En l’an 2148 Rachel était fort âgée. Elle terminait paisiblement sa 5ème vie après de nombreux exploits en divers endroits de la galaxie. Elle goûtait maintenant une retraite bien méritée sur sa planète d’origine, Gliese 581e dans la constellation de la Lyre. Bien méritée ? … en fait pas tout à fait car une mission avait terni sa glorieuse carrière. Il s’agissait de celle effectuée sur la planète Terre, en l’an 2009 (calendrier des Terriens). Elle avait été alors missionnée par l’Observatoire Galactique des Universités (OGU) pour étudier l’étrange comportement des Universitaires Terriens. Cette mission avait lamentablement échoué et elle n’avait pas compris grand-chose aux Universités. Cet échec la hantait souvent et elle ne pouvait se résoudre à finir sa 5ème vie sans apporter toutes les réponses aux questions qu’avait engendré sa mission. Bien entendu son travail auprès de l’OGU était terminé depuis longtemps et elle en faisait à présent une affaire personnelle : Rachel n’aimait pas ne pas comprendre. Alors souvent ces questions lui revenaient en boucle, ce qui retardait son passage vers sa 6ème vie, ce qui était fort préjudiciable car elle ne pouvait pas mettre à disposition ses super pouvoirs pour aller combattre les méchants aux quatre coins de la galaxie.
Récemment Rachel avait rencontré une jeune fille, Gwenaëlle, à qui elle avait commencé à raconter quelques épisodes de sa triste épopée terrienne. Cette discussion aidait Rachel à organiser ses idées pas forcement toujours claires. Dans le dernier épisode de notre saga galactique, nous avions laissé Rachel et Gwenaëlle discuter du début du mouvement de contestation, fin janvier 2009. On se souvient qu’à cette date le président Sarkozy a prononcé un discours mémorable et lourd de conséquences. Rachel (ou Gwenaëlle ?) avait alors posé la question : « Pourquoi le président Sarkozy a fait un discours d’une telle teneur alors que sa ministre était en délicatesse avec les universitaires ? ». Elle avait fait le pari qu’aucun Terrien ne répondrait correctement à cette question (voir épisode précédent). Il y a bien eu une tentative d’un astronaute en transit, mais il était mal déguisé et Rachel l’avait reconnu tout de suite et avait invalidé sa réponse. Rachel continuait à penser que cette question était d’importance. Le pourquoi de ce discours avait longtemps hanté ses nuits d’insomnie. C’est vrai qu’on tourne un peu en rond, comme ils ont pu le faire longtemps sur le parvis de la grève au printemps dernier avec la ronde infinie des obstinés. On pourrait aussi se dire : « tout ça c’est du passé, alors passons à autre chose ». Mais d’un autre coté elle se disait qu’à toute question on doit pouvoir apporter une réponse, même imparfaite. Ou essayer, simplement essayer, ça serait déjà bien. Elle était consciente aussi que la réponse à cette question était une clé essentielle pour dénouer cette histoire complexe. Lasse et sans grande illusion, elle repose alors sa question :
« Le 22 janvier 2009, pourquoi le président Sarkozy a fait un discours d’une telle teneur alors que sa ministre était en délicatesse avec les universitaires ? »
Elle déposa cette question dans un blog de l’année 2009, en espérant qu’un terrien tombe dessus et puisse lui accorder quelques minutes de son précieux temps. Bouteille à la mer ou pêche à la ligne, Rachel ne se souvenait plus bien comment on appelait ces pratiques désespérées …
23 commentaires
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27 septembre 2009 à 16:32
Irnerius
Parce qu’il est capable de faire tout par lui-même (y compris de rechercher et de trouver) ?
Pour tuer la recherche publique et ne financer que la recherche publique ?
Pour humilier Valérie Pécresse et voir si elle allait glisser sur la planche savonnée par lui ?
Parce qu’il est incapable de tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler ?
Parce qu’il aime le langage populiste ?
Parce qu’il n’a pas fait d’études universitaires brillantes ?
Parce que…
Bien cordialement. Irnerius
27 septembre 2009 à 16:37
Rachel
pas mal, Irnerius ! Merci pour cette tentative ! Pour la deuxième hypothèse, vous vouliez dire « privé » au lieu de publique, n’est-ce pas ?
Moi je pense qu’il voulait jeter les universitaires dans la rue: vous en pensez quoi ?
