du cadre de l’enseignement supérieur. Ce n’est pas le thème de mon blog. Mais ce que je peux dire c’est que je ne suis pas d’accord avec votre interprétation de « mise en pièce » de l’institution université. Bien au contraire je crois que les réformes récentes montrent un intérêt particulier pour l’université avec des moyens mis en jeu (exemple : le plan campus, le grand emprunt). On peut certainement pleurer encore pour dire que ce n’est pas encore assez ou que l’on reste en désaccord sur l’orientation des moyens mais dire que ça correspond à une mise en pièce ne me semble pas approprié. Idem pour les réformes. La loi d’autonomie donne aux universités (en théorie) des outils pour leur permettre de développer leurs projets. L’autonomie ça peut faire peur, faire penser qu’on est abandonné mais ça peut aussi faire penser que la meilleure façon de s’en sortir est de prendre son destin en main. La réelle mise en pièce serait de fermer les yeux et de laisser plonger l’université publique vers le néant : ce n’est pas le cas, du moins ce n’était pas le cas avant la vague noniste de 2009.
30 janvier 2010 à 19:45
Rachel
Nicolas, je ne vois guère que des éléments liés à la recherche. Une mission importante de l’université n’est-elle pas aussi l’enseignement supérieur ? Faut-il envisager une structuration en universités de recherche (une dizaine) et universités de proximité ?
Autre élément de réflexion : cette dizaine d’universités ne rassemble même pas 50 % des étudiants, donc moins de 50 % des enseignants-chercheurs.
1 février 2010 à 11:23
Astronaute en transit
Cette carte est intéressante dès lors que nous allons bientôt tenir des élections régionales. Ce serait donc le moment pour que les diverses listes en compétition présentent leurs projets respectifs pour l’enseignement supérieur; notamment dans les régions moins bien dotées, de tels projets devraient avoir pour ambition d’aider les universités locales à se rendre plus attractives. Or, j’ai bien l’impression que l’enseignement supérieur n’est quasiment pas discuté dans le cadre de ces élections et qu’on s’en moque comme d’une guigne. C’est vrai que politiquement, il est plus aisé pour les régions de rendre le pouvoir central responsable de la situation…
1 février 2010 à 11:36
Jojo
SLU a adressé un questionnaire aux candidats.
Par ailleurs, ce serait bien de superposer cette carte avec celle des votes de second tour en 2007. Corrélation n’est pas causalité, mais la Bretagne par exemple est souvent « lésée » dans ces affaires.
1 février 2010 à 12:29
Rachel
J’ai toujours été étonnée que l’enseignement supérieur ne soit pas un thème de campagne électorale, comme peut l’être la sécurité, les retraites ou le chômage. A croire que ça n’intéresse personne en France. Pourtant il y a beaucoup d’étudiants, en âge de voter. Et c’est tellement important pour l’avenir du pays. Peut-être que la gauche et la droite ont le même programme, comme c’était le cas pour les présidentielles en 2007 ? Mais aujourd’hui c’est un peu différent pour les régionales …
Certaines régions s’investissent beaucoup dans le support de l’activité scientifique. D’autres le font beaucoup moins (car peut-être elles ont d’autres urgences à assumer ?). Je me demande s’il n’y aurait pas une corrélation à faire entre la carte ci-dessus et les investissements des régions dans la recherche. QUelqu’un aurait-il des données sur ces investissement régionaux ?
Oui, Jojo, vous avez raison, SLU a soumis aux candidats une liste de cinq questions. On peut y accéder à l’adresse suivante : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3390
Comme souvent SLU (grande donneuse de leçons) donne aussi les réponses : c’est très pratique !
1 février 2010 à 12:49
Jojo
L’enseignement supérieur, ça intéresse tellement peu les gens que même la ministre en titre ne s’en occupe plus depuis qu’elle est en campagne.
1 février 2010 à 13:08
Rachel
C’est vrai Jojo, cela m’attriste aussi. J’y avais consacré un billet à la rentrée « Nous aimes-tu encore ? ». On ne devrait pas autoriser cette double casquette de candidat et de ministre. Je pense qu’il devrait y avoir un ministre par intérim car si ce n’est pas ici un cumul des mandats, il est évident qu’une campagne électorale mobilise les énergies. Ou alors elle aurait dû démissionner.
1 février 2010 à 13:14
Astronaute en transit
À présent, quelles sont les listes qui ont répondu au questionnaire de SLU?
Effectivement on peut s’étonner que les régions de l’Ouest (Bretagne en particulier) et du Nord, pourtant pourvues de majorités solides et installées dans la durée pour leurs gouvernements régionaux) ne se soient pas saisies plus tôt de la question pour mettre en oeuvre une solide politique régionale d’enseignement supérieur au bénéfice de leurs établissements.