27 septembre 2009 à 17:39
Astronaute en transit
Il est vrai qu’en se mettant en grève et en tolérant les blocages (commodément organisés par les « étudiants ») les universitaires ont pris le risque de se mettre à dos l’opinion publique. Cela s’est passé ainsi lorsque les fonctionnaires des transports publics, bénéficiaires de régimes spéciaux de retraite, ont cru gagner la sympathie des gens en faisant la grève pour empêcher la réforme de ces régimes spéciaux.
Cette manoeuvre du Président serait donc un haut fait de tactique politique!
27 septembre 2009 à 20:15
Astronaute en transit
Je ne résiste pas au plaisir un peu malicieux de rappeler qu’avec son diplôme de droit, Nicolas Sarkozy, qui « n’a pas fait d’études universitaires brillantes », est le plus pur produit de l’université quand on le compare aux autres Présidents de la Vème République, à savoir:
Charles de Gaulle (École Militaire Spéciale Saint-Cyr/École Supérieure de Guerre)
Georges Pompidou (Normale Sup/Sciences Po)
Valéry Giscard d’Estaing (Polytechnique/ENA)
François Mitterrand (Sciences Po)
Jacques Chirac (Sciences Po/ENA)
27 septembre 2009 à 21:11
Rachel
Astronaute, ce n’est pas de la malice mais de la provocation !
Ce n’était pas l’objectif initial de la Gaïa Universitas, mais là le constat s’impose de lui-même. Je vais réunir son conseil d’administration d’urgence afin de réorienter notre combat : il faut supprimer l’université !
Ah qu’il est bon de rire … !!
27 septembre 2009 à 21:19
Irnerius
Ses déclarations ont certainement fait beaucoup pour « jeter les universitaires et les chercheurs dans la rue ». Dont acte pour cet argument. Bonne semaine
27 septembre 2009 à 21:25
Rachel
D’accord, Irnerius, mais maintenant tout le problème est de savoir si c’était intentionnel ou si c’était un dérapage…
28 septembre 2009 à 08:22
Astronaute en transit
Comme vous avez déjà soulevé l’idée de la déclaration intentionnelle, Rachel, je dois bien avouer qu’elle commence à faire du chemin dans mon esprit. Même en l’admettant on demeure perplexe car entrait-il dans ce calcul que le mouvement qui s’ensuive soit si long et si dur? Il faut se rappeler que Sarkozy avait déjà pu mesurer la grande susceptibilité de la jeunesse lors du conflit du CPE. Il n’est certainement pas à l’aise avec les intellectuels non plus, les témoignages se concordent. Pourtant l’avantage politique à retirer d’un conflit déclenché ce printemlps dernier, en pleine tempête économique, était lui aussi discutable!
28 septembre 2009 à 11:35
Astronaute en transit
Peut-on aussi attribuer au président la paternité du célèbre slogan noniste: « Mon Université, tu l’aimes, ou tu la quittes! » ?
28 septembre 2009 à 12:42
Rachel
Cher Astronaute, je pense qu’un président est entouré de conseillers de communication et de stagégie politique globale, il me parait peu probable que ce discours ait été improvisé. On ne fait pas un discours présidentiel sans en estimer auparavant les conséquences. De plus je ne crois pas que Sarkozy soit un idiot et je crois au contraire qu’il est un fin stratège politique et que les mots et les attitudes étaient calculés. Ou alors c’est complètement irresponsable et dans cette hypothèse c’est inquiétant pour la république.
La grande susceptibilité des chercheurs, il la savait. D’autant plus en la période très particulière de janvier 2009. Si on suit ce raisonnement, alors il a cherché à exacerber les susceptibilités et a jeté délibérément les universitaires dans la rue. Pourquoi ? Il ne les aime pas, ces derniers ne votent pas pour lui donc il n’a rien à attendre d’eux, pour lui l’université est un repère de gauchistes et il ne voit pas d’un bon œil de confier la jeunesse française à des gauchistes, etc etc … et surtout il sait que l’université est une bulle qui est devenue très fragile (à l’agonie comme disent les refondateurs) et qui est en phase d’imploser. Alors il a juste donné petit coup de pouce … ça marche comme sur des roulettes ! Faire imploser le système (donc de l’intérieur), je trouve ça diabolique.
Je trouve un peu dommage que personne n’ait encore exploré cette piste. Bien entendu je peux me tromper ou être en proie à un délire du type « théorie du complot » …
28 septembre 2009 à 12:59
Astronaute en transit
Diabolique en effet! Mais il faut sans doute continuer à s’interroger si la longueur et la dureté du mouvement entraient bien dans ses calculs, d’autant qu’on sait qu’il manifestait une certaine inquiétude, dès le mois de décembre précédent, face aux émeutes survenues en Grèce et que de nombreux responsables français, y compris parmi son gouvernement, n’ont pas exclu l’extension possible de ce genre d’agitation en France dans les circonstances précaires actuelles. Nous avons donc aussi la possibilité que de la sous-estimation ait aussi procédé de son diabolique calcul: l’arroseur arrosé en somme!
Je lis dans le journal de ce matin qu’il aurait déclaré « En cas de grève, les Français prennent toujours le parti des jeunes« . Bien sûr, différencions chercheurs et jeunes, mais n’étant pas nés de la dernière pluie, nous savons aussi que depuis plusieurs années les mouvements de protestation universitaire/jeunesse impliquent tout de même une symbiose entre ces différentes catégories de protestataires, et du reste ce n’est pas surprenant.
Depuis plusieurs années, ces différents mouvements protestataires n’ont pas non plus montré un grand sens de la négociation, ni du respect des accords antérieurs. Comme moi vous avez dû être frappée par le fait que la loi LRU telle qu’elle est, et pourtant contestée, n’est en fait que la version réécrite, édulcorée et même allégée dans son extension et son principe, produite par la négociation entre la ministre et les syndicats durant l’été et l’automne 2007. En d’autres termes ces gens ont signé, et quelques mois après il ne le reconnaissent plus. Avec un président comme Sarkozy, ce n’est pas effectivement un moyen de bâtir la confiance, et cela peut le tenter, justement, de se venger!
Nous sommes là au coeur d’une intrigue historico-politique qui sera un fameux cas d’étude pour de futurs détectives!
28 septembre 2009 à 13:00
Jojo
Rachel,
Je crois que vous pouvez commencer à vous inquiéter pour la république. Terrible d’avoir à choisir entre un guignol à talonnettes et l’illuminée du bocage poitevin.
Et aussi : pourquoi faire semblant de poser une question pour tout de suite nous imposer vos fantasmes complotistes ? Normalement, ce sont les nonistes qui voient des complots partout ?
28 septembre 2009 à 13:40
Rachel
Jojo, je ne vous impose rien, vous venez et vous me lisez si vous le voulez, vous y êtes le bienvenu mais sans aucune obligation. Il est fort possible que je sois en train de dysfonctionner et de théoriser un complot imaginaire. A vrai dire je préférerais qu’il en soit ainsi. Quelle serait votre interprétation du discours du 22 janvier ? Je peux accepter d’autres hypothèses … mais je dois vous dire que ce discours m’a hanté longtemps et comme je le dis souvent ici « à toute question on doit pouvoir apporter une réponse, même imparfaite. Ou essayer, simplement essayer, ça serait déjà bien ».
28 septembre 2009 à 13:50
Rachel
Astronaute, vous dites que « En cas de grève, les Français prennent toujours le parti des jeunes » (donc en même temps des chercheurs et EC). Mais dans le cas présent, ça n’a pas été vraiment le cas. Le discours du 22 janvier a été suivi d’une « propagande » (?) sur le refus de l’évaluation des chercheurs, leur démarche corporatiste sur des statuts sécurisés (alors que la crise bat son plein et que les acteurs non sécurisés se font mettre à la porte …), le refus de la professionnalisation, le blocage, les examens en périls, etc etc … bref les Français n’ont pas vraiment soutenu le mouvement, et ont été vite indifférents, ce qui a induit que le mouvement s’est prolongé.
28 septembre 2009 à 13:55
Jojo
Rachel, pour votre réponse, une seule solution : écrivez à l’Elysée, peut-être aurez-vous une réponse honnête. Il faudrait être dans la tête de Sarko et de ses conseillers pour trancher.
Vous semblez croire à la provocation, on peut aussi bien défendre une tentative d’étourdissement : j’y vais à fond, ils vont être tellement soufflés, estomaqués, assommés, désespérés, que leur petite agitation dérisoire va vite cesser.
Sans oublier qu’on parle d’un homme qui marche sur la pointe des pieds et ne sort jamais sans son marche-pied, qui n’a rien compris à l’effet de serre et au trou de la couche d’ozone… Pourtant pour tout cela il a des conseillers…
28 septembre 2009 à 14:18
Rachel
Je n’y crois pas trop à l’hyptothèse du « gros bras », mais j’accepte de la mettre dans la liste.