Dernier point cocasse du questionnaire de SLU: la question n°5 qui demande aux régions de défendre le statut de fonctionnaire d’État des personnels…
1 février 2010 à 13:24
Rachel
Astronaute, je pense qu’elles ont mis en place ces politiques régionales, par le passé. Mais à l’heure actuelle, il se pose une autre grave question : ces politiques régionales (ou politiques de sites) sont-elles aujourd’hui encore adaptées aux arbitrages récents du gouvernement. Par ailleurs tout récemment on a vu l’émergence des PRES : est-ce vers cela que les régions doivent aller ou bien au contraire doivent-elles travailler aux fusions et à l’émergence d’un phare régional très fort : c’est très différent.
Pour SLU, je ne sais pas. Le questionnaire est à mon avis trop récent pour avoir déjà des réponses.
1 février 2010 à 15:53
Astronaute en transit
Sait-on d’ailleurs ce qui distingue précisément le PRES de ce « phare régional »? (un regroupement de nature administratif, opposé à un regroupement de nature performante? du quantitatif contre du qualitatif?)
S’il signifie bien du qualitatif, alors cette notion de phare régional me séduirait (on peut même en concevoir plusieurs à l’échelle de certaines régions assez vastes). Il me semble d’ailleurs que c’est en ce focalisant sur des objectifs d’excellence qu’on pourrait le mieux réconcilier les objectifs régionaux et nationaux. Après tout, les régions ont déjà compris cet argument en matière de compétitivité économique, elle savent se battre pour appeler des investissements et des emplois du secteur privé, donc pourquoi ne pas appliquer ce raisonnement à l’enseignement supérieur?
1 février 2010 à 16:42
Rachel
Les PRES me paraissent comme une complexité supplémentaire. Ils ont été décidés par le gouvernement précédent et le gouvernement actuel ne les a pas remis en cause quand ils ont voté la LRU. Pourtant les deux ne me semblent pas bien compatibles.
Peut-être que l’on peut considérer que dans le PRES il y a un assemblage de bidules de toute sorte, que ce PRES parviendra sur le long terme à structurer un peu tout ça. Mais je crois surtout que pour la plupart d’entre eux il n’y a pas d’unité de lieu, ce qui me semble un paramètre essentiel à la réussite. Aussi, je pense que dans les PRES il faut un phare. Ca sera facile dans certains régions, par exemple s’il n’y a qu’une grosse ville universitaire (exemple Bordeaux, Toulouse). Pour d’autre ça sera vraiment difficile (exemple le limousin, la bretagne, etc …). La carte de France des PRES est ci-dessous.
Cliquer pour accéder à carte_des_pres-optimise_123934.pdf
Oui, les régions pourraient jouer ce rôle d’aiguillon dont vous parlez. Mais cela voudra dire aussi que le caractère national de nos universités se dissoudrait progressivement, et c’est une raison majeure de contestation : en France il faut un pouvoir fort et centralisé.
1 février 2010 à 17:03
Jojo
Les PRES sont faits pour Shangaï. D’ailleurs, dans le mien, la seule décision qui soit jamais arrivée jusqu’aux simples exécutants dont je suis, c’est une consigne sur la rédaction des adresses dans les publications, pour qu’elles soient bien identifiées comme venant du PRES.
1 février 2010 à 19:18
Rachel
Jojo, vous n’avez certainement pas tort. D’ailleurs l’objectif n’est pas caché : la raison première est de « prendre place dans la compétition scientifique internationale », d’où la signature unique des membres du PRES sur les publications. Mais ça ne s’arrête pas là car j’ai l’impression que les PRES montent en puissance, en particulier sur les actions de valorisation (transfert technologique) et les formations dont la formation doctorale. Ca peut être une façon de mutualiser les efforts (principe de coopération) sur des actions ambitieuses qui ne pourraient pas être développées par les entités prises individuellement, faute de moyens, de temps, de compétences. Je n’ai jamais été enthousiasmée par ces PRES, d’ailleurs de mémoire je n’y ai pas consacré de billet sur mon blog. Un intérêt supplémentaire que je reconnais également est que ça regroupe des universités et des écoles. Peut-être est-ce la voie qui permettra un rapprochement entre les universités et les écoles ? on peut rêver …
2 février 2010 à 05:16
Olivier Bouba-Olga
@ Rachel :
* votre carte est très parlante!
* sur le nombre « optimal » d’Universités, votre « argumentation » est un peu courte : 10, ce n’est pas assez, 80, c’est trop, il faut taper entre les deux… Ce qu’il nous manque, c’est une évaluation un peu rigoureuse des performances de nos Universités et des gains liens à une concentration spatiale de ces Universités. Exercice difficile compte-tenu des différentes missions qui leur incombent. Croire qu’une concentration s’impose suppose implicitement l’existence de rendements croissants d’agglomération, ce qui reste à prouver (mon point de vue : il existe bien une taille minimale optimale, mais au delà de cette taille, pas de rendements croissants importants. Je ne suis pas sûr que beaucoup de nos Universités soient en deça. La seule chose qui gène le politique : une visibilité insuffisante dans les classements internationaux…)
@ Nicolas Holzschuch : les billets que vous mettez en lien ne mesurent en rien la qualité des Universités, seulement leur taille… Sur le premier graphique par exemple, divisez a minima le nombre de publis par le nombre d’enseignants chercheurs! Sur le deuxième billet, que 15 Universités fournissent 60% des MCF n’est pas un signe de performance si elles forment 60% des étudiants! (a fortiori si elles en forment plus de 60%…). A ce compte là, vous allez me dire que la Chine est le deuxième pays le plus performant au Monde (2ème dans le classement en termes de PIB) ;)
2 février 2010 à 09:38
Rachel
Olivier, le but du billet n’était pas de définir combien d’universités il faudrait en France. Simplement cette situation prospective n’est pas satisfaisante et dans le contexte d’élections régionales, les acteurs régionaux « oubliés » devraient se remuer les fesses afin de mettre en avant leurs potentiels. Entre l’émiettement actuel (80 universités) et les arbitrages très élitistes du gouvernement (10 universités), il y a un équilibre à trouver.