Pour l’effet de serre et le trou, vous avez raison, c’était fort amusant. A mon avis il ne juge pas utile de s’entourer de conseillers scientifiques !
28 septembre 2009 à 14:33
Jojo
Vous n’y croyez pas, parce qu’elle ne va pas dans le sens que vous voulez. Depuis des mois, vous glosez sur une communauté universitaire suicidaire, qui tend des verges pour se faire battre. Je vous en prie, jouissez de vos fantasmes.
Je note juste qu’on entend souvent le gouvernement dire : « Nous sommes les premiers à avoir telle fait chose (par exemple, réformer les régimes spéciaux) sans que cela n’engendre de mouvement social d’ampleur », j’imagine que la même chose aurait pu être souhaitée pour les universités. D’autant que dans le cas des régimes spéciaux, c’était bien la dialectique du gros bras qui avait servi à préparer l’affaire, avec le même discours sur les privilégiés (la propagande dont vous parlez se trouvait **dans** le discours du 22 janvier, la suite n’en a été que la répétition ad nauseam).
28 septembre 2009 à 14:53
Astronaute en transit
Je précise, Rachel, que cette citation n’est pas de moi, ce serait un commentaire d’une « source élyséenne » non précisée que j’ai relevée dans le journal de ce matin, dans un article portant sur le discours prévu de Sarkozy sur la jeunesse demain à Avignon (il devrait annoncer, en ligne avec les recommandations de Martin Hirsch, une extension du RSA aux jeunes actifs).
Je reconnais donc qu’il ne faut peut-être pas amalgamer « jeunesse » et « jeunesse universitaire », laquelle, effectivement, tend à être associée aux mouvements protestataires.
Comme vous l’avez remarqué l’ensemble de la population n’a pas vraiment apporté de soutien au mouvement du printemps dernier et s’est fait plus critique alors que ce dernier se prolongeait vers l’été (14 semaines de non-fonctionnement du service public à l’université cela faisait beaucoup). Je ne doute pas comme vous dites qu’il y a manifestement eu une communication gouvernementale calibrée (je préfère cette expression à propagande) qui recherchait justement cet effet, mais elle a peut-être d’autant plus porté qu’elle pointait des vérités difficilement contestables: il y avait de la part des protestataires des revendications jusqu’au-boutistes, des blocages, et en conséquence des périls.
Cela nous conduirait de plus en plus vers la conclusion que le déroulement de la crise est bien entré dans des calculs stratégiques du gouvernement, cela dit, étant donné que le conflit n’est pas résolu sur le fond, on voit mal à quoi cela avance le gouvernement d’avoir été si « machiavélique ». ce serait donc faire la part d’imprévu dans cette analyse des origines et développement du conflit. Ne serait-ce pas ce que les physiciens appellent le principe d’Heisenberg, ou je me trompe?
28 septembre 2009 à 15:01
Astronaute en transit
En fait, pour poursuivre mon raisonnement, nous en serions à cette déconstruction des évènements:
1) Le discours du 22 janvier a pour objet de provoquer une crise d’implosion qui, en provoquant la lassitude du public, doit donner de la marge au gouvernement pour poursuivre des réformes impopulaires chez les chercheurs, en s’appuyant sur le public.
2) Le mouvement est plus dur que prévu mais il ne provoque pas d’implosion, il s’arrête parce que les vacances sont là et que les protestataires sont fatigués.
3) Le problème n’étant pas résolu sur le fond, le conflit va reprendre et le gouvernement n’est pas plus avancé qu’avant.
4) Ce conflit pourrait bien être encore plus dur étant donné que les haines ont eu le temps de recuire, de part et d’autre.
C’est un scénario bien pessimiste, et je crois que je vais devoir m’assurer que toutes les écoutilles de ma navette sont bien fermées!