2 février 2010 à 09:43
N. Holzschuch
@Olivier : j’ai, bien entendu, pensé à toutes ces objections. Il se trouve qu’obtenir des données fiables et cohérentes sur le nombre d’enseignants-chercheurs des universités n’est pas facile pour le simple amateur que je suis.
J’insiste sur le côté cohérent : certaines universités comptent tous les enseignants, moniteurs et PRAG inclus, d’autres ne comptent que les EC, d’autres encore ajoutent les chercheurs en poste dans les laboratoires…
Il se trouve aussi que la variabilité de la taille des universités françaises est nettement moins grande que la variabilité en nombre de publications. En nombre d’étudiants, on ne va que de 5000 à 50000, soit un ordre de grandeur. Le même argument s’applique pour les MCF: si 15 universités forment plus de 60 % des docteurs (ce qui est votre hypothèse), ça veut dire que les 70 restantes en forment moins de 40 %, ce qui revient à dire qu’elles seraient, en moyenne, 7 fois plus petites que les 15 premières. Désolé, j’ai du mal à faire coller ça avec les données (certes imprécises) dont je dispose.
2 février 2010 à 10:12
Olivier Bouba-Olga
@ Rachel : oui, oui, j’entends bien, et tout à fait d’accord, certaines régions devraient se bouger… L’un des problèmes est que notre élite politique est assez unanime pour vouloir de gros campus bien visible dans les classements internationaux… les propos contenus dans le rapport Juppé-Rocard sont à cet égard éloquents…
@ Nicolas : beaucoup de difficultés méthodologiques, certes. Il y a eu quand même pas mal d’études sur le sujet, et à ma connaissance, pas de lien entre taille et performance, où quand il y a un lien, il est plutôt négatif… Certains des écarts qu’on observe en termes de publication sont de plus très liés à des effets de structure (domaines de spécialisation).
2 février 2010 à 11:22
N. Holzschuch
@Olivier : je suis d’accord qu’il n’y a pas de lien entre taille et performance. Je pense néanmoins que les 85 universités françaises fournissent une recherche de qualité très inégale, et qu’on ne le dit pas assez.
Sur la qualité uniquement, et en effaçant les biais liés aux domaines de spécialisation (http://n.holzschuch.free.fr/dotclear/index.php?2009/12/07/226-une-mesure-de-la-qualite-des-universites), on voit encore un petit nombre d’universités qui publient mieux que les autres (= dont les publis sont beaucoup plus citées que la moyenne de la discipline) : ENS Paris, ENSL, X, ESPCI, Strasbourg 1, Paris 7, Paris 11, Paris 6, Paris 5, ENS Cachan, Centrale Lyon, Grenoble 1, Bordeaux 1…
2 février 2010 à 11:34
Rachel
Pour ceux qui aiment les cartes, je mets ci-dessous la carte des PRES. A comparer avec la carte « plan campus » ou « grand emprunt » (cliquez dessus pour l’agrandir).

Source : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20724/les-poles-de-recherche-et-d-enseignement-superieur-pres.html
Je mets aussi la carte des universités :

Source: http://geographica.danslamarge.com/L-amenagement-du-territoire-en.html
2 février 2010 à 23:03
Rachel
Nicolas, il y a plein de possibilités normalisation de ces courbes, par exemple une normalisation par rapport aux nombres d’étudiants dans les universités ou bien du budget alloué. Ces données sont faciles à obtenir et c’est une première approximation qui rapprochera de la réalité. Ou alors, si on saute sur le niveau régional, on peut normaliser avec le PIB ou encore mieux avec la DIRD.
Ca vous tente que je fasse un billet pour vous démontrer que les bretons ou les chtis sont meilleurs que toutes les autres régions « d’excellence » (celles qui sont sur la carte du billet) ?
3 février 2010 à 05:23
Olivier Bouba-Olga
@ Rachel et Nicolas : pour Poitou-Charentes, c’est déjà fait ;) http://obouba.over-blog.com/article-28650557.html
6 mars 2013 à 17:18
Les régions qui investissent dans la recherche et le développement | Le blog de l'Iffres
[…] supérieur dans lesquels on va concentrer les moyens – voir également le billet « Universités d’excellence et régions » dans lequel vous pourrez trouver une jolie carte de France des régions qui comptent pour la […]