28 septembre 2009 à 15:16
Rachel
Jojo, je me dois de vous reprendre : je ne « glose » pas la communauté universitaire mais simplement la frange qui a développé un radicalisme prudentiel. Comme je vous l’ai déjà dit, et pour préciser ma démarche, il y a deux attitudes que l’on peut adopter à propos de l’université, en prenant en compte que les difficultés sont réelles et ceci n’est contesté par personne. (1) refuser les réformes et faire croire que tout va bien (le credo du « le CNU et le CoNRS c’est tellement mieux que l’AERES – les commissions de spécialistes c’était mieux que les comités de sélection – c’était aussi tellement mieux avant le LMD – etc etc …). C’est ce que j’appelle par provocation le noniste universitaire et c’est là-dessus que je tape parfois dur. A mon sens cette attitude est catastrophique pour l’université et c’est cela que je combats car elle ne permet pas la résolution des difficultés. (2) L’autre attitude est de pointer les problèmes et de mettre en œuvre des solutions pour résoudre les problèmes. Je peux admettre que les réformes en cours ne soient pas l’idéal, mais c’est tout ce que nous avons. Je note toutefois que le gros avantage de la LRU est de permettre des possibilités assez étendues pour les universitaires afin d’envisager des solutions par eux-mêmes. Je peux admettre que ça peut faire un peu peur, mais pour ma part j’aime ce concept de liberté et de responsabilité. C’est vrai que tout ça est dangereux (la LRU est dangereuse), ça peut virer à la catastrophe totale, je l’ai déjà dit ici à plusieurs reprises. Mais au moins on aura tenté quelque chose. En résumé l’objectif de la Gaïa Universitas n’est pas de « taper » sur l’université, bien au contraire, mais de taper sur les forces qui l’empêche l’université se donner les possibilités d’avancer et de grandir.
28 septembre 2009 à 15:20
Rachel
Astronaute, le risque n’était pas si grand que ça. Si effectivement il s’était avéré que ça tournait mal (une possibilité tout à fait réaliste, j’en conviens), il aurait alors suffit au gouvernement de tout lâcher (retrait complet de toutes les réformes sur l’université) et ensuite de communiquer dans le genre « vous voyez, on a essayé de réformer, ils ne veulent pas … » et d’enclencher sur d’autres solutions que l’université publique (universités privées, lycée d’enseignement supérieur, etc …).
Vous croyez vraiment que le mouvement de contestation va repartir ?
28 septembre 2009 à 17:55
Astronaute en transit
Rachel, si la violence avait débordé, je pense qu’effectivement il aurait fallu lacher mais ç’aurait eu un coût politique certain, entrainant un remaniement complet du gouvernement. On aurait nommé un ministre d’apaisement et de statu quo (sans doute Jack Lang…) Je doute fortement qu’il y ait dans une poche quelque part un projet de contournement de l’université publique qui tienne la route et qu’on soit prêt à le lancer dès que les universitaires auront fait la démonstration de leur « incapacité à accepter la réforme », parce que 2012 se rapproche et qu’en fait il faut éviter les vagues avant d’avoir un nouveau mandat bien frais. Le fait est plus tôt qu’une fois encore, on perd du temps.
Pour ce qui est d’une reprise du mouvement, peut-être suis-je vraiment trop pessimiste, mais j’ai cru comprendre que certains oeuvrent pour que cela reparte effectivement: les différents animateurs du mouvement, je parle des plus radicaux, en ont besoin pour exister. Des mots d’ordre circuleraient donc pour dans environ un mois après la rentrée, et tenter de remobiliser. Cela me parait possible dans la mesure où chacun est resté sur ses positions d’il y a quelques mois et qu’on se dit toujours qu’un gouvernement français préfère céder qu’affronter la grogne. ça pourrait ne pas prendre, mais en discutant ça et là je vois bien qu’il y a assez de colère et de frustration chez beaucoup de gens pour qu’ils ne se fassent pas prier et retournent manifester, voire bloquer…
28 septembre 2009 à 20:22
Rachel
J’ai comme l’impression que je ne suis pas super convaincante avec ma théorie diabolique. Mais c’est vrai que je manque de preuves et j’en suis encore à l’état hypothèses. L’histoire me semble plausible et si j’ai le temps je tenterai d’en faire une synthèse (au moins pour moi !). C’est vrai aussi que je suis assez portée sur ces histoires de complot grande échelle aux parfums de fin du monde, tous les ingrédients sont réunis : de la politique, une atmosphère pesante, un président de la république qui savonne sa ministre, une communauté scientifique et des intellectuels qui dérapent, des étudiants qui font des barricades avec leur profs … A la fin de l’histoire le héros s’approche et d’une voix d’outre tombe il glisse à l’oreille « c’est moi gorge profonde ». J’en frémis ! Cher Astronaute, j’espère que vous ne pensez pas que je suis en train de perdre la raison où que cette histoire m’a monté inconsidérément à la tête … Astronaute ? … pourquoi me regardez-vous comme ça ? J’ai du dentifrice sur le coin de la bouche ?